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Zara Larsson 25-02-2024
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Rock Zottegem 2019 : samedi 6 juillet Spécial

Écrit par Jack Stolin
&

‘Nothing ever happens in this town’ chantait Michiel Libberecht alias Mooneye sous le chapiteau de Rock Zottegem ce samedi après-midi. Une chose est sûre, il ne s’agit pas de la bourgade flandrienne qui accueille depuis un quart de siècle le gratin de la pop et du rock début juillet. Têtes d’affiche de la deuxième journée de l’édition 2019 : Tears For Fears, Live et Interpol…

Le lancement des festivités a donc été confié à l’un des trois récents lauréats de De Nieuwe Lichting, l’émission organisée par Studio Brussel destinée à découvrir de nouveaux talents. Pour vous donner une idée de la qualité du casting, Tout Va Bien, Tamino, Sons et Portland en sont notamment sortis auréolés ces dernières années. Si Mooneye est le pseudo du leader, ce n’est qu’entouré de ses musiciens qu’il donne la pleine mesure de son talent. On s’engouffre ainsi dans l’univers de Radiohead, même si la voix est parfois proche de celle de Jasper Steverlinck. Néanmoins, malgré trois guitares en action, les compositions manquent encore de rugosité. Mais par rapport aux Nuits du Bota en support de Piroshka, elles ont déjà gagné en puissance.

Changement radical de style en compagnie de Boef, l’hyper populaire rappeur néerlandais qui va régaler les premiers rangs pendant trente bonnes minutes. Ce soir, il est soutenu par une DJette mais aussi un type dont on se demande toujours l’utilité, immobile à côté de la console. Quoi qu’il en soit, l’anorak rouge vif, les lunettes de soleil, les baskets à paillettes et l’attitude de frimeur du MC constituent le complément visuel idéal à son flow guttural soutenu.  Musicalement, l’environnement électro-ragga-oriental devrait faire un malheur au stand des auto-scooteurs.

La planète pop avait ensuite rendez-vous avec Walk Off The Earth, un combo canadien qui a sans doute besoin de deux semi-remorques, rien que pour transporter son matériel. Ne tenant pas en place une seconde, les sept musiciens s’échangent en effet une tripotée d’instruments (certains uniques, extravagants ou fabriqués sur mesure) qui bien souvent virevoltent dans les airs. À charge pour les roadies de les rattraper tout en ne perdant pas de vue la mise en place du titre suivant. Millimétré et hyper professionnel, le show confère un univers propre à chaque composition, laissant presque sa teneur au second plan. Facile –à l’instar du medley associant aussi bien « Stand By Me » que « Shape Of You » ou « No Scrubs »– mais redoutablement efficace…

Les choses sérieuses vont toutefois commencer juste avant 20h par Tears For Fears. Roland Orzabal (chevelu, barbu et dodu) et Curt Smith (bronzé, fit et à la diction impeccable) ont enterré la hache de guerre et enfin publié un album ensemble, il y a une bonne dizaine d’années. Un album confidentiel dont ils ne vont pas jouer un seul morceau... Les seuls titres postérieurs à 1989 se limiteront ainsi à « Break It Down Again » (extrait d’« Elemental », enregistré à l’époque par Roland en solitaire) et… une cover de Radiohead que les gaillards d’Oxford ne chantent même plus (« Creep »). Sans compter l’intro du concert signée Lorde et sa version du « Everybody Wants To Rule The World » dispensée en début de set…

De toutes façons, les spectateurs sont venus pour les hits et ils allaient être servis. Des efficaces « Change » et « Mad World » à « Head Over Heel » en passant par les travaillés « Advice For The Young At Heart » et « Sowing The Seeds Of Love », ils vont déballer. On leur reprochera peut-être de délivrer des versions un peu trop conformes aux originales en s’appuyant sur un synthé Roland (!) vintage. Mais ces mêmes spectateurs restent de marbre tout au long de l’obscur « Suffer The Children » et du jazzy complexe « Badman’s Song » sur lesquels leur choriste (un genre de Kate Bush endimanchée arborant un chemisier blanc à frou-frou), dont la voix va véritablement impressionner… Et le show de s’achever sans surprise par un « Shout » au titre judicieux.

Setlist : Everybody wants to rule the world, Sowing the seeds of love, Pale shelter, Break it down again, Advice for the young at heart, Creep, Change, Mad world, Memories fade, Suffer the children, Badman’s song, Head over heels, Shout.

