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L'auteur, compositeur et acteur Thomas Mustin aka Mustii représentera la Belgique au Concours Eurovision de la chanson avec son nouveau titre « Before The Party's Over », un hymne à la vie, à la fois fragile et puissant. Le titre –comme la vie elle-même– est…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Philippe Blackmarquis

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jeudi, 22 mai 2014 01:00

La nostalgie fait recette...

Le cynisme devient-il une forme d'honnêteté lorsqu'il est assumé ? Cette question pourrait concerner Andrew Eldritch, le leader de Sisters of Mercy. Originaire de Leeds, Eldritch a créé l'histoire dans les années '80, en jetant les bases du rock gothique. Mais depuis plus de 20 ans, il ne produit (quasi) plus rien de neuf et se contente d'enchaîner tournée sur tournée pour entretenir la nostalgie de sa période glorieuse.

Il y a quelques années, cette démarche était clairement mal vue. Les 'puristes' estimaient que le chanteur cultivait la formule pour se faire de l'argent. Entre-temps, la vague du '80s revival' est arrivée et nombre de formations, dont The Cure, Gary Numan, Front 242 et même Chameleons Vox, repartent en tournée pour y dispenser exclusivement leur ancien répertoire. Et paradoxalement, Eldritch apparaît aujourd’hui comme un visionnaire, cohérent dans sa démarche. Times are changin' !

De toute façon, on était prévenus : The Sisters of Mercy est une expression tirée d'une chanson de Leonard Cohen qui désigne une congrégation de bonnes soeurs mais surtout les femmes 'de mauvaise vie'... On comprend mieux la démarche hautement vénale de ces tournées 'tiroir-caisse'.

En dehors de ces considérations extramusicales, il faut reconnaître que les concerts des 'Sisters' attirent encore et toujours la toute grande foule. Ce soir, l'Ancienne Belgique affiche sold-out et le public est constitué presque exclusivement de quadragénaires et de quinquagénaires, en majorité venus du nord du pays. Comme d’habitude, le cadre est constitué d’échafaudages, derrière lesquels sont placés trois laptops. Mais l'élément le plus important du décor, ce sont les fumigènes, dont le groupe a coutume d'abuser. C'est donc en traversant un épais halo qu'Eldritch prend possession de la scène sur l'intro de « More ». Cette fois, il ne porte pas un provocant t-shirt jaune fluo mais bien une veste noire très élégante. Il arbore une barbichette grisonnante et a chaussé ses inséparables lunettes noires.

A ses côtés, les deux guitaristes Chris Catalyst et Ben Christo. Grâce à eux (ou à cause d'eux), les titres prennent une dimension beaucoup plus 'metal' sur les planches. A certains moments, les grattes couvrent même le chant, obligeant Eldritch à s'époumoner pour se faire entendre.

Le premier moment fort est incontestablement « Alice » : ce grand classique est ici interprété à la perfection : le mix est impeccable et le light-show impressionnant. Le public chante toutes les paroles et quand Eldritch tend le micro pour le final, tout le monde crie ‘Alice, Don't Give It Away...’ Regardez ce moment sur la vidéo ici 

Ensuite, l'ambiance retombe et nous vivons la partie la plus faible du concert. Les titres sont moins connus (« Still », « Crash And Burn ») et on a même droit à une reprise de Red Lorry Yellow Lorry, « Gift That Shines ». Après la classique ‘pause cigarette’, Eldritch revient sans sa veste pour un final tout en puissance, surtout dans « Flood II » et « This Corrosion ». Il y a moins de fumigènes et Eldritch est étonnamment actif sur l’estrade. Il bouge beaucoup, communique avec le public et on aurait même l'impression qu'il est heureux d'être là...

Les deux rappels sont exécutés dans une excellente ambiance. « Lucretia... » et « Vision Thing » sont parfaits et « First And Last And Always » déchire tout. Regardez la vidéo là 

Ensuite, The Sisters of Mercy attaque la reprise du "Misirlou" de Dick Dale & The Del Tones, un instrumental à la guitare datant de 1963, qui a connu une deuxième vie grâce à ‘Pulp Fiction’. Son tempo très élevé constitue une introduction parfaite pour le titre phare des Sisters, « Temple of Love », exécuté dans sa version courte.

Dans l'ensemble, on doit reconnaître la performance puissante et en tous points convaincante. Une communion sans artifices autour de chansons qui resteront à jamais dans nos mémoires. Après de nombreuses années de léthargie, les Sisters connaissent un regain de vigueur et c'est tant mieux ! 

En première partie, Losers, une formation anglaise partagée entre musiciens australiens, américains et écossais, nous a réservé un show intéressant. Elle pratique un electro-rock vs prog-metal élaboré et très mélodique qui évoque tour à tour Nine Inch Nails, The Rasmus voire Porcupine Tree. A découvrir !

(Voir aussi la section photos ici)

Setlist The Sisters of Mercy

More
Ribbons
When You Don't See Me
Blood Money
Alice

Crash and Burn
Gift That Shines (Red Lorry Yellow Lorry cover)
Still
Amphetamine Logic
Arms
Dr Jeep / Desolation Boulevard
Top Nite Out
Valentine
Flood II
This Corrosion

Encore 1

Kiss the Carpet
Lucretia My Reflection
Vision Thing

Encore 2

First And Last And Always
Misirlou (Dick Dale cover)
Temple
of Love

(Organisation : Live Nation)

Semaine nostalgie à l'AB ! Après Steve Hackett, le guitariste de Genesis et avant The Sisters of Mercy, place à Yes, le dinosaure du rock progressif des années '70 qui invite ses fans à réécouter en ‘live’ trois albums légendaires de leur discographie : « Close To The Edge » ('72), « Going For The One » ('77) et « The Yes Album » ('71). 

