La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Stephen Steinbrink

Disappearing Coin

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Issu de Phoenix, dans l’Arizona, mais établi à Oakland, en Californie, Stephen Steinbrink doit avoir enregistré près d’une vingtaine d’albums solo, cassettes y compris. Difficile d’ailleurs d’établir exactement sa discographie en se servant des infos recueillies sur la toile, les différents sites spécialisés dans le domaine ne proposant pas nécessairement la même liste. Toujours est-il que son dernier elpee, « Utopia Teased », remonte à 2018. A l’issue de l’enregistrement de cet opus, l’artiste a voulu donner une nouvelle orientation à son existence. Il s’était même tourné vers le bouddhisme et avait entamé une formation monastique, avant que n’éclate la crise de la COVID. Brisé dans son élan, il s’est alors replongé dans l’univers de la musique en se consacrant à la production pour d’autres groupes ou artistes.

Pour enregistrer « Disappearing Coin », Stephen a reçu le concours de quelques collaborateurs, dont son fidèle arrangeur, Andrew Dorsett, mais aussi Nick Levine (Jodi), Taylor Vick et Paul Frenzi (Ever Ending Kicks). Ce dernier participe activement au titre qui ouvre le long playing, « Opalescent ribbon ».

Une constante tout au long de l’opus, le soin apporté aux harmonies vocales. Limpides, atmosphériques, superbes, elles rappellent très souvent celles de Crosby, Stills & Nash. Une impression qui s’accentue lorsqu’acoustique, la guitare est jouée en picking et qu’on entend les doigts qui glissent sur le manche. Il y a cependant l’une ou l’autre compo plus électrique, mais elles ont le bon goût de préserver la délicatesse des accords (les deuxièmes versions de « Cruiser » et « Nowhere real », une plage allègre soulignée par des sonorités de piano électrique).

Au cours de ce long playing, on rencontre des notes d’ivoires sonores çà et là, une ligne de basse élégante, un zeste de synthé, deux instrumentaux (le titre maître et le final, « Is it what I want, but not what I need » et ses tonalités d’orgue de barbarie) et même de subtils arrangements de cordes sur « Who cares », une piste traversée par une pedal steel ; et dans le même esprit, un morceau qui lorgne distraitement vers la country, « Cool & collected ».

Un album plutôt minimaliste, très agréable à écouter, même s’il véhicule des accents revivalistes, empruntés aux seventies…

Activity

Spirit in the room

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Après le split de Grooms, le chanteur/sixcordiste Travis Johnson et le drummer (comédien quand il a du temps libre) Steve Levine décident de monter un nouveau projet : Activity. Ils engagent le guitariste Russian Baths et la bassiste Zoë Browne (ex-Empty Country, ex-Field Mouse) pour compéter le line up et enregistrent un premier elpee, « Unmask Whoever », en 2020. Depuis, Bri DiGoia a succédé à Zoë, à la basse.

« Spirit in the room » (NDR : une référence à Smog) constitue le second opus du quatuor, un disque concocté dans des circonstances difficiles, puisque le père de Johnson est tombé gravement malade et sa mère est décédée, des suites d’un cancer du pancréas. Ce qui peut expliquer cette douleur qui transparaît à travers certains morceaux de cet LP. Dont « I saw his eyes », qui évoque l’affection de son paternel, une piste dont le final est particulièrement chargé d’intensité électrique. Et dans le même esprit de vulnérabilité, « Susan medical city » clôt ce long playing. Outre de la mort et la souffrance, les lyrics traitent de la paranoïa, des dégâts causés par le capitalisme et de l’anxiété causée par la COVID 19.

L’expression sonore de cette formation est issue d’une fusion expérimentale entre trip hop, noisy, indie pop, shoegaze, slowcore, post punk, dream pop, indus et electronica. Entre autres. Ainsi, samples, bidouillages, synthés tentaculaires et gadgets se fondent parfaitement dans l’instrumentation organique, basse/batterie/guitare. Les vocaux sont parfois re-échantillonnés féminins sur « Department of blood » et ceux de Travis sur « Sophia »). On a même droit à un chuchotement sur le lo-fi et intimiste « Cloud come here ».

