OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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PJ Harvey

4 Track Demos

Si l'œuvre d'un artiste rock se révèle au fil du temps et de ses albums plus abordable et plus léchée, il faut admettre que pour PJ Harvey, c'est le phénomène inverse qui se produit. Vulnérable et fruité à l'origine ("Dry"), venimeux et torride par la suite ("Rid Of Me"), son expression s'est traduite sur "4 Track Demos" en termes de virulence et de sécheresse. Pas de batterie. Juste la voix déchirante de Polly Harvey et des cordes de guitares tendues, lancinantes, sournoises. Dix compositions ultimes, farouches qui luttent sans merci contre la mythologie romantique de la musique pop. En Grande-Bretagne, cet opus a déclenché l'enthousiasme communicatif des médias, un enthousiasme que nous ne parvenons pourtant pas à partager, parce que l'écoute exhaustive du CD a fini par nous excéder...

 

Ben Harper

Welcome To The Cruel World

Malgré son look rasta, Ben Harper n'est pas un musicien de reggae. Si Bob Marley symbolise pour lui un mythe, c'est davantage pour son engagement politique que pour sa musique. D'ailleurs Ben est né en Californie, à une cinquantaine de miles de Los Angeles. Tous les membres de sa famille étaient musiciens. Pas étonnant qu'à l'âge de six ans il grattait déjà de la guitare et qu'à douze, il se produisait en public. La guitare est d'ailleurs demeurée sa confidente. Classique, dobro ou slide elle évolue constamment sur un mode acoustique. Ce qui n'empêche pas Ben d'être un grand admirateur de Jimi Hendrix. Mais également de bluesmen célèbres comme Robert Johnson, Ry Cooder ou Taj Mahal, avec lesquels il a déjà joué. Ben Harper est donc un virtuose de la guitare. Mais plutôt que d'étaler sa technique, il met ce talent au service de l'émotion, tirant parti de chaque silence, de chaque espace et de chaque note pour sculpter la mélodie. Et puis au service de ses lyrics, véritable gage de la conscience sociale et politique, qu'il chante d'une voix tendre et versatile. Enfin pour ne pas s'asphyxier dans un carcan folk traditionnel, Ben bénéficie tout au long de ce "Welcome To The Cruel World" d'un accompagnement fondamentalement rock. Guitare électrique exceptée...

 

Butch Hancock

Eats away the night

Auteur d'une douzaine d'elpees depuis 1978, ce Texan fait aujourd'hui figure de mythe dans le monde de la musique folk. Et son "More a legend than a band" sert de référence pour bon nombre d'artistes contemporains. Emmylou Harris, Jimmi Dale Gilmore, Joe Ely, les Texans Tornadoes et quelques autres sont même allés jusqu'à puiser dans son répertoire. Maintenant, n'allez pas croire que Butch se limite à gratter une râpe acoustique pour accompagner son chant. A la manière de Bob Dylan, il s'est entouré d'un groupe de rock basique. Comme sur ce "Junkyard in the sun" où non seulement il a recours à un drummer et à un bassiste, mais à la bagatelle de deux guitaristes. Neo folk rock !

 

Peter Hammill

There Goes The Daylight

1993 a donc marqué le retour de Peter Hammill aux valeurs fondamentalement du rock. Sur son album, et puis lors de sa dernière tournée, il a ainsi colporté sa propre version de la noisy. On se souvient même du concert époustouflant accordé en mai dernier au Botanique. Faut croire qu'en d'autres circonstances, il s'est montré encore plus brillant, puisque de ce périple à travers l'Europe, c'est finalement le concert dispensé au ‘Grand’ de Londres, le 29 avril dernier qui a été retenu pour alimenter ce ‘live’. Un set qui s'ouvre par "Sci Finance (revisited)" sur un tempo ‘reedien’ avant de revenir à un style plus sismique, voire même progressif dans la lignée de "Sitting Targets" ou de "Margin". Une constante cependant, les guitares acérées, lapidaires, les remous de basse, les éclairs de violon jazzyfiants et puis cette voix écorchée, unique, capable de déchirer votre âme. Peter a encore tapé dans l'Hammill !...

 

Peter Hammill

Roaring Forties

Il nous avait pourtant déclaré, l'an dernier, avoir mis un terme aux aventures de Vander Graaf Generator, et vouloir conjuguer sa musique à tous les temps du présent et même du futur. Son album "The Noise" constituait d'ailleurs un formidable acte de foi (NDR: de foi ou d'espérance?). Sur la forme, il a tenu parole. Mais sur le fond, il vient purement et simplement de la renier. Ce n'est pas un reproche, mais une constatation. Car ce "Roaring Forties" nous replonge dans le climat conceptuel de "Pawn Hearts" ou de "The Future Now". On y retrouve par exemple une composition de près de vingt minutes découpée en sept mouvements, "A headlong stretch", et deux autres qui oscillent autour des neuf minutes. L'ex-saxophoniste du VDGG, David Jackson et l'ex-violoniste du VDG (cherchez la nuance!) jouent ici un rôle beaucoup plus conséquent, par rapport au statut d'invité, auquel ils étaient confinés depuis plusieurs années. Ce qui confère à cette œuvre une richesse sonore fascinante, complexe, pour ne pas dire progressive (!). Et lorsque la solution de "The gift on fire" est aspirée dans un tourbillon d'orgue hammond sauvage (G: ce n'est pas Hugh? B: Non, Simon Clarke!), le spectre de "H to he who am the only one" nous traverse l'esprit. Deux fragments font paradoxalement référence aux Beatles et aux Stones. Aux Fab Four, d'abord. Bien qu'adapté à un format symphonique "Sharply Unclear" échafaude une structure de cordes de guitare par paliers, réminiscente d'"I want you". Tandis que "You can't want what you always get" est une allusion à peine voilée au tube de la bande à Jagger/Richards...

