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Le venin de Judith Hill...

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W-Festival 2019 : jeudi 15 août Spécial

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Nouveau changement de site pour le W-Festival, qui après avoir été inauguré à Wortegem-Petegem, puis déménagé à Amougies, retourne près de ses sources, c’est-à-dire à Waregem. Dans la grande salle Expo, pour être plus précis. En passant l’entrée, on est un peu surpris par la configuration des lieux. A contrario de celui du Mont-de-l’Enclus, ils sont très concentrés. Faut dire aussi que l’an dernier, il fallait marcher plusieurs kilomètres avant d’arriver sur la plaine. Mais n’empêche, cette grande étendue exhalait un petit air de Woodstock. Et puis les émanations de friterie ou autre fast-food se dispersaient dans la nature. Mais ici, on a l’impression de pénétrer dans une sorte de petite kermesse flamande bordée de tas d’échoppes alimentaires, avec tables, bancs et parasols et où il ne manque finalement que les manèges. A l’arrière de la salle Expo, un podium baptisé Olivier Daout a été dressé pour accueillir quelques concerts. Judicieux, une tribune assise et couverte a même été aménagée. Enfin, la salle Expo est quand même impressionnante, puisqu’elle compte un peu plus de 3 700 m2. Et puis, de nombreux parkings entourent l’édifice. Donc plus besoin d’avaler plusieurs bornes avant d’atteindre le site.

La journée de votre serviteur démarre par Tristesse Contemporaine, un trio cosmopolite, établi à Paris, qui réunit le Suédois Leo Hellden, le Britannique Michael Gifts et la Japonaise Namuri Omori. Le premier se consacre à la guitare, le second au chant et la troisième aux claviers ainsi qu’aux vocaux. Responsable d’une forme d’électro-pop-indus-krautrock, très influencée par les 80’s, un peu dans l’esprit de Stereolab, le groupe va nous délivrer un set de bonne facture. Minimaliste, atmosphérique, caractérisé par ses sonorités faussement glacées, il est néanmoins desservi par la voix un peu trop limite de Mike, qui semble avoir abandonné son masque…  

Solar Fake embraie. Le leader et multi-instrumentiste Sven Friedrich possède un baryton profond, très susceptible de rappeler Andrew Eldritch (Sisters of Mercy) et les mélodies sont bien torchées, dans un style dansant à mi-chemin entre cold wave des eighties et electro-pop contemporaine. Mais rapidement, on perd rapidement le fil d’un set qui va finalement se révéler anecdotique ; une prestation contrariée par une panne de light show ainsi que des éléments visuels, malgré une cover plutôt réussie du « Papillion » des Editors…

Mauvaise nouvelle, les Primitives ont pris du retard. Et pour cause, ils ont été bloqués à la frontière. Il se produiront donc plus tard, sur la scène baptisée Olivier Daout. Malheureusement ce sera au même moment qu’Echo & The Bunnymen. Donc difficile de se couper en deux. Et c’est The Blow Monkeys qui va récupérer ce créneau horaire.

Entretemps, on est allé jeter une oreille à The obsCURE (NDR : à ne pas confondre avec un groupe bengali de pop/rock), un cover band issu du Nord du pays qui se consacre au répertoire de Cure. Of course ! Ils sont six sur les planches et il y a un monde fou sur la place. Le chanteur, Dirk Vrijs, a le même look que Robert Smith, en moins grassouillet, chante plutôt juste et la musique proposée est respectueuse de l’originale. En outre, certaines reprises sont enrichies de vidéos des mêmes compos du mythique groupe britannique. Mais, ce qui cloche, c’est qu’entre les morceaux, ce vocaliste, qui ne joue pas de guitare, laissant ce soin à deux autres musicos, s’adresse en néerlandais à ses amis, ses connaissances et tutti quanti et leur adresse même de grands signes, pour les remercier de leur présence, rendant cette forme de réincarnation, un peu saugrenue…

Fondé à Coventry, en Angleterre, The Blow Monkeys remplace donc les Primitives. Son line up est quasi-inchangé depuis le début des eighties, puisqu’il réunit le chanteur/guitariste Robert Howard alias Dr Robert, le saxophoniste Neville Henry, le bassiste/claviériste Mick Anker et le drummer Crispin Taylor qui remplace Tony Kiley. Ce quatuor a décroché quelques hits à ses débuts, dont « Digging Your Scene », « It Doesn’t Have To Be This Way », qu’ils ont interprétés, et « Animal magic », des chansons qui demeurent certainement les plus représentatives de son répertoire. Aujourd’hui son cocktail entre pop, jazz, soul, blues et funk n’attire plus qu’une poignée de nostalgiques de leur belle époque ainsi que quelques curieux. Ce sont tous d’excellent musiciens, mais au bout de quelques morceaux, le set suscite un profond ennui…