Ethéré et crépusculaire, « Where the art is hung » est enveloppé dans un voile de mystère. Une tension permanente alimente le spectral (ces échos obsédants !) « Careful let’s sleepwalk ». Caractérisé par sa jolie mélodie, « Heaven chords » rend hommage à David Berman, le leader du mythique Silver Jews. Enfin, cafardeux et brumeux, « Icing » est paradoxalement imprimé sur le rythme du chemin de fer.   

Une œuvre tourmentée, sombre et fragile, malgré ses grooves hypnotiques…

The Far Outs

The Far Outs !

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The Far Outs est un projet monté par le chanteur/guitariste de Grand Atlantic, Phil Usher (NDR : il siège également derrière les fûts chez Screamfeeder et Sounds Like Sunset) et le drummer Johnny Pickance (Blonde on Blonde, Fingerless, etc.) En fait lors de l’enregistrement du dernier opus de Grand Atlantic, plusieurs compos avaient été délaissées, car elles ne collaient pas au style du groupe, qui avait pourtant évolué de l’indie à la britpop. Etonnant, quand on sait que tout ce petit monde est issu de Brisbane, en Australie. Et plus étonnant encore, lorsqu’on écoute le premier elpee de The Far Outs. Puisque dans l’ensemble, l’expression sonore baigne dans le garage. Rappelant très souvent celui des Sonics, circa 1963, un orgue rogné, poussiéreux, s’infiltrant quelquefois dans l’expression sonore.

Instrumental cinématique voire ‘enniomorriconesque’, « Get off my shroud » aurait pu servir de B.O. à un western de Sergio Leone, même s’il emprunte le rythme d’un paso doble. Autre instrumental filmique mais enlevé, « El diablo del mar » se distingue par son intensité électrique et curieusement ses accents flamencos. « Keep away » libère des effluves réminiscentes des Beatles du début des sixties. Aride, « Freight train » adopte un riff qui évoque le « You really got me » des Kinks. Une aridité qu’on retrouve tout au long de « Keen away » et « Hey lkittle girl ». Enfin « Some kind of treason » aurait pu figurer au répertoire des Kills ou des Black Keys.

 

Sweeping Promises

Good living is coming for you

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Sweeping Promises est un duo réunissant la chanteuse/bassiste Lira Mondal et le guitariste/batteur Caufield Schnug ; et « Good living is coming for you » constitue son second elpee. Il fait suite à « Hunger for a way out », publié en 2020. La paire a longtemps sévi sur la scène DIY De Boston, avant de s’installer à Lawrence, dans le Kansas.

Première constatation, la voix de Lira est aussi haut-perchée que celle de Kate Pierson et/ou de Cindy Wilson, lorsque qu’elle est dédoublée par la technique de l’overdubbing. Et quand la musique devient sautillante, on ne peut s’empêcher de penser aux B-52’s. A l’instar du titre qui ouvre l’opus, « Eraser », de « Connoisseur of salt » à la guitare ‘hoquetante’ et de « Throw of the dice », abordé dans l’esprit d’une compo de new wave dansante.

Mais, en général la musiques s‘avère plutôt minimaliste (une sixcordes, une basse, une batterie et des synthés vintage, nonobstant l’intervention fugace d’un saxophone sur « Walk a place »), ludique ou rugueuse (la guitare), alors que les textes vilipendent le capitalisme…

Cory Hanson

Cum

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Troisième elpee solo pour le leader de Wand qui, pour la circonstance peut compter sur le soutien de son autre band, Slowhand (NDR : c’était aussi le titre d’un album d’Eric Clapton, on y reviendra), un quatuor au sein duquel son frangin, Casey, se consacre à la basse.