L’idylle entre Live et le public néerlandophone remonte à l’époque de « Throwing Copper », l’album qui a rendu le groupe emmené par le charismatique Ed Kowalczyk incontournable dans le paysage musical US. A l’époque, la formation a vendu plusieurs millions d’exemplaires et des singles comme « All Over You » et « Selling The Drama », les deux premiers titres interprétés ce soir, ont inondé les ondes. Il ne faut d’ailleurs pas deux accords pour voir les spectateurs en transe, à l’instar d’un soir de 2001 au Pukkelpop où le groupe avait débarqué en tant que ‘surprise act’ sur la Main Stage.

Durant tout le set, les vocalistes vont hurler les paroles à tue-tête, transformant par moments Rock Zottegem en karaoké géant. Chemise déboutonnée jusqu’au nombril et transpirant abondamment, le souriant leader profite du moment, n’hésitant pas à rejoindre le front stage de temps à autre. Ici aussi, c’est la partie nostalgie qui est mise en avant, le groupe se cantonnant aux hits proprets des années 90, dont « They Stood Up For Love », numéro un au nord du pays et « The Dolphin’s Cry ». Pas la moindre trace d’un nouveau titre malgré un Ep publié l’an dernier. Au contraire, deux covers dispensables (« Losing My Religion » de R.E.M. et « Paint It, Black » des Rolling Stones) complèteront une setlist que l’on aurait souhaitée plus ambitieuse…

Setlist : All over you, Selling the drama, Losing my religion, They stood up for love, The dolphin’s cry, Paint it, black, Lakini’s juice, I alone, White, discussion, Run to the water, Lightning crashes

Après un passage à vide vécu au tournant de la décennie, suite au départ du bassiste Carlos Dengler, et dans la foulée, publiant un décevant album éponyme, les gaillards d’Interpol ont repris du poil de la bête. En engageant deux musiciens de tournée (un claviériste et un bassiste) tout d’abord. Puis en enregistrant « El Pintor » en 2014 et « Marauder » l’an dernier, deux elpees inspirés, entrecoupés par la célébration du quinzième anniversaire de l’essentiel « Turn On The Bright Lights ». C’est donc un groupe en pleine possession de ses moyens qui monte sur les planches ce samedi soir.

En entamant le set pied au plancher par « C’mere », le band place d’emblée la barre à un niveau élevé… qu’il va maintenir contre vents et marées. Sapés comme des princes (mention à l’intenable guitariste Daniel Kessler qui se produit en col et cravate aussi bien qu’à Paul Banks, lunettes de soleil et barbe naissante), les musicos vont ainsi prendre le public à la gorge et maintenir cette étreinte presque jusqu’à l’étouffement. Sombre à souhait, l’environnement glacial, jeux de lumières compris, sied à merveille à des compositions que le combo prend un malin plaisir à accélérer (« Say Hello To The Angels », « Evil », « The Rover »). Un peu comme s’il avait décidé de caser un set complet en soixante-cinq minutes.

Finalement, en restant fidèles à leurs convictions, les New Yorkais ont réussi là où tous les autres groupes de la journée ont échoué, essentiellement par manque d’audace. Spontanéité, sobriété et nouveauté (« Fine Mess », extrait d’un Ep publié tout récemment) sont au rendez-vous. Ajoutez-y des versions poignantes de « Public Pervert » et « All The Rage Back Home », des titres omis lors de leur passage à Forest National en novembre dernier (« The Heinrich Manoeuver » et « Take You On A Cruise ») ainsi qu’un son nettement plus limpide et on ne doit pas chercher beaucoup plus loin l’apothéose de cette édition 2019 du Rock Zottegem.

Setlist : C’mere, If you really love nothing, Public pervert, The heinrich maneuver, Say hello to the angels, Take you on a cruise, Fine mess, Evil, Nyc, All the rage back home, Rest my chemistry, The rover, Slow hands, Not even jail, Obstacle 1, Roland

(Organisation : Rock Zottegem)

Mooneye + Boef + Walk Off The Earth + Tears For Fears + Live + Interpol

Pour les photos, c'est ici

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-07-05
  • Festival Name: Rock Zottegem
  • Festival Place: Bevegemse Vijvers
  • Festival City: Zottegem
  • Rating: 7
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