Le line up est quasi le même que celui qui avait déjà foulé les planche de l'AB en 2011 : Steve Howe à la guitare, Geoff Downes (ex-Buggles, ex-ASIA) aux claviers, Alan White à la batterie et Chris Squire à la basse. En 2011, un certain Benoît David avait joué le rôle de Jon Anderson, le chanteur malheureusement évincé. Cette année, c'est un nouveau sosie, l'Américain Jon Davison (Glass Hammer, Sky Cries Mary) qui s'y colle et la ressemblance est à nouveau étonnante.

La formation monte sur le podium sur la musique de « L'Oiseau de Feu » d'Igor Stravinsky, alors que sont projetées des photos d'époque et la pochette de « Close To The Edge ». Et c'est parti pour cet opus, qui ne compte en fait que trois longues pièces. Le contenu, on le connaît : il mêle prog, psychédélisme et jazz-rock, un cocktail transcendé par des harmonies vocales que n'auraient pas reniées Crosby, Stills and Nash.

Pour l'album « Going For The One », on passe à un format plus 'abordable' : les chansons sont moins longues et plus mélodiques. C'est sans nul doute mon LP préféré de Yes. La formation interprète à la perfection les petites merveilles que sont « Wonderous Stories », « Awaken » ou « Parallels ».

Après une pause de 20 minutes, Yes revient pour interpréter « The Yes Album ». Remontant à 1971, il recèle les classiques « Yours is no disgrace », « Starship Trooper » et « I've Seen All Good People ». Steve Howe nous gratifie aussi de son superbe solo de guitare acoustique, « Clap », dans lequel sa technique du finger-picking excelle au plus haut niveau. Après « A Venture », un titre qui n'avait encore jamais été joué en live avant cette tournée, le band finit en beauté par « Perpetual Change ». Et lors du rappel, nous avons encore droit à un dernier chef-d'oeuvre, « Roundabout », le single paru en 1972.

En conclusion, ce véritable marathon musical a duré 3 heures, un set peut-être trop long pour les mélomanes non avertis ; mais quel bonheur de voir que cette musique parvient encore à remplir les salles, en dehors de tout formatage commercial. Pour ma part, je ne peux m'empêcher d’avoir un petit pincement au coeur pour Jon Anderson, le grand absent de la soirée. Quant à ceux qui ne se contentent pas de ces concerts nostalgiques, je leur conseille de (re)découvrir l'excellent travail de Steven Wilson, en solo ou au sein de Porcupine Tree ; car cet artiste est parvenu à assimiler la musique des années '70 tout en créant un style nouveau, adapté au son d'aujourd'hui.

(Voir aussi notre section photos ici)

Setlist :

Intro : The Firebird Suite (Igor Stravinsky)
1. Close to the Edge
Close to the Edge
And You and I
Siberian Khatru
2. Going For The One
Going for the One
Turn of the Century
Parallels
Wonderous Stories
Awaken
3. The Yes Album
Yours Is No Disgrace
Clap
Starship Trooper
I've Seen All Good People

A Venture
Perpetual Change

Encore:

Roundabout

(Organisation : Ancienne Belgique)

mardi, 13 mai 2014 01:00

Mark Burgess et Kompany…

Dirigé par Mark Burgess, l'un des plus talentueux chanteurs/compositeurs/poètes de l'histoire du rock (et un de mes ‘héros’), The Chameleons a marqué les années '80 en produisant des bijoux de rock post-punk psychédélique, comme "Script of The Bridge" ou "Strange Times". Malheureusement, la formation s'est séparée après la mort de leur manager Tony Fletcher, en 1987. Après avoir tenté plusieurs projets en solo ou en compagnie d'autres musiciens (The Sun and The Moon, Invincible, ...), Mark Burgess a décidé, en 2000, de reprendre le flambeau sous le vocable Chameleons Vox (la voix des Chameleons) à l’aide du batteur originel, John Lever et d'autres musiciens.

La tournée européenne qui passe par Het Depot, ce soir, repose sur l'interprétation intégrale du premier album des Mancuniens, « Script of the Bridge ». Probablement leur meilleure réalisation, elle remonte à 1983. En fin d'après-midi, j'ai eu la chance d'interviewer Mark Burgess. C'est un homme attachant, très brillant et pétri d'humour typiquement britannique. Il a parlé de son enfance à Manchester, des Beatles, de T.-Rex, de l'enregistrement de « Script... », de ses projets, etc., mais aussi, de son intérêt pour les OVNI, les expériences proches de la mort et les phénomènes paranormaux, en général. Cette interview sera publiée sur musiczine.net dans les tout prochains jours. Stay tuned !

Mais pour l'heure, concentrons-nous sur le concert. Het Depot est en configuration 'box', car un rideau coupe la salle en deux. Chameleons Vox n'attire pas la toute grande foule, mais c'est un public de véritables fans, majoritairement des quadragénaires, qui est venu vivre ce moment unique.

