La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Daniel Lanois

Here is what is

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Daniel Lanois enregistre très peu pour son compte personnel. Ce « Here is what is » n’est que son neuvième album. Par contre, on ne compte plus ses collaborations auprès d’autres groupes ou artistes. Parmi les plus notoires Martha and the Muffins, Peter Gabriel, Luscious Jackson, les Neville Brothers et j’en passe. U2 et Bob Dylan aussi, évidemment. C’est même l’Acadien qui a relancé la carrière du Zim. Et puis Brian Eno. Un pote ! Qui est venu apporter son concours pour enregistrer ce « Here is what is ». En fait, il se contente de s’épancher à travers des réflexions philosophiques. Parfois mises en musique. Ce sont les interludes de cet elpee qui compte quand même 18 plages. Lanois a également reçu la participation de musiciens hors normes. Et notamment Garth Hudson (piano/claviers) ainsi que le fantastique drummer/percussionniste Brian Blade. Enregistré entre Toronto, Los Angeles et Shreveport, cet opus est en fait la bande sonore d’un documentaire du même nom. Pour Lanois, ce n’est pas une première. Ce qui explique sans doute la présence de ces commentaires ou de ces dialogues, sans grand intérêt sous leur forme audio. Dommage, car en éliminant ces plages, ce disque aurait mérité qu’on s’y attarde davantage.

Daniel se réserve l’essentiel des vocaux et des parties de guitare ; notamment la pedal steel dont il use et même parfois abuse. C’est encore un motif valable pour ne pas lui accorder une note d’excellence. Pourtant, l’opus recèle des titres incontournables. A l’instar de « Where will I be », une chanson qu’il avait écrite pour Emmylou Harris », lors de la confection de son album « Wrecking Ball », en 1995 (NDR : il l’avait même mis en forme) ; et dont la nouvelle version est dynamisée par les percussions tribales de Brian. Un Brian qui transforme en or tout ce qu’il touche. A l’instar du titre maître, un morceau abrasé par des cordes de guitares bourdonnantes, légèrement reverb, nébuleuses. Une électricité presque ‘crazyhorsienne’ qui se révèle aussi pétillante sur « Duo glide ». Mais dispensée en toile de fond, pour permettre aux harmonies vocales rares, mais limpides d’atteindre le raffinement ultime. Des harmonies vocales qui hantent également « Joy », un fragment fluidifié par un orgue vintage. De cette plaque on épinglera encore les 8’30 de « Lovechild ». La première moitié du morceau est interprétée au piano. De manière classique. Mais une forme de classique légère et contemporaine. Avant d’atteindre un carrefour où après avoir hésité entre psychédélisme, country et ambient, il va finalement choisir la voie du soft rock cosmique. Et puis encore le curieux « Snake #6 ». Balisé par un énorme groove de basse, cet instrumental mêle habilement cordes semi-acoustiques tintinnabulantes et électriques particulièrement effilées. Sans oublier « Moondog » caractérisé par ses drums offensifs et ses jaillissements de piano jazzyfiants ainsi que le gospel « This may be the last time », auquel a participé le père de Blade, échappé des chœurs de son Zion Baptist Church. On passera donc sous silence les quelques ballades atmosphériques romantiques et languissantes (le plus souvent colorées par la pedal steel de Daniel) pour ne retenir que la quintessence de cette œuvre. Et franchement, si on élimine le superflu, la sélection vaut le détour…  

 

Brian Reitzell

30 Days Of Night

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Dirigé par David Slade et coproduit par Sam Raimi, le film « 30 Days Of Night », sorti aux alentours des fêtes d’Halloween et tiré du comic-book du même nom, conte l’histoire d’une petite bourgade d’Alaska victime d’un phénomène naturel particulier. Chaque année, le soleil boude cette partie du monde pendant 30 jours consécutifs, forçant ses habitants à vivre, de toute évidence, dans l’obscurité durant cette période. Une aubaine pour les vampires, qui ne passeront certainement pas à côté de cette opportunité. Le film ayant disparu des complexes cinématographiques depuis un bail, la bande sonore de « 30 Days Of Night » arrive dans les bacs belges manifestement trop à la bourre. Indissociable du long métrage qu’elle illustre, l’œuvre de Brian Reitzell et son atmosphère inquiétante n’a, par conséquent, que peu d’intérêt hors contexte. Sauf peut-être pour agrémenter l’ambiance de l’une ou l’autre soirée déguisée à Halloween. En attendant, l’objet devra se contenter de prendre la poussière au fond du grenier…

