La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Enter Shikari - Ancienne ...
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Didier Deroissart

Didier Deroissart

jeudi, 22 juin 2023 11:45

A Kiss For The Whole World

Fondé en 2003, Enter Shikari est issu du Hertfordshire (NDR : c’est un comté sis au nord de Londres). Il compte sept albums studio à son actif. Sa musique mêle post-hardcore, punk, nu-metal, rave, electronicore, drum&bass et prog rock. Il y a trois ans, en plein confinement lié à la COVID-19, la sortie de « Nothing Is True & Everything Is Possible » confirmait son envie d’injecter davantage de pop dans sa musique, tout en conservant ses vieilles références, comme celle transmise par The Prodigy. Sur ce nouvel elpee, le quatuor explore une même veine, bien que le ton soit apparemment plus allègre.

Rien que le morceau éponyme qui ouvre l’opus démontre qu’Enter Shikari continue à mélanger les couleurs improbables dans sa musique. Amorcé par une intervention de trompette et traversé par un ukulélé, il s’achève au cœur d’une forêt peuplée d'oiseaux. Mis en forme, comme le précédent LP, par son leader/chanteur/multi instrumentiste, le son a gagné en épaisseur, explosant à plusieurs reprises pour immerger totalement le mélomane dans le délire musical de son créateur.

Suivant un même rituel, « A Kiss For The Whole World » adresse de nombreux clins d'œil à ses précédents long playings. « It Hurts », le second single sorti après « (Pls) Set Me On Fire », inocule une pointe de techno à des sonorités pop sur des textes chargés de réconfort et de d’optimisme.

« Leap Into The Lightning » est tramé sur un riff de guitare ténébreux, puis s’embrase au contact d’un synthé vintage. Interlude parsemé d’instants bruitistes, « Feed Yøur Søul » émarge au drum&bass.

La forme orchestrale développée sur le long playing précédent réapparaît sur « Dead Wood », mêlant violons et synthétiseurs, embrassant alors une dimension épique à la Muse...

Enchaînant des effets électroniques, mêlés à de gros riffs de guitare peu subtils, « Jailbreak » invite à s'interroger sur le monde qui l'entoure et en particulier sur ses propres convictions, comme pour contrecarrer les effets néfastes des infos (intox ?) propagées par les réseaux sociaux. « Bloodshot », qui bénéficie d’une superbe vidéo (voir ici), est découpé en deux volets. L’expression sonore s’y révèle nettement plus sombre et menaçante.

Et on retrouve à nouveau des références à l’album précédent tout au long de « Giant Pacific Octopus » mais également du rap et du drum&bass, un titre qui se distingue par le refrain le plus percutant de cet LP.

dimanche, 11 juin 2023 18:00

FùGù MANGO met tout à l’attaque…

FùGù MANGO est un animal rare dans le paysage musical belge. Dans une scène largement dominée par les musiques urbaines et électroniques, travailler sur un projet musical hors des sentiers battus est un véritable défi. Après un break important, arrivés à un tournant de leur carrière, les frères Lointe se devaient de se réinventer pour continuer à prendre ce même plaisir innocent qui les a amenés à faire le tour des capitales européennes depuis plus de 15 ans.

Son nouvel elpee, « La Maquina », paraîtra ce 21 juillet 2023.

On y retrouve les marqueurs typiques du projet atypique de FùGù MANGO : des mélodies soul sur un rythme afrobeat, des guitares langoureuses, et un plaisir de produire des mélodies impactantees.

Avec en ligne de mire la sortie de cet opus, pour célébrer la fête nationale belge, le groupe diffusera encore 3 autres titres à raison d'un nouveau toutes les 2 semaines, pour que le public puisse encore plus profiter des morceaux en concert pendant les festivals d'été !

