Yuksek revisite Laurent Voulzy…

Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
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Leather Nun

Nun permanent

Fondé au beau milieu des seventies, cet ensemble suédois constitue un cas très particulier dans le domaine du rock. Tout d’abord, tout au long de sa carrière, il est toujours demeuré fidèle à ses racines américaines, qu’elles soient ‘punk’ ou urbaines. Ensuite, malgré une discographie prolifique et des prestations ‘live’ exceptionnelles (cfr Futurama 1987), sa notoriété n’a jamais dépassé les limites d’un public averti. Il faut dire que se procurer une quelconque rondelle de vinyle de Leather Nun relève de la performance. Heureusement, certains albums de cette légende bénéficient aujourd’hui d’une gravure sur compact disc. Produit par (excusez du peu) Mick Ronson (ce guitariste mythique –il a notamment joué au sein des Spiders From Mars de Bowie- est décédé le 29 avril 1993 !), « Nun Permanent » libère une intensité mélodique impitoyable, fascinante, fiévreuse (guitares corrosives, féroces, braisillantes ou slide, section rythmique solide, pulsante, chœurs féminins voluptueux, claviers fluides, harmonica bluesy, cuivres fugitifs) que consume la voix rauque, profonde, vibrante de Jonas Almqvist. Le chaînon manquant entre Lou Reed et Iggy Pop. Remarquable !



Sebadoh

III

Écrit par

Sebadoh est passé à un trio lorsqu’il enregistre cet album : le drummer et multi-instrumentiste Jason Loewenstein vient de rejoindre Eric Gaffey et Lou Barlow. Nous sommes alors en 1991. Bien que les premières prises aient été opérées dans un garage à l’aide d’un quatre pistes à cassettes, la formation bénéficie de structures un peu plus professionnelles pour concocter cet elpee. 23 plages au cours desquelles les trois acolytes changent constamment d’instruments et se réservent le songwriting à tour de rôle. Si ce disque n’est pas le chef d’œuvre de Sebadoh, il est probablement celui qui a le plus influencé la scène lo-fi américaine. Le son est brut et cru. Les compos minimalistes, parfois bancales, en général mélodiques, oscillent entre folk, power pop, punk, psychédélisme (celui de Syd Barrett !), country, et blues ; épisodiquement le hardcore. Et bonne nouvelle, cet album culte vient de ressortir. Non seulement les 23 morceaux ont été remasterisés, mais l’opus a été enrichi d’un deuxième compact disc réunissant inédits issus des sessions d’enregistrements de ce « III », quelques démos de Barlow, ainsi que du fameux « Gimmie indie rock » compo iconoclaste et ironique qui figurait sur l’Ep, devenu aujourd’hui introuvable.

Nirvana

Nervemind

Écrit par

En automne 1991, un trio pratiquement inconnu jusqu’alors sort un single : « Smell like teen spirit ». Cette chanson deviendra alors aux nineties ce que le « My generation » du Who était aux sixties : un hymne. En fait, à cette époque, ce trio originaire d’Aberdeen, ville satellite de Seattle, s’inscrivait tout simplement dans la lignée du rock indie juvénile pratiqué aux States. Celui des Pixies, Dinosaur Jr, Buffalo Rom ou encore des déjà disparus mais encore notoires Hüsker Dü. Et « Nevermind », leur second album, qui s’ouvre par cette plage incontournable, se contente de propager des mélodies viscérales et contagieuses. Mais énorme différence, le producteur Butch Vig et l’ingénieur du son Andy Wallace ont raffiné les douze plages de cet opus à l’extrême. Une technique qui va conférer à l’œuvre un potentiel commercial considérable. Et populariser un style qui va marquer le début des nineties : le grunge…

Thee Hypnotics

Soul, glitter & sin

Héritier illégitime du mythique Stooges, Thee Hypnotics nous avait absolument sidérés lors de son passage au Futurama de Deinze, en 1990. Un set impressionnant drivé de voix de maître par James Jones, bête de scène indomptable, sorte d’hybridation surnaturelle entre Mick Jagger, Jim Morrison et Iggy Pop. Le troisième album de ce quintet, « Soul glitter & sin », trempe dans une atmosphère garage malsaine, brumeuse, un univers gorgé de sonorités violentes, furieuses, sensuelles, sauvages mais mélodiques qui s’embrasent instantanément au contact des guitares. Et même lorsque la solution tourne au psyché blues insidieux, nonchalant, Jim Jones prend un malin plaisir à jeter de l’huile (vocale) sur le brasier sonore. Indispensable !