Alors que le second LP, « Pale Horse » naviguait dans le psych folk, « Cum » s’enfonce dans le rock sudiste, et tout particulièrement celui des Allman Brothers Band et de Lynyrd Skynyrd. A cause de ces guitares jumelées. Encore que parfois, l’ombre du Derek & The Dominos (NDR : pensez à « Layla ») se met à planer (« Driving through heaven »). Ou alors, c’est celle de Thin Lizzy, comme sur « Horsebalt sabotage ». A cause de ces envolées de guitares jumelées, épiques, si caractéristiques et puis parfois de la voix de Cory (NDR : dont le timbre délicat évoque plutôt George Harrison), qui suit la sixcordes (« Wings »). Episodiquement, une steel guitar communique un feeling country à l’expression sonore (la ballade « Ghost ship », « Persuasion architecture » et « Twins). 

Quand on sait que Cory Hanson a été le guitariste de Ty Segall lors de la tournée ‘Emotional Mugger’, en 2016, et que le projet de ce dernier, Fuzz, nous replonge dans le blues/rock de la fin des 60’s et du début des seventies, la nouvelle orientation prise par Cory Hanson peut aisément s’expliquer, d’autant plus qu’il est hébergé chez Drag City, le label de Segall. La boucle est bouclée.

Black Duck

Black Duck

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Black Duck et un trio qui réunit trois musiciens chevronnés ; en l’occurrence, le drummer Charles Rumback (Colorlist, Leaf Bird), le guitariste Bill Mackay (NDR : il a notamment joué en compagnie de Nathan Bowles et Bill Callahan, mais aussi au sein de Broken Things et Sounds of Now) et le guitariste/bassiste Douglas McCombs (NDR : il a sévi chez Eleventh Dream Day et milite encore auprès de John McEntire, chez Tortoise). Ces deux derniers sont issus de la scène de Chicago. Point commun pour les trois musicos : ils ont fréquenté le talentueux chanteur/compositeur/sixcordiste, Ryley Walker.

Instrumental, cet opus éponyme permet aux musiciens de se livrer à l’impro. Et pas seulement dans le free jazz, à l’instar de « Thunder fade that earth ». Mais aussi de s’aventurer dans l’avant-gardisme tout en conservant une fluidité sonore certaine. McCombs signe « Of the lit backyards, une plage cool dont les sonorités de gratte sont empruntées au surf des fifties, MacKay, « Delivery », et Rumback, « The trees are dancing ». Le reste a été improvisé en studio.

Morceau le plus court, « Foothill daze » déploie des vagues de distorsion atmosphériques. De la distorsion qui peut devenir grinçante. Coup de cœur cependant pour « Lemon treasure », une compo qui rend hommage à feu Jaki Libezeit, le légendaire batteur de Can, tout en laissant rôder le spectre de Duruti Column.

Bref, d’excellents instrumentistes, mais dont l’expression sonore s’adresse surtout à un public (très) averti…

Shamir

Homo Anxietatem

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Né à Las Vegas, Shamir est aujourd’hui établi à Philadelphie. En 8 ans, il a publié 9 elpees qui lui ont permis d’explorer des tas de styles différents : heavy rock, indus, pop, dance, punk rock, house circa 90’s, country, etc.

Son dernier LP, « Heterosexuality » est paru l’an dernier, une œuvre qui explorait de nombreux aspects de son existence queer. 

Traduit du latin, « Homo Anxietatem » signifie homme anxieux, un sentiment que l’artiste reflète à travers ses compos introspectives. Tout comme ceux de sa survie et de son adaptation à la société contemporaine.

Mais ce qui frappe d’abord chez Shamir, c’est sa voix. Un falsetto qu’on pourrait comparer à celui d‘Anohni, mais en plus puissant. Ce qui communique une coloration très particulière à son indie pop/rock

L’elpee recèle deux singles potentiels. Tout d’abord, « Without you », une plage qui bénéficie d’une jolie mélodie. Puis de « Obsession », un morceau dynamisé par la ligne de basse cold. « Crime » est imprimé sur un tempo new wave et la ballade mid tempo « Words » est colorée par des accords de guitare semi-acoustiques tintinnabulants. Le long playing s’achève par l‘excellent blues acoustique « The devil said the blues is all I’ll know ». Enfin, « Our song » est stimulé par un drumming offensif. Les autres morceaux sont souvent un peu trop poppy pour une telle tessiture vocale…

