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Au départ, on n’était pas prédestiné à devenir un groupe pop… Spécial

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A l’instar de Sad Lovers & Giants, Modern English est une formation atypique responsable d’une musique atmosphérique dont la ligne de guitare claire a exercé une influence majeure sur de nombreux groupes pop/rock. Fondée en 1979, près de Colchester (NDR : c’est dans l’Essex), elle s’est séparée à trois reprises, et s’est reformée autant de fois, sous des configurations différentes, avant de retrouver, début 2010, les 4/5 de son line up. Soit sans le batteur Richard Brown. Le groupe enregistre même un nouvel elpee, cette année-là, ‘ Soundtrack’, puis en 2016, ‘Take me to the trees’….

Modern English se produisait à Amougies, dans le cadre de l’édition 2018 du W-Festival. Et à l’issue du set, Gary McDowell, le guitariste (NDR : c’est lui compose la musique, Robbie Grey, les paroles), a accepté d’accorder une interview à Musiczine. Un personnage haut en couleur, extrêmement sympathique, cheveux et barbe en broussailles dont le visage tatoué est pourtant particulièrement expressif...

Le combo s’était produit en 1982, dans une salle de gymnastique, à Zedelgem, lors d’un concert exceptionnel ; mais Gary ne s’en souvient pas. Ajoutant que depuis près de 4 décennies, il a tellement fréquenté de salles de concerts, qu’il lui est impossible de se remémorer ce show. Par contre, quand on lui parle du festival de Weeley, qui s’est déroulé en 1972, près de chez lui et qu’on lui rappelle les groupes qui y ont participé, ses yeux s’illuminent estimant votre serviteur de veinard, pour y avoir vu des légendes comme Faces, T Rex, Van der Graaf Generator, King Crimson ou encore Barclay James Harvest soutenu par un orchestre symphonique, s’y produire. Ajoutant même : « Et Mott The Hoople ! A l’époque je n’avais que 11/12 ans… » 

Le band s’est donc reformé en 2010, sous les 4/5 de son line up, mais sans le drummer, Richard Brown. Y avait-il une raison particulière. Il clarifie : « Tout simplement parce qu’il ne se sentait plus suffisamment en forme pour reprendre le collier. Vers 85/86, il avait déjà été remplacé… » Et c’est un cinquième larron, issu de Liverpool qui le supplée… « Oui, il vient du Nord du pays. Et dans cette région, ils ont le sens de l’humour. Ce sont des marrants ! » Mais n’est-ce pas difficile de repartir en tournée, après tout ce temps ? « Il y a 21 ans que j’habite en Thaïlande. Quatre ans avant de m’y installer, j’ai abandonné le groupe qui avait alors splitté. Et puis, en 2010, l’idée a germé dans les esprits pour recommencer l’aventure. J’ai alors reçu de nombreux appels téléphoniques pour rentrer au bercail. Et je suis revenu au pays. On a enregistré un disque, et puis on est reparti sur la route… » Il était donc intéressant de savoir ce qu’il avait fait, durant ces longues années d’interruption… « J’ai joué dans la rue. Notamment du didgeridoo. Et puis j’y ai fait du cirque. J’ai aussi fréquenté le Covent Garden, à Londres. J’ai aussi participé à différents festivals. Mais comme je me sentais bien en Thaïlande, j’ai abandonné la musique et je me suis retrouvé dans le milieu de la finance. En gros, c’est ce que j’ai fait pendant ce long break… »

Dans une interview, Robbie Grey avait déclaré que les mouvements new wave et post punk symbolisaient le véritable rock alternatif. Or, au cours des 70’s, Yes, Genesis, King Crimson et bien d’autres se revendiquaient également de la scène alternative. Il explique : « J’adore King Crimson. C’était effectivement une musique alternative pour cette époque. En fait, on a trouvé notre place au sein de ce panel de formations, dont beaucoup manquent à l’appel aujourd’hui. Car au départ, on n’était pas prédestiné à devenir un groupe pop. Mais on a été rattrapé par le marché. C’était les débuts de MTV. La chaîne musicale nous a demandé de sélectionner un titre qui allait être diffusé trois fois par jour. Notamment aux Etats-Unis. Ce sera ‘I melt with you’ ». Mais pourquoi cette chanson ? « En fait, elle ne devait pas être trop proprette ni trop joyeuse. C’est Hugh Jones (NDR : qui a notamment bossé pour Echo & The Bunnymen, The Sound, Damned, Simple Minds, The Charlatans, Stan Ridgway ou encore Teardrop Explodes), le producteur, qui l’a choisie. Il a déclaré, je la prends, mais laissez-moi le champ libre. Je vais la faire à ma sauce. Il y avait un refrain avant-gardiste. Il a bossé dessus et l’a transformé en quelque chose de pop. Alors qu’au départ, elle n’avait rien de ce style. Ce n’était pas prévu ! Il a donc fallu écrire d’autres lyrics pour ce refrain ; ce qui donné naissance à une autre version de la compo. Pas de regret, cependant, pour cette entourloupe, car c’est ce qu’il fallait faire… » Finalement elle a servi de B.O. pour le film ‘Valley girl’ de Rachel Goldenberg, projeté en salle l’année suivante. « Et pour d’autres également (NDR : des reprises de ce morceau). Cette B.O. a permis d’élargir notre audience. La plupart des gens ont découvert Modern English, en assistant à la projection de ces films. Tout a changé pour nous, à cette époque. Car notre quotidien se résumait à se produire dans des clubs. Et rien d’autre. C’est ce qui nous a permis d’assurer le supporting act de Roxy Music. Un souvenir très agréable… » Surtout que Roxy Music est une influence majeure pour le band. Mais également David Bowie. D’ailleurs, sur son dernier elpee, ‘Take me to the trees’, le morceau « Trees » emprunte le rythme du ‘Heroes’ de Bowie. Volontaire ou involontaire ? « Jouer le morceau de cette manière nous semblait naturel. C’est bien que tu le mentionnes. Le riff est répétitif. La voix arrive sur le tard, un peu de la même manière. C’est une compo que j’adore, mais la comparaison est fortuite… »

