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Ronquières festival 2019 : dimanche 4 août Spécial

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Les jours se suivent et… décidemment, se ressemblent beaucoup à Ronquières… A la différence près que le soleil s’est invité. Shorts et t-shirts ont remisé au placard, pantalons et gilets.

A peine commencé, le festival se la joue déjà ‘star’ et déroule son tapis… vert (enfin, ce qu’il reste d’herbe) pour accueillir le peuple venu en masse se rincer les portugaises...

L’échafaudage mis en place pour étançonner le plan incliné n’a pas bougé ; de quoi rassurer les inquiets ! Il continue néanmoins de causer bien des tracas lors des déplacements entre les scènes, faut-il le répéter…

Le line up du jour est très riche. Eclectique aussi ! Du rock, du rap, de la pop, de la chanson française, du connu et du très connu. De quoi satisfaire le plus de mélomanes possibles.

Grandgeorge (et c’est un euphémisme) achève son set lorsque votre serviteur débarque enfin sur le site. 

Cet ancien ingénieur a préféré conserver sa gratte plutôt que son costume/cravate pour embrasser une nouvelle carrière.

C’est surtout « So Logical » qui lui a permis de se tailler un nom dans le milieu, se forgeant ainsi une véritable crédibilité.

Il s’était produit, ici en 2015, se rappelle-t-il, avant d’entamer un « So fine » qui démontre déjà toute sa capacité à torcher des mélodies imparables que ce soit au sein d’un univers acoustique ou contemporain.

Une black bien en chair assure le backing vocal soulignant impeccablement des sonorités pop et afro, tandis que Xavier Bouillon au clavier (qui militait notamment chez Lemon Straw), communique cette petite touche électro à l’ensemble...

Bref, une prestation chargée de bonne humeur communicative…

RO X Konoba prend le relais. Deux jeunes gaillards qui ne doivent pas avoir plus d’une vingtaine d’années, à tout casser !

Originaire de Wavre, Raphael Esterhazy est à l’origine du projet. Suite à une collaboration avec Olivier Rugi (le compositeur et producteur R.O), initiée en 2015 sur « On our Kness », et une aventure partagée lors du Sziget Festival, à Budapest, en 2017, les deux artistes décident de poursuivre cette coopération et publient « 10 », un elpee recelant (comme s’il était évident de le dire) dix chansons, dans dix pays différents, pendant une période de dix mois, Projet réalisé grâce à la générosité de la sphère internet. Merci qui ?

Le voyage commence par la Géorgie, ancienne république soviétique riche en villages caucasiens et plages qui bordent la mer Noire, à mi-chemin entre l'Europe et l'Asie. Un pays qu’il invite à visiter et que reflète « Till we get there », une ballade empreinte de nostalgie…

La paire d’as s’envole ensuite vers les Pays-Bas pour composer « I need you with me », un morceau à la fois rafraichissant et dansant.

En guise d’escale, la cover du « Rockstar » de Post Malone est bien difficile à distinguer, si ce n’est en prêtant une oreille plus qu’attentive. On est très loin de l’univers du rappeur et réalisateur artistique originaire de Dallas…

Ensuite, direction vers est l’Asie de l’Est, quelque part entre l’océan Pacifique et la mer du Japon, à l’est de la Chine, de la Corée et de la Russie, et au nord de Taïwan. Pour un « I could be » sautillant, une compo particulièrement énergique. Besoin d’aide pour résoudre l’énigme ? Il s’agit du Japon bien sûr !

Bref, de la France à l’Australie, en passant par la Pologne et la Roumanie, le périple R.O et Konoba ressemble à une carte postale qui permet à l’auditoire de rêver les yeux ouverts…

En quittant ses invités, il se murmure que le clip de leur nouvelle chanson sera filmé dans l’enceinte du festival pas plus tard qu’en fin de journée. Mais motus et bouche cousue, les murs ont des oreilles…

Cheveux hirsutes, un petit bonhomme déboule à tribord : Adam Naas. Un Parisien qui s’est révélé en 2016, grâce à son titre « Fading Away ».

Malgré son côté rebelle, se cache un personnage sensible et touchant. Sa maîtrise de la voix, aussi bien dans les aigus que les graves est impressionnante.

Malheureusement ses frasques verbales ne plaisent pas nécessairement au plus grand nombre et surtout aux oreilles chastes. Pourquoi privilégier les propos salaces quand on a suffisamment de talent pour se faire remarquer ?