Dès la première chanson, « Don't Fall », le ton est donné. La formation reproduit à la perfection le titre original. Depuis qu'il a recommencé à jouer de la basse sur scène, Mark Burgess ressemble à s'y méprendre à l'image qu'il reflétait dans les années '80. Ce qui frappe également, c'est l'excellent travail réalisé par les deux guitaristes, qui ont réussi la gageure de reproduire les tonalités extrêmement élaborées, créées à l'époque par Dave Fielding et Reg Smithies ; des tonalités bourrées de réverbération (notamment, grâce à l'ampli Roland Space Echo). Le son général est parfait. Pas étonnant, puisque c'est l'excellent ingé’ Thomas ‘Mixmeister’ (TNproductions) qui est préposé à la table de mixage.

Après « Here Today », il attaque « Monkeyland », un des titres phares de l'opus. Le morceau s’ébroue tout en douceur, mais quand éclate le refrain, le public reprend comme un seul homme : ‘It's just a trick of the light !’ Le set embraie par « Second Skin », une de mes 10 chansons préférées toutes époques et catégories confondues. Sept minutes de pur plaisir, où l'on ressent pleinement la profondeur de l'inspiration de Burgess, qui puise ses racines dans les années '60 comme en témoigne l'allusion concédée au « Please, Please Me », des Beatles, glissée au beau milieu de la chanson. Dans la deuxième partie, superbement psychédélique, on flotte dans un autre monde, les yeux fermés, transpercés par la beauté hypnotique de la musique.

Les plages suivantes de l'elpee sont une succession de classiques incontournables et indémodables, depuis l'énergique « Up the Down Escalator » jusqu'au très sociologique « A Person Isn't Safe Anywhere These Days ». Au moment de « Paper Tigers » l’intensité est à son comble et la formation clôture sa prestation par le très beau « View From A Hill ».

De retour sur le podium pour le rappel, Mark Burgess nous réserve, a capella, la chanson que les fans de Manchester City, son club favori, entonnent en l'honneur de notre Vincent Kompany national, sur l'air de Mrs Robinson : ‘And here's to you, Vincent Kompany’... Un clin d'oeil très apprécié par un public de connaisseurs ! Ensuite, le band reprend « Looking Inwardly », une plage extraite du second elpee des Chameleons, « What does anything mean? Basically », avant d'entamer un autre tour de force, « Soul in Isolation ». Cette composition très élaborée, issue du troisième album du groupe, « Strange Times », s'étire sur plus de 9 minutes et comme d’habitude, Burgess s'y adonne au 'song dropping' en plaçant quelques extraits de « The End » (The Doors) et « Eleanor Rigby » (The Beatles). « Singing Rule Britannia (While the Walls Close In) » est présentée comme une chanson ‘Made in Manchester’ et Burgess y introduit également une évocation musicale, mais au « Transmission » de Joy Division…

Après une seconde pause, Chameleons Vox revient sur les planches pour interpréter le très funky « Swamp Thing » et le solide « Return of the Roughnecks ». Au final, excepté le manque relatif d'interaction entre les musiciens en ‘live’, ce concert a été en tous points parfait. On a pu se rendre compte de l'incroyable spectre qui caractérise les Chameleons : une musique forte et en même temps très sophistiquée, des paroles très poétiques, voire philosophiques, révélant un regard unique sur la société et la condition humaine. On attend impatiemment les nouvelles compositions que Mark Burgess et surtout son nouvel elpee qui devrait paraître dans le courant de l’année, une œuvre pour laquelle il a associé différents musiciens, à l’écriture...

En première partie, Reiziger, une formation louvaniste et limbourgeoise, a présenté un power-rock énergique, aux accents Sonic Youth / Fugazi / Girls Against Boys. Leur album « Kodiak Station » est sorti il y a peu sur Birch&Broom/[PiaS]. A suivre !

Organisation : Het Depot, Leuven

Setlist :

Don't Fall
Here Today
Monkeyland
Second Skin
Up the Down Escalator
Less Than Human
Pleasure and Pain
Thursday's Child
As High As You Can Go
A Person Isn't Safe Anywhere These Days
Paper Tigers
View From a Hill

Encore 1

Looking Inwardly
Soul in Isolation
Singing Rule Britannia (While the Walls Close In)

Encore 2

Swamp Thing
Return of the Roughnecks

 

 

lundi, 28 avril 2014 19:20

Be My Guest

Musiczine a eu le privilège d'écouter, en exclusivité, le prochain album de Simi Nah, qui paraîtra le 6 juin prochain. Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, Simi est une artiste d'origine française aujourd'hui installée à Ostende. Elle a travaillé dans la mode et joué de la basse au sein de différentes formations, notamment chez Praga Khan ainsi que The Chicks.
 

Elle développe depuis quelques années un projet solo très intéressant en compagnie de son 'partner in crime', le musicien producteur belge KGB aka Kenny Germain B, un projet auquel participe également Safyée, aka Alice Thiel, la fille du regretté leader de Snowy Red.

Après avoir publié deux albums, « Cherchez La Femme » et « 5 », plusieurs singles, Eps et remixes, Simi est de retour. Elle a enregistré un album de reprises : « Be My Guest », un disque qui propose des versions nouvelles de classiques alternatifs issus des années '80. La très belle surprise nous vient cependant de la participation, sur la plupart des titres, de figures célèbres de la scène new-wave belge. Le résultat est un cocktail détonnant, aux accents EBM : un vrai régal !

Wim Punk, membre fondateur des Wolf Banes participe aux vocaux sur l'hypnotique « Cheree », un titre signé Suicide ; puis place à la première pépite : la reprise d’« Eisbaer » de Grauzone. Simi Nah et Danny Mommens (de Vive la Fête) s’y partagent le chant. Une plage que Mommens connaît bien, puisque sa propre formation l’interprète en ‘live’. Un départ en force !

