Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Vive La Fête - 11/04/2024
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mardi, 12 septembre 2006 03:00

Feedback

Fans de Hip-Hop, accrocs de la platine, disciples du gros son, préparez-vous à frémir, car l’armada Jurassic 5 envahit à nouveau vos soundsystems et semble des plus revancharde ! Après quatre longues années d’absence, véritable traversée du désert pour les inconditionnels du combo californien, c’est un « Feedback » très inspiré qui succède à « Power in Numbers », en balayant d’un revers de la main les ultimes doutes des mélomanes cartésiens… La bande à Chali 2na demeure bel et bien dans les hautes sphères du "Panthéon du Rap". Les armes ont été affûtées : mélodies précises, samples efficaces, rythmes entraînants, flots irréprochables, scratches endiablés. Le tout, saupoudré d’élans funky (par exemple, sur le savoureux « Gotta Understand » et son sample de Curtis Mayfield) ou soul (avec « Brown girl » sur lequel posent les deux sœurs Brick & Lace) auxquels nous ont habitués les J5. A la mesure de l’attente légitime, ce quatrième opus atteint une nouvelle fois sa cible. Pourtant l’équipe, orpheline de l’un de ses deux fameux Dj - en l’occurrence Cut Chemist - était attendue au tournant. Profitant de l’élan de son « Litmus Test » - sorti en 2004- ce dernier a définitivement décidé de voler de ses propres ailes. Intitulé « The Audience's Listening » son premier véritable album solo a d’ailleurs envahi les bacs depuis juillet et vaut à plus d’un titre le coup d’oreille. Néanmoins Nu-Mark, ex-côté pile du duo, négocie parfaitement le virage et signe même sur la dernière plage de « Feedback » une instru réjouissante, « Canto De Ossanha », qui ravira tous les apprentis Dj’s. Côté collaboration, signalons la présence de quelques guests-stars, un featuring de Mos Def sur « Where We At » et la participation, un peu plus surprenante, de Dave Matthews Band pour « Work It Out ». Enfin, « Get it Together » adresse un petit clin d’œil au « Come Together » des Beatles. Car, à l’instar des quatre de Liverpool, les 5 de Los Angeles sont eux aussi des ‘garçons dans le vent’. Ce dernier soufflait déjà en 1993 depuis la côte Ouest, et ne semble pas encore prêt de cesser.

Pour leur dernière soirée, les Trans Musicales s'annoncent électro-rap ! Il suffit de jeter un rapide coup d'œil à la programmation pour s'en assurer : Easy Star All-Stars, Aufgang, Justice, Keny Arkana, Nouvel R... Quelques moments rock sont tout de même prévus. Notamment la prestation très attendue de Kaiser Chiefs et les brésiliennes de CSS, entre autres. L'affluence est d'ailleurs à son comble…

Nouvel R lance le bal. Pas moins de sept silhouettes se dessinent très vite sur scène ; les vibrations d'une ligne de basse groovy résonnent et pas moins de quatre MC's balancent leur bagout en manifestant une aisance, un phrasé et une énergie étonnants. Quel plaisir, d'ailleurs, de retrouver l'indomptable talent d'Ezra, le human beatbox virtuose déjà vu sur scène la veille ! Tous s'affairent autour du DJ central et nous imposent avec force leur hip-hop efficace. Démarrage de la soirée en beauté !

Alors que DJ Medhi vient tout juste de terminer son set dans le grand hall, c'est au tour des trois Luxembourgeois d'Aufgang de livrer leur art aux Rennais, venus ce soir en force. Deux interprètes communiquent par pianos à queue interposés, tandis qu'Aymeric Westrich imprime le tempo de ses machines. Une formation plutôt surprenante responsable d'une musique qui n'en est pas moins variée et audacieuse ! Les influences oscillent visiblement de la house au jazz, en passant par la world music ; et force est d'admettre que le tout fonctionne plutôt bien, malgré l'atmosphère on ne peut plus froide émanant de la scène.

Après maintes hésitations, le nez pointé sur la programmation, je me décide et me dirige vers le hall 3 où les très attendues brésiliennes de CSS (sans oublier le seul membre mâle de la troupe, préposé à la batterie) vont débuter leur set quelques minutes plus tard… choix judicieux vu la foule déjà agglutinée dans la fosse ! Sans aucun doute, la curiosité est de mise dans la salle et le public ne sera pas déçu par la prestation scénique de ces demoiselles ! Elles crachent sans vergogne leurs chansons courtes et efficaces, aux paroles qui peuvent parfois laisser à désirer. Les Sud-Américaines ne sont en effet pas là pour se prendre la tête comme l'annonce leur « CSS Suxxx » en ouverture, mais bien plus pour s'amuser et entraîner le public dans leur délire… et ça marche ! Il faut dire que la chanteuse sait s'y prendre : boostée par une énergie incroyable et increvable, elle danse, sautille sur scène et fonce dans le public sans retenue… tout en chantant tube après tube. Plus que pour leur musique, on apprécie CSS pour leur spectacle.