En tout cas, votre serviteur n’attend pas la réponse à la question posée : ‘Qui aime le cul ici parce qu’elle –en parlant de la jeune musicienne plantée derrière lui– ‘mane’ du cul tous les jours’…

Et si ces propos n’étaient que le pendant d’un traité philosophique ?

Pourtant souffrante (elle aurait chopé une gastro), Clara Luciani a réussi le pari de rester sur (la) les planche(s) (NDR : désolé pour le mauvais jeu de mots !)

Elle est manifestement heureuse de retrouver le sol belge. En s’adressant à leurs citoyens, elle déclare que sont les meilleurs, devant une foule en délire.

Après une tournée de plus de deux ans et au moins cent dates au compteur, Clara semble avoir envie de se livrer totalement et de profiter du moment présent, comme s’il s’agissait à la fois de la première et de la dernière de son périple...

Lorsqu’elle se met « Nue », la chanteuse dévoile (une partie seulement) de son intimité hors des projecteurs. Inutile de préciser que seuls les hommes prennent leur pied (mais pas leurs jambes à leur cou !)

Quelque part entre chanson française, rock sophistiqué et pop mélancolique, la Marseillaise d’origine n’improvise pas ; elle bouscule les conventions et défend ses idéaux en signant le combat d’une femme qui peine à trouver sa (juste) place, dans une société qui privilégie l’inégalité des sexes…

Sa voix grave et chaude est souvent comparée à la regrettée Nico (NDR : une véritable icône du rock qui assurait les vocaux sur le premier elpee du Velvet Underground) ou à Françoise Hardy, une identité vocale devenue aisément reconnaissable…

L’univers qui la hante surprend et nous offre une belle palette de sentiments, tantôt graveleux, tantôt atmosphériques. Avec ceux qu’elle admet bien vouloir partager le temps d’un soir avant que sa vulnérabilité ne la rattrape insidieusement comme conjuré par un sort indélébile.

« La dernière fois », limité au piano/voix souligne une courbe particulièrement déchirante, cette chanson s’immisçant dans une (de ses) rupture(s) amoureuse(s).

Direction « La baie », une reprise de « The Bay » de la clique à Joseph Mount (Metronomy). Un véritable travail de réappropriation artistique.

Elle martèle imparablement le refrain de « Grenade », une compo qui s’impose désormais comme un hymne révolutionnaire féministe par excellence. Une manière explosive de s’étendre et surprendre.

En filigrane de cette prestation, on discerne le combat d’une femme dans un monde encore dominé par les hommes à travers des textes incisifs et sexués qui, s’ils parviennent à émouvoir, voyager et danser, suscitent la réflexion sur l’égalité hommes/femmes.

Biberonné par Brel, Brassens ou encore Barbara, Eddy de Pretto a depuis le début ce pouvoir extraordinaire d’utiliser les mots pour fédérer et inviter l’auditeur à s’interroger sur le monde et toutes les vicissitudes de la vie.

L’espace scénique est très épuré. Comme l’individu ! Seul élément envahissant, une batterie, bien achalandée. Les fûts et les cymbales foisonnent...

Casquette vissée sur le crâne, Eddy entame son tour de chant par « Kid », titre qui fustige la virilité abusive et l’homosexualité refoulée par le conservatisme sociétal. Le public connaît par cœur ce titre multi radiodiffusé.

Après s’est rendu quasi-coupable d’assurer sa dernière de l’été, « Jimmy » s’invite dans une playlist aléatoire sur « Ramdom » pour embrayer par « Mamère », une manière pour lui de régler ses comptes avec celle qui semble ne pas lui avoir donné le sein : ‘Si seulement j’avais bu ton lait, ma mère, ma mère’ souligne-t-il avec regret.

Si cette bande son, ressemblant davantage à un ‘best of’, ravit le plus grand nombre, elle frustre les plus exigeants qui regrettent la trop grande prévisibilité du show.

Alors que d’habitude, son ‘smart’, objet de toutes les convoitises, ne le quitte jamais, il semble s’y être désintéressé ce dimanche. Signe des temps qui changent ou est-ce dû à la distance tout simplement trop importante qui me sépare du podium ?

Quoiqu’il en soit, sa « Fête de Trop », sorte de quatrième de couverture, exorcise muqueuses, amants de passage, mecs chopés ou encore rails de coke enfilés. Si cette recette n’est pas à mettre entre les mains de n’importe qui, elle reste néanmoins taillée pour le live !

