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Pas facile la vie d’artiste… Spécial

Écrit par - Didier Deroissart -

‘Les musiciens d'Alaska Gold Rush sont des chercheurs d'or qui ont troqué pelle et pioche contre guitare et batterie. Des terres pauvres du Mississippi aux déserts arides du Nouveau-Mexique, ils créent leur musique comme des villes fantômes’. Belle intro qui figure sur la bio du Bandcamp de ce duo réunissant le chanteur/guitariste Renaud Ledru et le drummer Alexandre De Bueger. Le premier possède une voix totalement atypique qui vous prend aux tripes, une superbe voix à la Peter Doherty, puissance 10, qui a probablement baigné dans le bayou. Le second est également chargé des fûts chez Crazy Lady Madrid et Electric Château. Il a aussi bossé pour David Bartholomé. Là, on est en pays connu. Une belle découverte signée Sunny Weeks Production, un petit label dynamique issu de notre plat pays. A ce jour, le tandem a publié un Ep, « Pilote Village Midnight ». Il assurait l’ouverture des 'Nuits belges' à la Rotonde, devant un public curieux et attentif. A l’issue de leur concert, Alaska Gold Rush s’est volontiers soumis au feu de nos questions.

Pourquoi avoir choisi Alaska Gold Rush comme nom de votre projet ?

Renaud : En fait, notre musique évoque les grands espaces de l'Ouest Américain. Nous souhaitions que le nom y fasse référence. Alaska parce qu'on le sentait bien. Mais  concrètement, il n'existe pas plus de lien avec l'Alaska que le Nouveau Mexique. C'est plutôt les immenses plaines du Far West que nous voulions parcourir, à travers l’esprit…

Renaud, d’où tiens-tu ta voix ?

Renaud : On ne peut pas dire que je l’ai vraiment travaillée. Elle est naturelle. Bien sûr, inconsciemment, elle a certainement été influencée par tout ce que j’écoute. Pas mal de blues et de la musique américaine traditionnelle. C’est inévitable…

Elle est pourtant différente en live et sur disque ?

Alexandre : En live, c’est plus rock. L'énergie est plus crue. Sur disque, on accentue l’aspect intimiste de nos compos.

Actuellement, vous formez un duo batterie/guitare, format que j’apprécie tout particulièrement. Mais afin d’étoffer quelque peu votre musique, ne comptez-vous pas vous servir d’autres instruments, comme par exemple la basse ou le synthétiseur ?

Renaud : au départ, on cherche à allier mes compositions au style de batterie d'Alex. De manière inédite. Qui sorte de l’ordinaire, si tu préfères. Le concept est assez roots. On débarque, on se branche et on joue. Ajouter un autre instrument, ce n'est pas prévu. C'est le concept du duo qui est original. Il ne nous viendrait pas à l'idée de changer cette formule. Sinon nous deviendrions un groupe de rock plus classique.

Question bateau : quelles sont vos influences majeures ?

Renaud : C'est dingue, il y a des trucs que j'adore et qu'Alex déteste et vice et versa. Nous ne partageons pas du tout les mêmes influences. Mais on se rejoint finalement à travers le résultat de notre collaboration, chacun y apportant sa propre vision. Ce que j'aime particulièrement ? La musique américaine : le blues des années 20 à 30, la country, l'americana, le rock'n'roll.
Alexandre : Je préfère la scène contemporaine. La musique instrumentale et plutôt radicale qui libère de l’énergie et une certaine puissance. Du rock assez dur, également. Nos influences sont différentes, mais au sein de notre projet, elles collent plutôt bien.

Entre la formation du groupe et la sortie de l’Ep, vous avez mis la gomme…

Renaud : Nous jouions ensemble depuis à peine un an. J’ai été très longtemps impliqué dans un projet solo. Au départ, nous adaptions les chansons que j’avais écrites à cette époque. Alex milite et a milité au sein d’une multitude de groupes. Ce qui lui a permis d’acquérir une belle expérience. Effectivement, dès le début, nous avons voulu concrétiser cette nouvelle collaboration. Le plus rapidement possible. Et puis choisir une image et en soigner l’esthétique. L’illustration de la pochette de l’Ep est une invitation au voyage…

Quel est le dernier concert auquel vous avez assisté ?

Renaud : Je reviens d'un voyage touristique aux Etats-Unis. Je me suis rendu au Juke Joint Festival de Clarksdale où j'ai assisté aux prestations de LC Ulmer et Robert Belfour, des octogénaires phénoménaux qui jouent tout simplement dans la rue. Une belle expérience personnelle
Alexandre : Il y a bien longtemps que je ne suis plus allé voir un concert. Le prochain ce sera Carl Et Les Hommes Boîtes, ce soir. Un excellent groupe, par ailleurs…

Quel est le dernier album que vous avez écouté ?