C'est ensuite au tour des Anglo-saxons de Kaiser Chiefs de devoir faire ses preuves sur scène ! Très attendus dans le hall 3, ils ne déçoivent pas et sont à l'image du public rennais de ce samedi soir : sauvages et énergiques. Si leur musique n'apporte guère d'originalité dans la très convoitée scène rock anglaise du moment, il convient d'admettre que Kaiser Chiefs est un excellent groupe de scène qui se nourrit du public ; et ce dernier le lui rend d'ailleurs bien.

Rassasiée, je quitte le parc expo et laisse les plus courageux vibrer le reste de la nuit aux sons des platines…

Le nombre important de voitures cherchant à se garer devant le parc des expositions présage une affluence beaucoup plus grande que la veille. En effet, le public est au rendez-vous ce vendredi soir ! La présence d'Albert Hammond Jr, célèbre guitariste des Strokes et de The Klaxons, la dernière sensation britannique, n'y sont peut-être pas pour rien…

A mon arrivée, je me réjouis vite d'entamer la soirée en assistant au set d'Ezra, jeune human beatbox français découvert deux semaines plus tôt à l'Ubu, salle rennaise, lors de la tournée des Trans. Et mon attente n'est pas déçue ! Grâce à ses prouesses vocales et buccales, il enflamme le hall 9 avec une facilité déconcertante. Du hip-hop au rock en passant par le jazz, Ezra module sa voix et nous emporte dans un univers brillamment construit et intelligemment pensé. Son énergie se propage et elle est vite palpable. Le ton est donné et Rennes est vite conquise ; cependant quelques jeunes gens dans la fosse s'impatientent et réclament déjà la tête d'affiche de la soirée : les Anglo-saxons du groupe Klaxons… Sans rancune, car on sait déjà que l'on retrouvera Ezra au sein du groupe hip-hop Nouvel R, le lendemain.

Les techniciens s'affairent donc sur scène et en quelques minutes tout est prêt pour accueillir The Klaxons. La foule semble déjà conquise. La fosse en délire a bien raison d'acclamer ce groupe rock à l'énergie folle, mais on se lasse cependant très vite de leurs mélodies un peu trop téléphonées.

Je décide alors de me diriger vers le hall 4 où The Bishops (nom qui n'est pas sans évoquer la vague pop anglaise qui inonde nos radios) vont se produire dans quelques minutes. Les jumeaux Bishop opèrent une entrée fracassante accompagnés de leur batteur ; cette apparition est leur première date en France et ils semblent apprécier le moment au moins autant que le public. Leurs mélodies pop teintées de rock 60's sont interprétées énergiquement et nerveusement. Les compos sont courtes (toutes les chansons sont expédiées en moins de trois minutes), mais percutantes et efficaces. On ne voit pas le temps passer ; et ils nous quittent déjà dans la bonne humeur générale, après un rappel de 20 minutes spécialement autorisé par Jean-Louis Brossard, directeur de la programmation. C'est dire.

On repart alors vers le hall central où Albert Hammond Jr, fameux guitariste des Strokes, a déjà commencé à jouer. Se lancer seul est un pari risqué ; mais il relève le défi très facilement et le démontre à travers des compositions inspirées et des mélodies pop pétillantes.

Son set vite bouclé, je me décide à aller découvrir l'intriguant songwriter canadien Son Of Dave… et sans regret ! Armé d'un sample, d'un harmonica, d'un tambourin et autres accessoires, il nous interprète une musique hantée et fougueuse. A lui seul, il enflamme le hall très vite bondé ! Son blues teinté de funk a en effet très vite attiré l'attention des flâneurs, et la curiosité a vite laissé place à l'enthousiasme général ! La découverte de la soirée ; et visiblement lui aussi apprécie l'instant.

L'énergie transmise par Son Of Dave nous encourage à parcourir allègrement les halls, et nous nous retrouvons vite face à Cold War Kids. Signé chez V2, ce groupe américain connaît un fort succès dans son pays natal et on comprend vite pourquoi… Il nous délivre un pop/rock d'excellente qualité qui n'est pas sans nous rappeler… U2. Comparaison de taille, certes, mais pour un groupe de grande envergure, tout simplement !

Ces deux superbes dernières découvertes me conseillent d'en rester là pour cette soirée… Je repars alors l'esprit rempli de jolis souvenirs tous en musique, et une grande impatience pour le dernier jour du festival !

Affluence en baisse cette année pour le très réputé festival rennais Les Trans Musicales. Cause probable : l'absence notoire de têtes d'affiche et son déroulement pour la troisième année consécutive au parc - immense mais tellement impersonnel - des expositions de Saint-Jacques-de-La-Lande. Cependant, l'événement reste une fois de plus fidèle à son plus cher principe : faire de ces trois jours un moment de découverte musicale éclectique. Et ça ne rate pas !

