Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Dernier concert - festival

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Enter Shikari - Ancienne ...

Fish

Suits

Nouvel album solo pour cet ex-Marillion qui flaire le fil(et) de col(l)in à cent miles. Une merluche sonore insipide qui nage exclusivement dans les eaux troubles de la ban(de) FM. Le single "Lady Let It Lie" donne d'ailleurs le t(h)on de cette bouillabaisse douteuse au sein de laquelle le célèbre producteur/ingénieur du son James Cassidy est venu se noyer...

 

Fish

Acoustic sessions

Pas besoin d'un décodeur pour imaginer l'empoissonnement de ce vivier. "Acoustic sessions", comme son nom l'indique, est peuplé de folk songs. Neuf titres du répertoire de Marillion interprétés par son chanteur, neuf chansons enregistrées ‘live’ au "Funny Farm" en compagnie de quelques potes. Parmi ses plus belles prises figurent inévitablement son hit "Kaleigh" ainsi qu'une adaptation jazzyfiante, ‘postcard’, de "Somebody special". Pour le reste, il se contente de jeter ses filets dans les flots traditionnels britanniques. Là où se sont reproduits Fairport Convention, Steeleye Span, Fotheringay et Natural Acoustic Band. Mais également en eaux plus douces, plus paisibles, comme appâtées par des aventures amorcées voici presque un quart de siècle par le Genesis de Peter Gabriel, épurées pour la circonstance de leur électricité...

 

Erasure

I Say I Say I Say

Pour mettre en valeur son huitième album, Erasure n'a pas lésiné sur la qualité de l'emballage. Une pochette qui figurera, sans aucun doute, au panthéon des plus belles illustrations graphiques dans l'histoire de la pop et de la rock music. Présentée sous la forme d'un double 30 cm, elle laisse apparaître, lors de son ouverture, la reproduction d'un château hanté digne des plus beaux cartoons de Walt Disney... Il ne suffit heureusement pas de présenter un bel apparat pour être transporté (!) Pourtant, il faut reconnaître que le contenu de ce disque est soigné, raffiné. Et baignant dans les mêmes eaux troubles que Jimmy Sommerville, KD Lang, Pet Shop Boys et Boy George, il recèle quelques hits en puissance. "Man In The Moon", "Run To The Sun" et "Miracle", par exemple. Mais peu réceptifs aux sonorités computarisées, superficielles et inoffensives de ce duo ambigu, ni au vocal falsetto, androgyne d'Andy Bell, nous ne pouvons qu'émettre un avis très subjectif au sujet de ce disque. Et pas la peine de le répéter trois fois!

 

Eloy

Chronicle II

Le deuxième volume compilateur consacré à la formation germanique Eloy couvre la période qui se situe entre 1986 et 1992. Soit celle au cours de laquelle, la destinée du groupe ne reposait plus que sur les seuls Frank Boremen et Michael Gerlach. Ensemble d'Eurock dans toute sa splendeur, Eloy s'adresse essentiellement aux babas cools qui continuent de sanctifier les Barclay James Harvest, Sad Cafe, Kansas et autres Yes. Même le graphisme de la pochette rappelle un certain Roger Dean. Et pourtant, une écoute plus attentive permet d'y remarquer des nuances technologiques beaucoup plus sophistiquées. Probablement empruntées à Tangerine Dream et à New Musik. Mais notre avis n'a pas nécessairement forme d'Eloy...

 

Eleventh Dream Day

Ursa Major

Cocktail de blues urbain et de country électrique, la musique d'Eleventh Dream Day libère une énergie savoureuse, vivifiante, soulignée de lyrics ironiques et profonds. Une énergie essentiellement alimentée par les cordes de guitare psychotiques, turbulentes, incisives, sauvages et hydratées par le vocal aigre-doux de Janet Bean. Si on ne tient pas compte du premier mini elpee éponyme gravé en 1987, la formation de Chicago en est aujourd'hui à son cinquième album. Un opus constitué de neuf titres tempétueux, purulents, inspiré comme ses prédécesseurs par l'élite du rock américain. Depuis Neil Young à Velvet Underground, en passant par Gun Club, Dinosaur Jr et Dream Syndicate. Et si l'intensité des mélodies se révèle quelque peu plus languissante, elle n'en est pas moins demeurée aussi percutante...