Slim Cessna

Cipher

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Slim Cessna’s Auto Club est une formation issue de Denver drivée par… Slim Cessna. En fait le seul membre originel du line up, même si au fil du temps, Jay Munly est devenu son complément indispensable. Les deux musiciens se partagent d’ailleurs les lead vocaux. A l’instar de 16 Horsepower, le combo pratique une forme d’alt country gothique (NDR : ou sudiste, si vous préférez !) Et le combat perpétuel entre le bien et le mal est également la principale source de leurs lyrics. On y parle donc de Dieu, du Vieux Testament, de l’apocalypse, du péché (l’alcool, la fornication et tutti quanti), de la pénitence, de la rédemption et autres thèmes qui relèvent autant du dogme que de la théologie. Mais aussi de guerres et de vengeance. De quoi alimenter les conversations quotidiennes…

Penchons-nous maintenant sur leur musique, et surtout sur leur album, « Cipher ». Découpé en quatre sections annoncées par autant de versions différentes d’une compo hymnique (« An introduction to the power of braces »), l’opus se révèle de plus en plus ténébreux et électrique au fil du temps. La country allègre, enlevée (impliquant notamment banjo, mandoline et  slide), presque festive, parfois balayée de chœurs gospel, a cappella ou incantatoires, succombant même aux accents pop de Pulp sur la presque valse « SCAC 101 », se mue alors en rock tentaculaire, ténébreux, lugubre, voire sinistre, aux deux tiers du parcours. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que l’elpee devient le plus électrique et surtout le plus intéressant, lorgnant même vers Nick Cave et ses Bad Seeds du « From her to eternity », sur « Jesus is in my body : my body has let me down » et empruntant un tempo carrément boogie sur l’écorché (cette slide !) « Red pirate of the prairie ». L’opus s’achevant par « That fierce cow is common sense in a country dress », un morceau de cow punk particulièrement austère. Et pour rendre l’œuvre encore plus obscure, Slim Cessna’s Auto Club n’a rien trouvé de mieux que d’inclure des messages codés à l’intérieur de l’artwork de la pochette…

Soil & ‘Pimp’ Sessions

Pimpoint

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Formé sur la scène ‘clubbing’ de Tokyo, ce sextet nous réserve, sur ce troisième album, une bonne dose de jazz, boostée par une énergie impressionnante. Fortement influencés par le jazz new-yorkais de la grande époque, ces Japonais furieux ne se contentent pas de rendre hommage aux maîtres de manière compassée ; mais ils parviennent à sortir cette musique du formol…

Cet opus recèle beaucoup de titres de hard bop ; des impros modales jouées à un rythme soutenu et inventif, le tout grâce à une impeccable section rythmique. Des thèmes classiques mais bien composés qui s’aventurent parfois du côté du funk jazz comme sur le fou furieux « The Slaughter Suite », « Makuroke » (et ce clavier très « Starsky & Hutch ») ainsi que le très élégant « Funky Goldman ». Les hommages appuyés ne manquent pas non plus : l’intro du très bon « We Want More ! ! ! » renvoie au « Just the Two of Us » de Bill Withers. « Hype Of Gold » semble quant à lui calqué sur le Coltrane de « My Favorite Things ». « The Party » rappelle les mélodies chorales du « Milestones » de Miles Davis. Pas vraiment original vous me direz, mais c’est tellement frais que ça passe très bien.

La formation s’aventure aussi dans des rythmiques plus latines : « Pluto » est à la croisée des chemins entre la musique cubaine et brésilienne, tout comme l’excellent « Sahara » qui achève cet album. On sent que ces compos sont jouées avec amour et passion, transformant ce disque en une agréable surprise. A noter que les gaillards seront cette année au festival de Dour et leurs prestations scéniques valent le détour… A bon entendeur !