Bigflo et Oli commencent mal. Un problème technique s’est malencontreusement invité.

En attendant, les spectateurs peuvent contempler un plateau bien assorti. Au centre, un bâtiment couleurs pastel laisse apparaître deux grandes portes au-dessus desquelles est mentionné l'inscription ‘La vie de rêve’, un titre tiré de leur dernier opus.

Après dix bonnes minutes, émergent sur deux écrans géants latéraux, plusieurs personnalités, sur fond de conseils et de moralité. Que du beau monde ! De Jamel Debbouze à Will Smith, en passant par Michel Drucker et… Didier Deschamps. Moment choisi par la fosse pour copieusement huer le personnage pendant de nombreuses secondes, manifestement furieuse de ses choix tactiques, lors de la dernière coupe du monde de football...

Les lascars ont acquis une certaine célébrité chez nous en devenant jurés dans une célèbre émission de télé crochet.

Ils sont heureux de (re)venir en Belgique. Alors que les avis divergent pour connaître quelle est la meilleure ville belge, l’hymne improvisé ‘Quand on vient en Belgique, tout est magique’, vient semer le doute quant aux lieux les plus accueillants. Liège, Namur ou Bruxelles ? Mons se positionne en outsider. 

Le premier disque des frangins, « La Cour des grands », gravé en 2015, est certifié disque d'or moins de quatre mois après sa sortie, puis de platine en France. Le second format « La Vraie Vie », tornade musicale, devient disque d’Or après seulement trois semaines d’existence...

Fumigènes et feux de Bengale éclatent dès les premières notes de « Nous aussi 2 », mettant en lumière un show qui visiblement sera grandiose.

Tandis qu’« Alors alors » confirme ô combien, loin des clichés du genre, le discours du combo est authentique, « Bienvenue chez moi » éloigne les frangins du prisme critique et de la provocation à tout prix.

De la famille, il en sera évidemment question tout au long de ce « Papa », qui symbolise chez eux la loi, l'ordre, le guide, le pôle complémentaire à la fonction maternelle, mais surtout celui qui a toujours été là malgré tout, son pilier... C’est alors que des images de leur passé défilent retraçant l’échelle du temps d’une courte, mais intense vie.

Ersatz d’essai philosophique « Plus tard », leur ouvrira les yeux sur le monde qui les entoure en se plongeant dans l’enfance. C’est un truisme, mais le futur, n’est-ce pas ce qui est à venir ? Et l’avenir, qu’est-ce donc, sinon ce qui se produira ? C’est tellement évident !

« Sur la lune » dévoile une autre facette de leur personnalité, plus fragile, sous forme de bilan à la lueur de plusieurs dizaines de milliers de smartphones.

Après s’être exercés à battre le record du monde de rapidité dans le rap, « Dommage » rappelle combien il est important de réaliser ses rêves : ‘Il vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets’.

Et si les deux avaient enfin découvert le secret de « La vie de rêve » ?

A 22 heures, la pénombre s’est invitée aux côtés de Hooverphonic.

Le duo formé par Alex Callier et Raymond Geerts a donc déniché une nouvelle chanteuse. Elle s’appelle Luka Cruysberghs. Elle a remporté la version flamande de The Voice.

Celle qui pourrait être leur fille (leur petite fille ??), apparaît toute menue. Timide, elle succède à Noémie Wolfs, qui s’est barrée en 2015. Ce n’est pas la première fois que le tandem rencontre ce problème. Mais comment garder un navire à flots lorsqu’on change si souvent de figure de proue ? Faudrait peut-être demander à Esther Lybeert, Liesje Sadonius, Kyoko Baertsoen ou encore Geike Arnaert…

« 2 Wicky » ouvre les hostilités. Imprimé à contretemps, le drumming est assuré par un batteur plutôt grassouillet. Morceau sympa, mais un peu mou du genou pour une entrée en matière…

Luka est en retrait et éprouve des difficultés à appréhender les milliers d’yeux jetés sur elle, telle une proie…

Ce n’est qu’à partir d’« Eden » (NDR : non, non, pas Hazard !) et son mode down tempo que la donzelle exploitera au mieux son potentiel vocal.

Passant d’une cape noire à une jolie robe rouge sexy, « Vinegar&salt » démontre toute la faculté d’adaptation chez ce petit bout de femme.

