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Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

vendredi, 11 novembre 2022 11:23

Paz y Pan

Quatre ans après avoir gravé « Hekatombeando », Flor Del Fango nous propose son troisième opus. Dix-huit longues années séparent le premier (NDR : un éponyme) du second.

A l’origine, le band réunissait des ex-membres de La Mano Negra, de Chihuahua et de Parabellum. Depuis, le line up a connu quelques changements, outre le décès de Sven Polhammer, en 2017. Ce qui n’a pas influé l’ADN du collectif. Sur cet LP, on y retrouve ce mélange savoureux de folklore mexicain, de pop/world et de rock. « Paz Y Pan » se traduit en langue de Voltaire par : ‘De la Paix et du Pain’. Il se réfère à un ancien slogan zapatiste datant de la révolution mexicaine. Faut dire que la formation et née en novembre 1997, à l'occasion d'une soirée de soutien aux indiens du Chiapas, organisée au Zénith de Paris.

Emmenée par la voix envoûtante de la Madrilène Marucha Castillo, la meute des furieux de Flor Del Fango est un véritable tourbillon ‘mexicodélique’ où se mélangent des riffs de guitare punk/rock, des airs de guitares flamencas, des rythmes de percus et de batterie, du charango, du guitarrón, de la basse, du clavier et des samples explosifs. Un invité prestigieux accompagne le band pour cet album : Madjid Fahem à la guitare et au chant (ex-Manu Chao et Radio Bemba).

Dès « Mermelada », la musique nous replonge 20 ans dans le passé. La Cubaine Yaïte (La Dame Blanche) a été invitée à partager le micro avec Marucha Castillo, dont la voix chaude et assurée mêle chant, spoken word et intervenions hip hop, sur un rock métissé, soutenu par une pléiade d’instruments et de chœurs.

Le groupe passe la vitesse supérieure dès le second titre (« Paz Y Pan »). La rythmique et l’esprit punk rappellent l’ambiance de la Mano Negra ou encore de Chihahua. Le tout sur un tempo à faire dérailler un train, mais pimenté à la sauce mexicaine. Le chant (parfois en anglais) et la guitare de Madjid (Radio Bemba) alternent tout au long de « Balada De Un Soñador » (« Balade d'un rêveur ») une compo dynamique et chargée de swing. De quoi inciter à danser tout en nous invitant à libérer son esprit...

Flor Del Fango se risque même au périlleux exercice de la reprise sur « Dame Veneno » de Los Chunguitos. Si le titre est évidement un retour aux racines flamenco andalouses, le groupe lui donne une tout autre dimension, plus électro/rock, mais tout aussi envoûtante. « Donne-moi du venin » libère une belle énergie.

Les plages s’enchaînent, mais le constat reste le même : ce long playing est rempli d’hymnes destinés à enflammer les portugaises, que ce soit en ‘live’ ou dans son salon. Le band nous démontre aussi ses capacités à faire bouger les lignes et se frotter à la technologie contemporaine, en tâtant de l’électronique, (le clip est à découvrir ici). Et le résultat est souvent concluant, le combo préférant des sons ludiques, pour conserver un côté décalé, vintage, qu’on retrouve d’ailleurs parfaitement compris dans les images du clip. Le groupe s’y essaie une seconde fois lors d’un « Mambo » (la vidéo est à découvrir )

très funkysant presque disco ! Le groupe continue aussi à puiser ses influences dans la musique de celui qui a montré la voie, Manu Chao, dont on retrouve l’esprit le temps de « Sweet Magdalena ».

« Poema De Harina » sent bon le Mexique avec ses trompettes et ses cordes mariachi.

En fin de parcours, le groupe éteint les amplis et « Uno Nunca Sabe » réserve un moment acoustique ; une plage bourrée d’émotion, une émotion à fleur de peau entretenue par la voix de Marucha Castillo et une guitare flamenco.

Grâce à sa musique ensoleillée, Flor Del Fango nous met un peu de baume au cœur, en cette période difficile. Et les aficionados de la Mano Negra ne cacheront pas leur plaisir à déguster ce « Paz Y Pan ».

 

Ce dimanche 6 novembre, les deux salles de l’Ancienne Belgique sont combles. Votre serviteur a cependant opté pour le club, où se produit le groupe belge, Marble Sounds.

Marble Sounds sort son nouvel elpee, demain. Ce sera son cinquième, et il est éponyme. La formation emmenée par le chanteur Pieter Van Dessel squatte depuis plus de 10 ans les sommets de la scène musicale belge. Une sacrée performance, surtout quand on sait que Van Dessel choisit rarement la facilité et aime se lancer des défis musicaux. Pour cet opus, Pieter s’est chargé de la production. La musique du band évolue vers un son de plus en plus épuré, mais toujours grandiose et universel.

