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En musique, le succès semble connaître ses frontières. En Belgique, par exemple, une bénédiction flamande n'entraîne pas forcément une prière wallonne. L'inverse tend également à se vérifier. Alors, quand on augmente les distances, le grand écart prend des proportions inattendues. Pour preuve, aux Etats-Unis, The Shins est devenu le groupe le plus vendeur de son label 'Sub Pop' depuis... Nirvana. En Europe pourtant, The Shins côtoie péniblement les rayons 'inconnus au bataillon'. A l'heure de « Wincing the night away », leur nouvel album, James Mercer, mentor de cette précieuse entité, nous parle de rock, de punk, de cinéma et du travail qui attend encore son groupe en Europe. Faudra-t-il tout recommencer ?

The Shins se présente au public comme un groupe américain. Cependant, vos références musicales sont très britanniques. Comment expliquez-vous cette situation ?

L'explication est à chercher du côté de mon parcours scolaire. J'ai obtenu mon graduat en Angleterre. Le soir, après l'école, j'écoutais de la musique. A l'époque, impossible de ne pas succomber à la scène new-wave. Le mouvement venait de surgir, les Smiths étaient partout. Et puis, chaque jour était l'occasion d'une nouvelle découverte : House of Love, Echo and The Bunnymen, The Cure, My Bloody Valentine, etc. C'était incroyable. Cela dit, je connais beaucoup de groupes américains qui sonnent plus anglais que nous.

Votre musique puise ses racines dans le courant psychédélique de la fin des années 60. Concevez-vous votre musique comme un produit de cette période ?

Dans un certain sens, j'aurai tendance à répondre par l'affirmative. Néanmoins, la musique s'est profilée comme une suite d'enchaînements logiques et ce, depuis le début des temps. Par rapport à notre musique, nous essayons d'être honnêtes, d'écrire de belles mélodies. Pour revenir à cette époque révolue, je dois reconnaître mon admiration pour The Beatles, The Zombies et The Monks.

La légende raconte que tu as appris à jouer de la guitare en reprenant le « God Save The Queen » des Sex Pistols. Info ou intox ?

Cette information est exacte. De là à dire que j'étais punk, il y a un fossé que je ne franchirai pas. Je n'ai jamais eu de crête sur la tête. Mais j'adore l'univers punk rock. Des trucs comme Black Flag, The Damned ou les Sex Pistols m'ont toujours attiré...

En Belgique, peu de gens connaissent The Shins. Quel regard portez-vous sur votre notoriété aux Etats-Unis ?

Aux Etats-Unis, The Shins jouit d'une certaine célébrité. Nous sommes souvent cités dans le haut du panier des groupes communément appelé 'indie band' (NDR : rock indépendant). C'est étrange d'être ici, de devoir tout recommencer à zéro. Mais, au final, c'est assez excitant comme démarche. Aux Etats-Unis, nous avons écoulé des millions d'exemplaires de « Chutes Too Narrow », notre album précédent. Après, il est très difficile de se situer par rapport à d'autres groupes. Prenons Yo La Tengo, par exemple. Ils sont très respectés par les journalistes. Plus que nous, sans aucun doute. Mais aujourd'hui, notre base de fans est bien plus large que celle de Yo La Tengo.

Le succès rencontré par The Shins après la sortie de « Chutes Too Narrow » a-t-il changé votre vie ?

Un peu plus encore... Mais en fait, tout a commencé par « Oh, Inverted World », notre premier album. Voilà encore quelque chose d'étrange : à l'époque, notre premier disque n'a pas été distribué en Europe... En 2004, peu avant la sortie de notre deuxième album, nous avons été contactés par Zack Braff. Celui-ci souhaitait utiliser quelques unes de nos chansons pour illustrer son nouveau film : « Garden State », avec Natalie Portman et Peter Sarsgaard. Deux chansons de notre premier cd venaient se greffer à d'excellents passages du film... Celui-ci a rencontré un énorme succès ! Il a été sélectionné au Festival de Sundance, a remporté le titre de meilleur film aux « Independent Spirit Awards » et, surtout, « Garden State » a empoché un « Grammy Award » pour la meilleure musique de film. A partir de là, notre carrière a pris une autre tournure aux Etats-Unis...

