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Un Pycholove pour soigner Hoboken Division…

Issu de Nancy, Hoboken publiera son troisième long playing, « Psycholove », ce 14 février 2024. Cette formation est parvenue à teinté son garage/blues/rock râpeux, glacial, furieux et authentique de psychédélisme. En attendant, cette sortie, le groupe a…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

Originaire de Los Angeles, Flogging Molly est un groupe de punk celtique. Il a été fondé en 1997 par Dave King, un Irlandais qui a émigré aux States, en 1980.

C'est en 1997, au pub Molly Malone's de Los Angeles qu'il rencontre quelques autres musiciens avec qui il forme Flogging Molly. D'après Dave King, le patronyme de la formation procéderait de la fusion entre le nom du pub où le band se produisait chaque lundi, le Molly Malone's, et l'expression anglaise ‘Flogging A Dead Horse’ (Trad. littérale : fouetter un cheval mort).

Le collectif compte 10 elpees à son actif, dont le dernier, « Anthem », est paru en 2022.

Le supporting act est assuré par Pet Needs, un quatuor issu de Colchester (NDR : c’est dans le Sussex, en Angleterre) qui nous nous replonge aux origines du punk, soit entre 75 et 78.

Fondé en 2017, il compte un Ep et deux elpees à son actif, dont le dernier, « Primetime Entertainment », est paru en septembre 2022.

Il ne reste plus beaucoup d’espace sur les planches, vu la présence du matos de Flogging Molly ; donc hormis le drummer, planté légèrement en arrière, les autres musiciens s’installent en ligne. Johnny Marriott, le chanteur, bondit comme un kangourou, arpente le podium sur toute sa longueur, joue avec son pied de micro ou lance ce dernier en l’air, avant de le rattraper. Particulièrement interactif, il ne tient pas en place et discute avec la foule, entre les titres. Conséquence, elle réagit dès les premiers morceaux. Elle sautille ou frappe dans les mains et finira par entrer complètement en communion avec le combo. George Marriott, le frangin, joue de la guitare à une vitesse impressionnante, déplaçant le haut et le bas de son corps au rythme de la musique. A la basse, Rich sert de lien fédérateur à l’expression sonore. Enfin, le drumming de Jack, qui porte un tee-shirt noir mentionnant le slogan ‘Punk is’nt dead’, est sauvage et même tribal. Le band va dispenser dix titres emballants, à une allure vertigineuse.

Le set s’ouvre par la plage d’ouverture du second long playing, « Lost Again », et embraie par son premier succès, « Punk Isn't Dead ; It's Just Up for Sale ». Tout est dit dans le titre. Il livre « Pavlovian », « Ibiza in Winter » et « Kayak » avec une énergie digne des Sex Pistols, des Ramones ou du Clash. La fin de la prestation est littéralement à couper le souffle. « Toothpaste » et « Tracey Emin's Bed » sont interprétés à une vitesse fulgurante avant que le groupe n'achève sa prestation énergique par un « Get On The Roof » magistral. D’ailleurs, lorsque le band vide les lieux, l’auditoire est en ébullition

Selon l’humble avis de votre serviteur, Pet Needs devrait rapidement devenir une tête d’affiche. Franchement, il le mérite. Il a, en tous cas, joué son rôle de parfait entertainer pour Flogging Molly…

 Setlist : « Lost Again », « Punk Isn't Dead ; It's Just Up for Sale », « Ibiza in Winter », « Kayak », « Spin Cycle », « Fear For The Wohl Damn World », « Yeah ! », « Tracey Emin's Bed », « Toothpaste », « Get on the Roof ».

Place ensuite à Flogging Molly. Une toile est tendue en arrière-plan, sur laquelle est reproduit l’artwork de la pochette du dernier opus, « Anthem ; soit une harpe sertie de deux couronnes de lauriers, dont émergent, à gauche et à droite, deux taureaux prêts à en découdre.

Préenregistré, « There's Nothing Left Pt. 1 » précède l’entrée des artistes. Les lumières de la salle s’éteignent. Quelques spots éclairent encore la scène et la fosse ; mais surtout une multitude d’iPhones s’allument. Dans la pénombre, on discerne l’entrée des musicos sur les planches. Dès les premières notes, le public s’emballe. Et l’arrivée de Dave ne fait qu’accentuer la clameur.

Outre le chanteur/guitariste, le line up implique le bassiste Jeff Peters, l’accordéoniste Matt Hensley, le second sixcordiste Dennis Casey ainsi que les multi-instrumentistes Bridget Regan (violon, flûte, cornemuse irlandaise) et Bob Schmidt (banjo, mandoline, bouzouki), sans oublier le drummer George Schwindt. Hormis le préposé aux fûts, dont on remarque la présence du sigle du band sur la grosse caisse (NDR : un trèfle à 4 feuilles serti de 2 serpents entrelacés dont l’un tient un poignard par la queue), perché sur une estrade, en retrait, et King, qui ne tient pas en place, tous les autres musicos sont en ligne.