Le supporting act est assuré par Lotte Lauwers aka Patches. De grande taille, la jeune femme est vêtue de noir ; chaussée d’escarpins, elle porte un pantalon transparent en dentelle et une longue veste. Son claviériste (certainement Karel Naessens) se plante à sa gauche, perdu au milieu des instruments du band de Pieter. Lotte regarde très peu l’auditoire. Quand elle ne grimpe pas sur un siège haut, ne montrant son visage que de profil, la plupart du temps, elle tourne le dos au public. Serait-ce de la timidité ?

Elle enfile des gants en dentelles –toujours de teinte noire– juste avant d’attaquer « Road To Ruin », et bien sûr, dos à la foule. Discret, le light show plonge l’artiste dans la pénombre, jonglant entre ombres et lumières. On ne se lasse pas de l'alchimie de ses mélodies, des beats et de sa voix sensuelle qui crée une énergie magique. Tout est étudié. Chaque chanson baigne au sein d’une ambiance feutrée, mais chaque fois différente. Une superbe découverte !

Setlist : « Road To Ruin », « Sweet By And By », « Bye Bye Bye », « Hot Enough », « Silver Foxes », « And Another », « Food For Fantasy », « Venice In Fog »

Marble Sounds est un collectif réunissant 10 musicos. Mais la colonne vertébrale, c’est bien Pieter Van Dessel. Ce soir, il va uniquement se consacrer au chant et au piano. Il est soutenu par un drummer (Mattijs Vanderleen), un bassiste (Gerd Van Mulders, reconverti au bugle pour « The Ever After »), un guitariste (Gianni Marzo, qui milite également au sein de différents projets, dont Isbells et Ansatz Der Machine), un claviériste (le fidèle Brecht Plasschaert), la vocaliste Renée Sys et un quatuor à cordes dont un violoncelliste et trois violonistes, parmi lesquels figurent Beatrijs De Klerck et Stefan Wellens (alto).  

Le set débute par « My Initial Intentions ». On perçoit distinctement le contact des doigts qui tapotent sur les touches d’ivoire, mais pour le reste, on n’entend pas une mouche voler ! Toute l’attention du public est focalisée sur Pieter. La musique est épurée. L’ambiance est feutrée. Les violons enrichissent la fin du morceau. En fermant les yeux, on a l’impression de pénétrer dans un autre monde. De toute beauté ! La setlist propose de larges extraits du dernier elpee, mais aussi des titres plus anciens. De quoi vous éveiller les sens et vous remplir de bonheur. « Quiet », c’est la plage qui ouvre le dernier LP. Elle permet de reprendre son souffle.

En général, l’expression sonore oscille de l'indie pop au néoclassique, en passant par l’électronique, mais elle n’est pas avare d’expérimentations. Ainsi, sur le dernier album, « Soon I'll Make Us Laugh » a bénéficié du concours d’une chorale bulgare ; et même les filles de Van Dessel sont impliquées. Les limites sont donc certainement explorées, bien que d'une manière différente. A l’instar de la version proposée ce soir. Seule Renée et les violonistes participent aux chœurs. On se croirait en stage de retraite spirituelle, dans une abbaye. Les ivoires et le quatuor à cordes constituent la trame de la musique, même si l’électronique se réserve également une part du gâteau. Comme sur « Axolotl », qui évoque Air ou Bonobo. Pieter y change de micro pour passer sa voix au vocodeur, et le résultat est convaincant. Lors du rappel, tout au long de « Jacket » (NDR : une petite merveille !), il utilise le même processus.

Un des meilleurs concerts auxquels votre serviteur a assisté, en 2022. Là-dessus, en rentrant, il va se réécouter l’album en boucle…

Setlist : « My Initial Intentions », « Quiet », « Never Leave My Heart », « All Gone », « These Paintings Never Dry », « Soon It'll Make Us Laugh », « (How It's Going To) End », « K.V. », « Light Years », « Tout et Partout », « A Drop In The Bucket », « Axolotl », « Leave a Light On », « Priorat », « The Ever After ».

Rappel : « Jacket », « Keep Repeating ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

L'artiste néerlando-kurde Naaz, âgée de 24 ans, dévoile le clip de son dernier single « Azadî ». Elle a grandi aux Pays-Bas. Malgré son jeune âge, elle a déjà à son actif :  un premier Ep sorti en 2018 « Bits of Naaz » dont 3 titres ont cartonné : « Words », « Loving Love » et « Up To Something ».

Dans cette vidéo, on la voit se faire tatouer dans le cou la phrase ‘Jin, Jiyan, Azadî’, qui signifie en kurde ‘Femme, Vie, Liberté’. Depuis des siècles, les femmes kurdes ont pour tradition de se tatouer le visage et le cou en guise de témoignage de leurs histoires. Chaque symbole a une signification différente et c'est devenu un moyen d'immortaliser des souvenirs et des êtres chers. À ses côtés, c'est l'actrice turco-hollandaise Sinem Kavus, qui - étant donné le contexte historique - est un symbole fort de sa culture. A la fin du clip, NAAZ glisse ‘Il n'y a pas de vie sans les femmes et il n'y a pas de liberté tant que tout le monde n'est pas vraiment libre. Ce n'est pas un acte de rébellion mais surtout un acte conservation de la culture’.