A l'origine, tu accompagnais Martin Crandall, ton bassiste, et le batteur Jesse Sandoval dans un autre groupe, baptisé Flake. Aujourd'hui, vous jouez tous les trois au sein de The Shins. Pourquoi avoir changé de nom en cours de route ?

Quand je jouais dans Flake, je souhaitais avoir un projet musical que je pouvais réellement contrôler. C'est la principale raison qui explique l'apparition d'un projet annexe, baptisé The Shins. Après avoir composé quelques chansons, j'ai demandé à Jesse et Marty de m'aider à la tâche... Mais, petit à petit, The Shins devenait plus important à mes yeux. J'y travaillais tous les jours et, sincèrement, le résultat me semblait bien meilleur que chez Flake... J'ai donc décidé de quitter le groupe et de me concentrer uniquement sur The Shins. Flake jouait de la power-pop, un peu comme Weezer... J'avais besoin d'autres choses : des mélodies, une pop consistante, etc.

Ecouter The Shins, fermer les yeux : nous voilà déguisés en hippies, éclatés dans une camionnette en pleine tournée. A bien y regarder, vous êtes des rejetons des sixties perdus en plein 21ème siècle. Votre musique véhicule énormément d'images. Mais qu'en est-il en réalité ?

En tournée, on s'amuse beaucoup. Mais les clichés associés à la culture pop ne font pas partie de notre réalité. Bien sûr, toutes les excuses pour boire un verre sont toujours bonnes à prendre. Mais nous sommes loin d'être de nouveaux hippies : pas de drogue, pas de fête communautaire et autres exubérances pacifiques. De toute façon, nous sommes certainement trop cyniques pour être des hippies... (rires)

En parlant de hippies, une de vos nouvelles chansons s'intitule « Red Rabbits ». Doit-on y chercher une référence au « White Rabbit » du Jefferson Airplane ?

En fait, ce n'est pas du tout un clin d'?il au Jefferson Airplane... On ne m'avait pas encore évoqué ce rapprochement. En cherchant, on pourrait y trouver un lien. Mais, à la base, ce n'est pas du tout voulu. Notre chanson évoque la fin d'une relation d'amitié. C'est l'histoire de deux individus dont les personnalités évoluent avec le temps et fissent par devenir incompatibles. Ce sont des textes très personnels. Et là, nous sommes relativement éloignés du trip hallucinatoire du Jefferson Airplane ! (rires)

« Wincing the night away », votre nouvel album, se recentre sur des sonorités pop. Vos deux disques précédents s'éparpillaient davantage. Comment expliquez-vous ce recadrage ?

Je voulais faire grandir le projet. Nous ressentions le besoin de changer de direction. Aujourd'hui, nous sommes plus à l'aise pour en parler. D'une certaine façon, nous avons l'impression d'être parvenus à intégrer les sonorités du passé, à les transcender par le prisme de la modernité. En écrivant de nouvelles chansons, j'essaie toujours d'éviter l'écueil de la redite. C'est important : la répétition suscite trop souvent l'ennui.

En chantant « Australia », vous dégagez une bonne humeur communicative sur votre nouvel album. Associez-vous l'Australie à d'inoubliables souvenirs ?

Nous avons effectivement passés d'excellents moments en Australie. La chanson s'intitule « Australia » pour la simple et bonne raison que ce morceau a été composé en Australie... La mélodie est agréable, elle rend heureux. Mais, au fond, c'est très paradoxal car, cette chanson évoque une femme horrible, vraiment méchante avec laquelle j'ai travaillé pendant des années. A elle seule, elle cumulait les pires attributs de l'humanité : la laideur, le racisme, etc. (rires) A l'époque, je travaillais dans une usine d'exploitation de miroirs... Un job très excitant... Bref, c'est un peu comme une production des Monty Python : un sujet très sombre traité de façon légère...

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