On plonge directement dans le quartier de ‘Temple Bar’ à Dublin pour célébrer la Saint-Patrick. Le violon mène la danse tout au long de « Drunken Lullabies ». C’est la fête aussi bien dans la fosse que sur le podium. Les pogos sont légion. Le crowdsurfing vers l’avant-scène est continu et ne cessera qu’à la fin du spectacle. (NDR : les agents de sécurité n’ont pas chômé pendant 95 bonnes minutes). Petit moment de répit pendant « The Likes Of You Again », une ballade typiquement irlandaise bercée par le banjo, le violon et le bouzouki. Mais le concert reprend rapidement son rythme infernal. On assiste également à une farandole générale. Malgré le peu de temps laissé entre les morceaux, Dave parvient encore à plaisanter avec l’auditoire. D’ailleurs, les morceaux s’enchaînent rondement

Les hits défilent : « The Hand of John L. Sullivan », « Tobacco Island », « The Croppy Boy '98 », « Float », « Life Begins and Ends (but Never Fails) » et « Devil's Dance Floor ». Dave abandonne sa guitare pendant deux titres pour la troquer cotre un tambourin irlandais. Il en lance même un à un PMR, placé au balcon. Et c’est à nouveau des pogos qui éclatent et des farandoles qui s’improvisent tout au long de « Devil's Dance Floor » et « Crushed (Hostile Nations) », compos enfiévrées par le violon ou la flûte irlandaise de Bridget.

Le set se termine par « What's Left Of The Flag », une ballade irlandaise que chante Dave d’une voix rappelant celle de Shane MacGowan, la plume des Pogues, mais les dents en plus et la consommation d’alcool en moins…

En rappel, « Black Friday Rule » et « Salty Dog » rallument instantanément la flamme de la frénésie. Une outro pré-enregistrée nous signale que la soirée est terminée. C’était la dernière date de la tournée de Flooging Mollly qui a tout donné, ce soir. Il est temps de reprendre ses esprits et de retourner dans ses pénates. Mais quel concert !

Setlist : « There's Nothing Left Pt. 1 » (intro pré-enregistrée), « Drunken Lullabies », « The Likes Of You Again », « Swagger », « A Song Of Liberty », « The Kilburn High Road », « Whistles the Wind », « The Hand of John L. Sullivan », « Tobacco Island », « The Croppy Boy '98 », « Float », « Life Begins and Ends (but Never Fails) », « Devil's Dance Floor », « Crushed (Hostile Nations) », « Seven Deadly Sins », « These Times Have Got Me Drinking, Tripping Up the Stairs », « If I Ever Leave This World Alive », « What's Left Of The Flag ».

Rappel : « Black Friday Rule », « Salty Dog », (Outro pré-enregistrée) « Always Look On The Bright Side Of Life » (Monty Python song).

(Organisation : Ancienne Belgique)

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Ce lundi 19 juin 2023, l’Ancienne Belgique accueille la star scandinave, Tove Lo. De son véritable nom Tove Ebba Elsa Nilsson, elle a publié son dernier et cinquième elpee, « Dirt femmes », en octobre dernier, sur lequel figure le hit single, « No One Dies From Love ». Elle devait aussi se produire en novembre 2022, à l’Ancienne Belgique, mais le concert a été reporté.

Cette Suédoise a multiplié les collaborations prestigieuses (Katy Perry, Ellie Goulding, Muse, Martin Garrix, Nick Jonas, Zara Larsson) et trusté les nominations et récompenses grâce à des tubes comme « Talking Body », « Don’t Say Goodbye » et « Cool Girl ».

Si son répertoire, reflet sans filtre de ses états d’âme, est essentiellement destiné aux dancefloors, elle incarne une féminité exacerbée et engagée. Elle met son art au service de ses valeurs avec conviction, force et une bonne dose d’excentricité et de provocation notamment dans ses tenues de scène.

Multigénérationnel, le public est quand même majoritairement féminin. Et la salle est comble.

Le supporting act est assuré par la Alma, aka Alma-Sofia Miettinen, une Finnoise qui a notamment apporté sa collaboration au chant à Martin Solveig pour le tube « All Stars ». C’est la troisième fois que votre serviteur assiste à un de ses shows. Elle a été adoubée par Elton John, a réalisé un featuring pour French Montana sur « Phases » et est comparée par la presse musicale à d’autres stars de la pop nordique telles que MØ, Tove Styrke ou encore… Tove Lo. Ses premiers singles « Karma » et « Dye My Hair » sont arrivés comme des bombes dans le monde de la pop, sans oublier sa mixtape « Heavy Rules », sortie en 2018, qui s’est imposée dans les charts. Trois Eps et deux albums à son actif, dont le dernier, « Time machine », est paru en avril dernier.        

Même si elle est moins excentrique que To Lo, en général, Alma est reconnaissable grâce à sa chevelure couleur néon et à son style vestimentaire juvénile. Elle a pourtant changé la teinte de ses cheveux en optant pour une bicolore : noir geai sur le haut et roux cuivre pour le bas.

Sur les planches, elle est soutenue par un guitariste et une d’jette qui se sert d’un ordinateur portable pour dispenser des samples. En outre, cette dernière met l’ambiance, en levant les bras en l’air, sautillant ou applaudissant, tout en incitant l’auditoire à l’imiter.  

Alma entame le set par le très dansant « Everything Beautiful ». Elle et son sixcordiste semblent très complices. Sa voix est à la fois posée et entraînante. Elle s’assied au bord de la scène pour interpréter « Natalia » une chanson d’amour douce, indolente et empreinte d’émotion dédiée à sa ‘girlfriend’. Les iPphones s’allument alors et la salle brille de 1 000 feux. Elle n’en oublie pas le titre qui l’a rendue célèbre, le fameux « All Stars » de Martin Solveig. Et la prestation s’achève par deux nouvelles compos, « Bonfire » et « Chasing Highs »

Setlist : « Everything Beautiful », « Run Run Run », « Bad News Baby », « Summer Really Hurt Us », « Natalia », « Dye My Hair », « All Stars » (Martin Solveig cover), « Bonfire », « Chasing Highs »

Pendant l’intro préenregistrée, les musicos s’installent, chacun sur une estrade. A gauche, un guitariste/claviériste, au centre, un drummer, derrière un kit de batterie électronique, et à droite, un claviériste/percussionniste. Une dizaine de rampes de leds verticaux sur une hauteur de plus ou moins deux mètres cinquante bornent les trois musicos. Et une petite plate-forme a été dressée au centre. Elle est réservée à la star féminine.

