Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

logo_musiczine

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

mass_hysteria_ab_07
slift_aeronef_06
Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 
vendredi, 30 juin 2017 16:44

Under The Falling Stars

The Breath of Life est un groupe belge articulé autour de la voix d'Isabelle Dekeyser. Il est de retour après 5 ans d’absence et nous propose un LP qui s’inscrit parfaitement dans le prolongement d'une carrière déjà bien fournie. Formé à Gembloux, il y a presque 30 ans, le combo pratique une darkwave gothique aux accents lyriques. Et il faut le signaler : c'est une des rares formations dont le rayonnement dépasse les frontières de la Belgique.

« Under The Falling Stars » marque le retour de Philippe Mauroy, un des musiciens fondateurs de TBoL. Vu qu'il est, comme Didier Czepczyk, guitariste et bassiste, les deux compères ont joué aux chaises musicales ; et, cette fois, c'est Philippe qui s’est consacré à la guitare et Didier, à la basse. La production est assurée par Gilles Martin (Tuxedomoon, Malaria, Wire, Minimal Compact, Indochine), qui a travaillé pour le band sur ses 5 premiers elpees.

On retrouve ici à nouveau –et avec grand plaisir– ce qui a fait le succès de The Breath of Life : des compositions ciselées, une voix éthérée et ensorcelante, des guitares délicates, une basse groovy, des vagues vaporeuses de synthétiseurs et, ça et là, quelques superbes arabesques au violon. 

Le style oscille entre celui de Monica Richards (Faith And The Muse), Kate Bush, Liv Kristine ou encore Cocteau Twins. Le single/promo track, « Crime Passionnel », est sans nul doute, le morceau le plus accrocheur, rehaussé par un refrain superbement onirique. Dans « The Magic of Dreams » et « Hide » on décèle une touche de Trip-Hop, qui n'est pas sans évoquer Massive Attack ou Portishead. « Stolen Dreams » se distingue par ses lignes de guitares cristallines. Sur certaines plages, et surtout « Black Out », le violon électrique et les harmonies lorgnent même un peu du côté de la musique progressive d'un Kansas voire d’un UK. Des références de qualité, du moins aux yeux (et aux oreilles) de votre serviteur ! Quant à « A New Reality », c'est une composition d'une élégance folle. Une intro hypnotique, un développement lent et captivant, qui débouche sur un final étonnant dominé par une rythmique électronique et des guitares abrasives. Sublime !

Seule petite ombre au tableau en tous points positifs, on épinglera quelques petites faiblesses au niveau de l'écriture et de la prononciation dans la langue de Shakespeare (l'accent tonique !), mais au final, c'est aussi ce qui fait le charme des chanteurs et chanteuses francophones ; ce qu’on appelle le ‘charme français’ !

« Under The Falling Stars » est un superbe album. Nul doute qu'il insufflera un nouveau souffle dans la carrière, exemplaire, de ce quintet wallon vraiment attachant.

Pour commander l’album en format vinyle, CD et/ou digital: rendez-vous chez Wool-e-Discs, ici 

 

vendredi, 30 juin 2017 16:42

Transmissio

Imaginez la rencontre entre Jean-Michel Jarre (époque Oxygène) et Dominique A et vous devriez obtenir une expression sonore comparable à celle qui figure sur « Transmissio », un double concept album. Elle est signée n, un projet derrière lequel se cache Jean-François Hue, un musicien établi à Ans.

Le chant est intimiste et les paroles, poétiques, presque naïves. Lors des passages plus rythmés, on pense à Guerre Froide, le projet français de wave / minimal synth (souvenez-vous de « Demain Berlin »). L'ombre de Gérard Manset plane, en outre, sur quelques plages. 

Les compositions sont longues, en forme de progressions répétitives. La programmation de la boîte à rythmes et des synthétiseurs est très subtile et particulièrement élaborée. Les atmosphères sont délicates et romantiques. De l'ensemble, il émane une fragilité et une douceur qui envoûtent le mélomane. Et il se laisse alors transporter, en douceur...