Naaz a grandi dans une famille religieuse et, dès son plus jeune âge, on lui a appris à se comporter en femme exemplaire, selon les habitudes de sa communauté. Comme elle dit : ‘Votre avenir ne doit pas dépendre de l'endroit où vous avez grandi, et les choix que vous faites ne doivent pas être discrédités par les autres.’

Dans ce clip, elle veut faire les choses différemment et dédramatiser le jugement que nous pouvons porter sur nous-mêmes si nous choisissons de changer de vie malgré tout. Le but étant de montrer qu'il est possible de rester fier de soi-même, peu importe qui l'on est et d'où l'on vient, même si on s'écarte des traditions. Il s'agit d'une image qui permet d'accepter l'inévitable haine de soi et de créer l'égalité en soi.

Pour écouter et regarder le clip de « Azadî », c’est ici

 

jeudi, 03 novembre 2022 10:01

Les tentacules de YellowStraps...

Fondé à Bruxelles par les frères Yvan et Alban Murenzi, YellowStraps façonne, depuis bientôt 10 ans, une néo-soul hybride qui caresse les sens et affole les perceptions, validée par la bouillonnante scène rap belge (Roméo Elvis, Le Motel, L’Or Du Commun, ...).

Avec « Tentacle », le duo se change en solo (Alban part, Yvan reste) et déborde du cadre sans renier son ADN. YellowStraps passe en vitesse-lumière.

Yvan a construit « Tentacle » sur cette absence, entre volonté d’imprimer une continuité (dire MERCI au passé) et de défricher de nouveaux espaces. Il y pousse plus loin son exploration du chant (en anglais mais aussi en français), tant sur le plan de la technique vocale, qui donne finesse et profondeur à ses compos, que dans la manipulation d’effets électroniques (dont l’autotune, rejetée jusqu’ici (pour de mauvaises raisons). Surtout, il s’est remis intensément à la production (qui était devenue le domaine du frangin), seul ou épaulé par quelques proches, dont son manager Jad El Alam et le bassiste Victor Defoort.

Yvan aime travailler en petite équipe, car chacun peut apporter sa touche sans mettre en péril ma direction artistique. Dans sa tête, il sait ce qu’il veut.

Parmi ces lignes directrices, on trouve un désir d’hybridation toujours plus vaste (activé par la découverte de King Krule aux débuts du groupe), intégrant les influences rock de sa jeunesse (R&B, nu soul et électronica déjà en place). Une quête d’émotions indescriptibles qui passe autant par l’écriture mélodique que par l’expérimentation. C’était une manière de marquer son territoire, de redéfinir les contours de YellowStraps. Ainsi des tubes en puissance (le single « Headown », tout en élégance pop et mélancolie infectieuse, mais aussi « Notice », « Flowin », « Champagne New String » ou le très émotif « Writer’s Block » avec la rappeuse/chanteuse belge Blu Samu) côtoient des formes mutantes (« Acequia », « 156 », le presque kanyewestien « Necklace »).

Le YellowStraps nouveau est arrivé, à la fois fruit mûr d’un parcours déjà dense et premier bourgeon éclatant de jeunesse et d’invention. Moins en phase avec le rap qui l’a porté, loin de la froideur de la musique de producteur, « Tentacle » se déploie sans limite, entre paysages mentaux et trépidations du cœur.

La vidéo de « Notice » est à découvrir ici

En concert à l’Ancienne Belgique le 09/02/2023

jeudi, 03 novembre 2022 15:53

Tropical pop !

Hollie Cook est née d’un père batteur et d'une mère vocaliste. Et ils sont loin d’être des inconnus. Paul Cook, le paternel, était le drummer des Sex Pistols, alors que Jennie Mathias, la maman, choriste chez Culture Club. Boy George est d’ailleurs le parrain d’Hollie. L’artiste londonienne assurait déjà les chœurs au sein du groupe féministe punk, The Slits, avant de se lancer en solo. Elle invente alors son propre genre musical : la tropical pop, une musique ensoleillée rappelant ses origines caribéennes mêlant orchestrations pop, dub, reggae et r’n’b. Son quatrième elpee, « Happy hour », est paru en juin dernier ; et dans la foulée, elle a gravé un Ep 4 titres, « Move my way »

Elle se produisait ce samedi 29 octobre à la Rotonde du Botanique. Une centaine de personnes avaient répondu à l’appel. Par ailleurs, un public multiculturel.

Pas de supporting act, mais un ingé-son qui embaume la salle et la scène à l’aide d’un brûleur de ganga, 10’ avant le début du concert, répandant ainsi des fragrances d’herbe pour mettre l’auditoire en condition.   

Après une petite intro, Hollie Cook, vêtue d’une longue robe, entame le set par le titre maître du dernier elpee, « Happy Hour », un morceau au mid tempo syncopé. Elle est soutenue par un guitariste rythmique, un drummer, un claviériste et surtout un bassiste, dont les interventions dub sont particulièrement percutantes. Les instruments sont décorés de guirlandes led de couleur blanche (NDR : c’est bientôt Christmas !)