C’est sous un tonnerre d’applaudissements et à travers un brouillard de fumigènes, transformant la salle en espace onirique où l’on pouvait rêver, que Tove Lo débarque sur les planches. Telle une guerrière conquérante, elle est vêtue d’une sorte d’armure de légionnaire romain constituée de plaques de métal dorées horizontales. Plutôt sexy et provocatrice, elle porte un string ultra serrant de même couleur, de hautes bottes blanches, mais ses tétons sont bien visibles, même de loin. Et sous un light show puissant, elle se dandine sensuellement dès le morceau d’entrée, « Pineapple Slice », une compo issue de son dernier opus, dont une majorité de plages constitueront la setlist de ce soir. « Attention Whore » libère des sonorités percutantes. La voix du rappeur américain Chanel Très est samplée. Tove Vo déambule sur le podium en se déhanchant, exhibe son postérieur dont les fesses bien cintrées sont séparées par la ficelle du string tout en balançant des ‘Fuck You’ à tout-va. Vu que la température corporelle des spectateurs ne cesse de grimper, l’atmosphère devient torride. Ils sautent et dansent un peu partout, même ceux qui ont opté pour des places assises. Le public féminin tout particulièrement. Aux gesticulations rythmées, il adresse des ’I love You’ à Tove. Plus paisible mais inondé de sonorités de claviers, « Cool Girl » permet de reprendre son souffle. « Are U Gonna Tell Her ? » incarne parfaitement la personnalité de Tove. Et pourtant, elle aborde souvent ses chansons de manière très ludique. Elle enchaîne les très dansants « 2 Die 4 », « Talking Body », « Really Don't Like U » et « Disco Tits ». Elle interprète l’indolent « Moments » en mode piano/voix. « True Romance » est encore plus nonchalant. Il pourrait servir de slow langoureux. « Grapefruit » évoque son mal-être alimentaire.

Au cours de son show, elle va s’éclipser pour se changer en coulisses. A deux reprises ! Des moments plutôt brefs, au cours desquels les musiciens vont assurer la transition en meublant l’espace sonore. Elle revient d’abord vêtue d’une combinaison noire mais transparente, tout en cachant ses parties intimes à l’aide de bouts de tissu de même couleur. Le délire électro imposé à « Suburbia » évoque Robyn. Et le set de s’achever par « True Disaster » …

Lors du rappel Tove Lo revient affublée d’un body métallique de couleur noire.   Mais Alma est également venue se joindre au band pour chanter deux strophes pendant « Bad As The Boys » et le nouveau single très dansant « I Like U ».

Les artistes quittent alors la scène alors qu’un sample préenregistré sonne la fin d’un très beau show à la fois dansant et affriolant. On en a pris plein les mirettes, encore pleine de petites étoiles, quand on est sorti de l’AB.  

Setlist : « Pineapple Slice », « Attention Whore », « Cool Girl », « Are U Gonna Tell Her ? », « 2 Die 4 », « Talking Body », « Really Don't Like U », « Disco Tits », « Moments (acoustique), « True Romance, « Grapefruit », « Glad He's Gone », « Suburbia », « Flashes », « Borderline », « How Long », « True Disaster ».

Rappel : « Bad As The Boys » (with Alma), « I Like U », « Habits (Stay High) », « No One Dies From Love », « Outro » - « (Habits (Stay High) (Hippie Sabotage Remix)).

(Organisation : Live Nation)

mardi, 20 juin 2023 10:56

Du grand art (bis) !

Les Sparks comptent aujourd’hui 55 ans d’existence ! Et viennent de publier un nouvel elpee, « The Girl Is Crying In Her Latte ». Il y a à peu près un an, le duo se produisait à l’Ancienne Belgique pour un concert mémorable. Il est de retour ce mardi 20 juin, mais au Cirque Royal ; mais paradoxalement, la salle n’est pas comble. Et pourtant, des chaises ont été installées dans la fosse.  

Ron et Russel Mael (78 balais, quand même !) s’efforcent toujours de renouveler leur musique. Tout au long des vingt-quatre albums que les frangins ont gravés –y compris l'album avec Franz Ferdinand et sans la bande originale d'Annette– tant de styles différents ont été explorés, qu’il est difficile de tous les décrire.   

Le supporting act est assuré par Jim Burke, un hurluberlu bien sympathique qui répond au pseudo de M. B. Le Gentleman Rhymer. Un original en smoking queue de pie de couleur noire armé d’un mini banjo et d’une tablette. Et qui rape ou slamme, quand même ! Ce parodiste britannique bcbg s'habille avec style et dignité, fume la pipe et joue au cricket. Il a grandi à Cheam et fréquenté la Sutton Grammar School pour garçons. Il se produit régulièrement dans des pubs du Kent anglais. Son ‘chap hop’ est une sorte de hip hop dispensé avec un accent prononcé. Il vient de sortir son dixième album, « Quid Pro Flow », début juin 2023.

