Johnny Clegg, surnommé le Zoulou blanc, est décédé ce 16 juillet, des suites d’un cancer du pancréas. Il venait de fêter ses 66 ans. Né près de Manchester, en Angleterre, d’un père britannique et d’une maman zimbabwéenne, chanteuse de jazz et de cabaret, il a été initié aux cultures locales, par son beau-père journaliste, dès l’âge de 7 ans, en Rhodésie, pays qu’il avait rejoint après le divorce de sa mère. Avant que la famille ne débarque à Johannesburg, en Afrique du Sud. En 1976, il y fonde Juluka, en compagnie du Zoulou Sipho McChunu. Ce qui ne plaît guère au régime raciste minoritaire qui détient alors toutes les commandes du pouvoir. Alors, lorsque sa chanson « Asimbonanga » sort en 1987, dont les paroles appellent ouvertement à la libération de Nelson Mandela, alors emprisonné, il est victime de la censure. Pendant les pires heures de ce régime suprémaciste blanc, ses compositions seront donc interdites. Après sa libération, Mandela le remerciera pour son combat contre l’apartheid, en 1997, après avoir débarqué sur scène, d’une manière inattendue, lors d’un concert à Francfort. Il va même se mettre à danser après avoir déclaré ‘C’est la danse et la musique qui me mettent en paix avec le monde’ (voir le moment immortalisé ici. La danse et la musique, ce sont les sources majeures des son inspiration qu’il restituait à travers une expression sonore où les rythmes zoulous endiablés se fondaient dans l’instrumentation organique, et tout particulièrement la guitare, les claviers et l’accordéon. Il avait encore honoré une tournée mondiale d’adieu en 2018.
RIP