Goose (USA)

Shenanigans Nite Club

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Grosse surprise à l’écoute des premières notes de cet elpee ! Alors que votre serviteur s’attendait à retrouver l’électro musclée et dansante du band courtraisien Goose, il s’est rendu compte qu’il s’agissait de la musique d’un homonyme issu des States (NDR : le combo est établi dans le Connecticut), responsable d’une musique qui libère un groove imparable ainsi que des effluves acides et tout particulièrement lors de longues jams, à l’instar de leurs compatriotes, Phish.

« Shenanigans Nite Club » constitue son second album. Il fait suite à « Moon Cabin », paru il y a déjà 5 longues années. Un opus qui navigue entre deux eaux, americana et psychédélisme, rappelant parfois un My Morning Jacket, mais en mode ‘free’. Entre impro (« So Ready ») et longues disgressions (les 12 minutes de « The Labyrinth »), il est propice à l’évasion de l’esprit…

 

Salamirecorder

The goods of conversation

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Salamirecorder & The Hi-Fi Phonos

Viennois, les musiciens de Salamirecorder & The Hi-Fi Phonos militent au sein d’une dizaine de formations différentes. Mais celle qui nous concerne nous réserve, sur « The goods of conversation », une musique qui puise généreusement dans le surf-punk-garage-trash des fifties. Les morceaux sont chargés de reverb’. Surtout dans la voix. Seul « Eyeliner » est chanté d’une voix plus claire, ce qui permet à la mélodie d’être plus perceptible. « Loosin’ my head » nous réserve un larsen en fin de parcours. « No sorry » est tapissé de chœurs. « Hide » libère un max de fuzz, dans l’esprit des Fuzztones et la basse se met à bourdonner sur le tire final, « Can’t you see ».

C’est sympa, mais un peu trop revivaliste au goût de votre serviteur…

Bush Tetras

They live in my head

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Fondé en 1979, Bush Tetras a connu plusieurs interruptions au cours de son existence. Il a ainsi été actif depuis sa naissance à 1983, de 1995 à 1998, et à partir de 2005. Principalement féminin, le combo a changé de bassiste à plusieurs reprises ; Laura Kennedy, membre originelle, qui avait quitté le band en 1998, est décédée le 14 novembre 2011, des suites d'une longue maladie. Et en 2021, alors que le groupe bossait sur son nouvel elpee, c’est le batteur Dee Pop qui tombe subitement mort. L’ex-Sonic Youth, Steve Shelley, a pris le relais depuis l’an dernier (NDR : il s’est également chargé de la production de l’album) et après plusieurs remaniements, Cait O'Riordan (NDR : elle a milité chez les Pogues et a été mariée à Elvis Costello !) a finalement repris la basse…

Bush Tetras est considéré comme un groupe de no wave américain. Engagé politiquement à gauche, il est d’ailleurs issu de New York. « They live in my head » constitue son sixième elpee, et son esprit contestataire semble ne pas avoir fléchi, les textes traitant de la pandémie, du besoin de protester et de contester les injustices ainsi que des inégalités qui gangrènent notre société. Et lorsque Cynthia Sley adopte des intonations vocales proches de Patti Smith, le message semble encore plus percutant, à l’instar du titre maître. Ou alors de Grace Slick (Jefferson Airplane). Comme sur « Another room », une compo à la jolie mélodie, malgré les cordes effilées et grinçantes dispensées par La sixcordiste Pat Place. Elles le sont régulièrement, parfois acides, tranchantes comme du funk blanc labellisé Gang of Four (« I am not a number », « So strange »), cosmiques (« Walking out the door ») ou même psychédéliques (« The end »). On épinglera quand même le drumming de Pete Shelley, jamais envahissant, mais toujours aussi efficace. Même que parfois, on a l’impression qu’il imprime, sur certaines plages, un tempo new wave.

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