A la surprise générale, il entame son set par une reprise du « Here Comes Bob » des Sparks. La version est étrangement entraînante, cool et enfantine. Il faut le temps de pénétrer au sein de cet univers très second degré. Compo personnelle, « Hail The Chap » s’autorise un country rap. Hormis celles du banjo, les sonorités sont samplées via la tablette. Il enchaîne alors un long morceau composé de 11 extraits de chansons de Sparks. Un brin électro-swing, « Looking Forward To Leaving » est une autre compo issue de son répertoire. Et il achève son récital par le « Suburban Homeboy », des Sparks. Une première partie intéressante et surtout insolite. Faut dire que les frères Mael ont toujours eu le nez creux pour choisir des supporting acts décalés.

Setlist : « Here Comes Bob » (Sparks cover), « Hail The Chap », « Amateur Hour, Get In The Swing, Big Boy, Moustache, What Are All These Bands So Angry About ?, Strange Animal, Mickey Mouse, I Predict, When I'm With You, Missionary Position, All You Ever Think About Is Sex » (Sparks cover), « Looking Forward To Leaving », « Suburban Homeboy » (Sparks cover)

Après un petit changement de matos et une balance qui a duré un quart d’heure, les lumières de la salle s’éteignent. Les haut-parleurs diffusent « So May We Start », intro de la B.O. du film ‘Annette’. Le logo du band s’affiche en arrière-plan, lettre après lettre, guidé par un chenillard.  

Le light show est constitué de 12 rectangles de leds placées sur des rampes verticales. Mais également d’une vingtaine de projecteurs placés au plafond destinés à mettre en exergue les artistes de teintes tour à tour bleue, jaune, rouge ou orange. Une estrade a été posée à l’arrière de la scène sur toute sa la longueur. Quatre musiciens s’y installent : deux guitaristes, un drummer et un bassiste.

Le look de Ron est toujours aussi atypique : une longue gabardine noire, un pantalon à pattes d’eph’ trop court de couleur grise, mais à large liséré noir, des chaussures trop grandes pour lui, des lunettes rondes chaussées sur le nez souligné d’une fine moustache, sans oublier son air sérieux et le regard fuyant. Il part immédiatement d’asseoir derrière ses claviers plantés à l’avant du podium et ne quittera son siège qu’à deux reprises : venir chanter trois mots et pour exécuter sa danse de l’automate désarticulé. Son look ne change pas depuis des années. Le sourire aux lèvres, Russel salue spontanément la foule en criant ‘Bonjour Bruxelles’, dans un français impeccable. Il a enfilé un costard aux couleurs de la Belgique. Un veston noir en haut, rouge en bas, un froc de couleur noire et des pompes de teinte jaune vif !

Issu du dernier opus, « The Girl Is Crying In Her Latte » ouvre le set. Un rock teinté d’électro, dont les paroles s’affichent sur la tenture arrière. Ce qui entraîne l’auditoire à exécuter un magnifique karaoké. « Angst In My Pants » (Trad. : de l’angoisse dans mon pantalon) oscille de la power pop à la synthpop néo-romantique, sous l’œil avisé de Ron, bien entendu.

Russel est un communicateur né, il a le don de rallier le public à sa cause et l’art de chauffer le public dans une salle. « Beaver O'Lindy » est un extrait de « A Woofer in Tweeter’s Clothing », le long playing le plus délirant et le plus caustique de la fratrie. Russel possède un timbre haut-perché légèrement nasillard qu’il pousse parfois en falsetto très aigu, inimitable. Sparks balance son premier skud, « When I'm With You », rappelant qu’en 1979 il avait bénéficié du concours du producteur Giorgio Moroder pour mettre en forme « No. 1 in Heaven », opérant alors un virage à 180 degrés en passant du glam rock à la pure musique électronique. Bien équilibrée, la setlist alterne anciens morceaux, parfois peu connus, hits et extraits du dernier LP, à l’instar de « Nothing Is As Good as They Say It Is ». Brandissant l’humour comme un étendard révélateur des maux et des troubles de nos sociétés, les portraits laissent ici une grande place aux femmes, adulées ou invisibles. S’ouvrant sous une forme semi-acoustique plutôt paisible, « It Doesn't Have To Be That Way » monte progressivement en puissance et vire au rock. Dansant, « Balls » navigue aux confins des univers sonores de Gary Numan (pour l’électro) et des Pet Shop Boys (pour la sophistication). « We Go Dancing » invite, bien évidemment, à la danse. Ce qui décide d’ailleurs les plus audacieux à faire le pas. Mais dès la fin du morceau, ils reprennent leur place sur leurs chaises.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé pendant « The Number One Song In Heaven », avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. « All That » est une compo qui vous flanque des frissons partout. En 20 titres, Sparks a puisé au sein de 14 de ses albums. Ce qui a démontré son extrême polyvalence, passant du glam rock à la dance pop en transitant par la musique électronique et l‘électro/pop contemporaine, tout en y ajoutant une attitude théâtrale. Un groupe intemporel ! Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent… Russel remercie alors Bruxelles, là où les frères Mael ont enregistré deux elpees. Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art !

Setlist :  « So May We Start », « The Girl Is Crying In Her Latte », « Angst In My Pants », « Beaver O'Lindy », « When I'm With You », « Nothing Is As Good as They Say It Is », « It Doesn't Have To Be That Way », « Balls », « Shopping Mall of Love », « The Toughest Girl in Town », « Escalator », « We Go Dancing », « Bon Voyage », « Music That You Can Dance To », « When Do I Get To Sing My Way », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Gee, That Was Fun ».

Rappel : « My Baby's Taking Me Home », « All That ».

(Organisation : Gracia Live)

lundi, 26 juin 2023 18:01

Mike Vernon chez Cat Squirrel !

