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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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La trace blues d’Hugo Race Spécial

Écrit par - Michael P. Short-Use -

Sur sa bio, on le surnomme ‘Mr. 21st Centurv Blues’. Rien de moins! C'est vrai qu'Hugo Race est de ceux qui revitalisent un genre qu'on croyait à jamais confiné à une mythologie immuable. Cet ex-Bad Seed –à l'époque de ‘From her to eternity’, c’est-à-dire au milieu des années 80– en est déjà à son 6ème album. ‘Valley of light’ sort chez Glitterhouse et est distribué chez nous par Rough Trade. C'est toujours un blues hypnotique que l'Australien –un ‘grand type’ au front proéminent, qui parle en alternant chuchotement et voix normale– pratique en compagnie de son groupe baptisé The True Spirit.

Pas comme un puzzle!

Il nous parle donc d’abord de son nouvel album, ‘Valley of light’ : « Il est plus clair. Il représente une image quasi-parfaite de ce qu'était le groupe lors de l'enregistrement. J'ai essayé qu'il soit le plus live possible, que le groupe soit le plus uni possible, en évitant de faire trop technique. Bien sûr, on a ajouté çà et là une guitare ou quelques samples. Mais rien de comparable avec certains disques précédents, où il m'est arrivé de construire le son en l'assemblant pièce par pièce comme un puzzle. En prenant du recul, je dois admettre que le résultat était voilé, tandis que là, c'est du direct et c'est donc plus communicatif. Quand tu chipotes trop, le message devient plus difficile à faire passer."

Fait-il référence aux paroles, quand il parle de ‘message’? Il explique : "Si on veut. Les paroles sont écrites de manière plus claire aussi. Elles sont comme un squelette, il y a plus d'espace pour y construire son interprétation propre. Non, en réalité, je n’accorde pas beaucoup d’importance aux textes. Quand j'entre en studio, j'ai 3 ou 4 vers par chanson qui sont écrites. Ils me servent de résumé. C'est à partir de ceux-là que je rédige le reste des paroles. "

Sur ce nouveau disque, Hugo Race reprend ‘Clear Spot’, un morceau composé en 72 par Captain Beefheart. Pourquoi cette reprise? ''Aucune raison particulière. Si ce n'est que Beefheart est une icône, une figure sainte pour le groupe! On voulait adapter une de ses compos depuis longtemps, mais le projet ne s’est jamais concrétisé, par paresse ou pour une autre raison, je ne sais pas. ‘Clear Spot’, on la jouait souvent en soundcheck. Et cette fois-ci en studio, on l'a réussie en une seule prise. C'est une chanson qui parle de claustrophobie, je crois..."

Mais quand on lui dit que sa voix est proche de celle de Don VanVliet (le vrai nom de Beefheart), on voit tout de même percer un sourire sur le visage de Race. Il ne nie pas : "J'aime autant qu'on me compare à lui plutôt qu'à Michael Bolton! Non, on ne m'a pas souvent comparé à Beefheart. Peut-être parce qu'il reste largement inconnu du grand public. Il n'a jamais été un gros vendeur et il y a longtemps qu'il s’est retiré de la scène musicale. Perso, Captain Beefheart est une sorte de révolutionnaire qui est parvenu à changer la façon dont on aborde la musique en tant qu'auditeur. C'est aussi ce à quoi je voudrais modestememt arriver..."

Nico, un belge qui quitte Mad Dog Loose...

Pour ses prestations live, notamment celles livrées chez nous, Hugo a intégré à sa formation Nicolas Mansy, un musicien belge sur la carte de visite duquel on lit les noms de Brian James, Split Second, Franck Marx et Mad Dog Loose. Mais comment s’est-il débrouillé pour atterrir chez True Spirit ? Il raconte : ''J'ai beaucoup d'admiration pour Hugo. C'est quelqu'un de courageux et de profondément honnête. Je l'ai découvert grâce à un copain disquaire qui m'a invité à écouter ‘Earl's World’, à Berlin. J'ai attendu 20 secondes et je lui ai demandé de me l’emballer ; mais c'est moi qui étais emballé! Ensuite, je suis allé voir Hugo en ‘live’ et je l'ai rencontré. Puis j’ai organisé des concerts pour son groupe, ici en Belgique. De fil en aiguille, on est devenus amis. Travailler avec Hugo Race dans True Spirit, c'est mon truc, sans la moindre discussion. J'ai d'ailleurs renoncé à un très bon deal avec Bang! dans Mad Dog Loose. Beaucoup de musiciens rêvent d'un contrat pareil, mais pour moi, il n'y a pas eu d'hésitation ; quand Hugo m'a proposé de rejoindre True Spirit, j'ai accepté sans même réfléchir!"

De son aventure chez Mad Dog Loose, Nico a gardé le souvenir de quelques discussions tendues même si, aujourd’hui ces tensions se sont apaisées. Cependant, pour connaître la vérité, il a quand même fallu lui tirer les vers du nez : "Ce n'est pas pour tirer la couverture à moi, mais le premier single de Mad Dog Loose –que j'ai réalisé seul avec Alain– me plaît mieux que leur album. On pouvait tout se permettre: mettre du piano ou du violoncelle, si ça nous chantait. Qu'il ait voulu un groupe, c'est son choix, je le respecte et je le trouve cohérent, comme je pense que l'album atteint son but, mais... " Mais quoi, Nico? "Ben, tout d'un coup, une grosse influence est apparue. Perso, j'aurais aimé l'éviter... Bon je suis parti, j'ai fait mon choix, je ne vais pas cracher dans la soupe. Je souhaite bonne chance à Alain et à Mad Dog Loose!"

(Article paru dans le n°42 du magazine Mofo d’avril 1996)

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