Hollie va nous présenter de très larges extraits de son dernier opus, entrecoupé de quelques tubes.  

Très interactive, elle s’exprime aussi bien en anglais qu’en français (impeccable). Cristalline, angélique, à coloration trip hop et si loin de l’univers jamaïcain, sa voix colle à merveilles aux rythmes et aux mélodies reggae. « Tiger Balm » opère une petite incursion dans l’album « Twice ». Sans jamais s’éloigner de ce style, Mrs. Cook parvient à nous faire oublier qu’on est occupé d’en écouter…

On ferme les yeux et on s’imagine au bord d'une piscine ou sur la plage, à siroter une Piña Colada, les yeux mi-clos, un vent lourd et chaud sur le visage. Les oiseaux chantent, il y a des palmiers, des bruits étranges et des vibes tropicales. Les jambes suivent la cadence et on se surprend à danser.

Parfois l’expression sonore s’ouvre vers des horizons sonores fréquentés par Groundation et inévitablement Harrison Stafford (The Professor et le leader du band californien) ainsi que Black Roots, UB 40, les Marley ou encore Linton Kwesi Johnson. Et puis à une reprise, elle va s’accompagner à la guitare semi-acoustique.

« Kush Kween » promeut les herbes médicinales (NDR : la diva jamaïcaine Jah9 a participé à la version studio). Elle incite à l’amour et à la bamboche sur « Move My Way », un morceau rappelant les ambiances de carnaval de Notting Hill.

Elle n’en n’oublie pas ses autres hits, dont « Vessel Of Love » (2018) et « Hollie Cook in Dub (Prince Fatty Presents) » (2012).

Elle nous enivre par sa douceur infinie tout au long de « Unkind Love » et récidive pendant le rappel, pendant « Gold Girl ».

Une excellente soirée propice à la danse qui nous a permis d’oublier les tracas de l’existence...

Setlist : « Happy Hour » (Intro), « Happy Hour », « Tiger Balm », « Shadow Kissing », « Superstar », « Sugar Water Bam Bam », « Unkind Love », « Toghether », « Win Or Lose », « Love In To Dark », « Moving On », « 99 », « Milk And Honey », « Praying », « Kush Kween », « Move My Way », « Stay Alive », « Postman »

Rappel : « Angel Fire », « Gold Girl », « Outro »

(Organisation : Le Botanique)

 

dimanche, 23 octobre 2022 16:38

Patient number 9

Ozzy n’est pas en très bonne santé. Les dernières photos prises au vol ou même publiques le montrent tel un vieillard voûté agrippé à sa canne, portant le poids de sa maladie de Parkinson et des diverses opérations du dos qu’il a dû subir au cours des derniers mois, dans un climat covidien anxiogène qui a vraisemblablement dû décupler d’autres traumatismes dans le psychisme déjà hypocondriaque et torturé du Prince des Ténèbres.

Après une intro inquiétante parsemée de cris et de râles en tout genre, le titre maître –qui bénéficie d'une mise en forme parfaite, comme tous les autres d'ailleurs– commence sur un tempo quelque peu allègre, à la limite dansant, pour rebondir sur un refrain vraiment accrocheur porté par la voix lancinante d'Ozzy et la guitare efficace de Jeff Beck. Ce virtuose de la sixcordes participe à deux plages et Eric Clapton à une. Il n’y manque plus que Jimmy Page et les trois plus célèbres gratteurs à avoir sévi chez les Yardbirds étaient de la partie.

Parmi les autres collaborateurs, on épinglera, notamment, le concours de Zakk Wylde (sur 4 morceaux), Tony Iommi (son fidèle comparse du Sabbath pour 2 pistes) et Mike McCready (Pearl Jam).

‘Je ne mourrai jamais, car je suis immortel’, clame Ozzy Osbourne sur la deuxième piste, le très percutant « Immortal », qui s’autorise une petite intro inspirée d’« Immigrant Song » du Led Zep.

Ce n'est pas la dernière fois que le patient numéro 9 évoque la supercherie de la mort : ‘Je sors de ma tombe... tu vas voir mon visage’, s’exclame-t-il sur « No Escape From Now », tandis que « One Of These Days » le pousse au suicide ; mais il ne mourra jamais. On pourrait affirmer que cette situation est normale et dérive des sornettes surnaturelles imaginées Ozzy Osbourne depuis les prémisses de Black Sabbath…

« Patient Number 9 » est un elpee qui est parsemé de voix d'hommes adultes malveillantes que l’on rencontre habituellement dans les films d'épouvante. Une autre compo traitant de la décomposition s’achève par les mots ‘J'aime les vers’, dans un fort accent de Birmingham.