La plage suivante est plus surprenante. Et pour cause, il s'agit de « Follow me », le hit d'Amanda Lear. Nikkie van Lierop, la chanteuse des légendes de la new-beat belge Lords of Acid, s’y réserve le micro. La voix est grave, l'ambiance très électro, et le résultat constitue un hit quasi-obligatoire pour les clubs. Puis Simi Nah et KGB ressuscitent le classique « Nag Nag Nag » de Cabaret Voltaire, une piste rehaussée par la présence d’un invité 'featuring' de marque, en l’occurrence Dirk Da Davo, la moitié de The Neon Judgement. Le son très criard de l'original cède ici la place à une production puissante et ample : une claque !

« Disco Rough » est un hit décroché en 1980 par le projet français Mathématiques Modernes. Produit par Jacno, il avait même été élu ‘single of the week’ par le NME. Ici, la version est plus lente que l'originale, délicieusement new-beat et c'est le grand Luc Van Acker (Revolting Cocks,...) qui prête sa voix à Simi. Autre belle surprise ensuite, la cover du « You Spin Me Round (Like a record) » de Dead or Alive, à laquelle participe aux vocaux une autre légende de la new-wave belge, Dirk Ivens (Absolute Body Control, The Klinik, Dive, Sonar). La transformation est bluffante et le résultat, un véritable 'club killer'.

C'est en toute logique que « Euroshima (Wardance) », le tube de Snowy Red, est repris au chant par Safyée, la fille de Marcel Thiel. On avait déjà pu découvrir cette version lors des concerts de Simi Nah et sur disque, l'effet est encore plus bouleversant. On est troublé par l'émotion tout en retenue qui se dégage de cet hommage. Beau !

Sur le titre final, le classique « Fade to Grey » (de Visage), Simi convie son partenaire, KGB, à l'accompagner au micro et le duo fonctionne à merveille. Comme 'Bonus tracks', nous avons droit à deux pistes de Simi Nah qui n'avaient été publiés que sous une forme électronique, « Dressing Room - the Naked mix » et « Flashback ».

Au final, cet opus apparaît comme une très belle collection de titres, qui permettra aux jeunes et aux moins jeunes de redécouvrir le très riche patrimoine de la new-wave, ainsi que quelques personnalités légendaires qui ont marqué leur époque. Nice job, guys !!

Pour écouter le teaser c'est ici

Pour pré-commander l'album c'est

 

jeudi, 03 avril 2014 15:04

Perte d'Identité

Marie Davidson, artiste canadienne établie à Montréal, nous invite ici à découvrir une musique électronique très novatrice, cinématique et organique, basée exclusivement sur des instruments analogiques : boîtes à rythmes et vieux synthés vintage. Sur ce premier opus, publié le 4 avril par l'excellent label bruxellois Weyrd Son Records, on identifie ce qu'on pourrait décrire comme la bande-son électronique d'un film imaginaire des années '70. On pense surtout à John Carpenter ("Assault On Precinct 13"), mais aussi aux BO des films italiens du genre ‘Giallo’ comme ceux de Dario Argento ou encore le célèbre « Canibal Holocaust ».

Le titre « Prélude », qui ouvre l'elpee, constitue une mise en condition. Un peu comme dans le premier album d'Enigma, l'artiste installe une atmosphère propice à la méditation (voire à l'auto-hypnose eriksonienne). La voix de MD, sensuelle et un peu ingénue, parle doucement dans notre oreille et c'est un vrai plaisir. Ensuite, « Abduction » nous plonge dans l'ambiance oppressante d'un film de science-fiction. Les sons sont cinglants, comme des rayons lasers décochés en pleine « Guerre des Mondes ». On pense ici à Suicide pour le côté hypnotique et répétitif. « Shaky Leg » opère un détour via la minimal wave aux accents house façon Grace Jones ou Miss Kittin', une plage dominée par la voix de MD, qui se fait plus coquine ; et le 'spoken word', à la limite entre le chant et la déclamation, est ici interprété en anglais.

« Vie et Mort d'un Ego » est sans nul doute la plage la plus cinématographique. Elle est conçue comme une longue progression instrumentale, étrange et répétitive, d'abord pointilliste, comme des gouttelettes d'eau qui perlent contre la vitre et ensuite, majestueuse, au fil d'une valse lente de cordes synthétiques.

La face ‘B’ commence par le titre phare de l'opus : « Je ne t'aime pas ». Le tempo de la boîte à rythmes est lent mais il pulse comme un cœur qui bat. Les sons de synthés adoptent des couleurs ambient, kraut, psyché. La composition libère une atmosphère fiévreuse, dominée par la voix fragile et touchante de Marie, mais affiche aussi un côté 'nouvelle vague' très attachant. Un véritable hit qui devrait séduire les fans de minimal wave, bien sûr, mais aussi le public amateur de Charlotte Gainsbourg et de 'French Pop' en général.

« Perte d'Identité » est sans doute le titre le plus ambitieux. Par sa durée tout d'abord : 7 minutes 20 ! Mais on ne s'ennuie pas une seconde. On retrouve un rythme pulsé et des sonorités claustrophobes, un peu comme dans « Abduction ». Le poème que MD récite ici est troublant, puissant, existentiel. En fin de parcours, changement radical : sur des nappes synthétiques, MD nous souffle doucement : ‘Ouvre les yeux, ce n'était qu'un instant...’ Dommage, on aurait bien aimé que le rêve dure plus longtemps. En ‘bonus track’, MD nous livre un remix très house du « Shaky Leg » de Cristobal U & The Mole.

