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Didier Lockwood, violoniste d exception Spécial

Écrit par - Léti -

A l'occasion de ses trente ans de carrière, et du concert accordé dans le cadre du 'Tourcoing Jazz Festival', 'l'enfant du pays', Didier Lockwood, a bien voulu se soumettre à nos questions. Il est sans conteste un des musiciens dont on peut dire qu'il a réellement apporté un nouveau sens au jazz et au violon. Un entretien aussi charmant que passionnant…

Quel bilan tirez-vous de vos trente ans de carrière, et pourquoi était-il il important de sortir un double album à cette occasion ?

Trente ans de carrière en milieu professionnel, ça vous donne un coup au cœur ! Le bilan de cette carrière, est évidemment très positif. Trente CD, 3000 concerts un peu partout, c'est évidemment formidable, et c'est pourquoi, j'ai voulu, dans " Globe Trotter ", retracer mes impressions de voyage. Je crois que je n'ai jamais voulu m'arrêter en si bon chemin, et peut-être est-ce une espèce de boulimie. Et puis fêter ces trente ans de carrière, c'était aussi important, dans le sens où la vie n'est pas indéfinie.

Les voyages vous ont-ils toujours inspirés ?

Oui, absolument. En fait, partir de Calais, découvrir des ambiances très différentes m'a vraiment enrichi, c'est évident, et sur " Globe Trotter " solo, j'ai vraiment essayé de retracer ces parfums, ces impressions de voyages tellement diverses. Cela m'a aussi permis de découvrir des musiciens, des compositeurs, ce qui est toujours très intéressant.

D'ailleurs, on passe de l'Inde au Maroc sans même se rendre compte des enchaînements musicaux. Ce travail a-t-il été si compliqué ?

En fait ce que vous me dites prouve que le but est atteint, donc tant mieux ! Il fallait en effet créer des liens entre ces voyages musicaux, et ces voyages tout courts. Il y a longtemps que je m'intéresse à ces techniques et, enfin de manière plus générale, à l'électro. Donc, comme aujourd'hui, on a la possibilité d'exploiter, de traiter les sons, autant s'y essayer, et que cela ressemble à des sons intéressants. Je crois, en tout cas, que c'est une voie à suivre.

Mais on a l'impression que vous ne jouez pas seul, alors que pourtant, c'est le cas. Comment avez-vous travaillé la superposition des sons, notamment sur " Globe Trotter in Argentina ", et " In Texas "…

Oui en effet, je me suis créé un accompagnement grâce à une machine qui tourne en boucle, ou si vous préférez, à l'aide de séquenceurs, d'échantillonneurs, de pédales d'effets. Le fait de jouer aussi avec un violon à six cordes donne peut-être cette impression. En réalité, c'est surtout vrai dans le morceau " in Andalusia " où la basse rythmique donne de l'ampleur à une musique hispanisante.

Quand vous dites que " Globe Trotter " a été enregistré dans les conditions du 'live', cela signifie t-il que vous avez voulu garder l'unicité de l'improvisation, et que par là-même, aucune erreur n'était possible ?

Oui, j'ai une passion évidente pour l'improvisation, et il s'agit en effet d'un solo en temps réel. Cela signifie surtout que je voulais offrir aux auditeurs de ce disque, les sensations qu'ils peuvent retrouver sur scène. Je voulais que l'essence de la scène transparaisse dans ce double album.

Le son du violon est parfois transformé. Diriez-vous que le violon est un instrument polymorphe ?

Ce qui est sûr, c'est que l'on peut produire des sons très nouveaux, qu'on ne pouvait pas faire avant. Il faut donc exploiter toutes les ressources de cet instrument.

Le deuxième CD de ce double album, avec la participation de Benoît Sourisse, André Charlier, et Stéphane Guillaume, est peut-être plus réservé aux initiés…

Oui, c'est peut-être un langage du jazz de plus haut niveau, mais qu'elle soit jazz ou rock, tant que la musique procure des émotions, peu importe. L'essentiel est vraiment le ressenti qu'ont les personnes quand ils écoutent tel ou tel morceau. C'est vrai que le solo est plus accessible, mais je voulais qu'il y ait un côté " grand public " pour fêter mes trente ans de carrière !

Et vous préférez jouer en solo, ou avec " le new quartet " ?

J'aime les deux, mais c'est vrai que jouer en solo est une totale introspection, sur " Globe trotter ", c'est donc ma vérité personnelle du voyage. Je crois que le solo me correspond plus, parce qu'il y a une extrême liberté à l'improvisation.

Vous avez écrit un livre, puis ouvert un centre musical en 2000. Vous sentez-vous quelqu'un de polyvalent ?

Oui, j'aime bien découvrir des horizons un peu différents, et certaines personnes me surnomment d'ailleurs " VTT " : violoniste tout terrain !

Vous avez donc créé le CMDL (Centre Musical Didier Lockwood) à Damaries-les Lys en 2000 (NDR : soyez rassurés, il ne s'agit pas de l'antre de la Star Academy, située également à Damaries-les Lys !) Pourquoi ce projet vous tenait-il à cœur ? En quoi la pédagogie est-elle un moteur ?

Oui, ça a été plutôt rapide. En fait, j'aurais préféré créer un Centre de Musique à Calais, mais je n'étais pas vraiment soutenu, enfin, disons que cela avait l'air assez compliqué. Mais la pédagogie, la transmission est très importante, car c'est une énergie positive, et aider les musiciens est épatant.

En ce qui concerne le recrutement des professeurs, avez-vous privilégié 'l'affectif' ?

Il est évident que j'ai choisi des musiciens que j'aimais. Ce sont tous mes lieutenants qui enseignent au CMDL ! En fait, je ne voulais pas prendre de professeurs titulaires, parce que je voulais qu'il y ait avant toute chose une passion, que la musique soit plus importante que tout le reste. Mais ce n'est pas une critique, puisque certains ont refusé de me suivre dans ce projet, et sans doute aussi parce qu'ils n'avaient pas la fibre pédagogique. C'est donc important d'être pédagogue, mais aussi passionné.

 

 

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