Derrière le nom de Cat Squirrel se cache un groupe de ‘pistoleros’ du blues ibérique dont le leader n’est autre qu’une pure légende du blues anglais : l’immense Mike Vernon. Créateur dans les années 60 du label Blue Horizon, découvreur/producteur/collaborateur (au choix) de quelques projets majeurs comme le mythique album des Bluesbreakers de John Mayall avec Eric Clapton, les premiers albums de Fleetwood Mac avec Peter Green ou bien encore des débuts de David Bowie sans oublier des artistes américains tels que Otis Spann, Champion Jack Dupree et Elmore James, l’artiste affiche un curriculum vitae long comme les méandres de la Tamise. Bref, le blues, il connaît et pas qu’un peu ! Ce que l’écoute de l’album « Blues What Am » confirme sans aucun doute possible.

Clairement, le savoir-faire du groupe en impose : c’est classique, efficace et sans fioriture. A l'instar d'un « Sugaree Sugaree » qui perpétue une tradition musicale dont le leader a été l’un des architectes au cours des années 60. Que dire d'un « Out Of a Limb » ou l’occasion de mettre en valeur l’un des instruments-roi du blues à savoir l’harmonica dont Mingo Balanguer maîtrise la technique à la perfection sur un rythme middle qui devient très vite addictif. Rien de neuf cependant sur « Let The Boogie RIP », mais il sonne comme une incantation à la gloire de ce rythme essentiel puisé dans le répertoire de John Lee Hooker.

En d'autres termes, cet elpee de Cat Squirrel drivé de main de maitre par le légendaire Mike Vernon perpétue avec sincérité l'esprit du British Blues Boom qui a marqué à jamais l'histoire du blues mais aussi celle du rock.

La vidéo de « What Might Be Your Name » es disponible  

 

lundi, 26 juin 2023 17:26

Le Haka de Grant Haua

En cette année de Coupe du Monde de rugby, Grant Haua a voulu marquer le coup en choisissant une ‘pochette’ susceptible d’opérer le lien entre tous ces mondes. Avant chaque match, les All Blacks exécutent le Haka, une chorégraphie qui est devenue rituelle. Elle trouve son origine dans la culture Maori dont est issu Grant Haua. Sur l’illustration de cette pochette, on remarque la présence d’un manche de guitare d’un côté et on retrouve le tirage de langue ainsi que les yeux exorbités de l’autre… comme dans le Haka.

Cet album se rapproche de ses standards habituels mais sous une forme plus électrifiée. Qu’il s’agisse de chanter l’amour (« Jealousy », « To Be Loved »), le respect des grands noms (« Billie Holiday », « Bad Mofo », une ébouriffante reprise de « My Time Of Dying » de Blind Willie Johnson que Led Zeppelin avait adaptée), les douleurs quotidiennes de l’âme et/ou du corps (« Aches », « Blame It On Monday ») ou tout simplement la recherche des choses simples (« Good Stuff »). Bref, tout ce qui fait l’alchimie d’un album réussi et confirme que Grant Haua appartient définitivement à ces artistes qui ont ce petit truc en plus n’appartient qu’aux plus grands.

Quelques mots de Grant concernant l’album : ‘Ceux qui sont familiers de ma musique remarqueront que cet album est bien différent de mes précédentes productions que j’avais composés principalement à la guitare acoustique. Etant de la génération X, toutes ces chansons sont fortement influencées par cette période que je considère, et de loin, comme la meilleure dans l’histoire du rock. Je sais que cela me vaudra des critiques d’être trop ‘old school’, mais à vrai dire je prends cela plutôt comme un compliment car mon ADN musical est définitivement construit autour de cette période. « Pukehinahina » et « Embers », les 2 titres de l’album parlant de la guerre, sont aussi pour moi une grande nouveauté en tant qu’auteur. « Pukehinahina » me transporte littéralement et nul doute que la contribution de Mathieu et Laurent de The Inspector Cluzo ne fait que rajouter à la rage de ce titre. Concernant « Embers », lorsque j’ai visité en mars 2022 le Mémorial de Caen, j’ai ressenti un incroyable mélange de tristesse, de perte mais aussi de fierté, de crainte et de respect envers tous ces hommes qui sont tombés là, pas mal d’entre eux étant aussi de mes ancêtres…’

L’album « Mama Blues » sortira le 8 septembre 2023.

Et pour en savoir plus sur l’artiste, il suffit de cliquer sur son nom dans le cadre informations complémentaires.

 

lundi, 26 juin 2023 18:00

Les mots de Dr Sugar

Musicien/auteur/compositeur inspiré par Ry Cooder et amoureux des musiques nées dans le delta du Mississipi, Pierre Citerne, alias Dr Sugar, connu également comme leader des Marvellous Pig Noise, nous propose d'embarquer pour un voyage à la Nouvelle Orléans.

En 2001, il avait reçu le trophée ‘France Euro Blues’ du meilleur chanteur français de blues de l'année. Après 12 années d'existence, 5 albums et plus 500 concerts en Europe, le groupe a cessé son aventure en 2008. Suivront la création du groupe de blues Hush, quelques collaborations avec Mathis Haug, la chanteuse soul anglaise Jilly Riley, puis en 2022 la création de Sugarcane. 

Après l'aventure Marvellous Pig Noise, l’artiste poursuit sa route sous le patronyme Dr. Sugar pour son voyage à destination de la musique soul-blues-churchy de la Louisiane. Patrimoine musical qu’il a toujours utilisé pour ses compositions en français comme en anglais, parce que cet héritage fait partie intégrante de ses racines et de sa culture. Au fil des 10 chansons de « These Words », le nouvel elpee, les mots décrivent les aléas de l’existence et du sentiment amoureux, de la nostalgie amusée de l’adolescence à la frustration des confinements, autant de maux transmutés par la magie du blues et du groove de la Nouvelle-Orléans. 