Ainsi, première constatation à mon arrivée sur place : le peu de personnes présentes au rendez-vous. La déambulation entre les différents halls et stands est alors fluide et rapide ; on se dirige donc vite vers le hall 4 où il revient à Porcelain, groupe rock normand, d'inaugurer le festival. On s'évade très rapidement grâce aux sons rêveurs et hypnotiques de leurs compositions. Ils réussissent le pari fou d'entraîner le large public, dispersé dans la froideur du hall 4, au coeur de leur univers chaleureux et intimiste, où se mêlent lourds riffs électriques et longues traînées électroniques. Inspiré, le chanteur dépose la beauté et la pureté de sa voix sur des mélodies plus planantes les unes que les autres. Visiblement inspirés par Radiohead, ils se lancent parfois dans de longues expérimentations qui laissent le public rennais rêveur et hypnotisé. Premier groupe et première bonne découverte? le festival commence sur les chapeaux de roues !

Un rapide coup d'oeil sur la programmation me rappelle la venue très attendue de Cat Power une heure plus tard. Je décide donc, en attendant, de passer par le hall 3 où Stuurbaard Bakkebaard joue depuis quelques minutes. Survolté, le trio néerlandais exécute une musique au style insaisissable ; entre dEUS et Captain Beefheart, il intrigue le public. Sur le point de me diriger vers le hall principal où Cat Power va se produire, un collègue m'interpelle et me conseille vivement d'aller voir Izabo plus tard dans la soirée. Je prends note malgré une malheureuse coïncidence : ils se produiront en même temps que Razorlight, groupe lui aussi très attendu.

Je m'avance donc dans la fosse du hall 9 où le public est visiblement au rendez-vous pour Cat Power. Connue pour des prestations scéniques irrégulières, on attend avec anxiété l'arrivée de Chan Marshall. Elle finit par entrer en scène entourée de ses quatre musiciens, toute de noire vêtue, et démarre sans attendre. Sa voix cristalline est formidablement mise en valeur par la rondeur des sonorités soul et rythm'n'blues dispensées par son groupe. Cependant, on sent Miss Marshall sur la défensive ; elle se plaint de devoir jouer sa musique si calme dans une salle si grande. Elle se réfugie alors souvent auprès de ses musiciens, parfois au détriment de l'audience. Il faudra ainsi attendre le milieu du set pour qu'enfin elle s'apaise et nous laisse plonger dans son univers. Elle s'ouvre alors pour notre plus grand plaisir et l'ambiance se réchauffe au sein du hall 9, notamment lorsque le groupe se lance dans une formidable et colorée reprise du mythique « Satisfaction ». Tout le monde est conquis et ni Chan Marshall ni le public ne semblent vouloir quitter ce hall si grand et froid, soudainement devenu un lieu de rassemblement si chaleureux.

Le concert de la belle à peine achevé, j'entreprends une flânerie à travers les halls en attendant que les quatre jeunes hommes de Razorlight montent à leur tour sur la grande scène. Aussitôt dit, aussitôt fait : Johnny Borrell monte sur scène vêtu, lui, tout de blanc. Ses compères le rejoignent et ils nous balancent directement leur single « In the Morning ». Court, déchaîné et efficace, ce premier morceau donne le ton : guitares nerveuses, mélodies répétitives et entêtantes, voilà leur recette récurrente? dont on se lasse malheureusement très vite.

Je décide alors de suivre le conseil du collègue rencontré plus tôt et quitte l'ambiance féroce régnant dans ce grand hall (NDR : au son assez médiocre) pour découvrir un groupe israélien. Répondant au simple nom d'Izabo, il se produit au même moment dans le plus petit hall. Etonnée de la foule réunie autour de cette scène, malgré la tête d'affiche qui continue son set un peu plus loin, je réussis tout de même à me faufiler au premier rang ; et me voilà projetée dans un univers coloré, entre pop et disco. Nos têtes se balancent, nos pieds frappent le rythme ; le corps parle, tout le reste s'efface autour de nous. On danse, on s'amuse, on en redemande : Izabo est sans conteste la surprise de la soirée, et Razorlight est aussi vite oublié.

Pour clore ce premier jour de festival, le groupe suédois I'm From Barcelona est attendu dans le grand hall. Et quelle clôture ! Un univers fantasque, des paroles enfantines, une musique colorée, le tout animé par une trentaine de personnes. Le public adhère et se surprend à reproduire les chorégraphies tout en chantonnant les refrains en choeur. Un sentiment de fête envahit le hall 9. On retombe en enfance. Facilement. Follement. Après avoir largué - et non sans risques - bonbons et de confettis dans la fosse, I'm From Barcelona prend congé de l'audience, en concédant toutefois en rappel, le fameux « Treehouse ». Et quelques minutes plus tard, on s'engage sur le chemin du retour, le sourire aux lèvres. Vivement demain !