C'est comme une invitation à un voyage onirique en bord de mer, guidé par le reflux des vagues et le scintillement du soleil couchant.

En dire plus serait un crime : au lecteur de découvrir par lui-même le charme discret et hypnotique de ce disque manifestement original...

Jean-François Hue a pris en charge la composition, la réalisation et le graphisme. Mixé au studio Climax à Liège, l’opus a reçu le concours de Philippe Libois.

Pour voir le teaser, c’est ici 

Pour commander le double CD, il faut écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

 

mercredi, 21 juin 2017 22:32

Simi Nah prône le "Chacun Pour Soi"

Simi Nah, l'artiste d'origine française aujourd'hui installée à Ostende, revient après 3 ans de silence et nous propose un nouveau single intitulé « Chacun Pour Soi ». Pour rappel, Simi a travaillé dans la mode et joué de la basse au sein de différentes formations, notamment chez Praga Khan ainsi que The Chicks.
 
Elle développe depuis quelques années un projet solo très intéressant en compagnie de son 'partner in crime', le musicien-producteur belge KGB aka Kenny Germain B.
 
Après avoir publié quatre albums, « Cherchez La Femme », « 5 », « Be My Guest » et « Bootleg », Simi Nah frappe fort avec cette nouvelle composition. Articulée autour d'un riff de synthé imparable, elle est rehaussée par le 'spoken word' de Simi et une rythmique électronique puissante et cristalline. C'est dans le style typique 'dark electro' de Simi Nah, quelque part entre Miss Kittin' et Serge Gainsbourg.
 
Mais le moment le plus frappant est à 3 minutes lorsque la chanson évolue vers une mélodie chantée d'inspiration médiévale et carrément gothique. On pense alors à Qntal et à Mylène Farmer. Le final voit cette mélodie s'entremêler avec le riff de synthé et le spoken word dans une belle apothéôse. Du très bon boulot et clairement un hit potentiel sur les dancefloors des soirées 'dark'.
 
Ce titre sort uniquement en digital et préfigure un album chanté en français prévu pour la fin de l'année qui, aux dires de l'artiste, serait son dernier long format avant la dissolution de son projet. On espère qu'il n'en sera rien !
 
Pour écouter et commander le single « Chacun Pour Soi » :
  • Bandcamp : ici  

  • Amazon : ici

  • iTunes : ici

An Pierlé est de retour avec Cluster, deuxième album du diptyque qu'elle consacre à l'orgue. Voir notre chronique ici. L'artiste sera à l'affiche du Festival Musiq'3 le 30 juin à 20h à l'Abbaye de La Cambre. An Pierlé sublime l’orgue et dépoussière l’image qu’on a de lui. La grandeur brutale et la magnificence de l’instrument pousse la chanteuse pop-rock dans ses derniers retranchements vocaux et dans des aigus éclatants. Une musique passionnée et sensuelle, aux émotions communicatives. Les voûtes de l’église de l’Abbaye de la Cambre lui constitueront un écrin exceptionnel.

Musiczine vous offre 2 x 1 places pour ce concert exceptionnel: participez ici.

Pour découvrir l'interview que nous avons réalisée il y a quelques mois, c'est ici.

Pour écouter l'émission spéciale de WAVES consacrée à An Pierlé, c'est ici.

Il y en a qui ne font rien comme les autres. Arielle Dombasle et Nico Ker sont de ceux-là. Au lieu de faire un concert 'normal' dans une salle comme le Botanique ou l'Ancienne Belgique, les deux allumés ont choisi d'accorder 6 concerts éclair en deux jours, dont la plupart en secret, dans 6 endroits plus ou moins insolites de la capitale. Au programme, la musique sombre et envoûtante de Nico Ker, en solo (l'album "Les Faubourgs de l'Exil") et en duo avec la comédienne-chanteuse (l'album "La Rivière Atlantique").
 
Et qui d'autre que Les Actionnaires, Gilles Vanneste en tête, pour réaliser ce pari fou ! Première étape : dimanche à 16h, à la guinguette du Parc Royal, où les deux artistes ont surpris les touristes et les badauds. Deuxième étape, quelques heures plus tard, dans les Halles St-Géry, pour un showcase acoustique.
 