Renaud : Celui du Révérend John Wilkins. Nous sommes encore aux States ! Lors de mon trip à Clarksdale, j'ai pu rencontrer ce vieux prélat yankee et discuter avec lui. Je suis tombé par hasard sur son album, je l'ai écouté et c'est vraiment de la balle…
Alexandre : Le plus récent, c'est le dernier de Warpaint, quatre filles charmantes et douées, ce qui ne gâche rien.

Quand on écoute votre Ep, on est impressionné par la maturité qui en émane…

Renaud : On vieillit. Nous jouons depuis bien longtemps. Personnellement mon parcours a commencé très tôt. Dix ans déjà que nous nous produisons en concert ou enregistrons. Nous sommes déjà de vieux croulants.
Alexandre : Il y a effectivement pas mal de temps qu’on est impliqué dans la musique chacun de notre côté. Nous n’avons plus 25 ans. Même si nous avons encore du chemin à parcourir. Mais la maturité se forge au fil de l’expérience. Il est temps.

Le bayou vous inspire ?

Renaud : Pas tellement le bayou. Peut-être pour ses alligators. Mais plutôt le delta du Mississipi. Perso, j’estime que dans toute cette région la musique est complètement dingue, principalement dans la partie Nord et dans les collines, elle est un peu ‘trance’ et aux racines africaines…

Le statut d'artiste en Belgique, n'est-il pas devenu un chômage aménagé ?

Alexandre : C'est un peu compliqué. Renauld a un job. J’en suis encore au stade des démarches ; mais il est sûr que cette situation n’est pas évidente. Peu de budget est consacré à la musique. Et surtout, vu la crise, on s'en prend surtout au secteur qui ne ramène pas trop d'argent. J'avais pensé choisir ce statut, mais c'est très compliqué, pour le moment. Je vais donc devoir abandonner l’idée et essayer de trouver un vrai boulot.
Renaud : Ce qui est dommage, c'est qu’il est de plus en plus difficile de devenir pro quand on est artiste. On considère et tout particulièrement chez le musicien, qu’il exerce un passe-temps ou un hobby.
Alexandre : Si tu souhaites défendre un projet qui tienne la route, comme certains groupes qui se produisent ce soir, tu dois répéter quatre à cinq fois par semaine. Cela doit être un fool time job. Et du coup, il ne faut pas se leurrer, car pour atteindre un niveau optimal, une longue période de développement est nécessaire. Aussi, en général, seul le milieu aisé voire fortuné, en bref qui ne doit pas travailler pour se nourrir, bénéficie de toutes ces conditions pour atteindre cet objectif…
Renaud : Tu dois avoir plusieurs cordes à ton arc. Il faut bosser à côté. Tu dois un peu moins répéter et refuser des concerts, parce que tu n’es pas disponible. Ce qui complique un peu le bazar.

Renaud, tu es le seul à composer ?

Renaud : Oui, les paroles, la musique ainsi que les mélodies. En général, je débarque avec un morceau terminé. Puis nous le retravaillons ensemble. Et au final, il ne va plus du tout ressembler à la mouture originale. Alex y met vraiment sa touche personnelle. On construit le morceau, on le déconstruit, puis on le reconstruit. C'est ainsi que nous fonctionnons…

Dans l’univers du blues/roots, Roland Van Campenhout et Steven De Bruyn sont des artistes belges que Renaud apprécie ?

Renaud : Oui, Roland je connais. Je crois qu’ils ont enregistré un album ensemble (NDLR : « Fortune Cookie », auquel Tony Gyselinck a également participé). Roland, j'aime bien. Je l'ai vu plusieurs fois en concert. Il a une superbe voix. Ses albums acoustiques sont vraiment géniaux. Ils me parlent vraiment. Je l’apprécie un peu moins en live, il joue parfois en freestyle, des morceaux qui peuvent parfois durer 15 minutes. Je suis moins fan de ses solos de guitare.

Vous avez prévu une tournée des festivals à votre agenda ?

Renaud : Pour être très honnête, tout ce qui est booking est un peu bricolage maison. Donc c'est super ! Nous avons dégotté, ici en novembre, une première partie au Botanique. Nous avons été contactés pour participer aux Nuits Belges. C’est vraiment génial. On s’est produit lors de quelques chouettes concerts. Petit à petit, l’agenda prend forme. On joue au Verdur Rock fin juin et au Massif festival en septembre. Il n'y a pas une grosse tournée de prévue. On essaye, petit à petit, de grignoter des dates…

Ce n'est pas la première fois que vous jouez à la Rotonde ?

Renaud : Non, c'est la deuxième fois.
Alexandre : En tout cas au Botanique, c'est la salle qui nous convient le mieux. Et l’endroit que je préfère quand j’assiste à un concert. Il est à la fois intimiste et convivial. En outre, les artistes et le public sont très proches, tout au long du spectacle…

 

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