La liaison est donc naturelle pour aborder le sujet du dernier long playing. Et tout d’abord le choix qui s’est posé sur Martin Young, pour la mise en forme. Ex-Coulourbox, c’est lui qui avait composé le hit ‘Pump up the volume’. « Il y a longtemps qu’on se connaît. A l’époque où on n’avait pas beaucoup d’argent, on partageait le même appartement. On l’a choisi, parce que c’est un excellent producteur. Quand il rencontre un problème, il l’épluche scrupuleusement. Il va recommencer la même prise, 100 fois s’il le faut. C’est un type méticuleux et c’est ce dont on avait besoin lors des sessions. Non seulement c’est un bon producteur, mais aussi un bosseur. En outre, il est ouvert d’esprit. Il ne rejette aucune idée d’emblée… » Pour l’artwork de cet LP, le groupe a encore fait appel à Vaughan Oliver, comme par le passé. En fait Modern English est un peu à ce graphiste, ce que Yes était à Roger Dean. Gary en donne la raison : « Notre collaboration remonte à l’époque où on était chez 4AD. Il réalisait tout le travail artistique pour le label. Il est la retraite, mais on a insisté pour qu’il réalise la pochette. Il a encore un emploi du temps bien chargé, mais finalement, il a accepté, parce qu’il existe un lien spécial entre lui et nous. C’est lui qui avait d’ailleurs signé celle de notre tout premier album… »

Faute de Robbie Grey, difficile d’aborder la thématique des compos. Mais quand même, lorsqu’un groupe choisit comme titre d’album ‘Talk me to the trees’, difficile de ne pas aborder le sujet de l’écologie. D’autant plus que 35 ans plus tôt, ‘After the snow’ était déjà de la même veine et constituait un message précurseur dans le domaine. « En fait, mon rôle consiste à créer des atmosphères musicales alors que Rob doit rester vigilant et observateur de ce qui se passe dans le monde. Et donc je colle la musique dessus (NDR : les cloches de l’église se mettent à sonner…) On a toujours conscience de ce qui se passe autour de nous. Et on veut préserver cet état d’esprit. Cependant, il est exact que les deux albums adoptent une semblable démarche. Et on sait où on va… »

Modern English a également participé au projet This Mortal Coil. C’était une réunion entre amis ou un exercice de style organisé par 4AD ? « A l’époque, c’était une idée du patron du label indépendant Ivo Watts-Russell. On a d’abord enregistré un medley de ‘Sixteen Days’ et ‘Gathering Dust’ (NDR : Elizabeth Fraser et Robin Guthrie de Cocteau Twins ont enregistré la face B, une reprise de "Song to the Siren" de Tim Buckley que Watts-Russell a finalement choisie comme face A du 7 inches ; mais c’est finalement la flip side qui a atteint le numéro un dans les charts britanniques). Je jouais de la guitare et Mick Conroy de la basse. Puis plein d’autres artistes du label ont apporté des compos pour enregistrer l’album ‘It’ll End in Tears’ (NDR : This Mortal Coil va encore graver deux autre opus, ‘Filigree and Shadow’, en 1986 et ‘Blood’, auxquels participeront de nombreux artistes de l’écurie, et notamment des membres de Dead Can Dance, Breeders, Pixies, Wolfgang Press ou encore Colourbox). On a même joué en concert dans une salle d’art ; mais on n’avait droit qu’à 20 minutes de set. Et finalement on a interprété le même morceau à sept reprises… »

Un elpee serait en préparation. Info ou intox ? « Pas un album, mais un Ep ! On a mis en boîte deux ou trois chansons lors de notre tournée, à Los Angeles. On va encore en écrire deux ou trois. Et il y a de fortes chances qu’il sorte dans 6 à 7 mois. Donc effectivement, on est occupé d’enregistrer. Rob bosse également sur les paroles afin de leur donner davantage de caractère. Pour leur communiquer, suivant les morceaux, un feeling plus sombre ou plus allègre. Ce qui va modifier, sans doute, les démos réalisées pour l’instant. Et tout cela est en préparation… »

(Merci à Vincent Devos)

 

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