Le clip de « Willy Wonka », single qui parle de tout quitter pour transformer ses rêves en souvenirs, est disponible

En concert cet été :

24/06 @ Fête de la Musique (Woluwe-Saint-Pierre)

24/06 @ Fête de la Musique (Namur)

30/06 @ Fête de la Musique (Grez-Doiceau)

01/07 @ Help Animals Live Music Day - Bivouac (Wavre)

22/07 @ Francofolies de Spa

30/07 @ Festival Les Gens d'Ere (Tournai)

 

dimanche, 11 juin 2023 17:47

Le paradis bohémien de SOROR

S O R O R est un groupe bruxellois né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably bercée au trip-hop des années 90. Cette osmose entre basses envoûtantes et voix à la Beth Gibbons s’accompagne des grooves de batterie tranchants de Théo Lanau et des lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. S O R O R livre des chansons intimes, et profondes. Son premier Ep enregistré et mixé par Koen Gisen, sorti en mars 2020, définit alors la ligne de conduite du groupe, à savoir, un son organique, mélancolique. Le groupe tournera alors dans toute la Belgique et en France (Botanique, Brass, Atelier 210, Olt Rivierenhof, Eden, Reflektor, Supersonic, Pop-Up du label …)

« Bohemian Paradise », c’est le nouveau single tiré du premier album de S O R O R qui verra le jour en septembre 2023. Ce morceau baigne au sein d’une ambiance plus psyché, hypnotique et langoureuse. La basse lancinante et groovy conduit le morceau rappelé à l’ordre par les guitares effilées, le tout accompagné d’un chant envoûtant et de batteries tribales. Le cadre suranné du City Gate à Bruxelles porte le morceau de façon magistrale. La sortie de l’album sera accompagnée d'une release party au Botanique (et pas mal d'autres concerts).

Le clip de « Bohemian Paradise » est disponible ici 

-PROCHAINS CONCERTS :

02.09.23 @ Forest Sounds, Bruxelles

21.09.23 @ Le Botanique, Bruxelles

 

C’est le vingt-cinquième concert soldout d’Arsenal à l’Ancienne Belgique. Il y est un peu chez lui et s’y produit à quatre reprises, du 1er au 4 juin 2023. Chacune de ses prestations se transforme systématiquement en grande fête de la danse aux rythmes de son incroyable discographie. Les 2 frontmen, Hendrik Willemyns et John Roan, sont passés maîtres dans la confection de titres fédérateurs. Pour ces quatre sets, baptisés ‘Jungle Hotel’, le hall d’entrée a été transformé en jungle tant visuellement (reproduction d’arbres, lumières) que d’un point de vue sonore (les cris d’oiseaux, l’ambiance), un parcours tout au long duquel on s’y perdrait, presque…

‘Jungle Hotel’ raconte l’histoire d’un homme qui veut quitter sa femme, mais qui, par suite d’une tempête, échoue dans une chambre d’hôtel hantée par des fantômes. Dix ans plus tôt, ‘Dance ! Dance ! Dance !’ traitait déjà des spectres, un ciné-concert basé sur l’album « Furu ».

Le rideau rouge est tiré, fait rare à l’Ancienne Belgique. A 20h30 il s’ouvre et on découvre la scène divisée en trois pour autant d’estrades, mais disposées sur toute la longueur. Pas un seul végétal en vue, mais le sigle de ‘Jungle Hotel’ qui figure à côté d’une sorte de dindon stylisé, sur le côté gauche, deux éléments de couleur blanche. Le line up de base est inchangé, mais pour ces quatre shows, il a été renforcé par quelques invités. Dont Dada Ravalison (Suarez) qui se consacre aux percus et tout particulièrement les djembés ainsi que Edaoto & The Afrogenius Band, quatre percussionnistes africains qui avaient déjà assuré le supporting act d’Arsenal.

Le set s’ouvre par une nouvelle compo, la très percussive « A Volta ». John et Hendrik manifestent déjà leur enthousiasme. Et tout particulièrement ce dernier qui mêle judicieusement beats électro et world (africaine, brésilienne, etc.), combinaison hypnotique qui alimente généreusement les morceaux du band, depuis deux à trois ans. Felix Machtelinckx, le chanteur et frontman de Tin Fingers (NDR : il prêtre régulièrement sa plume à la formation) se réserve le micro pour deux titres, « Amelaka Motinga » et « Tigerwoods » et y participe pour « Animal » et « Heavy Heart ». Mais en général, ce sont Léonie et surtout John qui se chargent des leads vocaux. De plus en plus jolie, elle accompagne circonstanciellement Dada aux percus.