L’elpee a été produit par Nicolas Sarran, le batteur de Red Beans & Pepper Sauce. Le backing group du chanteur/guitariste Dr Sugar réunit David Jalley Bardy (tambourin, chœurs), Manu Beer (orgue Hammond), Pierre Cordier (basse) et Niko Sarran (drums).

La vidéo de « Half Hearted Lovin' (Just Won't Do) », est disponible ici

samedi, 17 juin 2023 11:44

Concert hommage à Arno

Un hommage exceptionnel était rendu à Arno ces 17 et 18 juin 2023 à l’Ancienne Belgique. Un événement souhaité et entièrement validé par l’artiste disparu il y a bientôt un an, des suites d’un cancer du pancréas. Arno voulait qu’une sélection de guests et amis soient présents sur les planches de l’institution. Les recettes des deux concerts seront intégralement reversés à ‘Kom Op Tegen Kanker’, une organisation à laquelle Arno tenait beaucoup.

Début 2022, Arno faisait une intervention poignante sur les ondes de Radio 1. À cette occasion, il annonçait le titre ‘Les yeux de ma mère’ par une phrase sans équivoque et (tristement) prophétique : ‘Bientôt, j’irai rejoindre ma mère là-haut’. Ce moment aura un impact considérable. À peine quelques mois plus tard, cette chanson caracolera en tête des listes ‘Belpop 100’ et ‘Radio 1 Classics 1000’. De toute évidence, la nation vient de propulser Arno –déjà sacré Officier de l’Ordre de la Couronne– au rang de Héros national. Le dandy rock ostendais s’envolait à l’âge de 72 ans.

Mais l’intervention d’Arno en ce début 2022 marquera l’histoire pour une autre raison. Ce soir-là, en coulisse, Arno demande de lui rendre, après sa mort, un hommage dans sa salle bien-aimée : l’AB, qu’il surnomme son ‘deuxième salon’. Le line-up devra recenser des artistes ayant reçu sa totale bénédiction : des musicien·nes avec qui il est entré dans l’histoire de la musique, a noué de lumineuses collaborations ou auxquel·les il vouait une profonde admiration. La sélection, établie en étroite concertation avec l’organisation, voit rapidement le jour. Car Arno a toujours su ce qu’il voulait. Et à l’AB, les organisateurs ont cherché à rester le plus fidèle possible à cette liste validée par le chanteur, en consultant son bras droit et bassiste Mirko Banovic, son ami et photographe Danny Willems et son manager Cyril Prieur. Les concerts se sont donc déroulés à l’AB, mais aussi à Ostende, son lieu de naissance, le jeudi 22 juin. Et en novembre, une prolongation se déroulera dans la prestigieuse Salle Pleyel parisienne. Les guests sont : Adamo, Ad Cominotto, Bj Scott, Jan Paternoster (Black Box Revelation), Jean-Marie Aerts, Marie-Laure Béraud, Melanie De Biasio, Patricia Kaas, Pieter-Jan De Smet (PJDS), Roland, Serge Feys, Stef Kamil Carlens (Zita Swoon), Stijn Meuris, Tom Barman (dEUS), Wim Opbrouck, Wim Vandekeybus et enfin Zwangere Guy.

Après avoir bouclé « Opex », son dernier opus paru le 30 septembre, manifestement on ne savait pas ce que la soirée allait nous réserver.

Ouverture des hostilités à 20h30. Le rideau se lève. Un écran apparaît sur lequel est projeté un petit film intitulé ‘Dub In Oostende’ où l’on voit défiler la plage, Arno pieds nus dans le sable et le Casino, soit tous les symboles importants de sa ville fétiche d’origine. Un second embraie sous le titre ‘Vive les moules’. L’écran se lève alors pour laisser place à la scène. Les musicos d’Arno sont présents, soit son fidèle bassiste Mirko Banovic, son drummer et son claviériste. Plus loin, sur la gauche, on devine la présence d’un ou de plusieurs guitaristes. Votre serviteur est plaqué contre le mur du fond des places assises (NDR : la salle est bourrée comme un œuf !), la vue bloquée par l’avancée du premier balcon lui masquant partiellement la vue. Il fait d’ailleurs une chaleur tropicale dans la salle et surtout à cet endroit. A côté de Mirko un second claviériste vient parfois renforcer le line up.

Pieter-Jan De Smet, le bras droit d'Arno, a lancé les hostilités de la soirée en attaquant « Le Java » de TC Matic, un morceau qui rappelle de bons souvenirs… Marie-Laure Béraud, l'une des ex-épouses d’Arno, interprète l’étrange, vu les circonstances, « Mourir à plusieurs ». Rayonnant, Wim Opbrouck débarque ensuite, armé de son accordéon pour délivrer trois chansons : le poignant « Je Veux Nager », ensuite « Tango De La Peau », qui décide les premiers rangs à remuer, ce qui fait encore grimper la température de quelques degrés, et enfin « Vive Ma Liberté ».

Patricia Kaas calme quelque peu l’ambiance et permet à l’auditoire de reprendre son souffle, en chantant le sensuel et gracieux « Dans Mon Lit ». Steve Kamil Carlens, le leader et tête pensante de Zita Swoon, débarque alors à son tour, pour nous livrer une énergique et entraînante version de « Living On My Instinct », une autre plage du répertoire de TC Matic. Il s’installe un peu en retrait sur la gauche pendant « Lomesome Zorro », afin de laisser l’espace à deux danseuses et autant de danseurs, pour donner du mouvement au set. Elles fouleront les planches à 4 ou 5 reprises.