Mais la prestation la plus remarquable fut, sans conteste, le concert secret et privé organisé pour quelques privilégiés, dont votre serviteur, en l'Eglise du Béguinage, près de Ste Catherine. En lever de rideau, Arielle Dombasle y a interprété « The Cold Song », la composition de Purcell popularisée par Klaus Nomi, et ce a capella et sans micros, accompagnée du seul violon de l'excellent Henri Graetz. Ensuite, ce furent les chansons de Nico Ker, ce dernier étant dans un état disons... second, transcendé par le cadre et la sonorité réverbérante de l'édifice. Les compos très orientées new-wave et inspirées par Nick Cave ou le Velvet, ont pris tout d'un coup une dimension carrément gothique, même néo-folk par moments. Un moment inoubliable.
 
Le lendemain, le duo a poursuivi son raid foldingue en s'installant dans une autre guinguette, celle du Parc de Forest, puis dans le café La Biche, à Saint-Gilles, avant de terminer en apothéose dans l'incontournable café branché, L'Archiduc, dans le centre-ville.
 
On attend avec impatience que le duo revienne pour un concert en bonne et due forme ! En attendant, découvrez des extraits du concert privé dans l'Eglise du Béguinage ici: https://www.youtube.com/watch?v=CIRC83AOm7Y&feature=youtu.be.

Pour écouter et acheter l'album « La Rivière Atlantique », c'est ici :

vendredi, 02 juin 2017 13:32

Tickets combinés Couleur Café + BSF

Plus que jamais, Bruxelles sera la Capitale musicale cet été car Couleur Café et le BSF unissent leurs forces en vous offrant un ticket combiné au prix de € 100 au lieu de € 126 (+ frais de réservation). Vous profiterez de 3 jours de Couleur Café et 10 jours au BSF, donc 13 jours de concerts avec – entre autres - The Roots, Damian Marley, Lianne La Havas, -M- et son projet Malien Lamomali, Roméo Elvis, Emir Kusturica et Coely à Couleur Café + Pet Shop Boys, Goldfrapp, Black Box Revelation, André Brasseur au BSF.
 
Offre limitée : Il y aura exactement 150 de ces tickets à € 100 en vente ! Achetez ici .

Il y avait déjà eu les Francofolies, importées de France en Belgique, plus précisément à Spa. Aujourd'hui, la Ville de Bruxelles et la Région Bruxelles-Capitale ont présenté le programme des "Nuits Sonores" bruxelloises, un festival pluridisciplinaire qui aura lieu en septembre prochain et qui s'inspirera grandement de son grand frère lyonnais, actif depuis 14 ans.

Le concept? Faire s'entremêler la musique électronique, les arts visuels et les performances dans des lieux de préférence insolites, le tout, en créant un débat d'idées et en prônant l'interaction urbaine et la revitalisation des quartiers.

Pendant 4 jours et 3 nuits, du 14 au 17 septembre, Bruxelles accueillera deux nuits de concerts dans le Palais 10 du Heysel, un circuit d'activités organisé en collaboration avec plus de 20 collectifs et salles de la capitale et diverses conférences-débats. Outre le Palais 10, choisi pour son architecture Art Nouveau, et le Musée ADAM - Brussels Design Museum, les acteurs culturels, lieux associés et partenaires comprendront: la revue 24h01, l’Ancienne Belgique, LaVallée, les Ateliers Claus, le BCW, le Bonnefooi, le Bowling des Marolles, Bozar — Eletronic Arts Festival, Le Brass, Les Brigittines, BXL Mon Amourrr, le Café Belga, Catclub, Coucou Brussels, le Fuse, la Galerie Horta, les Garages numériques, le Hall Horta, Radio Panik, Recycl‘art, la Madeleine, Rebel Up!, le laboratoire d‘innovation durable Strategic Design Scenario, Traphouse, visitbrussels, etc.