La foule est d'humeur à faire la fête, danse ou gigote et reprend en chœur les paroles –en portugais– de « Saudade », un titre jadis chanté par le regretté Mario Vitalino Dos Santos. De quoi se remémorer une époque dorée du band. Paulien Mathues, une des choristes, reprend le flambeau pour deux chansons et met en exergue sa voix puissante, soul, mais un peu sableuse. Tout d’abord « Heavy Heart » ; et puis telle une sirène, « Temul (Lie Low) », rôle qu’elle a brillamment repris à Lydmor.

Plus paisibles, « Sometimes » et « Whale » baignent au sein d’une ambiance feutrée.

Au fil de « Longee », la foule se met à danser. Faut dire que la chorégraphie langoureuse de Leonie l’y incite. Elle chante dans la langue de Luís de Camões, et pourtant l’auditoire reprend à nouveau les paroles en chœur. Elle nous prend à la gorge et enflamme le public tout au long d’« Amplify ». Il est chauffé à blanc et John en profite pour danser et bondir sur le podium pendant « Black Mountain », tout en savourant le moment présent. Le set s’achève par « Melvin ».

Arsenal a le bon goût d’accorder un long rappel. Pour « Afrodisia », l’un des percussionnistes du quatuor africain se réserve le micro et exécute de remarquables danses africaines. Il finit même par nous flanquer le tournis. Malheureusement, il ne parvient pas entraîner la fosse pendant « Bend In The River » et le long « How Come ? ». Mais ce sont les tubes dansants de la bande à Roan qui vont l’embraser, grâce à « Estupendo », « Lovesongs (Propaganda) » et « Lotuk ». Et le show de se terminer par « Stick and Groove », après deux heures de show. La formation est prête pour les festivals d’été…

Setlist : « A Volta », « Amelaka Motinga », « Tigerwoods », « Saudade, Pt. 1 », « Saudade, Pt. 2 », « Amplify », « Animal », « Heavy Heart », « Sometimes », « Whale », « Temul (Lie Low) », « Longee », « Black Mountain (Beautiful Love) », « Melvin ».

Rappel : « Afrodisia », « Bend in the River », « How Come ? », « Estupendo », « Lovesongs (Propaganda) », « Lotuk », « Stick and Groove ».

Pour les photos, c’est ici

(Organisation : Live Nation + Ancienne Belgique)

samedi, 03 juin 2023 11:19

La sœur d'Elisabetta Spada…

En 2010, Elisabetta Spada remportait le Concours Circuit grâce à son projet Kiss & Drive. En 2013, elle avait sorti un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après 7 ans d’absence elle nous revient sous son propre nom et est très fière de vous présenter son premier vidéoclip, réalisée par Alice Khol : « Sister ». Il est très sincère, simple, mais puissant, avec un final surprenant pour les plus curieux de sa profonde intériorité...  Ames sensibles s'abstenir !

Le second extrait « I Go, I Go, I Go » est plus profond, sucré, pop. Sautillant à souhait. Quel bonheur de retrouver cette artiste attachante qui devrait sortir son album au cours de cet automne

La vidéo de « Sister », c’est ici : https://youtu.be/sY2ZB5I40zo

Il n’y a pas encore de vidéo pour « I Go, I Go, I Go », mais elle est sur toutes les plateformes, dont Spotify et Deezer

 

 

 

samedi, 01 avril 2023 11:08

Je repars à zéro…

Née en Italie et révélée en Belgique, Elisabetta Spada a écrit son histoire entre Rome et Bruxelles. C’est sous son pseudo Kiss & Drive qu’elle a remporté le Concours Circuit, en 2010 (NDR : à lire ou relire, l’interview qu’elle avait accordée à Musiczine, quelques jours après cet événement, ici)