Notons la participation à la réalisation et au mixage du mari de MD, Pierre Guerineau (en compagnie duquel Marie forme le duo Essaie Pas), ainsi que de David Kristian et Cristobal Urbina. Le mastering est signé par l'Ostendais KGB (AtOMiC Studio), également impliqué chez Simi Nah. On épinglera également le superbe artwork réalisé par Weyrd Son, aka Michael Thiel, ainsi que la très belle photo de MD, réalisée par Alice Thiel.

En conclusion : pour une première production vinyle, Marie Davidson frappe très fort. Malgré le côté froid des synthétiseurs, on sent une pulsation organique, presque physique. D'emblée, MD crée un univers propre, foncièrement original, fascinant et tellement attachant. L'artiste finalise déjà son second album, qui paraîtra sur le label texan Holodeck Records : on en redemande !

Pour se procurer l’album c’est ici et pour lire notre interview de Marie Davidson et Pierre Guerineau, c’est là 

Enfin, pour savourer le clip de "Je ne t'aime pas" c’est encore ici 

 

lundi, 31 mars 2014 01:00

Entre hype et véritable talent…

La musique psychédélique est un peu comme le Phoenix : régulièrement, elle renaît de ses cendres pour livrer un nouvel avatar, héritier des traditions des années sixties et seventies. Après The Church (« Heyday ») dans les années '80, Oasis et Kasabian dans les années '90 et plus récemment, Tame Impala, Black Angels et Animal Collective, Temples, une formation originaire de Kettering dans le Northamptonshire, vient de prendre le relais. Soutenus par Noel Gallagher, l’ex-guitariste/compositeur d'Oasis, ils rencontrent actuellement une ascension assez fulgurante. Leur passage au Botanique nous permettrait donc d'aller vérifier si nous étions en présence d'un 'hype' comme l'Angleterre nous en fourgue régulièrement ou s'il s'agissait d'un véritable talent en pleine éclosion.

La salle de l'Orangerie est bien remplie et ce qui est frappant, c'est l'étendue des tranches d'âge représentées : depuis le vieux hippie reconverti au consumérisme jusqu'aux jeunes branchés arborant fièrement une frange à la Brian Jones. Sur scène, pas de surprise : les musicos ont le même look que dans leurs clips vidéos : le chanteur/guitariste, James Edward Bagshaw, est un croisement entre Syd Barrett et Marc Bolan et l'autre membre fondateur, le bassiste Thomas Edison Warmsley, semble sorti du groupe glam The Sweet.

Au moment où les musiciens montent sur les planches, on entend la musique de « Daydream », le célèbre hit du groupe belge Wallace Collection ;  mais, sacrilège, dans une version 'cover' ! Une furieuse faute de goût, si vous voulez mon avis. Enfin, dès le premier titre du concert, le superbe « Colors To Life », on doit se rendre à l'évidence : les lascars savent jouer ! Le son est parfait, les harmonies vocales époustouflantes et l'ensemble donne l'impression d'un professionnalisme sans faille. Ces petits morveux n'ont qu'un album à leur actif, l'envoûtant « Sun Structures », paru en février dernier sur Heavenly Recordings, et ils sont déjà au top de leurs capacités techniques.

La musique de Temples est un véritable kaléidoscope d'influences diverses. Dans l'ensemble, on pense évidemment à la pop psychédélique de la fin des 60’s : Pink Floyd (période « See Emily Play »), Beatles (« Tomorrow Never Knows »), The Monkees, The Zombies, The Easybeats ou The Byrds. Mais on reconnaît également ça et là quelques touches de T.-Rex (« Keep It Dark »). Dans « Sun Structures », les triolets exécutés en parfait parallélisme par les quatre musiciens font irrémédiablement penser au Yes du début des années '70.

Le public est parfaitement réceptif mais c'est « A Question Isn't Answered » qui provoquera le plus de réactions. La rythmique presque tribale évoque Kasabian et on est emporté par les mélodies très simples, jusqu'à la superbe finale a capella. Un joli moment ! Dans « Mesmerize », la formation s'autorise une digression instrumentale assez bruitiste, dans la tradition psyché. « Sand Dance » clôture le set, révélant des accents Zeppeliniens du meilleur acabit. En rappel, Temples interprètera un « Shelter Song » dominé par des harmonies vocales très 'sixties', que n'auraient pas reniées les Mama's & Papa's.

Au final, un concert techniquement parfait mais sans véritable grain de folie. Les musicos sont appliqués. Comme de bons élèves, ils reproduisent les sonorités de leurs aînés mais, ils en oublient qu'il faut casser le moule, briser le carcan, si l'on veut exister en tant qu'artiste. De plus, dans les mélodies, ils abusent, en général, de ‘clichés’, des clichés qui après quelques écoutes, se transforment en ‘rengaines’. Et surtout, l'ensemble est trop apprêté, trop propre ; on ne ressent pas l'âme, la folie, la transgression du réel qui sous-tend le mouvement psyché. En conclusion, malgré des débuts prometteurs, Temples devra s’affranchir de références encore trop présentes aujourd'hui, sil veut déployer ses ailes. A vérifier lors de la sortie de leur deuxième opus !