Cassandra Complex continue de tourner ; et pourtant, il n’a plus rien enregistré depuis l’an 2000, même s’il a réédité le premier elpee, « Grenade », cette année, en le remasterisant. Costard/cravate de couleur rouge, Rodney Orpheus possède toujours ce baryton caverneux si caractéristique. Pas de drummer, mais une boîte à rythmes, et quand même un guitariste, dont les interventions rappellent parfois celle de The Edge (U2) et un bassiste qui participent à une musique mêlant EBM, indus, goth rock, dark wave et synthpop. Un set bien équilibré pour une musique qui commence cependant tout doucement à être datée…

Merciful Nuns embraie, un trio allemand qui pratique une forme de gothic rock sombre et mystique. D’ailleurs, tout au long du set défilent, sur les écrans, des images et des sigles qui reflètent la passion des musicos pour l’hindouisme et la cosmographie. Habillés de noir, ils sont tous chaussés de lunettes fumées. La bassiste a enfilé un imperméable (NDR : pourtant, il ne va pleuvoir qu’à l’extérieur), le guitariste est coiffé d’un bandeau de pirate et le chanteur d’une casquette de marin. Ces deux derniers portent la barbe. Pas de batterie, mais une boîte à rythmes pour une musique ténébreuse (évidemment) qui rappelle le plus souvent Sisters of Mercy (NDR : encore !), même si le chanteur, Artaud Seth, emprunte parfois des inflexions à Mark Burgess (Chameleons). Un peu trop linéaire pour vraiment convaincre…

Décidément, les organisateurs sont parvenus à exhumer des groupes dont on entendait plus parler depuis belle lurette. Certains avaient même récolté un franc succès sur le plan international, début des eighties, décrochant par ailleurs quelques hits, avant de rentrer dans le rang ou de disparaître de la circulation. D’autres étaient également parvenus à renaître de leurs cendres. C’est le cas de Time Bandits, un combo batave dont il ne reste plus comme membre fondateur que le seul Alides Hidding. Un fameux compositeur, puisque plusieurs de ses chansons ont été reprises par de nombreux interprètes, dont Jennifer Rush et The Nylons. Chapeau vissé sur le crâne, Alides, qui se consacre à la guitare et au chant, est particulièrement interactif. Il est soutenu par un claviériste, un bassiste, un drummer et deux choristes, dont les voix sont vraiment superbes. Oscillant du r&b au blues, en passant par la pop eurovisionnaire et le disco, la musique de Time Bandits n’était pas vraiment de nature à emballer votre serviteur. Et pourtant, elle s’avère agréable à écouter. La formation s’autorise une cover plutôt réussie du « Purple rain » de feu Prince. Au cours du show, Alides feint d’envoyer une balle de golf et déclare l’avoir envoyé sur la lune. Pourquoi pas ? Bref, la performance des choristes et l’enthousiasme du leader m’ont empêché d’aller plus rapidement casser la croûte ; et pourtant, il est temps, car le meilleur arrive enfin…

Et pour cause, Echo & The Bunnymen grimpe sur les planches, un groupe emblématique, drivé par les incontournables Ian McCulloch et Will Sergeant. Le chanteur et le guitariste sont épaulés par un second gratteur, un bassiste, un claviériste et un drummer. Et en intro, on a droit à une sorte de bande sonore liturgique. Avant que le band n’attaque son set par « Rescue », un morceau tapissé de claviers rognés, alors que déjà la machine à fumée envahit l’espace scénique. Et puis difficile de ne pas tomber sous le charme de cette musique à la sensibilité émotionnelle hypnotique et profonde que souligne si bien la voix fragile et instable de McCulloch. Pendant « Villers Terrace », la compo inclut le « Roadhouse blues » des Doors ; des Doors et surtout feu Jim Morrison qui semblent parfois hanter ce set, même si pendant « Nothing lasts forever », le clin d’œil adressé à Lou Reed, à travers le « Walk on the wild side », déclenche au sein de l’auditoire des ‘doo dee doo’ chargés d’allégresse. Le son de gratte dispensé par Sergeant est tour à tour psyché, comme tout au long de « Over the wall », cristallin, à l’instar de « The killing moon », vibrato sur « Bring on the dancing water », au cours duquel le public frappe dans les mains, à connotation orientale sur « The cutter », et surf lors du titre final, « Lips like sugar », à l’issue duquel Ian balance son essuie-éponge dans la foule, avant de tirer sa révérence. Un seul morceau récent, « The somnambulist ». Du show, on épinglera encore le dansant « Never stop », au cours duquel Sergeant crée un contrepoint pour renforcer l’émotion libérée par la voix de Ian, et un hymnique « Seven seas » tout en délicatesse. Une constante, la foule reprend les refrains et même les couplets en chœur, sans pour autant que McCulloch ne cède le relais à l’auditoire. Bref, un chouette moment, intense et empreint de douce mélancolie qui fait du bien à l’âme… des nombreux nostalgiques de l’époque dorée d’Echo & The Bunnymen…