 

Peter Hammill

Offensichtlich Goldfisch

En parfait polyglotte, Peter Hammill s'est donc laissé tenter par la traduction d'une de ses œuvres. Nous pensions sincèrement qu'il aurait opté pour la langue de Voltaire. Parce qu'il séjourne régulièrement outre-Quiévrain. Et puis parce qu'il s'exprime très bien dans cette langue. Contre toute attente, Peter a opté pour celle de Goethe. Un choix qui s'explique probablement par la situation géographique de son relais de distribution qui, si vous l'ignorez encore, est établi en Allemagne. Sans quoi, cet "Offensichtlich Goldfisch" reproduit intégralement le contenu musical de son dernier album "The Noise". Mais l'interprétation paraît encore plus âpre, plus impénétrable. A notre humble avis, au vu de la richesse et du caractère contemporain des textes, cette version pourrait facilement servir de base à un travail scolaire...

 

Peter Hammill

Loops & Reels

Tout comme Robert Fripp et Brian Eno, Peter Hammill a mené fin des seventies, début des eighties des expérimentations sur les collages et les boucles à l'aide d'enregistreurs à bandes. Des travaux qui ont en quelque sorte préfiguré la technique du sampling. "Loops & Reels" réunit sept de ces applications effectuées entre 79 et 83, sept fragments qui avaient fait, à l'époque, l'objet d'une cassette devenue aujourd'hui quasi introuvable. Deux titres avaient cependant servi de support musical à une chorégraphie de Nikolas Dixon, ("My Pulse" et "In Slow Time"), alors que le titre maître avait figuré sur la compilation "Music & Rhythm" enregistrée au profit du WOMAD.

 

Hammerhead

Into the vortex

Il vous est peut-être arrivé, à l'issue d'une soirée bien arrosée, de vous éveiller le lendemain matin avec une horrible gueule de bois. Vous avez parfois même l'impression qu'un intrus s'est glissé à l'intérieur de votre caboche pour y asséner des coups de marteau... Aussi subtil qu'un bootleg de Black Sabbath ou qu'une prestation de Grand Funk Railroad dans une aérogare, ce tourbillon creux qui prend naissance dans un fluide en écoulement provoque un effet similaire. Suffit donc d'enlever le bouchon de vidange pour évacuer la pression. Et en cas de récidive d'y ajouter une bonne dose de ‘destop’!

 

Terry Lee Hale

Frontier Model

Bien que quadragénaire, on ne peut pas dire que l'œuvre de Terry Lee Hale soit particulièrement prolifique. A ce jour, il ne compte à son actif que quelques cassettes, deux albums ainsi que des participations sporadiques à l'une ou l'autre compilation. Mais depuis qu'il a décidé de se fixer à Seattle, les événements prennent pour lui une tournure de plus en plus favorable. Lors de l'enregistrement de "Frontier model", il a ainsi bénéficié du concours de Carla Togerson et de Chris Eckman des Walkabouts. Chris produisant par ailleurs ce deuxième elpee. Un environnement favorable au climat acoustique. Mais au sein duquel Terry ne s'enferme pas systématiquement, préférant un peu à la manière d'un Dylan, dynamiser son country folk (courtisé par le violon, le banjo, la guitare sèche ou l'accordéon) à l'aide de subtiles mais efficaces interventions de blues, de rhythm’n’blues et surtout de rock électrique...

 

The Hair & Skin Trading Company

Go Round (Ep)

Lorsque Loop s'est désintégré, Robert Hampson et Scott Dawson ont décidé de poursuivre leur collaboration au sein de Main. Restait Neil Mackay et John Willis, respectivement drummer et bassiste du défunt combo. Mais plutôt que de pleurer sur leur triste sort, les deux exclus se sont associés au guitariste Nigel Webb pour fonder The Hair & Skin Trading Company. Et contrairement à ce qui aurait dû se produire, c'est cette dernière formule qui se révèle la plus excitante. Bien sûr, "Go Round" se limite à un Ep. Mais constitué de quatre voyages soniques, visionnaires, il nous entraîne dans un univers sonore tantôt hypnotique (Can, Faust), post psychédélique (Spiritualized, Spectrum, Darkside) ou angoissant (Swans).