En nous adressant « L’Invitation », Daho, le vieux routard de la pop (Etieeeeeeeenne, pour les intimes) dresse, une fois de plus en hôte attentif, la table pour ses convives. Après envoi du bristol de circonstance, l’homme se démène pour servir à ses invités, tout l’arôme de son flegme et la pertinence de ses arrangements musicaux. Pour des hommes de mon âge, dont la carte d’identité affiche froidement le début des années septante, Daho est ce Morrissey dont on comprendrait les paroles. Il est ce dandy posé qui enflamme au premier son de sa voix. Daho est le souvenir d’une époque lointaine et le fil d’Ariane entre le labyrinthe de la pop actuelle. On a tout dit sur lui, une éventuelle homosexualité, une maladie incurable aux prémices de sa mort foudroyante, un dernier album avant la fin complète de sa discographie. L’Homme en rit. Il joue sur cette ambiguïté et parvient même à s’en servir comme fond de commerce. Il trouble quoi qu’on en pense. Derrière lui, traîne une réputation de bête de travail capricieuse et intransigeante. Ce n’est, semblerait-il, que pour mieux mettre en place les idées qui pullulent dans sa tête.
Les dix plages de ce neuvième album, possèdent chacune le copyright indécrottable de l’auteur. Dès l’ouverture de la première partie de l’elpee, on reconnaît la griffe de Daho. Pour les fans de la première heure, ils se sentent en terrain connu. Pour les nouveaux avides d’un revirement, ils doivent bien se demander ce qu’il y a de nouveau dans le chef de « L’Invitation ». Coutumier de la classe, et du bon goût, Daho enfile une fois de plus, le même costume d’apparat, et vient flirter avec nos émotions. Il pousse nos esprits, comme à son habitude, à la réflexion. Il touche aux endroits stratégiques qu’il a pourtant ciblés maintes et maintes fois. Mais ça marche ! On s’emballe vite sur les mélodies, où la voix si discrète mais parfaitement présente du Rennais vient se poser. Et même si il n’y a rien de fulgurant dans l’album, la qualité des arrangements et le travail d’ambiance est remarquable. Après les 45 minutes de cette première invitation, vient s’ajouter une deuxième galette, il s’agit là de Daho qui s’invite lui même sur des covers connues. « Be My Guest Tonight » est le recueil en 5 titres de vieux standards du blues ou du rock. Trahissant un accent ‘frenchy’ à couper au couteau, ses adaptations de morceaux signés Fred Neil, Hank Williams, Billie Holliday ou Smokey Robinson ne sont disponibles qu’en édition ‘de luxe’, et ne s’adressent qu’aux inconditionnels de l’auteur.
Pour voir le clip de « La Vie Continuera »
http://www.wat.tv/video/etienne-daho-vie-continuera-motj_iedf_.html
http://www.wideo.fr/video/iLyROoafYVAh.html
http://fr.youtube.com/watch?v=xfoqbOV8Gpw
Pour voir le clip d’« Obsession »
http://www.youtube.com/watch?v=LKRW2gBLIgA
http://www.wat.tv/video/etienne-daho-obsession-ixip_iedf_.html
http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftOOE.html
Pour voir le clip de « L’invitation »
http://www.wat.tv/playlist/660434/video/691623/attitude-etienne-daho-invitation.html
http://www.youtube.com/watch?v=IjWmWYgssXY