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Les Solidarités : samedi 24 août 2019 Spécial

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La chaleur persiste et signe. Pire que la veille ! Pour preuve, les pompiers arrosent vaillamment les dizaines de milliers de personnes qui ne se sont pas laissé décourager par cette météo décidément bien rieuse. Cette journée est sold out. Il faut pousser des coudes pour faire le moindre pas. Vu l’offre si alléchante, pas étonnant que les festivaliers se soient donnés rendez-vous en masse à la lueur de l’été pour y découvrir une affiche de choix…

En guise d’encas, Juicy, un patronyme derrière lequel se cache Julie Rens et Sacha Vok.

Les gonzesses n’ont pas encore trente balais qu’elles rentrent déjà dans le palmarès restreint des Belges qui s’illustrent en France. Leurs reprises déjantées de tubes hip hop des années 90 aux paroles misogynes, à l’instar du « Work it » de Missy Elliott ou encore du « Partition » de Beyoncé, ont pesé lourd dans la balance, épousant ainsi la même courbe de popularité que Damso ou encore Romeo Elvis. Léger dans le ton, mais profond dans le fond, les compos abordent des sujets comme le sexisme ou encore les agressions sexuelles et s’enracinent dans un style hybride entre rap et r&b…

Le théâtre de Verdure offre un panoramique exceptionnel. L’endroit est idéal pour y faire des (re)découvertes. Sur le coup de 17h15, Claire Laffut débarque.

Originaire de Moustier-sur-Sambre (entre Namur et Charleroi), la jeune fille connaît un succès croissant depuis la sortie d’un premier Ep, paru en automne 2018. Multifacettes, l’artiste pousse non seulement des vocalises, mais se consacre aussi à la peinture, la mode, le mannequinât ou encore la création de bijoux de peau éphémères. Et la liste n’est pas exhaustive. Un personnage tout en douceur dont la fragilité est perceptible dans les paroles. Le maître mot des compos sera l’amour. Pas toujours celui que l’on rêve et que l’on idolâtre. Parfois, celui qui blesse et rend morose. Mais pas que ! Elle porte un regard amusé dans le rétroviseur de la vie à travers notamment « Gare du Nord », chanson écrite à l’époque où son père disait qu’elle y finirait pute à la si ses résultats scolaires n’étaient pas suffisants… Charmant ! Si pour d’aucuns, les mots peuvent être le reflet d’une réalité atroce, elle s’exerce avec un naturel désopilant pour s’en servir comme source d’inspiration. Bref, elle dispose du talent nécessaire pour tourner un mélodrame en dérision. Ses influences sont multiples, son style parfois coloré et percussif (« Mojo ») ou même rythmé et sauvage (« Vérité »).

Le chapiteau de la FGTB (un endroit féministe paraît-il), accueille Célénasophia, un duo né de la fusion entre deux prénoms.

Elles accusent une bonne demi-heure de retard, leur matos s’est perdu dans les coulisses du festival. Une première ! En 2015, elles gravent un premier Ep baptisé « A l’Aventure » ; ce qui leur permet d’écumer les premières grosses scènes en Belgique (Botanique, Francofolies de Spa, BSF, ...) et à l'étranger (Suisse, France, Canada, Côte d'Ivoire). Soutenues par un drummer, les sœurs à la ville comme à la scène, commencent leur tour de chant par « On s’en souviendra plus », une chanson qui communique le ton à un étrange concert, dont les textes semblent tiraillés entre la plume d’un Gaëtan Roussel et celle de Saez à la rage faussement contenue. Issues de Chapelle-lez-Herlaimont, elles proposent un folk rageur tout en dressant un regard contemplatif, exhaustif et ciselé sur la vie. La préposée au chant possède un grain de voix proche de celui de Cœur de Pirate. Sa sœur, plus timorée et distante semble constamment s’effacer pour mieux s’auto-protéger. Armée d’une gratte électrique, cette dernière produit un léger voile sonore le temps de quelques chansons lorsqu’elles ne s’acharne pas sur ses backing vocaux plutôt inaudibles. L’univers du duo est nettement plus urbain qu’à ses débuts. Franchir un cap et s’affranchir davantage constitue là le pas du signe d’une maturité grandissante. De « Seul Hôtel », évoquant la solitude à « Je te vengerai », morceau écrit en hommage à la madré, les frangines se retrouvent là où elles ont commencé en faisant fi de la popularité qui les guette dorénavant et s’extériorisent des sentiments néfastes. L’ingé son fait de son mieux dans un environnement difficile : le set rencontre quelques problèmes techniques ; et puis l’écoute est rendue difficile à cause du brouhaha ambient. Pourtant contrarié par ces difficultés, CélénaSophia s’en tire(nt) joyeusement dans cette noce biblique.