 

State Radio

Year of the Crow

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Tout au long des treize pistes de leur dernier opus « Year of the Crow », les membres de State Radio s’érigent en militants et pointent d’un doigt agité quelques facettes de notre triste monde. De « Guantanamo » à « Fall of the American Empire », ils n’ont de cesse de rabâcher des lieux communs déjà entendus cent fois. Alors quitte à se les farcir une énième fois, de meilleures conditions acoustiques n’auraient pas été superflues. Oscillant entre rock, reggae et punk, State Radio mêle aux compositions de doux accents folks. Et ça marche… rarement. Très prévisibles, les variations de genre ou de voix n’étonnent pas, ni n’agrémentent les morceaux. Au contraire, elles irritent. On ne retiendra de « Year of the Crow » que « The Story of Benjamin Darling Part 1 » et sa cadence engageante, « Rash of Robberies » et son refrain qui vous martèle les tympans pour y rester graver et, peut-être, le triste « Sudan », mais sans conviction…

En guise de conclusion, State Radio nous sert un « Fall of the American Empire » pas plus convaincant que le reste. ‘It’s the fall of the American empire, but don’t worry honey, you didn’t miss a thing’… Idem pour cet album… Avis aux plus courageux qui se procureront l’album : le meilleur réside peut-être dans la chanson cachée…

 

Mark Stewart

Edit

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Le terme ‘légende’ est souvent galvaudé, mais chez Mark Stewart, on peut se risquer à l’utiliser. Chanteur du Pop Group à la fin des années 70, Mark Stewart a ensuite commencé une chaotique carrière solo dont « Edit » constitue seulement le sixième volume. Après dix ans de relative discrétion (hormis quelques collaborations opérées en compagnie de Nine Inch Nails, Tricky et Primal Scream), Mark Stewart revient, mais c’est comme si rien n’avait changé.

L’homme reste fidèle aux sonorités radicales et à ses paroles obsédées par l’injustice sociale et la paranoïa. Mélangeant bruit blanc, hip hop old school, électro et dub distordus, sa musique reste à l’enseigne de l’auto sabotage systématique et des expériences sonores limites mais totalement enthousiasmantes.

La première partie de l’album est quasi parfaite. On part du funk abrasif de « Rise Again » où les premières paroles prononcées par l’ancien du Pop Group sont « I Go Craaaaaaaaazy ! » et on le croit sans peine à l’écoute des titres suivants… Le triste « Loner » est une complainte électro dévastée (à ne pas mettre entre les oreilles de dépressifs) qui installe le décor pour une plongée sans filet dans l’apocalypse intérieure de Mark Stewart. Le magistral « Puppet Master » lui succède, un dub digital déjà entendu (dans une version un peu différente) sur « Kiss The Future », la compilation consacrée par le label Soul Jazz à notre homme, il y a quelques années. L’efficace « Strange Cargo », se penche sur le thème de l’esclavage moderne et concasse une rythmique ragga à l’aide de percussions et de chants africains. « Secret Suburbia » est un des titres les plus mélodieux d’« Edit », mais pas le plus réussi ; à l’instar de « Mr. You’re A Better Man Than I », une curieuse reprise des Yardbirds chantée en duo avec Ari Up (ancienne des Slits). La deuxième moitié de l’album se perd dans de sévères délires (comme l’introduction kilométrique d’« Almost Human ») mais réserve quand même l’excellent « Radio Freedom » et le totalement fou « Freak Circus », titre électro qui flirte avec la quatrième dimension…

Conclusion : en ces temps de pasteurisation musicale, « Edit » constitue un disque précieux, par un artiste qui l’est tout autant. Check it out !

Times New Viking

Rip It Off

Pour son troisième album, Times New Viking nous propose seize titres atteignant une durée totale de trente minutes. Vous l’aurez compris, nous sommes en présence de punk pure souche. Et pour couronner le tout, le groupe semble avoir enregistré cet elpee en se servant des moyens de l’époque. Résultat des courses : malgré une recherche probable au niveau des compositions, il est impossible d’apprécier l’opus à sa juste valeur. Dès que la batterie et la guitare en mode ‘accords de puissance’ s’en mêlent, le son sature et la voix devient totalement inaudible. C’est dommage, car si la formation avait utilisé un home studio, elle aurait pu obtenir un produit de bien meilleure qualité, tout en conservant une étique DIY (‘Do It Yourself’). 