. La chanteuse s’est ensuite affirmée sur scène aux côtés d’artistes comme Lianne La Havas, Puggy, Ane Brun ou Sinéad O'Connor. Etablie en Belgique depuis 2005, elle a acquis un réel succès en 2013, année où elle a sorti un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après avoir pris du recul pendant quelques années, au cours desquelles l’artiste s’est remise en question, elle avance désormais à visage découvert, sous son propre nom. Une façon d'assumer ses intentions et d’emmener ses chansons, un concentré d’authenticité, au plus près de ses émotions. Son nouvel elpee sortira à l’automne 2023. En phase avec sa passion, totalement libérée, l’artiste italo-belge met le cap sur des morceaux qui lui ressemblent : des titres hautement personnels qui raviront les fans de Feist, Adrianne Lenker, Soko ou Florence + the Machine.

L’interview se déroule le 1er avril 2023 à l’issue d’un concert qu’elle a accordé en en compagnie du drummer Franck Baya et du producteur/guitariste Ruggero Catania, dans une brasserie sympa à l’enseigne ‘Café Winok’, sur le territoire de la commune d’Ixelles.

Qu’es-tu devenue depuis plus de 7 ans, après le succès de Kiss And Drive ?

En fait, des événements familiaux sont venus perturber mon existence : la mort de mon père et dans la foulée devoir vider une maison. Mais j’ai aussi dû beaucoup travailler sur mon sentiment de légitimité. Parce que j'avais eu beaucoup de succès, tout en venant d'une autre carrière. Je n'avais jamais étudié la musique. J'étais autodidacte. Donc, je ne me sentais pas en mesure de réaliser un disque. J’ai donc fait un blocage. Il a fallu du temps pour libérer ce processus, en suivant des cours de musique et en explorant des horizons différents, afin de retrouver une nouvelle forme de spontanéité. Dès le départ, j’ai eu trop de pression.

Tu avais quand même pas mal tourné, parfois dans des endroits insolites et assuré quelques premières parties pour Puggy, Liane De Havas, Sinead O’Connor, entre autres…

Oui, gagner le Concours Circuit, en 2010 m'a permis, non seulement de décrocher des concerts, mais aussi de susciter l’intérêt de managers, qui étaient alors dans la salle. Plusieurs d’entre eux m’ont proposé leurs services et encouragé à professionnaliser le projet. Nicolas Renard, le manager de Puggy, m’a permis d’assurer plusieurs supporting acts pour Puggy.

As-tu encore des nouvelles de Nico ?

On s’est entretenu pendant la pandémie. J’avais besoin d’être conseillé, car je recommençais ma carrière sous mon propre nom. Il m'avait indiqué que c’était une très bonne idée, car de l’eau avait coulé sous les ponts et il était plus judicieux de recommencer à zéro en optant pour une nouvelle identité, plus proche de moi, plutôt que de ressortir Kiss And Drive. Après quelques années de silence, outre la pandémie, trop de de temps était passé...

Tu prévois de sortir un album ?

Oui, il est prêt, mais je le fignole. Il est nécessaire de déterminer les moments opportuns pour partager les chansons, peu de temps avant de le sortir, sur Spotify, afin d’essayer de figurer dans les playlists. Le processus est quand même lent, mais on ne peut pas aller trop vite, non plus, pour certaines raisons. Et puis un vidéaste est venu filmer une session live au cours de laquelle ont participé les trois musiciens qui m’ont accompagné ce soir. Il faut bien tout mettre en place. On prévoit sa parution après l’été ; j'espère en septembre-octobre. Mais bon je suis impatiente de le voir sortir

« Sister », tu l'avais déjà jouée en ‘live’, dans le passé, il me semble ?

Oui, c'est une chanson qui possède 8 ans d’existence, si pas plus. Je l’avais effectivement déjà interprétée lors des derniers concerts de Kiss And Drive.

Quel est ton processus de création, d'écriture et de composition. Tu te réserves les textes, la musique ou les deux ?