Setlist

Colors To Life
Prisms
Sun Structres
A Questions Isn't Answered
The Golden Throne
Ankh
Move With The Season
Keep In The Dark

Mesmerize
Sand Dance

Encore :

Shelter Song

(Voir aussi notre section photos ici)

 

Veronica Vasicka est une New-Yorkaise (très jolie, au demeurant) qui dirige le célèbre label 'Minimal Wave'. Sa passion, c'est d'effectuer un véritable travail d'archéologue pour déterrer des pépites oubliées de la vague 'new-wave électronique' de la fin des années '70 et des années '80. Certaines productions sont des ré-éditions de cassettes ou de vinyles en rupture de stock depuis des décennies, d'autres sont des projets qui n'ont jamais été édités. Les compilations « Minimal Wave Tapes » ont recueilli un succès immédiat et ont contribué au renouveau de la musique électronique 'minimale'.

En dehors de cela, Veronica a une émission de radio hebdomadaire sur East Village Radio à New-York, une radio qu'elle a co-fondée, et gère également Cititrax, un label qui édite des productions actuelles. Elle crée également sa propre musique sous un pseudonyme secret. Pour en savoir plus : http://minimalwave.com

Ce samedi, elle accordera un DJ set exclusif aux Ateliers Claus, à Bruxelles, dans le cadre d'une soirée qui verra également se produire Different Fountains (DFE), un duo créé à Bruxelles / Paris, qui produit une électronica expérimentale très intéressante. Site web: http://www.differentfountains.com/

Egalement à l'affiche, un 'live' de Balle Magique, un nouveau projet instrumental de deux membres de Carl et Les Hommes Boîtes: Carl Roosens et Pascal Matthey. Site web: http://carlroosens.tumblr.com/

Enfin, les autres DJ sets seront assurés par DJ soFa (LMALC) & Dimitri Runkkari (VLEK): http://sofaholic.tumblr.com/ & http://vlek.tumblr.com

Page de l'évènement sur Facebook : https://www.facebook.com/events/258457137650098/

Ateliers Claus : http://www.lesateliersclaus.com/

 

C'est devenu une belle tradition depuis quelques années: au mois de mars, le Botanique invite la presse pour présenter le programme de son festival ‘Les Nuits Botanique’. En lever de rideau, Annie Valentini, directrice, et Paul-Henri Wauters, programmateur, ont tout d'abord fait le point sur l'année écoulée. Une année record qui aura, vu le nombre de visiteurs, passer la barre symbolique des 100 000. Pour la 21e édition des Nuits Botaniques, qui se déroulera du 16 au 27 mai, le centre culturel espère également battre un record, celui des 37 000 visiteurs de l'édition 2013.

La ligne directrice de la programmation des Nuits 2014 est sans nul doute l'ancrage belge. Entre 40 et 50 groupes ou artistes belges font partie du lineup, soit environ 50% de l'ensemble. Une ‘Nuit Belge’ est prévue le 21 mai avec My Little Cheap Dictaphone (MLCD) et Robbing Millions, les deux "coups de coeurs" actuels du Bota. Ils seront entourés de Carl et Les Hommes Boîtes, qui reviennent en deuxième année pour présenter une création dans le cadre du Museum, ainsi que de deux formations venues de Flandres, Amatorski et Astronaute.

L'ouverture vers la partie néerlandophone du pays se renforce donc, dans la foulée des coopérations avec, entre autres, l'AB et Pukkelpop. Cette volonté d'expansion touche également les styles musicaux couverts par la programmation. Le Botanique va plus loin que le classique électro-pop pour intégrer des genres plus ‘fusion’ comme le jazz/hip-hop, le rock/garage/psyché ou l'ethno-jazz.

A nouveau, de grands noms ont insisté pour être présents à l'affiche de ce festival, qui se présente comme le plus grand festival de concerts en Belgique. Citons Cat Power (version solo), Vincent Delerm, Emilie Simon et surtout, Fauve, les petits prodiges français, qui auront en quelque sorte grandi au Botanique.

Paul-Henri Wauters souligne également le grand nombre de créations uniques qui émailleront le programme. Selon lui, les artistes sont motivés par le format original du festival et souhaitent très souvent présenter des spectacles inédits. Citons, notamment, Long Distance Operators, dirigé par Catherine Graindorge, The Feather, qui proposera une toute nouvelle setlist, Jospeh Arthur pour un hommage à Lou Reed, Scylla ou Emily Loizeau. La cathédrale des Saints Michel et Gudule accueillera ‘Musiques Nouvelles’, un spectacle dirigé par Jean-Paul Dessy, avec Mélanie de Biasio et de Tulegur Gangzi, un artiste venu de Mongolie qui possède une puissance d'expression inouïe, dixit Paul-Henri Wauters...

Expansion aussi au-delà de nos frontières. Ainsi, les Nuits s'exporteront à Mons, en coopération avec Manège.Mons, dans le cadre d'un concert de FùGù Mango, Robbing Millions et MLCD. En France, il y aura un concert Nuits Botaniques à Paris, à la Maroquinerie (MLCD et The Feather) et une Nuit Botanique Europavox à Clermont-Ferrand (Girls in Hawaï, Mélanie de Biasio, MLCD, ...)

Une fois de plus, le Botanique se présente comme un bailleur de fond, un accoucheur de talents qui aime découvrir les artistes de demain. Le centre culturel souligne par ailleurs sa volonté d'entretenir avec ces derniers et le public une relation de confiance à long terme, basée sur la qualité, le professionnalisme et une dimension profondément humaine.