Pas question de querelle linguistique ou politique chez Hooverphonic. Issu du Nord de la Begique, il se porte volontiers porte-drapeau d’un pays tout entier, peu importe la langue dans laquelle on s’exprime. Un peu ‘bateau’, certes, mais qui fait mouche auprès des festivaliers.

Les refrains entêtants de « Hiding in a song » et « Mad About You » alimentent des excellentes compos qui et mettent en exergue le degré d’exigence des fondateurs.

Les langues de Voltaire et de Shakespeare s’opposent ensuite lors d’un superbe « Badaboum » aux relents électro pop.

Enfin, quoi de mieux pour terminer un show par « Amalfi », pour Hooverphonic ? Un titre composé par Alex Callier pour sa femme en hommage à la Commune du même nom située dans la province de Salerne, dans la région de Campanie, en Italie.

Le clou du spectacle se joue à tribord ! Dire que dans quelques heures, il n’y aura plus âme qui vive. Tout ce beau monde sera rentré sagement chez lui, des rêves et de jolis souvenirs en tête…

A 23 heures pétantes, Zazie apparaît sous un rideau tantôt rouge, tantôt bleu. Les lights se chargeant d’en changer régulièrement…

Elle est en quelque sorte une habituée des lieux. Elle était déjà à l’affiche, il y a trois ans déjà…

L’ambiance est électrique. La chanteuse se démène pour faire vivre sa passion aux quelques 48 000 festivaliers qui se sont pressés pour entendre celle qui a eu le cul posé le fauteuil rouge de ‘The Voice’ version française.

Grande et élancée, la belle n’a pas pris une ride. Ses compos virevoltent, frétillent et percutent…

Le son est plutôt rock et brut. Parfois un zeste d’électro communique un sentiment de mélancolie douce. La setlist alterne entre anciens succès et nouvelles chansons. De quoi clouer le bec aux critiques les plus acerbes qui affirment que son écriture n’est plus aussi irréprochable et qu’elle aurait perdu de sa qualité au fil du temps.

Même s’il fait bien admettre que la courbe de sa carrière est irrégulière, ces allégations sont bien évidemment fausses…

Preuve en est qu’après plus de 25 années de parcours riche en succès et plus de trois millions d’albums vendus, Isabelle Marie-Anne de Truchis de Varennes parvient encore à surprendre et à se tailler une place de choix dans un univers où les jeunes ont pourtant les dents longues…

La chanteuse a quand même la bonne idée de ne pas négliger les standards de son répertoire, à l’instar de « Rue de la Paix », pour chauffer l’ambiance au sein d’un public de plus en plus enthousiaste.

Sa voix éraillée s’étend sur des kilomètres lorsqu’elle interprète « Nos âmes sont » issu de « Essenciel », un titre qui lui vaut de s’extirper d’une zone de confort relative.

Incisif plus que jamais, « J’étais là », dénonce les travers de la société actuelle...

Ses textes reflètent une expérience vécue et posent un regard introspectif pour s’enrichir d’un vent libérateur de créativité, sans emprunter une prose exagérément égoïste.

Le spectacle est populaire, mais parfaitement huilé, efficace et nerveux. Pas de doute, Isa est une vraie baroudeuse dans le domaine.

Grâce à une grande maîtrise dans la voix, la bourgeoise s’embourgeoise et s’imprègne d’une culture continue, simple et chaleureuse. Humaine, « Zen » et sans « Larsen ».

Une artiste parfois excessive dans ses propos, mais qui mérite vraiment que l’on s’y intéresse…

Il est près de minuit déjà. La fin du concert est annoncée à minuit trente. Dilemme cruel. Rester ou partir ? Ou comment faire le choix entre la raison et la passion…

La première option sera celle qui sera retenue. Non mais, se glisser dans son lit à deux heures du mat’ et se lever 4 heures plus tard, vous y parvenez, vous ? Moi pas !

Le festival de Ronquières aura tenu toutes ses promettes. Une organisation de qualité, familiale et à taille humaine.

Et si demain, ces superlatifs disparaissaient ?

(Voir aussi notre section photos ici)

(Organisation : Ronquières Festival)

Circus Cafe + Ykons + Novastar + Grandgeorge + Ro X Konoba + Adam Nass + Clara Luciani + Eddy de Pretto + Eagle-Eye Cherry + Bigflo&Oli + Hooverphonic + Zazie + Daddy K

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-08-03
  • Festival Name: Ronquières Festival
  • Festival Place: Plan Incliné
  • Festival City: Ronquières
  • Rating: 7
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