Les deux ! Je réalise les maquettes à la batterie, que j’ai apprise à jouer auprès de Franck. Mais au départ, mon inspiration provient toujours d'une émotion, d'une idée, d'un truc qui vient de l'intérieur. Je ne fais jamais, par exemple, les mélodies sans disposer des paroles. C'est très difficile pour moi parce que je les oublie, tout simplement. Tu vois, je chante ‘la, la, la, la, la’ et deux minutes plus tard, je répète ‘la, la, la, la, la’ et je sais plus ce que j'ai raconté, tandis que si je glisse des mots après la mélodie, ils restent gravés dans ma mémoire, parce qu’ils conservent tout leur sens. Je suis incapable d’écrire une chanson qui ne transmet pas un message ou qui n’a pas de signification. Bien sûr, je peux me m’appuyer sur trois mots qui ont du sens et bosser pendant des semaines sur le reste du morceau. Pour ce disque, on a travaillé à partir de mes compos en guitare/voix en compagnie de Franck et Ruggero que tu as vus, mais également le contrebassiste Nicolas Lancheroti et la violoniste/harpiste Margaret Hermant. Nous sommes partis quatre jours à la campagne pour répéter les morceaux et les soumettre à l’impro. Il n’y a pas à dire, ces musiciens sont doués. Puis on a réécouté, débroussaillé l’ensemble. Et enfin, Ruggero, Franck et moi sommes passés à la production du disque. Nous avons opéré des choix et parfois recommencé certaines prises. Je voulais aussi aborder cette tâche de cette manière afin d’apprendre à gérer, interagir et évoluer dans ce domaine. Cette expérience m’a été très formatrice. Ce qui change d’aller proposer mes maquettes à un producteur qui travaille seul chez lui et va me restituer un produit fini auquel je ne pourrai plus rien changer. J’ai eu la liberté de réaliser ce qui m’inspirait et me plaisait ; aussi, aujourd’hui mes musiciens me prennent au sérieux, parce qu’ils ont eu le loisir d’intervenir, tout en me laissant toujours la possibilité d'ajouter ma patte.

Franck a quand même du vécu !

Effectivement ! Et beaucoup de sensibilité. Je le connais depuis longtemps. Il a écrit pour Sarah Carlier et joué pour des tas d’artistes, dont Chloé Du Trèfle et FùGù Mango...

Apparemment, tu utilises toujours ta ‘loop machine’ ? Enfin, tu t’en es servi notamment lors du soundcheck…

Oui mais je l’utilise beaucoup moins. Avant elle servait aussi pour la voix. Mais elle est très lourde à transporter. Lorsque je me suis entouré de musiciens, c'était pour me permettre d’élargir mon champ d’action. Lors du concert de ce soir, à la suite d’un problème technique, Ruggero n’a pas pu chanter. Son pied de micro a servi à une autre fonction. Mes deux collaborateurs assurent dorénavant les chœurs que je créais auparavant à l’aide de ma loop machine. J’ai alors construit des boucles de guitares pour pousser les arrangements un peu plus loin, vu que nous sommes trois sur scène. En fait, je l’utilise en ‘live’ pour ces effets. En revanche, je ne peux pas faire de la beatbox avec la loop. Il n’y a que la guitare que je loope.

Que devient Raphaël qui participait au projet Kiss And drive ? As-tu encore de ses nouvelles ?

Pas vraiment. Je sais qu’il a deux enfants et j'espère tout se passe bien pour lui. Il y a un certain temps qu’on ne s’est plus vus, car il habite Jette. Et tu sais, Ixelles et Jette, c'est le jour et la nuit. Non je rigole. Dans le passé nous avons partagé pas mal de bons moments ensemble. Mais comme on n’a plus de projet en commun, on s’est perdus de vue ; mais je pense toujours à lui. Il reste de beaux souvenirs et beaucoup de tendresse. Et parfois dans mes rêves nocturnes, je rêve de lui : ‘Raphi, Raphi’...

Perso, j’avais eu l’occasion de le voir en concert au sein de son groupe à ‘La porte Noire’, pas loin de l’Ancienne Belgique et dans un café près de la Bourse avant qu’il ne collabore avec toi.