Histoire de s’aérer les poumons, direction la main stage (NDR : c’est à l’extérieur !) pour Caballero & JeanJass. Les gaillards qui ont pratiquement terminé leur prestation ne font décidément pas toujours dans la prose philosophique. Et c’est un euphémisme ! Ils se sont offerts le luxe de faire venir une voiture sur la scène (un décor ??) histoire d’agrémenter leur nouvelle tournée. Le temps de cerner les nouveaux porte-drapeaux de la scène hip-hop belge, que « Bruxelles arrive » sonne le glas. Une manière de visiter la capitale tout en restant chez soi.

Au théâtre de Verdure, la surprise du jour viendra de Jeanne Added, une compositrice et interprète française. Un patronyme qui s’inspire de ses origines algériennes et plus précisément de son grand-père, ‘Hadded’. De formation musicale classique (NDR : elle a suivi le cours de violoncelle), elle s’oriente ensuite vers le jazz, mais ne commence à envisager un projet personnel qu’à l’approche de la quarantaine. Elle entre alors activement dans l’univers de la musique et décide de se forger un nom dans le milieu. Blonde platine et de petite taille, son côté androgyne (sa marque de fabrique) renvoie inévitablement à Annie Lennox. Après un premier Ep en 2011, c’est « Be Sensational » quatre ans plus tard qui va la révéler au grand public. Un album de l’ordre de la nécessité dira-t-elle. C’est dans la langue de Shakespeare qu’elle se sent le mieux pour interpréter ses chansons. « Radiate », son dernier opus en date a été doublement récompensé aux Victoires de la musique 2019 dans les catégories ‘Artiste féminine’ et ‘Album rock’. Accompagnée par deux préposées au clavier électronique et un batteur, son électro pop rafraîchissante et positive fait vraiment du bien à l’image de la Rémoise d’origine qui nous réserve un set au cours duquel elle affirme son talent pour les mélodies fortes et les sonorités harmonieuses. « Mutate » propulse des ondes vocales basses et voilées à la Björk vers les sommets de la Citadelle. Alors « Look at them ». Si l’ensemble des compos embrasse un côté pop atmosphérique, Jeanne ne peut s’empêcher de cacher son petit côté rock lorsqu’elle s’empare de sa basse tout en y laissant entrevoir son rapport aux autres et au monde qui l’entoure. Bref, le succès de cette jeune femme à l’avenir prometteur est manifestement sur une courbe ascendante.

A l’esplanade, c’est Angèle Van Laeken qui clôturera ce festival dans le chef de votre serviteur.

Fille du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot (fondateurs du duo pop-rock-électro Monsieur et Madame), mais aussi frangine d’une figure bien connue dans le milieu du rap (Roméo Elvis), son ascension a été fulgurante. Elle n’a pourtant commis qu’un seul album, à ce jour. Et son « Brol », gravé en octobre 2018, est en effet certifié triple disque de platine et s’est écoulé à plus de 300 000 exemplaires, six mois après sa sortie. A l’issue d’une très brève intro, armée d’une (fausse) mitraillette en main, elle se lance dans une incantatoire dénonciation jubilatoire, son esprit espiègle stigmatisant les réseaux sociaux, bien qu’elle se considère comme une reine du crime.

Une ribambelle de danseurs l’accompagne histoire de marier au mieux ses propos enchanteurs. Sans crier gare, elle expose « La loi de Murphy », un premier single publié fin 2017, un morceau qui lui a permis de poser les jalons de son futur succès et montré qu’elle n’était pas juste la ‘fille de’ ou ‘la sœur de’, mais une artiste à part entière. Engagée, féministe et féminine, son « Balance ton quoi » se réfère au sexisme dénoncé par le mouvement ‘BalanceTonPorc’. Elle l’entame au piano avant que la foule ne reprenne le refrain en chœur comme dans une communion solennelle. La prestation d’Angèle ressemble davantage à une forme de ‘best of’ incluant notamment des titres largement diffusés sur les ondes radiophoniques comme « Je veux tes yeux », « Flemme » ou encore « Flou ». Quoiqu’il en soit, ses compos font mouche. Angèle démontre ainsi que son avenir est prometteur et qu’en outre, aujourd’hui, elle est devenue une artiste à part entière au même titre que son frangin qui s’invite insidieusement et de manière virtuelle sur les écrans géants, de quoi « Tout oublier ».

Une heure et demie de show visuel mêlant musique, danse (NDR : la troupe s’investit et accomplit une prestation irréprochable) et projections, mais aussi textes bien ciselés aux thématiques contemporaines. Bref, le talent, c'est une histoire de famille chez les Van Laeken…

Il est temps pour votre serviteur de quitter cette citadelle, lieu féerique dominant des paysages tout en couleur, qui témoigne de plus de mille ans d'histoire. Une première pour votre serviteur, mais assurément pas une dernière !

(Organisation : les Solidarités)

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-09-23
  • Festival Name: Les Solidarités
  • Festival Place: Citadelle
  • Festival City: Namur
  • Rating: 7
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