Philippe Close, Échevin de la Ville de Bruxelles et Président de Brussels Expo, a précisé lors de la conférence de presse qu'il irait danser au Bonnefooi: un clin d'oeil humoristique au petit différend cocasse qui avait opposé le café à la Ville.

Les premiers noms du lineup du festival ont déjà été dévoilés. La première nuit au Palais 10 proposera Modeselektor, L'Or du Commun, Bambounou ainsi qu'une programmation plus "new-wave" sur la 2e scène, proposée par Jane, du CatClub. On se réjouit notamment d'y voir The Hacker dans un set italo-disco, Haring et Kong. Le lineup de la deuxième nuit comprendra un 'very special guest', dont le nom ne pourra être révélé que le 15 juillet (regardez bien quel grand groupe ou projet fait un concert le 14 en Belgique et vous serez sur la voie), ainsi que DC Salas, Khidja et la Tunisienne Deena Abdelwahed, tandis que la scène 2 accueillera le Britannique Leon Vynehall, Africaine 808 et les 'locaux' San Soda et Gratts.

La scénographie dans le Palais 10 sera particulièrement soignée, l'objectif étant d'installer un design et des light shows spécifiques dans la salle et pas uniquement sur scène.

Le "Circuit" reliant les différents lieux bruxellois et le programme "Extra" sont encore en cours de production mais on sait déjà que des budgets ont été alloués aux acteurs locaux pour qu'ils puissent mettre en place leurs propres projets. Ainsi, les Brigittines proposeront un Thé dansant destiné aux personnes âgées, en collaboration avec les orgues Decap et les Ateliers Claus; le Brass, à Forest, travaillera avec Rebel Up! sur une programmation ouverte et métissée; le Fuse développera un projet avec le festival de Dour et les Garages numériques organiseront une exposition autour de l'art du numérique dans la galerie Horta.

Interrogé sur la relative absence de lieux insolites dans ce premier projet de Nuits Sonores, Philippe Close a précisé que l'objectif est de travailler sur la longueur, 4 ou 5 ans au minimum. La première édition s'installera en effet dans des lieux assez classiques mais la réaffectation culturelle 'alternative' des lieux en friche ou à réhabiliter fait partie des objectifs de la Ville. Il cite comme exemple le Magasin 4, que la Ville essaie de maintenir dans un site que la Région souhaite transformer en parc.

On espère également que le projet de longue haleine des Nuits Sonores permettra un transfert de savoir-faire de Lyon vers Bruxelles et que l'organisation et la programmation pourront, à terme, être prises en charge localement à 100%. C'est à cette condition que nous comprendrons qu'un tel investissement dans des compétences tierces soit consenti par les Pouvoirs publics. On espère aussi que la Ville proposera au Botanique de participer: il nous semble en effet inconcevable d'organiser un festival de cette ampleur dans la capitale sans qu'un de ses acteurs culturels principaux ne soit, à tout le moins, impliqué.

Pour de plus amples informations: www.nuits-sonores.be

 

mardi, 30 mai 2017 20:11

Is This The Life We Really Want ?

Musiczine est un des premiers médias belges (et en tout cas, le premier site web) à publier une chronique du nouvel album de Roger Waters. Il sort officiellement dans deux jours. Nous avions déjà eu le privilège de participer à une pré-écoute chez Sony Music Belgium ; mais aujourd'hui, c'est le précieux cd que nous avons dans les mains.

Nous ne vous ferons pas l'injure de vous présenter Roger Waters, le fondateur et co-leader du légendaire Pink Floyd, actif en solo depuis 1985. Intitulée « Is This The Life We Really Want ? », la nouvelle production studio de l'artiste anglais est la première depuis « Amused To Death », parue il y a 25 ans.

Produit et mixé par Nigel Godrich (Radiohead, Beck,...), « Is This... » recèle 12 nouvelles compositions qui marquent clairement un retour à un certain classicisme 'floydien'. Exit les extravagances et les 'featurings' de stars (Eric Clapton, Jeff Beck) qui émaillaient les opus précédents. Place à des chansons plus calmes et davantage dépouillées.