Osbourne a donc tout organisé pour mettre un terme final à sa carrière : une tournée d'adieu, un album de retrouvailles en compagnie de Black Sabbath, motivé par la conclusion de sa carrière au sein de la formation, et dans la foulée une tournée baptisée ‘The End’. Pourtant, tout le monde imaginait que le précédent elpee solo d'Osbourne, « Ordinary Man », paru en 2020, serait son dernier. Mais deux ans plus tard, il rappelle le producteur de cet LP, Andrew Watt, qui manifestement prend son pied en studio en s’autorisant des effets vocaux à la « Planet Caravan » pendant « No Escape From Now » et en permettant à Eric Clapton de s’illustrer sur « One Of These ». Dans un style (cette pédale wah-wah !) bien plus proche de son travail pour The Cream que de son œuvre solo.

Indiscutablement, le maître du néant a toujours une voix bien timbrée et imposante. Et la force des mélodies ici développées est impressionnante.

Epique, le titre maître est un long single de plus de sept minutes. Du métal léché mais juste et équilibré qui respecte la tradition en invitant Jeff Beck le temps d’un solo. Le tout ponctué de quelques discrets arrangements ainsi que d’explorations contemporaines et post-psychédéliques signés Andrew Watt. Andrew, c'est le nouvel exécuteur des (basses) œuvres du Maître, ici véritable directeur artistique, multi-instrumentiste, guitariste et surtout producteur de ce treizième album. Malgré tous ses problèmes, Ozzy conserve la première fraîcheur de sa voix qui n’a pas changé malgré le poids des années. Il y a fort à parier que ce coup de maître (certes collectif...) figurera, quand on prendra davantage de recul, parmi les œuvres essentielles de l’excentrique anglais enfin revenu au premier plan au moment où la Reine d’Angleterre disparaissait…

jeudi, 20 octobre 2022 16:44

Les atomes de Lous And The Yakuza…

Lous and The Yakuza annonce la sortie de son second album, « IOTA », qui paraîtra ce 11 novembre 2022. Ce nouvel opus permet à Lous de se pencher sur son âme et la positionne à nouveau comme un nom établi dans le paysage musical. Créative et touche-à-tout, Lous est déterminée à suivre sa propre voie. Dans ce projet, elle propose un son éclectique et dénué de tout cynisme : un pur reflet de son monde intérieur et un aperçu d'une artiste aux mille influences différentes, capable de prendre ses propres décisions et de rejeter toute étiquette.

L'album est une ode à l'amour dans sa forme la plus rare. Ce qui reste quand la passion s'évapore. Les titres dessinent un voyage tourbillonnant à travers les épanchements et les déceptions, suivant les traces des épreuves romantiques de Lous comme des pétales arrachés à une tige. Ils m'aiment, ils ne m'aiment pas, ils m'aiment beaucoup, ils ne m'aiment pas du tout...

Vendredi dernier, Lous And the Yakuza a dévoilé « Hiroshima », un dernier extrait de son prochain opus. L'artiste belge apparait dans une performance live pour la première édition française de Vevo LIFT et nous introduit à son univers visuel. L'artiste a travaillé en étroite collaboration avec Vevo pour créer un espace atypique inspiré par le monde théâtral et imaginatif des animés. L'ensemble de la décoration adresse un gros clin d'œil à la série japonaise de mangas Galaxy Express 999 que Lous adore.

Le clip « Hiroshima » est à découvrir ici

 

jeudi, 13 octobre 2022 18:21

Une véritable bête de scène…

Caractérisé par ses chorégraphies impressionnantes, des costumes chatoyants et un excellent groupe live, son concert accordé à l’AB, en avril dernier, avait séduit critique et fans. Elle revenait au même endroit ce jeudi 13 octobre 2022.

Sept longues années séparent « Reason » et « Persona », son nouvel opus, publié en mars dernier. Dans l’intervalle, elle a gravé un Ep 5 titres (« Bedroom » en 2020) et surtout donné naissance à deux fils. Mot latin, « Persona » possède plusieurs définitions. L’une d’entre elles signifie ‘les différents masques que l’on porte sur scène’. Aujourd’hui, il évoque l’image publique et les facettes multiples et parfois paradoxales qui constituent chacun d’entre nous. Pour cet LP, Selah Sue n’a pas choisi ce titre au hasard. En passant en revue certaines personnalités qu’elle a incarnées au cours de son existence (l’amoureuse, l’hédoniste, l’angoissée…), la Louvaniste explore son propre moi à travers des morceaux sincères et lumineux, après plusieurs années de pause…

En supporting act, Mixmonster Menno, va dispenser un Dj set de 60 minutes. Une prestation un peu ennuyeuse, surtout qu’il restera dans son monde, sans jamais adresser un regard, une parole ou un geste à l’assemblée. Il a fait son taf, point-barre.

Place, ensuite, à Selah Sue. Un long instrumental (NDR : un extrait de son premier elpee –un éponyme– paru en 2011) résonne dans la salle, alors que le podium est inondé d’une lumière bleue. Les musicos prennent place : le drummer (Klaas De Somer), le guitariste (Dries Henderickx), le bassiste (Dries Laheye) et les trois choristes (Stefy Rika, Judith Okon et Sarah Devos). Sans oublier le préposé aux ivoires (piano, synthé), Joachim Saerens, qui n’est autre que le compagnon de la Louvaniste. Il s’agit des mêmes musicos que lors de son dernier passage, à l’AB. Depuis le backstage, on entend la voix de Selah. Au bout de 2 à 3 minutes, elle débarque sur les planches et vient immédiatement haranguer le public pour l’inciter à réagir. Elle est vêtue de la même tenue jaune et ample qu’en avril dernier.

