Fondé en 2010 par quatre lycéens à Sens, pas tellement un berceau historique du rock, Johnny Mafia s'est construit au fil du temps une implacable réputation de groupe de scène. Et en deux albums et près de 250 concerts, il est parvenu à s'imposer comme figure de proue d'une nouvelle scène française qui n'en finit plus de surprendre.
Après un second opus enregistré par Jim Diamond (The White Stripes, The Fleshtones, The Sonics), largement plébiscité par la presse spécialisée, c'est vers la pointure locale Kris Banel, derrière les manettes de nombreux excellents disques punk rock français, que le groupe se tourne pour préparer la suite, enregistrée au studio Warmaudio, au printemps 2020.
Composé sur une période bien plus resserrée que leurs disques précédents, le bien nommé « Sentimental » y gagne en cohérence comme en intensité.
Le groupe s'éloigne un peu du garage/rock qui caractérisait ses précédents disques, et laisse plus de place à des influences majeures de longue date, Pixies et Breeders en tête. Sous de puissants murs de guitares qu'on penserait tout droit sortis d'une époque où MTV était encore synonyme de coolitude, le groupe empile des titres furieux aux refrains indélébiles, empreints d'une étonnante sensibilité pop qui donne tout son sens au titre de ce nouvel opus. Et s'essaie à quelques judicieux arrangements sans perdre de vue l'essentiel.
« Sentimental « est l'un de ces elpees dont on ressent, à l'écoute, que le groupe savait exactement où il voulait aller, et qu'il a su s'en donner les moyens.
Un disque d'indie rock spontané, décomplexé et particulièrement jouissif, un véritable classique instantané comme il n'en sort pas tous les jours en France.
« Sentimental » paraîtra le 21 mai 2021, en digital, vinyle et CD.
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