« Smell The Roses », le premier titre dévoilé il y a déjà quelques semaines, évoquait déjà et irrémédiablement « Have A Cigar ». Les autres plages nous replongent avec bonheur dans les chapitres calmes de « Dark Side of The Moon », « The Wall » ou « Animals ». Les thèmes sont, on s'en doutait, à nouveau très engagés politiquement ; et en toile de fond on retrouve ce climat pré-apocalyptique au sein duquel l'artiste a forgé sa marque de fabrique.

Place maintenant à une chronique impressionniste des plages, rédigée dans le style ‘stream of consciousness’, cher à James Joyce.

Un tic-tac d'horloge ouvre la plaque... « Time », un des chefs-d'oeuvre du Floyd, nous traverse l’esprit. Waters déclame, en 'parlando', quelques phrases qu’il mélange à des samples de conversations. Cette intro dure une minute et demie.

La seconde plage. « Déjà Vu ». « Déjà entendue », vu qu'elle a également été publiée sur le web. La guitare acoustique et les premières notes nous replongent dans l'atmosphère d’une ballade lente digne de « Mother » (« The Wall »). Waters chante ‘If I had been God’ ou ‘If I were a drone’. Il exprime sa vision politique et sociale d'un monde qu'il aurait voulu meilleur. Puis il monte dans les tours et éructe toute sa hargne et sa douleur dans une explosion de missiles. Dans la grande tradition de ses folles diatribes 'walliennes'. 

Le rythme ralentit encore quelque peu pour « The Last Refugee », une divagation sur le thème de l'enfant réfugié échoué sur la plage. Quelques extraits d'une radio ouvrent la voie à une lente mélopée enrichie par des paroles ici très poétiques. La compo enfle comme une vague de cordes et de synthés, pour retomber ensuite sur des cris de mouettes...

« Picture That ». Un rythme lancinant, répétitif, menaçant. Une basse pulse et un synthé cristallin scintille... Une batterie 'krautrock' lui sert d’écho... Ou plutôt « Echoes », tant la référence est insidieuse. Débarquent alors les choeurs féminins. L'habillage floydien est alors complet. ‘Wish You Were Here in Guantanamo Bay’ adresse un autre clin d'oeil au titre qui ouvrait ce fameux « Echoes ». Le morceau est puissant, progressif et surtout... excellent ! Sans doute la meilleure compo… jusqu'à présent!

Un loup hurle au loin. « Broken Bones » est tramé par une guitare acoustique à la tonalité rassurante. Mais, à nouveau, ce n'est qu'une douceur apparente. Waters déplore la direction adoptée par notre société après la seconde guerre mondiale. ‘Mistress Liberty, oh we abandoned thee...’ Waters est bien le digne successeur de Bob Dylan.

Après quelques fragments de bavardages, place au titre maître. Il déploie doucement ses harmonies subtiles en arpèges électriques. Un goût de Steven Wilson... Juste renvoi d'ascenseur... La répétition d’« Every time... » réveille en nous le souvenir du final d’« Eclipse » sur « Dark Side of The Moon » ; mais malheureusement, la piste n'atteint pas les sommets épiques de ce classique intemporel.

Des sonorités industrielles amorcent « Bird In A Gale ». Comme une machine à vapeur. Welcome to the machine ! Au-dessus de cette pulsion, Waters construit un univers sonore à nouveau parfaitement floydien, combinant la batterie robotique aux nappes de synthés analogiques (Oberheim!). Sa voix est ici criarde, incantatoire, pour ce qui ressemble fort à un règlement de compte sentimental, transcendé par une dimension sociale. Le final est étonnant : la pulsation mécanique prend de l'ampleur et l'ensemble devient hypnotique, hallucinant, et... BOUM : le son d'un jet passe juste au-dessus de nous et des voix soufflent un ‘wow !’ Saisissant ! Comme dans un film, en 'surround sound'...

Retour à une ambiance plus introspective pour « The Most Beautiful Girl ». Le piano mène le bal tout au long de cette lente et sombre évocation du destin tragique de la beauté, ponctuée de voix angéliques.