Elle ouvre le concert par « Just Because I Do ». Déjà les acclamations et les sifflets joyeux de la foule fusent de toutes parts. « Black Part Love » est balisé par les ivoires et enrichi de samples reproduisant beats fortement électrisés et cuivres généreux, qui manquent cruellement en ‘live’.

Son titre emblématique, « Raggamuffin », elle parvient à le réinterpréter, chaque fois, de manière différente. C’est sous un flot de sifflements et d’applaudissements que Sanne Putseys termine la chanson, avant qu’elle ne remercie l’auditoire.  

En véritable bête de scène, elle est partout sur les planches. Chaude, puissante, profonde, légèrement éraillée, faussement fragile l'instant d'après, la voix de Selah Sue est unique et se fond idéalement dans les mélodies reggae-ragga-soul quand elle ne se glisse pas dans les fêlures blues. Petit bémol quand même, les trois choristes couvrent parfois l’organe vocal de Selah ; d’ailleurs, on l’apprécie davantage quand elle chante seule armée de sa gratte.

Sa maman est présente au balcon et Sanne a la bienveillance de la saluer.

Pendant « Alone », le bassiste se lâche à la manière de Bernard Edwards (Chic). Le guitariste aura aussi son moment de gloire, lorsque pendant une dizaine de minutes, il va étaler toute sa technique sur son instrument, qu’elle soit ‘hendrixienne’ (NDR : surtout lorsqu’il traite ses cordes à la pédale wah-wah) ou funkysante (NDR : pensez à Nile Rodgers). C’est le moment choisi par Selah pour retourner dans sa loge afin de se changer et de revenir habillée plus sobrement et légèrement, tout en optant pour le noir, que ce soit le pantalon et le body.

Si la soul et le funk dominent l’expression sonore, la formation va s’autoriser quelques incursions dans le hip hop et le drum’n’bass, en fin de parcours.

Selah Sue révèle au grand jour ses troubles psychologiques et sa façon de les gérer positivement au quotidien. A l’instar de son single « Pills », un de ses succès incontournables, qu’elle interprète à la fin du show.

Selah Sue et son groupe vont accorder un rappel de deux titres (« Full Of Life » et un « This World » énorme). Et comme il y a un anniversaire (NDR : Marcel ou Marcelle) le ‘Happy Birthday’ de circonstance est entonné par le band et la foule…

Un chouette concert ! Que du bonheur !

Setlist : « Just Because I Do », « Black Part Love », « Wanted You To Know », « Catch My Drift », « Raggamuffin », « Right Where I Want You », « Always », « All The Way Down », « Free Fall », « Alone », « Together », « Nouvelle Chanson-titre inconnu », « Kingdom », « Peace Of Mind », « Pills ».

Rappel : Full Of Life », « This World »

(Organisation : Live Nation et Ancienne Belgique)

dimanche, 09 octobre 2022 18:20

Le disco singulier d’une Acadienne…

Déjà dix longues années que Lisa LeBlanc ne s’était plus produite en Belgique. Elle avait alors mis le feu à une Orangerie en configuration assise, devant 150 personnes. Son dernier elpee, « Chiac disco », est paru en mars dernier. Cette Canadienne, est issue de Rogerville, dans le nouveau Brunswick, un village de 51 habitants. En fait, elle ne se considère pas comme canadienne, mais acadienne. Elle se décrit d’ailleurs comme suit : ‘Je joue du folk trash. Je suis une Acadienne qui roule ses ‘r’, j’aime me moquer de moi, écrit des textes sans trop de froufrous et est tannée de chanter des chansons de fifilles !’. On a parfois tendance à l'oublier, mais à l'extrême est du Canada, deux provinces sauvages jouxtent le Québec et les États-Unis : la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, qui forment l'Acadie où Lisa LeBlanc voyait le jour il y a 32 ans. Elle revenait donc au Bota, mais à la Rotonde, dans le cadre du festival ‘Francofaune’.

Le supporting act est assuré par Le Noiseur. De son vrai nom Simon Campocasso, c’est un mec cool et sympa. Il a probablement choisi ce patronyme, car au cours de sa jeunesse, il mettait le souk, partout où il passait.  Son dernier opus, « Relax », est paru en 2020, année pas très érotique, un LP qui fait suite à « Du bout des lèvres », sorti en 2015.

Responsable de l'écriture et des arrangements de ses chansons, Simon parvient à y insuffler un second degré tout en conservant la profondeur et la poésie singulière qui la caractérisent.