Ta musique semble être passée du folk à une pop plus intuitive…

Oui elle me plaît. J'espère en tout cas qu’elle est un peu moins légère. Ou si tu préfères, plus puissante. Car je peux m’appuyer sur mes deux musiciens. Mais je pense que dans un an elle sera encore différente. Dans le set, il y aura peut-être de novelles compos. Grâce à la batterie, tu peux pousser ta voix plus librement.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ma vie émotionnelle. J'ai beaucoup écouté Camille, Feist, Anne Brun et une compatriote italienne qui s'appelle Élisa. Sa voix est très douce et authentique. Mais j’apprécie également Jeanne Added et Christine & The Queens. Et une toute jeune artiste… qui s’appelle encore comment ? Ah oui, Aloïse Sauvage. Elles ont vraiment toutes une touche très personnelle, unique. Elles sortent leurs tripes et dévoilent leur vulnérabilité. Et j'aime beaucoup cette attitude. Elle me touche beaucoup. J'adore également Adrianne Lenker, la chanteuse, compositrice et guitariste groupe américain Big Thief. Sa voix libère énormément d’émotion et en ‘live’, elle te communique des frissons.

Quel elpees écoutes-tu en particulier, pour l’instant ?  

Je n’écoute pas vraiment d’albums ! Je me crée des playlists, comme un peu tout le monde. J'aime beaucoup aussi écouter de la musique classique ou contemporaine. Mais également une formation qui s’appelle The Colorist Orchestra. Je vais souvent la voir en concert. Et j’avais assisté à son concert quand le groupe s’est produit compagnie d’Emiliana Torrini…

As-tu des concerts ou des festivals à ton agenda ?

Non, rien de prévu. Comme je ne travaille plus avec Nicolas Renard, qui est devenu le manager de Angèle et de Clara Luciani, les perspectives de concerts se sont réduites. Après avoir gagné le Concours Circuit, il m’avait permis de me produire un peu partout. Il faisait un peut tout. Il était même devenu mon attaché de presse. Et comme La Belgique est un petit pays, dès que tu connais les médias, tu n’as plus besoin de 1 000 intermédiaires. Aujourd’hui, je repars à zéro. Et construire une équipe prend du temps. Et je ne l’ai pas encore créée. J’espère que quelqu’un lira cet article dira ‘Moi, moi !’ Merci pour l’interview.

mercredi, 24 mai 2023 12:00

Le hurlement de The Marshals

The Marshals n’a jamais lâché un idiome précieux : le blues dans son essence, qu’il soit de Moulins dans l’Allier (d’où il est originaire) ou de Jacksonville dans le Bayou. Ce nouvel album a été enregistré comme d’habitude, coupé du monde, isolé de la civilisation et surtout de la tentation, pour mieux renouer avec ses origines et la terre de ses ancêtres.

Laurent Siguret souffle dans l’harmonica, Thomas Duchézeau siège derrière les drums et Julien Robalo se charge de la guitare et du chant. Ils sont désormais devenus des légendes du blues hexagonal. Car le vent qui souffle dans la musique de The Marshals est celui de l’Allier, du Massif central, tous ces territoires d’oubliés. Mais son aridité est celle du blues du Delta. Le trio se l’est réapproprié. Le suivant avec passion depuis presque dix ans, on refuse obstinément de le comparer aux Black Keys, même à leurs fantastiques débuts. Son identité rustique est plus puissante. On est loin des interprétations ampoulées à base de sections de cuivres et de choristes gospel. Oui, la France dispose d’une formation de blues-rock incroyablement authentique, et elle n’a aucun rapport avec un fantasme caricatural du Blues de Chicago.

Le clip vidéo de « Howl », extrait de l’album « Le Ptit Cham Session », est disponible ici

 

dimanche, 21 mai 2023 11:14

Bikini Grill

The Cleopatras est un quatuor féminin qui nous vient de Toscane, en Italie. Il avait ouvert le dernier festival ‘Roots & Roses’ de Lessines. Ses débuts remontent à 1998, et « Bikini Grill » constitue son cinquième elpee. Mais son premier, « Dame tu amor », il ne l’a enregistré qu’en 2008. En fait, jusqu’alors, il n’avait gravé que des singles et des Eps. Et puis, le line up s’est stabilisé.