Un cigare ? Il « Smell The Roses », dont l'intro, la rythmique puissante et les riffs bluesy évoquent clairement « Have A Cigar ». Retour du tic-tac dans le break central avant le premier solo de guitare depuis le début ! Il est bref mais tant le son que le glissando devraient sans doute faire sourire David Gilmour ! L'imitation est bluffante, au bord de la caricature... Un esprit de revanche ? ‘Pink Floyd, c'est moi !’, semble vouloir affirmer Waters.

« Wait For Her » et « Oceans Apart » ouvrent des parenthèses paisibles avant la plage finale : « Part of Me Died », que l'on espère en apothéose. Mais c'est juste un final délivré en forme d'espoir. Sur une musique épurée, Waters rappelle que seul l'amour permet d'obscurcir la part sombre de l'être humain. ‘When I met you, that part of me died...’

A 73 ans, Roger Waters est parvenu à créer un véritable classique, qui a parfaitement sa place à côté des chefs-d'oeuvre de Pink Floyd. Les thèmes sont ambitieux, les compositions solides et les arrangements, subtils et très riches. Discrète mais efficace, la production de Nigel Godrich est mise au service de la musique. Waters est multimillionnaire ; il n'avait aucune obligation de graver cet opus ; il aurait pu se contenter de pomper la machine à nostalgie ad vitam... Non : il démontre ici sa vitalité et la constance de son inspiration. Keep shining, crazy diamond...

Pour commander l'album : voir ici

Pour écouter « Smell The Roses » : c’est

 

Tracklist :

1. When We Were Young
2. Déjà Vu
3. The Last Refugee
4. Picture That
5. Broken Bones
6. Is This the Life We Really Want?
7. Bird in a Gale
8. The Most Beautiful Girl
9. Smell the Roses
10. Wait for Her
11. Oceans Apart
12. Part of Me Died

Line up :

Roger Waters – vocals, acoustic guitar, bass guitar
Nigel Godrich – keyboards, guitar, sound collages, arrangements
Gus Seyffert – guitar, keyboards, bass guitar
Jonathan Wilson – guitar, keyboards
Roger Joseph Manning, Jr. – keyboards
Lee Padroni – keyboards
Joey Waronker – drums

Jessica Wolfe – vocals
Holly Laessig – vocals

Hier soir avait lieu la 14ème édition des Octaves de la Musique à La Madeleine (Bruxelles). Depuis 2004, l'asbl Les Octaves de la Musique décerne des prix aux musiciens de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se sont illustrés par leur créativité. C'est un jury d'un millier de professionnels (agents, journalistes, labels, managers,...) qui effectue la sélection dans un éventail très large de styles différents.
 
Auparavant, les noms des lauréats étaient révélés lors de la grande soirée des Octaves mais cette année-ci, les organisateurs ont changé le concept. Les noms ont été annoncés à l'avance et la grande soirée a cessé d'être une soirée de remise de prix pour prendre les allures d'un concert à part entière, au cours duquel ces lauréats furent invités à se produire sous la forme de collaborations inédites.
 
On ne peut que saluer ce changement de formule. Les remises de prix sont en effet très ennuyeuses et surtout frustrantes pour ceux qui ont perdu ! Hier, le public a donc pu découvrir ce qui fait véritablement la force des Octaves : la musique dans toute sa diversité!
 
L’objectif ? Briser les frontières entre des univers musicaux pouvant paraître, de prime abord, incompatibles et démontrer une fois de plus que la musique est bel et bien un langage universel, que tous les mélanges sont possibles.
 
Lors de cette soirée retransmise en direct sur les télés locales et présentée par Sophie Pendeville et Pierre Beaudot, on a pu découvrir une dizaine de duos d’un soir où se mélangeaient, par exemple, le rock du désert de Kel Assouf avec la virtuosité classique de Florian Noack ou encore la pop enflammée de Puggy avec l’univers très contemporain de Sarah Picavet.
 
Notons également l'investissement sans faille de l'Octave d'Honneur 2017, David Linx, qui a pris part à la construction artistique de la soirée.
 