Roland Van Compenhout et Ad Cominotto (outre Arno, il a participé, notamment, aux arrangements des albums d’Alain Bashung, d’Alan Stivell et de David Byrne) embraient. Le premier a emporté une sèche et le second, multi-instrumentiste, a empoigné le piano à bretelles qui traîne derrière lui. Ils adaptent « Drink Till I Sink », un extrait de l’elpee « Charles et les Lulus ». Un blues/americana qui réinjecte du ‘peps’ à la soirée. Et il faut avouer que les sonorités extraites par Roland (pour rappel, à une certaine époque, il a hébergé Ry Cooder) de sa guitare acoustique ont de quoi impressionner. D’une voix sableuse, B.J. Scott pose un rayon de soleil sur « Dancing Inside My Head », poursuivie par les alligators, dans le bayou. Un moment émouvant. Pieter-Jan De Smet est de retour pour « Marie tu m’as », en référence à l’entreprise belge qui produisait des légumes en conserve, Marie Thumas. Une mise en boîte un peu exotique qui correspond parfaitement à l’esprit éclectique et déjanté d’Arno. BJ Scott le rejoint pour interpréter « The Jean Genie » de Bowie. Alors qu’une lampe industrielle descend du plafond, Mélanie De Biasio nous réserve un très touchante version de « Elle Adore Le Noir ». Muni de sa gratte électrique, le sautillant Tom Barman revisite « Die Lie » à la sauce dEUS. Patricia Kaas regagne le podium pour une version assez rock’n’roll de « Take Me Back », même si sa voix concède parfois de la douceur. Serge Feys la rejoint et s’installe derrière le piano. En duo, ils nous réservent un déchirant « Les Yeux De Ma Mère ».

Ce qui déclenche une belle ovation dans la foule. Stijn Meuris et Jean-Marie Aerts affrontent le « The Parrot Brigade », alors que la basse caustique de Mirko claque littéralement.  Et Serge Feys accompagne le tandem d’enfer pour un trépidant « Ha ha » dont le refrain est scandé par une foule de plus en plus enflammée. Marie-Laure Béraud chante « Il Est Tombé Du Ciel ». L’écran redescend et on découvre une vidéo d’Arno amaigri et rongé par la maladie qui interprète « Solo gigolo ». Un moment de recueillement. La paire sulfureuse Jean-Marie Aerts et Serge Feys, flanqués de Zwangere Guy, met radicalement le feu dans une mouture euphorisante de « Putain Putain ». Le même duo est cette fois soutenu par Stef Kamil Carlens, pour un « Oh La La La » décapant. Et puis c’est au tour d’un homme à l’âge plus que respectable, soit Salvatore Adamo, de se joindre au tandem diabolique pour se frotter à « Je ne veux pas être grand ». On ressent énormément d’émotion dans la voix d’Adamo.  

Ad Cominotto vient compléter le trio, pour le morceau final, « Les Filles Du Bord De Mer » d’Adamo. Quel superbe hommage rendu à Arno ! Petite anecdote, parmi les nombreux invités, peu étaient chaussés… et au vu du nombre d’artistes présents ce soir, Arno a vraiment marqué la scène musicale.

Fin du set, tous les guests se présentent, en tournant le dos au public. Arno Hintjens, bête de scène et enfant terrible, est projeté pour la dernière fois sur le grand écran. Le public va alors applaudir pendant 5 minutes. Une soirée que votre serviteur n’est pas près d’oublier.  Vive Ostende et vive les moules !

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

The Damn Truth sort a sorti son dernier et troisième album « Now Or Nowhere » le 7 mai 2021. Six morceaux de l’album ont été produits par le légendaire Bob Rock, au studio d’enregistrement de Bryan Adams, ‘The Warehouse’, à Vancouver. Quatre compos bénéficient d’un clip vidéo, « This Is Who We Are Now », « Tomorrow », « Only Love »  et enfin, le nouveau single qui vient de sortir, « Lonely ».

Pour découvrir ces clips, il suffit de cliquer sur le titre du morceau

Dans la foulée, le groupe canadien est parti en tournée qui passera prochainement par

29 juin - BRIN DE ZINC - BARBERAZ / FRANCE

03 Juil - GRESIBLUES FESTIVAL - GRENOBLE / FRANCE

05 Juil - GASTSTATTE STOCK - HAGEN / GERMANY

06 Juil- ZIK ZAK- ITTRE / BELGIUM

07 Juil - BLUES IN ATHENA - ST SAULVE / FRANCE

 08 Juil - BIG RIVERS - DORDRECHT / THE NETHERLANDS

09 Juil – BOSPOP- WEERT / THE NETHERLANDS

‘Pitchblack Playback’ a proposé une expérience d'un genre nouveau, ces 5 et 6 juin 2023, dans plusieurs villes du monde (Bruxelles, Berlin, Los Angeles, New York, Chicago, Seattle) afin de découvrir le nouvel album de Christine And The Queens, « Paranoïa, Angels, True Love » : son écoute totalement dans le noir.

Les fans pouvaient tenter d'acheter leurs billets pour l'un de ces événements en s'inscrivant à la newsletter de Christine and The Queens, afin de découvrir le nouvel album en avant-première. La réunion du public et de la musique tout simplement, dans des conditions d'écoute idéales, pour une expérience hors du commun ! Une séance d'écoute particulière uniquement sur invitation. Le nouvel album de Christine And The Queens produit par Mike Dean (Lana Del Rey, Beyoncé), est paru ce 9 juin 2023 et la pochette est illustrée par Paolo Rovers.