Le son des Cleopatras est influencé par le punk, le garage rock, le pop punk, le glam, le surf, l'indie et la new wave ; des Ramones aux Cramps, en passant par Devo, Blondie, New York Dolls, Buzzcocks, etc., tandis qu'au niveau de l'attitude, ils sont inspirés par d'innombrables groupes et artistes féminins (Joan Jett, Bikini Kill, The Bangles, The Trashwomen, The GoGos, etc.) Le titre de ce long playing adresse d’ailleurs un clin d’œil au groupe de riot grrrl, Bikini Kill.

La formation aime les reprises. Dans le passé, elle avait adapté « Amoureux Solitaires » de Lio, « Can Your Pussy Do The Dog ? » des Cramps, « Real Wild Child » d'Iggy Pop et « Walk Like An Egyptian » des Bangles. Sur cet LP, elle propose trois covers. En l’occurrence, « You're Standing On My Neck » du band américain Splendora, « Maldito » de l'artiste mexicaine Jessy Bulbo et « Kiss Kiss Kiss » de Yoko Ono. C’est ce dernier titre qui est paru en single avant la sortie du long playing. Et la vidéo qui traite de l'amour, l'égalité des sexes, la redécouverte de l'art produit par les femmes et la paix, a été partagée sur les médias sociaux par Ono en personne.

Sur cet LP, le band opère cependant des incursions dans la dream pop (« The Unicorn »), le surf contemporain (« Laura Palms »), la new wave (en adaptant le thème de l'émission ‘MTV Daria’ dans un style réminiscent de Devo), le pop punk (« Cabot Cove ») ou même l’expérimentation, à l’instar du fameux « Kiss Kiss Kiss » ou de « Dai Dai Dai ». Il y a aussi de la place pour des questions plus sérieuses, comme l'autonomie des femmes (« We Strike ») et le paradigme bien connu du rock ‘féminin’ opposé au rock « masculin » (« We Don't Play Like Men »). Il y a aussi une dimension d'autodérision (le groupe plaisante sur le manque de préparation athlétique dans « (I'm) Fit Like Mick Jagger » et l'hypocondrie dans « Traveling Drugstore » …

lundi, 22 mai 2023 11:13

How Many Dreams ?

A l’origine baptisée The Dirty MA's, DMA’s est une formation australienne fondée en 2012. Elle est considérée comme la plus british du plus grand pays d’Océanie. Son quatrième elpee, « How many dreams », fait suite à « The Glow », paru en 2020.

L’univers de DMA'S est celui de l'acceptation, de la liberté d'expression, de la bienveillance et ce sont ces thèmes qui sont développés sur long de cet opus.

Dès les premières notes du morceau maître, qui ouvre le long playing, le trio libère des sonorités rave. Cette rencontre très intéressante entre instrumentation rock et EDM emprunte cependant la théâtralité d'Empire Of The Sun tout en conservant un pied (voire les deux) dans la ‘dance’. Pensez à Orbital voire à Underworld.

Les influences britpop sont cependant légion tout au long de cet LP, et notamment sur « Everybody’s Saying Thursday’s The Weekend » et « Dear Future », deux plages absolument addictives abordées dans l’esprit… d’Oasis.

DMA’s fait grimper la tension au fil du long playing, grâce aux ensorcelants « I Don’t Need To Hide », « Fading Like A Picture » et « Jai Alai ». Si « Get Ravey » et « Forever » manifestent des moments d’accalmie, les pulsions rave reprennent progressivement le dessus en fin de parcours et tout particulièrement sur « Something We Are Overcoming » et le final « De Carle » qui adresse un clin d’œil au Jagwar Ma originel. Sans oublier « Something We Are Overcoming », au cours duquel on retrouve ces sonorités électro si chères à New Order (NDR : le clip de ce single est disponible ).

