‘Nous l'appelions en plaisantant notre disque de rock classique à un moment donné, en faisant référence à The Turtles ou les Stones ou encore à Fleetwood Mac’ déclare en riant Chris Keating de Yeasayer en décrivant le cinquième elpee de son groupe, « Erotic Reruns ».
Mais en réalité, c'est Yeasayer qui distille toutes ses forces, tout en les réduisant à leur essence.
Les crochets sont immédiats et les chansons concises. C'est un disque éminemment dansant qui encourage aussi le public à réfléchir, une fonction pour laquelle le groupe n'a pas assez de crédit, alors qu'il le mérite désespérément.
Leurs commentaires sociétaux, politiques et érudits sont tranchants.
Mais finalement, « Erotic Reruns » trouve Keating, le chanteur/multi-instrumentiste Anand Wilder et le bassiste/chanteur Ira Wolf Tuton à un point culminant de leur créativité ; leur chimie séduisante est palpable partout.
« Erotic Reruns » navigue à des années-lumière du premier opus du band, publié en 2007, « All Hour Cymbals », car la formation a trouvé les marques à ses propres conditions, imperméables aux ‘scènes’ extérieures, et à la culture du bricolage alors omniprésente si répandue à Brooklyn ; les classiques "2080" et "Sunrise" préfigurant la grandeur que le groupe allait atteindre pleinement sur « Cymbals ».
Le clip d’animation d’« I'll Kiss You Tonight » est à découvrir ici