Etre ‘roots’ c’est bien, mais il y a des limites.

White Williams

Smoke

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C’est en septembre 2007 qu’apparaît la frimousse du petit Joseph Williams, aka White Williams. A cette époque, pas si lointaine, il nous proposait sous le label Tigerbeat6, un EP fort prometteur, intitulé « New Violence ». Certes, White Williams a une tête de premier de classe, et ressemble un peu à un communiant qui vient de recevoir son orgue Bontempi. Mais ce qui sort de ces touches enfoncées est susceptible de damner l’âme d’un bigot averti. Et c’est l’oreille tendue que l’on attendait la suite des festivités. Ce nouvel opus est la suite logique de la mini galette. On y retrouve d’ailleurs comme morceaux, « New Violence », « Violator » ainsi que l’inévitable « Smoke ». Mais aussi seize nouveaux morceaux, dont dix plages confirmant tout le bien et la tortueuse idée que l’on se faisait de l’univers de l’Américain. Et c’est paru chez la même écurie.

Dès la mise en marche de la machine, « Headlines » dépose à nos pieds une surprenante ressemblance dans la voix et les arrangements, celle d’Alexis Taylor, le leader de Hot Chip. Ces deux ‘nerd’ possèdent exactement le même timbre et la même dégaine. Un trouble vite escamoté, par un truchement d’effets electro proche de l’expérimental, et un concept plus abrupt dans les compositions. Le petit parfum eighties ajouté, volé à Gary Numan ou aux Sparks, laisse derrière lui une flagrance dynamique qui a vite fait d’activer nos parois nasales et auditives. Pas toujours simple à décoder, mais toujours très fraiches, les 36 –courtes– minutes de l’elpee méritent une attention particulière. Il y a fort à parier que le gamin de New-York ne s’arrêtera pas en si bon chemin. D’ailleurs, il n’est pas difficile d’entrevoir, dès à présent, les prémices d’une longue série d’albums. Gardons nos esprits en éveil !

 

Chris Andersen

Greaseland

Écrit par

Paru en 2006, « Greaseland » constitue une sorte de concept album. Largement autobiographique, il retrace les aventures d’un musicien fauché, un rien éthylique, qui a perdu une bonne partie de ses illusions et s’enferme dans son blues. Lors de l’enregistrement de cet elpee, Chris a reçu la participation de plusieurs compatriotes.

Le disque s’ouvre par “It’s dark in here”. En effet, l’atmosphère est sombre. Bercée par l’harmonica de Richard Gjems (NDR : il joue dans l’esprit de Charlie Musselwhite !), sa musique est très personnelle. La guitare du Kid est savoureuse. A cause de cette tonalité très reconnaissable, née du recours au vibrato qu’il utilise à la manière de Peter Green, mais dans un esprit bien distinct. Divertissant, “C’mon Johnny, let’s hit that town” est sculpté dans le pur rock’n’roll. Le son est pourri comme ce n’est pas possible. Gjems est très complice et leur complémentarité fait plaisir à entendre. Quoique subtilement teinté de rock, “I’m tired” poursuit dans ce registre blues. Dans ce style, il est comme un poisson dans l’eau. Il en profite pour adresser un clin d’oeil à Chicago, mais en adoptant un feeling contemporain. “Jennifer, Jennifer” marque un retour brutal au rock’n’roll. Les vocaux sont sensiblement trafiqués. Un peu comme des Beatles sous leur forme la plus rudimentaire qui se seraient mis à consommer du blues en quantité industrielle. Le travail sur les voix est certainement délibéré, et le résultat souvent curieux et réussi. A l’instar de cette cover originale du “Devil got my woman” de Skip James. Ou encore de “Slimy town”. Très imprégné du Delta, ce morceau conjugue parfaitement voix, lignes de guitare et harmo. “The dirt people” prend un virage à 180°. Direction : la Nouvelle Orléans. Les accents sudistes planent inévitablement sur ce fragment. Et la présence de l’orgue et du piano, dispensés dans l’esprit de Dr John et de Little Feat, y est sans doute pour quelque chose. Le Kid est passé à la slide pour marquer son retour à Chicago. Son attaque au bottleneck sur “Brandy!” est rugueuse. L’influence d’Elmore James, voire encore de Hound Dog Taylor est indéniable, notamment lorsque les accents se font plus métalliques. Andersen adapte le “Strange land” de son boss Charlie Musselwhite. Un exercice de style sans harmonica, mais avec orgue. Nerveuse, cette version est caractérisée par de bien jolies phrases de guitare. Le Kid lorgne vers BB King et donc Memphis sur “The bender”. L’orgue Hammond s’intègre judicieusement dans la section rythmique. Les lignes de guitare sont fluides et inventives. “Mexico kid!” nous rappelle sa nette propension à emprunter les accès métalliques et largement amplifiés de la surf music! Boogie royal, “Greaseland boogie” déménage et nous réserve la surprise attendue : l’arrivée du boss Charlie armé de son harmonica magique. Excellent! On est également très étonné lorsqu’il reprend “Jumping at shadows”, un slow swamp blues signé par le regretté Britannique Duster Bennett. Pour mémoire, sur la version originale, ce dernier était accompagné par Peter Green. Et cela s’entend dans la version du Kid. Enfin, on a encore droit à un bonus : le participatif “Whiskey!”. Une compo qui baigne dans la bonne humeur et laisse libre cours à une guitare exubérante. Un excellent album !