 

Echobelly

Everyone´s got one

Morrissey a avoué récemment être tombé sous le charme de ce groupe ; et le Melody Maker ne rate pas une occasion pour lui consacrer un papier. Passé quintet depuis que l'ex-guitariste de Curve, Debbie Smith, est venu complété le line-up initial, Echobelly n'en est pourtant pas à son premier album. Disque aux lyrics particulièrement engagés, nés de la plume de Sonya Aurora-Madan, " Everyone's got one " traite de sujets aussi épineux que la traite des femmes asiatiques et arabes, l'avortement, la discrimination sexuelle ou raciale, l'abus de consommation de drogue. Sonya est de souche asiatique. Ce qui explique sans doute pourquoi elle accorde une telle importance au contenu de ses messages. Ce qui ne veut pas dire que l'expression musicale soit négligée pour autant. Au contraire. Sonya possède une voix claire, malicieuse, glamour, dont le timbre rappelle parfois Martha des Muffins, une voix qui hydrate des mélodies excitantes, contagieuses, dont les vagues vibrantes, mordantes, abrasives ou tourmentées de cordes de guitare évoquent tantôt Oasis, tantôt les Buzzcoks, voire les Photos...

 

The Earthmen

The fall and rise of my favourite sixties girl (Ep)

Quintet australien, The Earthmen semble surtout avoir été marqué par la musique britannique. C'est en tous cas l'impression que nous donne ce mini CD constitué de cinq titres. Un disque qui affiche une richesse mélodique tout à fait étonnante. Tramée basiquement sur l'électricité crépitante, écorchée, geignarde des cordes de guitares, secouée par des accès de basse sourds, ondoyants, éclaboussée tantôt de claviers fluides, traversée tantôt d'un violon ou d'un violoncelle déchirant ou romantique, voire de bandes passées à l'envers, elle embrasse à la fois la fraîcheur d'un Teenage FanClub, le délire menaçant ou le classicisme éthéré de King Crimson ainsi que l'audace de Boo Radleys. Superbe!

 

Executive Slacks

Repressed: The best of Executive Slacks

Avant toute chose, il est absolument nécessaire de replacer ce groupe yankee dans son contexte temps. Sans quoi, ce CD vous paraîtra complètement ridicule. Ce trio pennsylvanien (Philadelphie) a marqué de son empreinte la musique post industrielle entre et 82 et 86. Nous aurions presque tendance à préciser post industrielle à caractère punk. Car son univers obsédant, nauséeux, tribal avait plus à voir avec des groupes comme Alex Sex Fiend ou Killing Joke que Cabaret Voltaire. Douze titres, parmi lesquels figure une cover de Gary Glitter ("Rockn'roll), composent cet opus. Douze fragments de heavy mental dangereusement hypnotiques, perversement reptiliens, traités électroniquement avec une précision satanique, triturés par les accords de guitare sableux, sauvages, et recouverts de vocaux sulfureux qui palpitent au rythme cardiaque de la ferveur païenne...

 

Everything But The Girl

Amplified heart

Archétype du rock sylvestre, Everything But The Girl s'était illustré en 84 et 85 par la confection de deux albums remarquables, deux elpees dont l'intimisme vocal translucide, suave, candide, se lovait tantôt dans les délices jazzifiants, tantôt dans la bossa nova tropicale. Depuis, le duo de charme n'a cessé de diluer son imagination dans la pop sentimentaliste et racoleuse. Et nous pensions franchement que cet "Amplified heart" n'allait faire qu'amplifier la dégénérescence. Préjugé flagrant, puisque sur cet elpee, Ben Watt et Tracey Thorn viennent enfin de recouvrer, comme par enchantement, toute leur crédibilité. La collaboration de musiciens réputés, tels que Dave Mattacks (Fairport Convention), Danny Thompson (Nick Drake, Tim Buckley) et Richard Thompson y est sans doute pour quelque chose. Attention, rien de neuf ni de révolutionnaire sur cet opus, mais dix fragments qui vous entraînent à la redécouverte d'un univers subtilement et imprévisiblement mélancolique…

 

Depeche Mode

Songs Of Faith And Devotion Live

Etait-il judicieux de reproduire exclusivement et dans le même ordre les compositions gravées sur son dernier opus studio, lorsqu'on sait que le quartet de Basildon n'a jamais orchestré (!) de semblable spectacle, au cours de son dernier périple? Etait-il judicieux d'ignorer les moments les plus forts de cette tournée, lorsqu'on a pu assister à un des deux concerts consentis à Forest National au printemps dernier? Pensez à "Enjoy The Silence", "Everything Counts", "Personal Jesus", "Black Celebration", par exemple. Etait-il judicieux d'accommoder un cocktail de prises ‘live’ aussi disparates (puisées à Copenhague, Milan, Liévin et New Orléans), lorsqu'on connaît l'importance accordée par le groupe à l'homogénéité et au climat de ses prestations? Poser ces questions, c'est un peu y répondre... Parce qu'en incluant ces fameux classiques, nous aurions pu vivre un moment d'émotion et d'intensité de la trempe de "101". A ce titre, malgré la qualité des enregistrements ‘live’, ce CD est une petite déception.