Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Dernier concert - festival

Shaka Ponk - 14/03/2024
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Helmet

Betty

Sur les quatorze titres de son troisième opus, Helmet ne concède qu'un fragment au hard-blues-folk zeppelinien ("Overrated"), une composition purulente ("Pariah") et une intro jazz inspirée par John Coltrane. Le reste macère dans un metal-hardcore-grunge impitoyable. Une solution angoissée, oppressive, aride dont l'implacable mécanique produit un groove laminant, capable de couper les riffs de guitares avec une précision diabolique et une violence hypnotique. Et au sein de ce magma dantesque, le vocal âpre, geignard, parfois vitreux, souvent au bord de l'asphyxie de Page Hamilton cherche une bouffée d’oxygène entre le timbre de Kurt Cobain et celui d'Henry Rollins. Dévastateur !

 

Headstarts

The Detroit Incubators

Nous ignorons si ce quartet gantois est frustré de n'avoir pu accompagner les diables rouges aux States en juin dernier. Mais une chose est sure, "The Detroit Incubators" lui permet d'explorer, par la musique, les quatre coins du pays de l'Oncle Sam. En d'autres termes, les Headstarts sont capables de pasticher n'importe quel groupe américain. Et ils le démontrent sur cet opus. Depuis Creedence Clearwater Revival à ZZ Top, en passant par Bruce Springsteen, John Lee Hooker, le Crazy Horse, Giant Sand et bien d'autres. Depuis le blues à la country en passant par la roots, le tex mex, le rhythm’n’blues et le hardcore juvénile. Et pour ne rien vous cacher, dans ces différents exercices de style, les Headstarts ne se débrouillent pas trop mal...

 

Hazel

Lucky dog

Tout comme le défunt Happy Mondays, Hazel se produit sur scène avec un danseur. Ni le ballet classique, ni la house mancunienne ne poussent pourtant dans le jardin musical de ce groupe yankee (Portland, Oregon) qui, tout au long de "Lucky dog", fait fructifier un savoureux hardcore mâtiné de pop, de garage et de grunge, récoltant quatorze petites noisettes sonores, quatorze bouchées à engloutir goulûment, tant elles s'avèrent irrésistibles, communicatives (drums épileptiques, riffs de guitare étranges, bourdonnants, croustillants, basse mélodique et pulsante, vocal aigrelet, sensuel de Jody Bleyle et diaphane, délicat de Peter Krebs, variations de tempo). Un album que nous pourrions peut-être planter à la croisée des chemins des Breeders, d'Hüsker Dü et de Nirvana... Tu me passes un casse-noisettes!

 

Hawkwind

The business trip

Du line up initial, établi en 1970, il ne reste plus chez Hawkwind que le seul Dave Brock. Et pourtant, la formation londonienne a toujours observé une même ligne de conduite, profilée sur le space métal rock. Ce qui explique sans doute pourquoi elle est toujours aussi populaire en 1994. Pas seulement auprès des vieux babas cool qui s'arrachent leurs vinyles à prix d'or (NDR : "Space ritual" se négocie, par exemple, aux environs de quinze mille balles, soit 375 €), mais parce que sa musique s'est adaptée à la technologie moderne. Des groupes comme Ozric Tentacles et The Orb ont d'ailleurs bien compris qu'il existait un public potentiel à séduire… Déclaré ‘live’, " The business trip " accuse cependant des applaudissements un peu trop soignés pour être honnêtes. Ce qui n'empêchera pas les aficionados d'Hawkwind, et pourquoi pas les autres, de prendre leur pied…

 

Juliana Hatfield

Become What You Are

Avant de fonder son propre trio, Juliana Hatfield a sévi au sein des Blake Babies en compagnie desquels elle a commis trois elpees de pop minimaliste, tout en volutes. Pour enregistrer "Become What You Are", le J.H.T. a reçu le concours de Mike Watt, John Wesley Harding et du leader de Lemonheads, Evan Dando. Non content de se consacrer à la basse, Juliana s'acquitte du chant et assure la composition. Des lyrics qui reflètent la sensibilité introvertie, coincée entre l'isolement né de la fin de l'adolescence et l'angoisse de la féminité naissante, des chansons qui traitent de solitude, de frustration, de dépression, du suicide, de désir, de sexisme, de vengeance et de viol, qu'elle chante d'une voix fluette, candide sur une structure instrumentale capable d'osciller entre la tendresse et le fanatisme. Certaines chansons atteignant même l'intensité cinglante des guitares de Dinosaur Jr voire de Hole. Produit par Gary Smith (Throwing Muses, Chills), "Become What You Are" développe ainsi une pop aiguë, mélodieuse, excitante, propice aux climats les plus visionnaires. Tout à fait rafraîchissant !

 

PJ Harvey

4 Track Demos

Si l'œuvre d'un artiste rock se révèle au fil du temps et de ses albums plus abordable et plus léchée, il faut admettre que pour PJ Harvey, c'est le phénomène inverse qui se produit. Vulnérable et fruité à l'origine ("Dry"), venimeux et torride par la suite ("Rid Of Me"), son expression s'est traduite sur "4 Track Demos" en termes de virulence et de sécheresse. Pas de batterie. Juste la voix déchirante de Polly Harvey et des cordes de guitares tendues, lancinantes, sournoises. Dix compositions ultimes, farouches qui luttent sans merci contre la mythologie romantique de la musique pop. En Grande-Bretagne, cet opus a déclenché l'enthousiasme communicatif des médias, un enthousiasme que nous ne parvenons pourtant pas à partager, parce que l'écoute exhaustive du CD a fini par nous excéder...