Vêtu d’un costard d’un blanc immaculé, Simon est soutenu par Léo Agapitos. Les deux artistes se chargent des vocaux et des synthés. Il y va plutôt pépère, chantant/parlant sur une amplitude d'environ 3 notes, de plutôt belles compos pas toutes complètement habitées. Il signale qu’il s’est fait beau et qu’il a deux rêves : jouer au Botanique et au Stade de France. Le premier rêve est réalisé mais le second, il faudra attendre. En tout cas il ne se prend pas la tête.

Sa setlist est extraite de son récent long playing ainsi que de l’Ep « Musique De Chambre », publié en 2020,

« Relax » se révèle comme un génial puzzle sophistiqué et cohérent qui navigue entre douceur et fraicheur, oscillant de titres au spleen bouleversant comme « Aston morphine » ou « Jimi Hendrix », à des trésors plus chatoyants tels que « Musique de stade » ou « Week-end à Rome 2.0 ». Par contre, il n’interprète pas « Douce France ». Et c’est bien dommage !

Si son style est susceptible de rappeler Benjamin Biolay ou Daniel Darc, il passe, avec une facilité déconcertante, d'une musique inspirée des B.O. de films des 70’s d'Ennio Morricone et de Philippe Sarde au rap français des 90’s (IAM, Fabe), tout en flirtant avec une pop urbaine et synthétique plus actuelle.

L’instrumentation de « Musique de Stade (de France) » ressemble étrangement à celle de « Musique de Chambre ». Le chant est plus parlé que chanté. C’est sans doute la raison pour laquelle sa voix est régulièrement comparée à celle de Serge Gainsbourg.

« Week-end à Rome 2.0 », comme son titre l’indique, évoque un voyage sans Wi-Fi, afin de découvrir les beautés de la région.

« Sumer Slow 88 » invite à monter sur le dancefloor, et quelques personnes tentent le pas de dance. « Relax » clôt la prestation, une chanson d’apparence très légère et pop, mais qui parle en fait d’un sujet plutôt angoissant : le temps qui passe. Une belle découverte !

Setlist : « L’Origine Du monde », « Musique de Stade (de France) », « Retour Rapide », « Weekend à Rome 2.0 », « Sumer Slow 88 », « Dépression Nord », « Relax ».

Lisa LeBlanc est annoncée comme une vraie star par son bassiste. Un chevelu ! Faut vous dire qu’aujourd’hui, elle remplit des stades aux States et au Canada. Telle une princesse du disco, elle est vêtue de noir (y compris la cape), mais sa parure est pailletée. Deux estrades permettent, pour la première à accueillir le drummer et la seconde, un claviériste et un guitariste. Ce dernier va déambuler régulièrement sur le podium, armé de sa gratte.

Le set débute par « Dans l'jus », extrait du nouvel elpee. Qui a dit que le disco était ringard ? Certainement pas Lisa Leblanc. La Québécoise ressort la boule à facettes ainsi que les pattes d’éph’ en remontant le temps. Définitivement groovy, sa musique constitue un bon condensé de disco où les saveurs 60’s-70’s sont remises au goût du jour. N’épargnant jamais ce côté pétillant et coloré, Lisa fait parler son sens de la démesure à l’aide de rythmiques sautillantes, et notamment sur « Pourquoi faire aujourd’hui », un parfait hymne à remettre ce que l’on doit faire au lendemain ou au surlendemain, mais également tout au long des entraînants « Dans l’jus » et du glamoureux « Gossip » à l’énergie contagieuse. La promesse du spectacle de l’album « Chiac Disco », frénétique et jouissif en soi, frôle la fièvre. « City Slickers And Country Boys » est interprété dans la langue de Voltaire. Lisa empoigne son banjo et en éclate les cordes tout en s’accompagnant de sa voix grave presque de baryton qu’elle exprime dans son patois accadien mélangé à du langage indien. Lisa pousse la plaisanterie en signalant : ‘J'suis pas québécoise moi, je suis acadienne’. « Gossip I et II » met littéralement le feu. Pour « Kraft Dinner », elle signale que c’est devenu un peu le plat national au Canada, (NDR : pâtes et mauvais fromage Kraft). Elle s’autorise également quelques plaisanteries sur la poutine, le plat national au Québec et en Acadie (NDR : il s'agit de frites mélangées à du fromage en grains et nappées d'une sauce brune ; ne pas confondre avec l’autre guignol qui porte le même nom).

Les anciens morceaux s’enfoncent profondément dans le (trash) folk, le bluegrass et l’americana, à l’instar de « Cerveau ramolli » et « Du duvet dans les poches », moment au cours duquel elle martyrise, à nouveau, son banjo. Elle ose une reprise « Ace of Spades » de Motörhead, qu’elle se réapproprie. Excellent ! Et c’est à nouveau son banjo destructeur qui fait la différence.  

