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Les ingrédients d'une potion magique Spécial

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Ils sont deux. Dan Auerbach pose sa voix derrière le micro et martyrise sa guitare. A ses côtés, Patrick Carney frappe ses fûts avec l'énergie du désespoir. Et, en substance, les Black Keys réinventent le blues par le prisme d'un rock'n'roll primaire et sauvage. En duo, ils font plus de raffut qu'une armée de Panzers mal huilée. Sous ces apparences abruptes, ces deux musiciens libèrent pourtant une musique simple, pure, délivrée de toutes contraintes techniques. Le nouvel album des Black Keys s'intitule « Magic Potion ». Même les druides en redemandent...   

Quand on opère une comparaison entre vos précédents albums et « Magic Potion », on a l'impression qu'un changement s'est opéré sur le son...

C'est difficile à dire. Notre objectif n'était pas de trouver un son différent. Comme toujours, c'est un flux naturel. Il n'y a que nous deux : la batterie de Patrick contre ma guitare. Fidèles à nos habitudes, nous nous sommes installés dans la cave. Nous y avons répété et travaillé pour aboutir à ces nouvelles chansons

D'un point de vue artistique, est-ce contraignant de jouer à deux sur disque et sur scène ?

Nous n'avons jamais perçu notre duo comme une contrainte. Sinon, nous aurions changé de métier ! Mais l'idée de s'entourer d'un troisième ou d'un quatrième musicien ne nous a jamais effleuré l'esprit. Le fait de travailler à deux nous permet de créer un son brutal, spontané.

Vos précédents albums étaient signés sur le label Fat Possum, antre du blues rock. Pour « Magic Potion », votre nouvel album, vous déménagez chez V2 Records.

Nous sommes très contents de travailler avec cette nouvelle équipe. Les choses sont plus simples à gérer. Nous arrivions en fin de contrat chez Fat Possum. En réalité, notre collaboration avec le label V2 n'est effective qu'en Europe. Aux Etats-Unis, c'est le label Nonesuch qui distribue notre disque.

Quelle serait votre définition exacte de « Magic Potion » ?

Cette potion magique est un nouveau départ pour notre humanité. A nos yeux, elle constitue un remède permettant d'annihiler les enfances malheureuses. La potion magique doit venir en aide aux enfants du monde entier, tous les jours, tout le temps. 

L'intitulé de votre nouvel album sous-entend-t-il que vous délivrez une sorte de potion magique musicale ?

Non, notre démarche n'est pas aussi prétentieuse... En réalité, « Magic Potion » trouve son origine dans les paroles d'une de nos nouvelles chansons. Elle est intitulée « Modern Times ».

Les paroles de « Modern Times » résument-elles votre propre conception des temps modernes ?

Oui, particulièrement les temps modernes de notre pays. Nous aimons les Etats-Unis. C'est notre patrie. Cependant, nous sommes convaincus que quelque chose est en train de nous échapper. Nous ne sommes plus d'accord avec l'Amérique actuelle. Sa politique n'a plus de sens. L'administration jette de la poudre aux yeux des électeurs et, dans leurs dos, elle défend des intérêts lucratifs, très éloignés des véritables besoins sociaux. Quand nous quittons le territoire américain, nous partons sur les routes pour jouer des concerts. On se produit partout dans le monde : en Asie, en Europe, etc. Et, loin de notre pays, on se rend compte qu'il ne ressemble pas du tout à notre terre natale, au pays que l'on voudrait aimer.  

Sur « Magic Potion », un de vos morceaux évoque un départ de Babylone (« Goodbye Babylon »). La vision de Babylone varie souvent dans les représentations collectives. Quel est le sens profond de Babylone pour les Black Keys ?

Nous ne défendons pas une vision unique de ce concept. Lors de l'écriture de « Goodbye Babylon », nous songions aux impacts néfastes de l'administration sur notre société. Aujourd'hui, l'Amérique peine à trouver une ligne de conduite crédible. Mais pour revenir à la notion de Babylone, il convient de souligner que ce nom possède différentes significations. Tout dépend de nos auditeurs. C'est à eux de lui donner un sens. Pour une partie du monde, Babylone représente le côté mercantile et déshumanisé d'une société occidentale pervertie. Pour d'autres personnes, cette ville antique symbolise la corruption et la décadence. Pour notre part, nous laissons une liberté d'interprétation à nos auditeurs. C'est mieux ainsi... 

Peut-on considérer « Magic Potion » comme le premier album politiquement engagé de votre carrière ?

« Magic Potion » n'est pas un album politique. Pour la bonne et simple raison que nous n'avions aucune visée politique en commençant à travailler sur ce disque. Les chansons sont venues naturellement, sans aucune arrière-pensée. En ce sens, il ne s'agit pas d'un album politique. 

Quelques semaines avant la sortie officielle de votre nouvel album, vous avez publié un hommage à Junior Kimbrough. Quels sont les mobiles de cette démarche ?

Nous respectons énormément ce monsieur. Nous sommes de grands fans de sa musique. Il est incontestablement un des piliers du blues. Nous nous intéressons à sa musique depuis longtemps. Un jour, nous écoutions ses chansons. On s'est regardé en se disant : 'Bien sûr, on doit rendre hommage à ces magnifiques compositions !' Junior Kimbrough nous a donné l'impulsion nécessaire pour créer, jouer de la musique.  

A la fin de cet hommage, intitulé « Chulahoma », l'auditeur a l'occasion de découvrir une plage sonore cachée. Il s'agit de la voix de la veuve de Junior Kimbrough.  Cette dernière vous félicite... Quelle a été votre réaction en écoutant ce message ?

Nous étions très fiers, vraiment excités. C'est un peu comme un aboutissement. Notre admiration pour Junior Kimbrough est grande. Alors, les compliments de son épouse, c'est quelque chose d'énorme. Ensuite, si nous avons décidé d'enregistrer cette intervention sur le disque, ce n'est pas pour nous prendre la grosse tête. Nous considérons simplement que ce message fait partie d'un ensemble, entièrement dédié à Junior Kimbrough.

Seriez-vous d'accord de dire que vous êtes les rénovateurs du blues ?

Nous ne sommes pas des rénovateurs conscients. Notre démarche ne consiste pas à réinsérer le blues dans un schéma contemporain. On se contente simplement de jouer la musique que nous sommes capables de jouer. D'ailleurs, je pense que notre musique relève davantage du rock'n'roll que du blues !

En juin dernier, vous avez ouvert les concerts de Radiohead sur leur tournée nord-américaine. Comment les fans de Radiohead ont-ils perçu votre musique ?

En entrant sur scène, on ne cherche pas à savoir si notre musique va plaire ou non au public. On se lance, on joue. Nous n'avons jamais eu peur de monter sur scène. Que ce soit devant dix personnes ou des milliers de fans en délire !

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