Sad Lovers & Giants

Headland

Abstraction faite des compilations, “Headland” constitue le quatrième album de cette formation britannique. Cet elpee paraît après 10 années d’existence. Une œuvre qui nous entraîne dans un monde de poésie, de mélancolie et de mystère (le logo de la pochette reproduit les géants de pierre qui peuplent l’Ile de Pâques). Tel un oiseau qui plane là-haut près du firmament, Sad Lovers & Giants scrute notre astre pour en dessiner les contours musicaux. Toutes ailes déployées, il ondoie paisiblement (guitares chuchotées, claviers atmosphériques) au sein d’un espace sonore déchiré de gémissements angoissés (guitares réverbérantes, vibrantes, étourdissantes, larmes de piano, basse ténébreuse, drums abyssaux) et parfumé d’accents nostalgiques (voix limpide, onctueuse, pathétique de Garce), puis convulsivement secoue ses rémiges (section rythmique alliant souplesse et solidité, guitares staccato) pour mieux fluidifier la sensibilité et la beauté de la mélodie. En gravant, « Headland », Sad Lovers & Gants rejoint alors le statut de référence romantique des Cure et Joy Division…

Ed Kuepper

Today Wonder

Ed Kuepper a hanté les légendaires Saints, puis les extravagants Laughing Clowns, avant d’entamer en 1986, une carrière individuelle. « Today wonder » constitue son quatrième album solo ; et les mots, les images et les superlatifs nous manquent pour jauger cette œuvre, ce véritable chef-d’œuvre. Exclusivement secondé par Mark Dawson aux drums, Ed tire toute la substance créatrice d’une guitare à douze cordes (acoustique ou semi acoustique) et de sa voix grisante, déchirante. « Today wonder » liquéfie la muse de Martyn Bates, de Lloyd Cole, d’Adrian Borland, de Robert Smith, de David Mc Comb et de Vini Reilly en une même solution émotionnelle, solution qui allie simplicité, élégance, imagination, éloquence et intimisme. Fabuleux !

The Pursuit of Happiness

Love junk

A la poursuite du bonheur romantique, ces Canadiens (Toronto) sont probablement les premiers à avoir décelé le chaînon manquant séparant la pop du heavy metal. Tandis que les riffs croquants de guitare ‘staccato’ éclatent au-dessus des drums arides, agressifs et des harmonies folk-rock angéliques, Moe Berg, leader de TPOH, exprime à travers des compositions sensibles, sardoniques, propices aux mélodies splendides et sémillantes, ses points de vue post-adolescents sur la joie, la tristesse, la drogue, le sexe, la violence, le suicide, la timidité, etc. Producteur, mixeur et ingénieur du son, le talentueux Todd Rundgren apporte, en outre, un souffle de fraîcheur et d’élégance à cette œuvre (gare au néologisme !) de ‘light metal’…



Certain General

Cabin Fever

En 1988, Phil Gammage se fait la malle (il souhaitait introduire des guitares partout, même dans ses chaussettes et tente une nouvelle aventure au sein des Corvairs), ne laissant plus subsister du combo initial que le seul Parker Du Lany. Un chanteur poète déglingué dont les textes élaborés reflétaient une vision diatribe du quotidien US). Et, ô agréable surprise, « Cabin fever » dépasse alors toutes les espérances permises : la musique déjà authentique, directe, inspirée à la fois des ambiances ‘velvetiennes’, de relents country & western, de pop mélodique (REM) et de sonorités psychédéliques, embrasse une nouvelle vague de références qui lui apportent fraîcheur, sensibilité et équilibre (Triffids, Chris Isaak, Tony Joe White). Ce « Cabin fever » épouse le grand ‘Art’, j’en suis certain… en général…



Sad Lovers & Giants

L’indépendance, un souci majeur...

