Pour enregistrer son 25ème album studio, Bowie a fait de nouveau appel à Tony Visconti, le producteur de la plupart de ses albums commis au cours des 70's (NDR: " Low ", " Heroes "), avec lequel il n'avait plus collaboré depuis 20 ans. Et cela s'entend tout au long de l'opus. Notamment au niveau des arrangements qui mettent bien en valeur la voix envoûtante et majestueuse de Bowie. Il a également reçu le concours de quelques grosses pointures. Entre autres Matt Chamberlain, Lisa Germano, David Clayton et bien sûr Tony Levin, son inséparable bassiste. Pete Towshend du Who, aussi. Sur le mid tempo "Slow burn". Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters), également. Lors de la reprise particulièrement réussie d' "I've been waiting for you" de Neil Young. Le disque recèle également deux autres reprises. " Cactus " des Pixies " et " I took a trip on a gemini spaceship " de Legendary Stardust Cowboy. Quelque part entre pop, rock et électro, " Heathen " revisite le passé le plus glorieux de l'artiste. A l'instar du 'ziggyesque' " Slip away ", du titre maître ténébreux, presque new wave, qui aurait pu relever du répertoire de Gary Newman (NDR : oui je sais, Newman a été influencé par Bowie !), du mélodramatique " I would be your slave " ou encore de la prière électrique " A better future ". Ce qui ne l'empêche pas d'opérer de nouvelles expérimentations. Il mêle ainsi instrumentation acoustique, insolite (stylophone, theremin), à cordes (Scorchio quartet) et synthés organiques, avec un réel bonheur. Bien malgré lui, Bowie est également redevenu visionnaire. Mais dans le domaine des lyrics. Ses textes introspectifs et prophétiques reflètent ainsi son état d'esprit face à la menace du terrorisme. C'est tout à fait évident sur " Sunday ", " Afraid " et " Slow burn ". Bowie vit depuis quelques années à New York. Et les paroles de ses chansons ont été écrites, bien avant le 11 septembre. Mais il est vrai qu'en tant que citoyen britannique, il était bien conscient de la menace d'un acte terroriste. A contrario du peuple américain, qui imaginait être à l'abri de ce type de cataclysme… Une édition limitée de l'œuvre propose un second CD sur lequel figure un remix de " Sunday " opéré par Moby, un autre (" A better time ") exécuté par Air, une version alternative de " Panic in Detroit " datant de 1979, et " Conversation piece ", un fragment qui aurait dû figurer sur " Toy ", elpee qui est toujours demeuré à l'état de projet…