Au rayon des frissons dans le dos, nous épinglerons d'abord le superbe duo formé par Philippe Pierlot à la viole de gambe et Sarah Picavet au piano. La viole de gambe est un instrument de musique à cordes et à frettes joué à l'aide d'un archet. Ca ressemble à un violoncelle mais les sonorités sont beaucoup plus résonantes, évoquant la Renaissance et la musique baroque. Autre frisson pour Françoiz Breut, Octave en Chanson Française, qui a interprété de très belle façon sa chanson « Loon-plage » avec l'aide du Quatuor Clarias.
 
Ordre d’apparition des collaborations :
· David Linx (Octave d’Honneur) & Michel Hatzigeorgiou
· Fabrice Lig (Octave en Musiques Electroniques) & Lady Linn avec le Quatuor Clarias (Octave PointCulture)
· Kel Assouf (Octave en Musiques du Monde et Zinneke) & Florian Noack (Artiste de l’année)
· David Linx & Le Ba Ya Trio (Octave de la Ministre de la Culture)
· Philippe Pierlot et Sarah Picavet (Octave en Musique Contemporaine)
· Françoiz Breut (Octave en Chanson Française) & le Quatuor Clarias
· Puggy (Album de l’année) & Sarah Picavet
· La Boîte à Musique (Octave de la Fédération des Jeunesses Musicales Wallonie-Bruxelles)
· David Linx & Lorenzo Di Maio (Octave en Jazz)
· Oxoon (Octave Fun Radio)

Retrouvez la retransmission de la soirée sur le site de BX1.

Plus d'infos : ici.

 

Les Nuits Botanique ont refermé leurs portes dimanche dernier, mais le programme prévoit quand même un prolongement exceptionnel : un concert d'An Pierlé est organisé dans le cadre exceptionnel de l'Eglise Notre-Dame de Laeken, l'édifice néo-gothique dont la crypte abrite les tombes de la dynastie royale belge. Un an après avoir accordé un set sublime au sein de l’église des Dominicains, l'artiste gantoise est donc de retour aux Nuits ; et pour l’occasion, afin de célébrer la sortie, chez PiaS, du deuxième chapitre de son diptyque 'stellaire' : « Cluster ».

A l’instar du premier chapitre, « Arches » a été enregistré en partie dans une église et réserve une place prépondérante aux grandes orgues. C'est donc tout naturellement au sein d’édifices religieux qu'An Pierlé a choisi de faire vivre sa musique. A Laeken, étrangement, les grandes orgues ne seront pas utilisées et le podium sera installé non pas en dessous du jubé, comme d’habitude, mais sur l'hôtel. Les raisons de ce choix sont d'ordre logistique, l'entrée principale ne permettant pas l'installation de la scène à l'arrière de l’édifice. En outre, les dimensions gigantesques des orgues ne correspondent pas à l'atmosphère intimiste au sein de laquelle la musique de l’artiste baigne.

Le superbe « I Feel For The Child », issu de « Arches », ouvre le spectacle sur des claquements de doigts. Karel De Wilde, l'organiste, côtoie, une fois n'est pas coutume, les autres musiciens sur l’estrade. Et les sonorités digitales de son instrument, un Nord C2D customisé, ainsi que la voix nous transportent d'emblée au cœur d’une dimension mystique. Le break incrusté au milieu de la compo est d'une intensité et d'une puissance incroyables. ‘And you drown yourself in silence...’ Enfin, elle s’achève comme elle a commencé, en douceur, a capella…

L’auditoire, qui occupe complètement la nef centrale et les ailes, est déjà conquis. Dans la foulée, An Pierlé entame « Road To Nowhere », le premier extrait de « Cluster ». Aux côtés d'An, on reconnaît son partenaire à la scène comme à la ville, Koen Gisen (guitare, saxophone, percussions). Les harmonies vocales des deux choristes, Loesje Maieu et Kaat Hellings, sont d'une extraordinaire délicatesse, tout comme leurs interventions aux claviers et aux percussions.