A l’issue de la seconde édition du ‘Festival for fun’ organisé à la Gaieté de Bruxelles, le 24 mars 1989, nous nous sommes entretenus avec Tony et Garce, respectivement guitariste et chanteur du (mythique) Sad Lovers & Giants. Exténués, ils nous accordent une interview à l’issue d’une prestation remarquable. Il est deux heures du matin et pourtant, cet entretien se déroulera dans une ambiance à la fois décontractée et constructive. Nous vous en proposons un condensé…

Nous venons d’assister à un excellent concert !

Tony : c’est vrai ?
Garce : nous apprécions le compliment.
T. : pourtant, ce n’était pas facile pour nous.

C’était votre première apparition en Belgique ?

T. : absolument !

La presse britannique traite rarement de Sad Lovers & Giants. Comment justifiez-vous ce manque d’intérêt ?

G. : nous ne jouons pas souvent en Grande-Bretagne.

Pourquoi ?

G. : la plupart des groupes tournent dans les mêmes clubs.
T. : la véritable explication émane de l’absence d’enregistrement en Angleterre depuis plus d’une année. Notre dernier album, enregistré en France (NDR : décembre 88) est une compilation (NDR : « Les années vertes »). La presse ne rencontre donc aucun motif précis pour évoquer notre cas. A la sortie du nouveau 30 cm, davantage d’articles seront consacrés à S.L.&G.
G. : vous lisez beaucoup la presse spécialisée anglo-saxonne, en Belgique ?

Effectivement.

G. : Nous n’avons plus rencontré de journaliste britannique depuis notre dernière tournée en Espagne.

Votre style musical convient à la sensibilité des Continentaux, un peu à l’image de Modern English. Et tout comme vous, les Iles Britanniques semblent les bouder. On se souvient d’un fabuleux concert accordé par Modern English à Zedelgem. Le climat musical baignait d’ailleurs dans une atmosphère assez proche du spectacle que vous avez accordé ce soir.

T. : réellement ?
G. : cette réflexion me surprend agréablement. En fait, si nous divergeons côté musique, nous sommes issus du même patelin. Question d’affinité géographique, probablement !

(un peu ennuyés) Que devient Tristan Garel Funk (NDR : ex-guitariste de S.L.&G.) ?

G. : mon ami !

(ouf !) C’est vrai ? Snake Corps, son nouveau groupe, existe-t-il encore ?

G. : oui, nous relevons en outre du même label ‘Midnight Music’.

A quand l’album ?

G. : nous sommes occupés de l’enregistrer.

Vous participez à d’autres concerts ?

G. : Non ! C’était l’unique prestation sur le Continent. Richard (NDR : l’organisateur) souhaitait spécialement nous engager pour ce festival ; et comme nous estimions qu’il répondait à nos aspirations, nous avons accepté.
T. : une tournée coïncide généralement avec la sortie d’un album. Comme il n’est pas terminé, nous envisageons de revenir plus tard, dans l’année, pour honorer plusieurs dates en Belgique, en France, en Suisse et en Espagne.

Connaissez-vous le Futurama (NDR : à Deinze) ?

G. : un grand rassemblement pour lequel nous serions intéressés de figurer un jour.

Souhaitez-vous décrocher un contrat auprès d’un ‘major’ ?

G. : tout dépendrait des clauses de la convention. Nous disposons, chez Midnight Music d’une grande autonomie d’action. Nous sommes libres de jouer la musique que nous aimons, libres de sortir un album lorsque nous le souhaitons, libres…
T : je pense que les labels ‘majors’ œuvrent sur un marché différent aux masses. Un marché qui s’adresse avant tout aux masses, comme la musique pop. Nous n’émargeons pas réellement à la pop. La scène indépendante constitue le meilleur environnement pur enrichir et développer notre créativité. Que pourrait faire un label ‘major’ avec nous ?

Qu’écoutez-vous pour l’instant ?

G. : j’aime les Waterboys. J’ai assisté à leur spectacle. J’en suis devenu un fan, d’autant plus que leur album est absolument épatant. J’écoute également McCarthy, les Corn Dollies…

The Sun & The Moon ?