Le « Le menu Acadien » est un véritable délice sonore. Le public reprend le refrain en chœur : ‘Des patates bouillies, des carottes bouillies et des navots (navets)’. Et le set de s’achever par le très groovy et funky « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ?’. Un final de rêve, avant d’accorder un rappel de deux titres…

Setlist : « Dans l'jus », « Pourquoi faire aujourd'hui », « Cerveau ramolli », « Du duvet dans les poches », « City slickers and country boys », « Ti-gars », « Gossip I et II », « Entre toi pi moi pi la corde de bois », « Kraft Dinner », « Y fait chaud », « You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) », « Gold Diggin' Hoedown », « Dead man's flats », « Ace of Spades » (Motörhead cover), « Le menu Acadien », « J'pas un cowboy », « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ? ».

Rappel : « Tite gêne », « Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde ».

(Organisation : Francofaune)

dimanche, 02 octobre 2022 18:35

Bref mais intense…

La salle est bien remplie pour accueillir Whispering Sons, au Zik-Zak, ce dimanche 3 octobre 2022, date programmée au beau milieu de sa tournée européenne. Le band est déjà passé par le Salon à Silly, l’Ancienne Belgique de Bruxelles, où il a fait salle comble en mars 2021. Et puis, il s’est produit au festival de Werchter. Deux elpees a son actif, « Images », paru en 2018, et « Several Others », l’an dernier. Son nouveau single « Tilt » est sorti il y a sept mois et squatte les ondes de la bande FM.

Issu de Houthalen-Helchteren, en province du Limbourg, mais établi à Bruxelles, ce groupe belge est devenu notoire pour ses prestations à haute intensité, démontrant ainsi que le post punk qu’il pratique est encore loin d'avoir connu ses meilleures années.

Maze assure la première partie. Il ne s’agit pas de la formation californienne drivée par Frankie Beverly, mais d’un band gantois. Son dernier Ep, « Serve Yourself », remonte à 2016. Depuis, il est passé d’un trio à un quatuor, le drummer Timo Fannoy rejoignant le line up. Et dans la foulée, la formation a apporté une nouvelle dimension à son noisy-post-punk.

Chevelu, le batteur est installé à l’avant de la scène. Et ses interventions sont percutantes. Le line up implique également un guitariste, un bassiste et un chanteur. Ce dernier ne tient pas en place. En ‘live’, on a l’impression de vivre une expérience étrange, intense voire inconfortable. La setlist ne comporte aucun ancien morceau.

Bref, un supporting act idéal pour Whispering Sons.

Setlist : « Designer », « How Long », « Actual », « Subcribes », « Laaitning », « Inner », « Open Ear », Twelve Years », « Counter ».

Whispering Sons débarque à 21h30 ; Fenne, une longue chemise blanche recouvrant le haut de son pantalon de couleur noire, recueille déjà les premiers applaudissements. Mais ce qui frappe d’abord, chez elle, c’est sa voix. Un baryton profond, caverneux, dramatique, qui semble parfois surgir des rives du Styx.

Le concert débute par « Dead End », plage d'ouverture du dernier opus. Aujourd'hui, Fenne Kuppens semble plus à l'aise dans son rôle de frontwoman. Elle ose regarder tout le monde, droit dans les yeux. Dès le deuxième titre, « Heat », la foule se met à dandiner, alors que les riffs de gratte électrisent l’expression sonore.

« Screens » s’enfonce dans l’indus. Les interventions ‘dark’ de Kobe Lijnen, à la six cordes, sur « Got A Light » ont de quoi impressionner. Le drumming y est dense. Tout au long de « White Noise », l’auditoire s’accroche à chaque mot prononcé par Fenne.

La version ‘live’ de « Tilt » baigne au sein d’’un climat bien plus angoissant que celle en studio. On pense alors successivement à Joy Division, Portishead, Placebo, Idles, Fontaines D.C. et même Shame, confirmant que la musique de WS a évolué depuis 2013, année de sa formation.

Le quintet a commencé son impressionnante offensive finale à peu près à mi-parcours, soit à partir de « Flood ».

« Satantango » nous entraîne au sein d’un univers sépulcral, alors que plutôt brefs, « Surface » et « Aftermath » s’avèrent relativement dépouillés. C’est le moment choisi par Kobe de s’installer derrière les ivoires pour accompagner Fenne, une chanson interprétée en mode piano/voix. Les 3 autres musicos ont alors quitté le podium. Gothique, le set s’achève par « Surgery », un morceau qui monte progressivement en intensité avant d’être emporté dans une sorte de frénésie tempétueuse…

Malgré l’excellence du show, Fenne semble bouleversée. Elle s’est même mise à pleurer. Elle ne s’est d’ailleurs pas rendue au merchandising, à l’issue du concert.  

En rappel, le band va nous réserver trois chansons particulièrement appréciées par l’auditoire : « Smoke », « Wall » et « Waste ». Un superbe final pour un spectacle dont on regrettera cependant la brièveté : 60 minutes, pas une de plus.

Setlist : « Dead End », « Heat », « Got A Light », « Alone », « Tilt », « Walking Fl. », « White Noise », « Screens », « Flood », « Surface », « Hollow », « Aftermath », « Satantango », « Surgery ».

Rappel : « Smoke », « Wall », « Waste »

(Organisation : Zik-Zak et Rock Nation)

 

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