Votre serviteur a posé sa candidature et s’est rendu à cet évènement hors du commun. Tout au plus 30 personnes pour la découverte. A 19h00 précise, l’écoute débute, avec un dispositif à placer sur les yeux pour être totalement dans le noir.

Un concept album ou un opéra pop-rock théâtral dont de nombreuses chansons avec profusion d’ivoires ou de cordes et parfois de longs solos de 6 cordes accrocheurs et hautement électrisés. « Tears Can Be so Soft » est né d’un sample de Marvin Gaye qui a attiré l’attention, avec son arrangement de cordes à la fois enivrant, élégant et apaisé dans la mélancolie.

Peut-être parce que, après un disque perturbé et dynamisé par la mutation identitaire d’un Christine/Chris/Redcar désormais genré au masculin, ce nouvel album dont l’écriture a précédé « Les Adorables Etoiles » nous replonge dans le deuil qui avait accéléré cette transformation. Habités par le chagrin de la perte brutale de sa mère, inspirés aussi par « Angels in America », l’œuvre du dramaturge américain Tony Kushner, évocation tentaculaire du sida et de la marginalité dans le New York des années 1980. L’album réunit vingt titres, dont pas moins de trois enregistrés en compagnie de Madonna. Les autres invités sont Mike Dean et 070 Shake. Le premier extrait dévoilé est « To Be Honest ». Le son est ample, électronique, théâtral et laisse augurer d'une œuvre intense. De l'opus, Chris dit encore : ‘« Paranoia, Angels, True Love », est la clé d'une transformation à cœur ouvert, une prière pour le soi, celui qui respire et prend vie à travers tous les amours dont il est composé’. Entre transidentité et exploration esthétique, entre blues électronique et complaintes quasi mystiques, l’album-fleuve questionne les limites de la pop. Il est interprété en anglais avec parfois quelques vagissements en langue de Voltaire. L’artiste avait laissé le nom de Christine and the Queens en 2016. Héloïse Letissier revient au premier nom de son projet musical, après avoir créé les personnages de Chris et de Redcar.

Les prochains concerts en Belgique

02/07 - Werchter, BE @ Rock Werchter Festival

12/09 - Bruxelles, BE @ Cirque Royal

18/11 - Seraing, BE @ OM Concerts

Tracklist

« Overture » / « Tears Can be so soft » / « Marvin descending » / « A day in the water » / « Full of life » / « Angels crying in my bed (feat. Madonna) » / « Track 10 » / « Overture (feat. Mike Dean) » / «  He’s been shining for ever, your son » / « Flowery days » / « I met an angel (feat. Madonna) » / « True love (feat. 070 Shake) » / « Let me touch you once (feat. 070 Shake) » / « Aimer, puis vivre » / « Shine » / « We have to be friends » / « Lick the light out (feat. Madonna) » / « To be honest » / « I feel like an angel » / « Big eye ».

Née en Italie et révélée en Belgique, Elisabetta Spada a écrit son histoire entre Rome et Bruxelles. C’est sous le pseudo Kiss & Drive qu’elle a remporté le Concours Circuit, en 2010. La chanteuse s’est ensuite affirmée sur scène aux côtés d’artistes comme Lianne La Havas, Puggy, Ane Brun ou Sinéad O'Connor.

En 2013, elle avait gravé un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après 7 ans d’absence, elle est de retour sous son propre nom. Elle se produisait ce 1er avril 2023 au sein d’un chouette petit café à l’enseigne ‘Winok’ situé à Schaerbeek. Un bistrot au style Horta voire néo-classique, dont le plafond est constitué de voussettes en briques. Bref le cadre est vraiment sympa ! Elle avait accordé une interview à Musiczine, à l’issue du concert (à lire ou relire )

Le troquet est comble pour accueillir Elisabetta Spada. Le matos a été installé au fond de la salle, du côté droit. Elle est épaulée par Ruggero Catania, producteur, mais également bassiste chez Driving Dead Girl et guitariste au sein de Romano Nervoso ainsi que le drummer/percussionniste Franck Baya qui a milité chez FùGù MANGO, mais également au sein des backing groups de Chloé Du Trèfle et Sarah Carlier. C’est aussi un briscard de la scène bruxelloise.

Ruggero est préposé à la gratte, mais il ne se consacre qu’à la six cordes. Il n’assure pas les chœurs, non plus, ce soir, car à la suite d’un petit problème technique, son pied de micro a été reconverti en support pour un haut-parleur. Mais qu’importe, puisque Betta est venue tester ses nouvelles compos en ‘live’.

Le set s’ouvre par « Inhale, Exhale ». Le trio nous réserve « She’s Full Of Things » et « My Mood Changes », deux morceaux issus du répertoire de Kiss & Drive. Elisabetta affiche une nouvelle assurance dans la voix. Elle chante en se servant d’une gratte semi-acoustique. Mais plus de ukulélé, à l’horizon ! Caractérisé par sa jolie mélodie, « Home Again » révèle l’aplomb technique de Franck, derrière ses fûts.

Un frisson nous parcourt l’échine tout au long de la petite perle, « I Go, I Go, I Go ». C’est également son second single. D’une durée de 60 minutes, le concert s’achève par « Sister », un morceau qu’elle interprétait déjà à l‘époque de Kiss & Drive. On est impatient de découvrir son album, dont la sortie est prévue pour septembre…

Setlist : « Inhale, Exhale », « Home Again », « Don’t Say No », « The Whale », « No One », « Smoke And Mirrors », « She’s Full Of Things », « I Go, I Go, I Go », « Tigress », « My Mood Changes », « Sister »       

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