Chris Andersen

Rock awhile

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Pour enregistrer ce « Rock awhile », le chanteur/guitariste Kid Andersen a reçu le concours du bassiste Kedar Roy, du drummer Martin Windstad, du pianiste Sid Morris et de Johnny Cat –l’actuel gratteur de Terry Hanck– à la rythmique.

L’opus démarre par “Rock awhile”. Du West Coast jump qui rocke et rolle à souhait. Sid est virevoltant au piano. L’ami Terry Hanck honke à souhait sur son sax tenor. Le Kid possède une très bonne voix. En outre, il excelle à la six cordes. Notre Scandinave a tout compris ; et lorsqu’il décolle, difficile de le récupérer! L’album s’inspire du meilleur Chicago blues. Et tout d’abord celui du maître : Muddy Waters. Mark Hummel chante “Walking thru the park” et assure, évidemment, les parties d’harmonica. Les sonorités de cordes de Chris sont particulièrement sales ; mais au passage, il arrache des notes incroyables. La même équipe remet le couvert sur le “She’s got it” du même Waters. La reprise du “All your love” de Magic Sam nous entraîne dans le Chicago Westside, tout en manifestant beaucoup de respect pour son créateur. La complicité entretenue entre ses cordes et le sax de Hanck est un véritable régal. Slow blues dépouillé à l’extrême, “Hangover day” constitue un pur joyau. C’est également un hommage flagrant au Peter Green des débuts. Tout au long de cette plage, on y retrouve cette même tonalité, reverb à l’appui! Imprimé sur un tempo plus enlevé, “You ain’t so pretty no more” baigne au sein d’un climat fort proche ; mais le doigté semble davantage calqué sur celui d’Otis Rush. Chapeau! Andersen est capable de changer de registre. Nonchalant, “Someday you got to pay” exhale un parfum de Louisiane. La voix de Chris est alanguie. Sid Morris brille au piano ; mais surtout permet au Kid de dispenser des accords très ‘relax’. Andersen est avant tout un musicien. Il privilégie donc les plages instrumentales, parfois proches de la surf music. A l’instar de “Lil’ earthquake”, rehaussé par la présence du sax de Hanck. A contrario, “Hobbnobbing’ with Hoy Poy” est empreint de douceur et de légèreté, un morceau parcouru par l’harmonica chromatique de Mark Hummel, invité pour la circonstance. L’intervention du génial Jr Watson, sur le swinguant “Bald headed woman”, est à la fois subtile, délicate et pétillante. Toujours dans un registre swing, Kid chante son “Aquavit boogie”. La section rythmique est percutante. Il a beau vivre loin de sa terre natale, il n’en oublie pas son élixir favori. Bénéficiant du concours d’un autre invité, Paul Ivy, “I really love my monkey” est une bonne partie de rock’n’roll. C’est la cerise sur le gâteau. Cet excellent opus s’achève par l’enlevé “Stompin’ with the Kid”, un ballet pour sax et cordes.