Pour consulter le programme complet: http://www.botanique.be/fr/project/les-nuits-fr/2014

 

 

Laibach, du nom allemand de la capitale de la Slovénie, Ljubljana, est un collectif avant-gardiste issu de cette ex-province de la défunte Yougoslavie. Actif depuis le début des années '80, il peut se targuer d'une discographie très riche. Il est bien sûr célèbre pour le hit très dansant "Tanz Mit Laibach" et pour ses reprises d'Opus, Queen ou DAF ; cependant, les vrais fans savent que Laibach est capable d’en offrir davantage ! Leurs derniers concerts en Belgique remontent à décembre 2007 (au Botanique à Bruxelles), décembre 2010 (au Festival BIM à Anvers) et septembre 2012 à Audenarde. Aujourd'hui, la formation revient pour présenter son nouvel opus, "Spectre", dans la salle Het Depot (Louvain) en configuration ‘box’ (la partie arrière de la salle est masquée par un rideau).

C'est tout naturellement par de très larges extraits de "Spectre" que s'ouvre la setlist. Le prélude au Te Deum H. 146 de Marc-Antoine Charpentier, le thème musical de l'Eurovision, constitue une introduction parfaite pour le titre "Eurovision". Suivant un rituel propre au groupe, le podium est dominé par deux imposants écrans vidéo et deux projecteurs disposés à l'avant du podium. Le son est puissant et épique ; quant à la voix grave de Milan Fras, elle résonne comme une scie circulaire. A ses côtés, on ne peut qu’admirer la belle et fascinante chanteuse Mina Spiler. On notera d'ailleurs dans "Walk With Me", "Eat Liver" et "We Are Millions" que le rôle de cette dernière est plus important qu'auparavant, pour le plus grand bonheur de ses fans (qui se reconnaîtront).

Le premier moment-clé du spectacle est atteint par le morceau "Whistleblowers": le sifflement martial façon "Pont de La Rivière Kwai", immédiatement reconnaissable, court tout au long de cette composition dédiée aux 'lanceurs d'alertes' ; ces personnalités qui, à l'instar d'Edward Snowden ou Julian Assange, interpellent l'opinion pour dénoncer les abus ou les dangers. Le côté grandiloquent, les thèmes engagés et le show total font irrémédiablement penser à "The Wall", mais en version 'dark'. "Koran" est une magnifique ballade, superbement interprétée. Le titre suivant, "No History", toujours extrait de "Spectre", est une véritable tuerie. Le riff de synthé est imparable et la rythmique lancinante. Viennent s’y greffer les incantations des deux chanteurs jusqu'au final a capella : un grand moment, à voir ici. Dans l'ensemble, les plages du nouvel elpee se révèlent très puissantes et très efficaces sur les planches et cette première partie est une totale réussite.

Après un intermède de 10 minutes, la formation revient pour un 'best of'. Il commence par une évocation de la période années '80, grâce à des versions complètement revisitées de deux chansons en slovène: "Brat Moj" ("mon frère") et "Ti Ki Izzivas" ("Toi, Qui Ose"). Ici, la musique est plus expérimentale, parfois dissonante mais toujours hypnotique. Dans les années '80, les membres du combo avaient poussé l’expérience jusqu'à travailler effectivement dans une usine, la cimenterie de Trbovlje, afin de bien comprendre l'environnement industriel. On aime beaucoup quand Mina Spiler crie "Ti Ki Izzivas" dans son mégaphone, en arborant son charmant regard glacé...

Les deux titres suivants, "B Mashina", une reprise du groupe slovène Siddharta, et "Under the Iron Sky", sont tous deux extraits de la bande originale du film "Under The Iron Sky". Ensuite, "Leben-Tod", publié en '87, montre clairement l'influence de Laibach sur la vague industrielle de '88-'95, qu'il s'agisse de Skinny Puppy, Nine Inch Nails ou plus tard Rammstein. "Warme Lederhaut" est une excellente reprise de "Warm Leatherette" de The Normal (le premier disque du label Mute, sur lequel Laibach est signé). Pour terminer le set, nous aurons droit à deux reprises classiques : le "Ballad Of A Thin Man" de Bob Dylan, et le "See That My Grave Is Kept Clean" de Blind Lemon Jefferson (également repris par le Zim), deux compositions qui ont été soigneusement adaptées au style wagnérien de Laibach.

La formation se retire, et après quelques minutes, c'est une voix préenregistrée qui annonce le rappel. "Let me hear you say : Ho!": la voix joue avec le public, soulignant le côté ironique, 'second degré', omniprésent dans l'oeuvre de Laibach. Les musiciens reviennent enfin sur l’estrade pour l'assaut final. Tout d'abord, en dispensant une reprise hallucinante du "Love On The Beat" de Serge Gainsbourg. Très plaisant d'entendre Milan Fras chanter en français, et Mina Spiner, pousser des petits cris orgasmiques. Enfin, le concert se termine de façon magistrale par le plus grand succès du groupe: "Tanz Mit Laibach", une marche militaire très inspirée de DAF, sur laquelle le public remue comme un seul homme.