Après « Vibra », An Pierlé présente son nouveau 'single', « Golden Dawn ». D’un ton humoristique, si caractéristique, elle propose à chacun d'écrire aux radios afin qu’il soit diffusé plus fréquemment ! L'interprétation est superbe. Sublime, le refrain vous saute au cou et vous enlace sans jamais plus vous lâcher : ‘The Golden Dawn is on its way. We dream... Keep dreamin' on...’ C'est lent, voluptueux, déchirant de beauté. 

« Huntifix » s’inscrit dans la même veine. Empreinte de tendresse, cette chanson d'amour est construite autour de quelques notes d'orgue et de piano, soutenues par le va-et-vient d’une maraca. Le saxophone et les notes d’ivoires apportent ça et là des couleurs plus 'free jazz'. La composition virevolte lentement, telle une danse sensuelle : ‘Do you want to undress me, Do you really want to see, Would you like to caress me, Do you want me entirely…’

Un petit bémol cependant : les choeurs féminins sont trop envahissants pendant ce morceau ; on aurait préféré être en tête-à-tête, virtuel bien sûr, avec la belle An.

S'ensuit l’épatant single « Birds Love Wires », qui figure également sur « Arches », une des plus belles compositions de ces deux dernières années. Avant d'interpréter « There Is No Time », An Pierlé invite quelques spectateurs à monter sur le podium afin de participer au tournage d'une vidéo. Sous la direction de l'artiste, et le temps d'une chanson, votre serviteur se retrouve à ramper sur le tapis du podium avec deux amies tandis que d'autres dansent et qu'une petite fille s'assied au piano à côté de l'artiste. Un moment comique, étrange et inoubliable !

La dernière partie du show se déroule dans la perspective d'une montée en puissance, alignant l'imposant « Sovereign », le sexy « Bedroom Dust » (qui rappelle Lana Del Rey, me confie judicieusement ma voisine, Charlotte) et enfin, le très sombre « Dragon JM ».

On épinglera également les superbes jeux de lumière qui exploitent à merveille l'architecture de l'église. Les faisceaux viennent jouer sur les voûtes et l'effet est féerique. Au fil des harmonies gothiques, on peut apercevoir les ombres de Lisa Gerrard et de Kate Bush qui ondulent dans les travées…

L'épique « Changing Tides » entame le rappel. Un tambour martial guide la composition dans une farandole enivrante, qui débouche sur un final époustouflant à trois voix.

Après avoir chanté une pub pour faite la promo de son nouvel album (encore un moment cocasse), An Pierlé prend enfin congé de l’auditoire sur une reprise à nouveau fabuleuse de « Such A Shame », le classique de Talk Talk. Il ne faut pas oublier que ce groupe anglais est une de ses références majeures ! L’approche est ici minimaliste : juste quelques notes de piano et les voix. Le public est crucifié de bonheur.

En conclusion : le nouvel album réussit brillamment l'épreuve du 'live', recueillant dans l'édifice gothique un superbe écho. Ce soir, nous étions invités par Notre-Dame de Pierlé... pour un joli point... d'orgues aux Nuits Botanique. (Voir aussi les photos ici)

Pour lire l'interview d'An Pierlé, c'est .
Pour écouter l'émission spéciale WAVES consacrée à « An Pierlé », c'est ici.

Setlist:

Feel for the Child
Road To Nowhere

Vibra
Golden Dawn
Huntifix
Birds Love Wires
It's Like
Monkey
We Gravitate
There Is No Time
Sovereign
Bedroom Dust
Dragon JM

Encore:

Changing Tides
Such a Shame (Talk Talk cover)

En première partie, La Jérôme, alias Christa ‘Kiù’ Jérôme, auteur/compositrice belgo-haïtienne, franco-néerlandophone et bruxelloise se produisait en duo avec son guitariste. D’une voix très jazzy, elle a proposé un répertoire 'bluesy' à la fois épuré et émouvant. (Pour les photos, c’est )

An Pierlé + La Jérôme duo

(Organisation: Botanique + Ancienne Belgique)

 

 

 

 

Page 14 sur 28