T. : ils sont également chez Midnight Music.
G. : Marc Burgess est un ami.
T. : signés par WEA (NDR : Geffen), ils se sont rendus compte qu’ils faisaient fausse route. Ils vendaient davantage d’albums sur un label indépendant.
G. : nous regagnons nos pénates cette nuit. Nous embarquons sur le ferry à Zeebrugge pour un trajet de six bonnes heures au cours duquel nous essaierons de dormir un peu.

(Interview parue le 8 septembre 1989, dans le journal Le Courrier de l’Escaut.)

 

The Legendary Pink Dots

Plus visionnaire que prophète…

Julian Cope et Edward Ka Spel sont, en quelque sorte, les héritiers naturels du psychédélisme. Pour le leader de Legendary Pink Dots, plus personne ne sait très bien s'il appartient au passé, au présent ou au futur. Peut être existe-t-il hors du temps! A l’issue de son concert accordé au Limetlight de Courtrai, nous avons donc demandé à cet artiste avant-gardiste, saturé de références baroques, quelle était sa conception du psychédélisme, et ce qu'il pensait de son rôle de prophète...

Le profil de Legendary Pink Dots, est-il néo progressif ou néo psychédélique? Te sens-tu inspiré, quelque part, par des artistes comme Stockhausen, Syd Barrett, Kevin Ayers ou des groupes tels que Tuxedo Moon et Vander Graaf Generator?

Edward: Notre musique est intemporelle. Elle n'appartient ni au sixties, ni aux seventies. Il n'est pas davantage nécessaire de l'enfermer dans un carcan classique ou progressif. C'est une projection d'idées dans l'inconscient musical. Legendary Pink Dots est l'antithèse du revivalisme, ce qui ne m'empêche pas d'avoir beaucoup apprécié, à une certaine époque, Tuxedo Moon et Vander Graaf Generator.

Ta musique est quand même psychédélique?

Absolument! Mais dans le véritable sens du terme. Le psychédélisme est un état d'esprit qui permet d'imaginer de nouvelles tonalités, d'élaborer de nouvelles textures, de peindre les sons avec de nouveaux coloris. Au cours des sixties, le psychédélisme a permis la multiplication  des formes musicales. Une expansion dont nous tentons de conserver l'esprit. C'est la seule chose dont LPD a hérité du passé. Le psychédélisme rend créatif et me permet d'explorer de nouveaux territoires sonores...

Comme au début des eighties en Californie?

Pas du tout! Le ‘paisley underground’ n'est que du revivalisme, pas du psychédélisme! Il ne mène nulle part! Il est le résultat de distorsions de guitares dans les haut-parleurs. Il ne possède aucune vision kaléidoscopique ; je n'aime pas du tout ce style de musique!

Certains de tes albums sont quand même ouverts à la musique contemporaine et au jazz?

Au jazz? Oui, je suis inconsciemment imprégné de cette forme musicale. Mais l'important n'est-il pas de se faire plaisir en créant quelque chose de différent? De produire des sonorités neuves et réellement excitantes? Cela ne m'intéresse pas de prendre le train en marche. Alors, parfois, je préfère en revenir au jazz...

Tes textes semblent développer des thèmes visionnaires. Lesquels?

C'est trop long à expliquer!

Mais encore! Te considères-tu comme un prophète?

Parfois oui... parfois non... C'est une plaisanterie! Quoiqu'il existe un tas de monde qui y croit dur comme fer. Je ne suis pas un prophète. Si je l'étais, la terre serait alors peuplée de prophètes. Disons simplement que j'accomplis des prédictions, en fonction de mon feeling et de mes expériences personnelles. Ou si tu préfères, j'accomplis des prémonitions qui reposent sur un certain recul que je prends par rapport au monde contemporain. Mais, je ne suis pas un prophète parce que j'annonce l'apocalypse sur la planète terre ou que je pense que l'être humain est devenu un mutant...

N'as-tu pas envie de retourner en Grande-Bretagne?

Pas du tout! C'est un pays dégoûtant! C'est pourquoi je l'ai quitté. Je vis aux Pays-Bas depuis plusieurs années. La Grande-Bretagne est rangée dans le tiroir aux mauvais souvenirs ; je ne souhaite plus y remettre les pieds!

Article paru dans le n°12 du magazine Mofo d’avril 1993