 

Ben Harper

Welcome To The Cruel World

Malgré son look rasta, Ben Harper n'est pas un musicien de reggae. Si Bob Marley symbolise pour lui un mythe, c'est davantage pour son engagement politique que pour sa musique. D'ailleurs Ben est né en Californie, à une cinquantaine de miles de Los Angeles. Tous les membres de sa famille étaient musiciens. Pas étonnant qu'à l'âge de six ans il grattait déjà de la guitare et qu'à douze, il se produisait en public. La guitare est d'ailleurs demeurée sa confidente. Classique, dobro ou slide elle évolue constamment sur un mode acoustique. Ce qui n'empêche pas Ben d'être un grand admirateur de Jimi Hendrix. Mais également de bluesmen célèbres comme Robert Johnson, Ry Cooder ou Taj Mahal, avec lesquels il a déjà joué. Ben Harper est donc un virtuose de la guitare. Mais plutôt que d'étaler sa technique, il met ce talent au service de l'émotion, tirant parti de chaque silence, de chaque espace et de chaque note pour sculpter la mélodie. Et puis au service de ses lyrics, véritable gage de la conscience sociale et politique, qu'il chante d'une voix tendre et versatile. Enfin pour ne pas s'asphyxier dans un carcan folk traditionnel, Ben bénéficie tout au long de ce "Welcome To The Cruel World" d'un accompagnement fondamentalement rock. Guitare électrique exceptée...

 

Butch Hancock

Eats away the night

Auteur d'une douzaine d'elpees depuis 1978, ce Texan fait aujourd'hui figure de mythe dans le monde de la musique folk. Et son "More a legend than a band" sert de référence pour bon nombre d'artistes contemporains. Emmylou Harris, Jimmi Dale Gilmore, Joe Ely, les Texans Tornadoes et quelques autres sont même allés jusqu'à puiser dans son répertoire. Maintenant, n'allez pas croire que Butch se limite à gratter une râpe acoustique pour accompagner son chant. A la manière de Bob Dylan, il s'est entouré d'un groupe de rock basique. Comme sur ce "Junkyard in the sun" où non seulement il a recours à un drummer et à un bassiste, mais à la bagatelle de deux guitaristes. Neo folk rock !

 

Peter Hammill

There Goes The Daylight

1993 a donc marqué le retour de Peter Hammill aux valeurs fondamentalement du rock. Sur son album, et puis lors de sa dernière tournée, il a ainsi colporté sa propre version de la noisy. On se souvient même du concert époustouflant accordé en mai dernier au Botanique. Faut croire qu'en d'autres circonstances, il s'est montré encore plus brillant, puisque de ce périple à travers l'Europe, c'est finalement le concert dispensé au ‘Grand’ de Londres, le 29 avril dernier qui a été retenu pour alimenter ce ‘live’. Un set qui s'ouvre par "Sci Finance (revisited)" sur un tempo ‘reedien’ avant de revenir à un style plus sismique, voire même progressif dans la lignée de "Sitting Targets" ou de "Margin". Une constante cependant, les guitares acérées, lapidaires, les remous de basse, les éclairs de violon jazzyfiants et puis cette voix écorchée, unique, capable de déchirer votre âme. Peter a encore tapé dans l'Hammill !...

 

Peter Hammill

Roaring Forties

Il nous avait pourtant déclaré, l'an dernier, avoir mis un terme aux aventures de Vander Graaf Generator, et vouloir conjuguer sa musique à tous les temps du présent et même du futur. Son album "The Noise" constituait d'ailleurs un formidable acte de foi (NDR: de foi ou d'espérance?). Sur la forme, il a tenu parole. Mais sur le fond, il vient purement et simplement de la renier. Ce n'est pas un reproche, mais une constatation. Car ce "Roaring Forties" nous replonge dans le climat conceptuel de "Pawn Hearts" ou de "The Future Now". On y retrouve par exemple une composition de près de vingt minutes découpée en sept mouvements, "A headlong stretch", et deux autres qui oscillent autour des neuf minutes. L'ex-saxophoniste du VDGG, David Jackson et l'ex-violoniste du VDG (cherchez la nuance!) jouent ici un rôle beaucoup plus conséquent, par rapport au statut d'invité, auquel ils étaient confinés depuis plusieurs années. Ce qui confère à cette œuvre une richesse sonore fascinante, complexe, pour ne pas dire progressive (!). Et lorsque la solution de "The gift on fire" est aspirée dans un tourbillon d'orgue hammond sauvage (G: ce n'est pas Hugh? B: Non, Simon Clarke!), le spectre de "H to he who am the only one" nous traverse l'esprit. Deux fragments font paradoxalement référence aux Beatles et aux Stones. Aux Fab Four, d'abord. Bien qu'adapté à un format symphonique "Sharply Unclear" échafaude une structure de cordes de guitare par paliers, réminiscente d'"I want you". Tandis que "You can't want what you always get" est une allusion à peine voilée au tube de la bande à Jagger/Richards...