 

Militarie Gun est une formation californienne (NDR : elle est établie à Los Angeles), née pendant la COVID. En fait, contraint de renoncer à la tournée de Regional Justice Center, son ancien groupe, Ian Shelton décide de monter un nouveau projet. Il croise quatre gars qui ne jurent, eux aussi, que par le punk, le powerpop et le rock alternatif. L’ascension est fulgurante. Et pour cause, ses Eps et singles débordent d’énergie émoustillante. Et puis, Shelton est un chanteur charismatique doté d’un bagage musical riche et varié. Enfin, deux ans à peine après sa formation, le quintet a été signé par Loma Vista Recordings (Iggy Pop, Rise Against The Machine, Denzel Curry, Soccer Mommy, Korn…) et a accompli plusieurs tournées mondiales. Il a récemment publié un album. Ou plutôt une compile enrichie de quatre nouvelles compos. Il se produisait donc ce lundi 15 mai 2023, à l’AB Club. Et il reviendra sur la plaine de Werchter, dans le cadre du festival, peu de temps après la sortie de son véritable premier elpee, « Life Under The Gun » …

Le combo gantois Wrong Man assure le supporting act de Militarie Gun pour trois dates de son périple européen. Il réunit Cedric Goetgebuer (Partisan, Blind To Faith, Raw Peace, Rise And Fall), Ivo Debrabandere (Partisan, Oathbreaker, Joshua's Song), Thijs Goethals (Partisan, Maudlin) et Bjorn Dossche (Chain Reaction, Rise And Fall). Il vient de graver un premier Ep qui s’intitule « Who are you ? ».

En 25 minutes, le quatuor va nous en mettre plein les oreilles. Son post hardcore énergique et sans compromis est alimenté par des riffs de sixcordes puissants, une section rythmique qui balaie tout sur son passage et un vocaliste dont le chant crié ou parfois hurlé est de bonne consistance.

Et on a droit à un second supporting act. Encore un groupe gantois, mais qui répond au patronyme de Feverchild. La plupart de ses membres sont issus de Minded Fury, Force et Animal Club. Il implique deux guitaristes, un chanteur, un bassiste et un batteur. A son actif deux singles et un Ep éponyme. Non seulement son emo post hardcore s’inspire des nineties, mais le combo parvient à se réapproprier le son, l'ambiance et l'esthétique de cette époque.

En général, une des guitares dispense des sonorités lourdes et l’autre, limpides. Mais elles peuvent également se révéler huileuses et sauvages. Accrocheuses, les mélodies sont soignées. Mélancoliques et entraînantes, les compos évoquent tour à tour le Jimmy Eat World originel, Mineral ou The Get Up Kids. Cinq bonnes minutes sont nécessaires avant de pénétrer dans son univers torturé, mais qui finalement communique de bonnes sensations. La section rythmique est solide et le bassiste joue parfois en slap/tap. Le chant est harmonieux et les harmonies se construisent par couches successives…

Petite parenthèse, le kit de drums restera le même pour les trois formations. L’une y ajoutera des cymbales et l’autre, une caisse claire.

Place ensuite à Military Gun. « Pressure Cooker », une cover de Dazy, ouvre les hostilités. Ian Shelton est flanqué de deux guitaristes, un préposé aux fûts et un bassiste. Ce dernier emprunte une ligne semblable à celle de Joe Lally (Fugazi). Ian dispense des paroles politiquement engagées sur un flow hip hop, mais placé du côté gauche du podium, votre serviteur peine à entendre sa voix. Faut dire que tribal et surpuissant, le drumming éclipse non seulement le chant, mais aussi les autres instruments, y compris les riffs incendiaires. A la demande de Shelton, l’ingé-son remonte le volume du microphone. Mais si le résultat est alors probant, pendant « Do faster » (NDR : c’est le cas de le dire, les 12 titres de la setlist ont été enfilés en 38’), c’est la basse qui lâche et le morceau s’achève sans cette gratte. Trop court et trop brouillon pour vraiment convaincre, même si les compos ont été dispensées avec un bel enthousiasme…

Setlit : "Pressure Cooker" (Dazy cover), "Let Me Be Normal"," Disposable Plastic Trash", "Very High", "Don't Pick Up The Phone"," Will Logic", "All Roads Lead To The Gun ", "Dislocate Me", "Do It Faster" (restarted due to the technical difficulties), "Fell On My Head", "Ain't No Flowers".

(Organisation : AB + Flood Floorshow)

 

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