Depuis le départ de Hugh Cornwell, il faut avouer que votre serviteur ne s’est plus guère intéressé aux Stranglers. Faut dire que la quintessence de l’œuvre du band britannique se situe entre 1977 et 1990. Malgré de bonnes dispositions au chant, Paul Roberts ne s’est jamais vraiment imposé. Et d’abord recruté comme guitariste, à l’aube du millénaire, Baz Warne ne s’est reconverti au micro qu’à partir de 2006. Les deux vocalistes ne sont cependant jamais parvenus à faire totalement oublier Cornwell, raison pour laquelle les prestation ‘live’ ont alors souffert d’un goût de trop peu. En outre, Hugh était quand même un des deux compositeurs au sein de la formation, tant de la musique que des lyrics. Bref, avant d’assister au show de ces Stranglers, il y avait de quoi être dubitatif, surtout quand on a eu l’opportunité d’assister à un de leurs concerts, sous le line up originel.

Lorsque les rideaux s’ouvrent on découvre le logo du groupe de couleur jaune sur fond noir, en arrière-plan, et bien sûr le matos du combo, alors que les baffles crachent l’instrumental « Waltzinblack ». Le quatuor grimpe alors sur le podium d’un pas bien décidé. Jean-Jacques Burnel a la chevelure poivre et sel, Baz la boule à zéro, et Dave Greenfield, qui accuse quand même 70 balais, semble se cacher derrière sa panoplie de claviers. Le quatrième larron, Jim Mccauley, est un jeune batteur qui supplée Jet Black depuis 2013. Ce dernier ne participe d’ailleurs plus qu’aux sessions d’enregistrement. Et la formation semble bien décidée à en découdre avec la foule en ouvrant les hostilités par des titres percutants, pour la plupart issus des premiers elpees à l’instar de « Toiler on the sea », « I’ve been wild » et « Get a grip on yourself » qui ouvrent le concert. Car de « Peaches », le combo en a ce soir. En outre, Baz chante juste, dans un registre très proche de Cornwell. Et ça, c’est une bonne surprise ! L’attitude des gratteurs est menaçante, bien punk. La ligne de basse tracée par JJ vous rentre dedans. Warn est particulièrement incisif sur sa six cordes. Dave infiltre les compos de ses rituelles arabesques savoureusement baroques aux claviers. Il se sert d’un moog, pendant « Nice’n’sleazy ». Et le batteur dynamise l’ensemble de son drumming solide et précis. Un climat délibérément belliqueux qui va également déteindre sur les hits du groupe, comme « Skin deep », « Golden Brown » et « Always the sun », dont la foule reprend, bien évidemment, les refrains à l’unisson. La version du « Walk on by », signée Burt Bacaharach et Hal David, popularisée par Dione Warwick, est tout aussi agressive, alors que Greenfield nous réserve un petit solo vintage. Jean-Jacques Burnel se réserve le chant circonstanciellement, comme sur « Better change » ou « 5 minutes ». Et à l’issue d’« Unbroken », il nous balance quelques accords de basse sismiques avant d’embrayer par les fameux riffs qui allument « No more heroes », dont la foule, aux anges, reprend le refrain en chœur et qui clôt ce set épatant, couronné par une énorme ovation. Bras dessus, bras dessous, les musicos saluent l’auditoire, puis le sourire aux lèvres se retournent et présentent leurs séants. Humour bien punk… mais finalement une des plus belles surprises du festival…

Voir aussi notre section photos

(Organisation W-Festival)

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-08-14
  • Festival Name: W-Festival
  • Festival Place: Expo
  • Festival City: Waregem
  • Rating: 7
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