Malheureusement, le second rappel, pourtant prévu sur la setlist, passera à la trappe. Quoiqu'il en soit, une fois de plus, Laibach a démontré l'originalité de son approche, qui va bien au-delà de la musique. La performance est orientée multimédia. On est en présence d’art multimodal, un spectacle total avec son, lumières, vidéo et une énorme présence. Mais surtout, ces artistes uniques apportent un regard sarcastique très aigu sur les questions politiques, en plaçant le totalitarisme et l'iconographie militaire au centre du débat. Dans cet esprit, ils ont créé un nouveau style, une nouvelle esthétique, unique et incroyablement forte. Merci pour ce superbe show!

Setlist

Eurovision
Walk with Me
Americana

We Are Millions
Eat Liver !
Bosanova
Koran
Whistleblowers
No History
Resistance Is Futile
Intermezzo
Brat Moj
Ti, Ki Izzivaš
B Mashina
Under the Iron Sky
Leben-Tod
Warme Lederhaut
(The Normal cover)
Ballad of a Thin Man
(Bob Dylan cover)
See That My Grave Is Kept Clean
(Blind Lemon Jefferson cover)

Encore:

Love on the Beat
(Serge Gainsbourg cover)
Tanz mit Laibach

Regardez les photos du concert ici 

(Organisation: Het Depot)

Le concert de ce quatuor australien, accordé à l'AB Club le 28 mars 2012, avait été une des belles surprises de cette année. Leur pop/rock mélodique et la voix exceptionnelle de la chanteuse, Hayley Mary, avaient impressionné l’auditoire. Aujourd'hui, le combo revient, un nouvel elpee sous le bras. Intitulé "The Brink", il est publié par notre label national PiaS et produit par Dan Grech-Marguerat, un producteur anglais qui a déjà travaillé pour Radiohead, Scissor Sisters, The Kooks ou encore Lana Del Rey. Tout est donc en place pour un set qui marque, sinon une consécration, à tout le moins, l'accession à un succès largement mérité.

Malheureusement, premier 'hic' : la salle de l'Orangerie n'est garnie qu'aux trois-quarts... Ca commence mal. Je ne sais si c'est pour cette raison, mais la prestation des quatre musiciens manquera dans son ensemble cruellement d'enthousiasme. Dès le premier titre, « The Brink », on se rend compte qu’Hayley Mary chante à la perfection, mais elle semble être absente des débats. Idem pour Heather Shannon au piano/synthé et Samuel Lockwood à la guitare. Seul Nik Kaloper, le batteur, semble se livrer à fond. 

Techniquement, rien à dire : le son, parfait, laisse une large place à la voix sublime de Hayley, dont le physique fait penser à Sharleen Spiteri (Texas), une voix qui se révèle aussi à l'aise dans les ambiances intimistes que lors des envolées épiques incantatoires. Une voix qui rappelle Kate Bush, Florence Welch et par moments même Sharon den Adel (surtout dans les aigus). Dominés par la guitare, très U2-esque, de Samuel Lockwood, les arrangements évoquent Coldplay, Crowded House, The Killers voire Arcade Fire.

La setlist est puisée au sein de "The Brink" et du premier album: "Prisoner". Des compos comme "Endless Summer", "A Little Piece" et "City Girl" sont bien accueillies par le public. Mais c'est "Hurt Me", paru en single en 2011, qui déclenche le plus de réactions. Le groupe clôture son set par "Dark Storm", probablement leur titre le plus abouti. L'intro à la guitare nous renvoie à The xx et l'ensemble est plus mélodique et mieux structuré. On constate ici un léger regain d'énergie sur les planches ; surtout lors du beau final hypnotique.

En rappel, l'atmosphère est tout d'abord recueillie, que traduit le paisible "Psychotherapy". Ensuite, Hayley Mary sort quelque peu de sa réserve et s'avance vers le devant de l’estrade pour remercier deux jeunes filles du premier rang qui, apparemment, ont suivi tous les concerts de la tournée. Elle leur dédie le dernier titre: "Easy To Love" et va jusqu'à leur faire la bise. Et là, les choses semblent se débloquer un peu. Portée par la rythmique quasi-tribale et les accords majestueux, Mary semble s'ouvrir quelque peu et le final du show est plus dynamique.

Dommage, on aurait aimé que cette ouverture soit présente dès le début. Au final, nous quittons la salle en éprouvant des sentiments mitigés. Encore un groupe qui se concentre de façon très appliquée, voire scolaire, sur la qualité de son jeu et oublie que le livrer en ‘live’ est un exercice qui implique également la communication. Communiquer son enthousiasme, c’est également le rôle dévolu à tous les membres du groupe. Entre eux. Et puis, au public. Une attitude d'autant plus étrange qu'au stand ‘merch’, les quatre musicos ont montré un tout autre visage, disponibles, souriants et plein d'entrain!  

Jézabel était Reine d'Israël ; pour The Jezabels, le moment n'est pas encore venu de monter sur le trône du succès planétaire. Mais ce n'est que partie remise ; le rendez-vous est pris pour un 3ème album, un hit mondial et une nouvelle tournée qui sera, espérons-le, triomphale!

En première partie, Abel Caine, un nouveau combo électro/pop belge, originaire de la région du Centre (La Louvière), a accordé une prestation encourageante. Bloc Party, Phoenix, Metronomy et Foster The People constituent certainement leurs sources d’inspiration. A suivre, dès lors…

Setlist The Jezabels

The Brink
Endless Summer
Long Highway
Time To Dance
Look Of Love
Hurt Me
Beat To Beat
City Girl
Mace Spray
A Little Piece
No Country
The End
Dark Storm

Encore:

Psychotherapy
Easy To Love

(Organisation Botanique)

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