La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

jeudi, 04 février 2016 00:00

Entre nylon et métal…

Le premier ‘jeudi acoustique’ de l'année 2016, programmé au Salon de Musique à Silly, se déroule ce 4 février. Une formule inédite pour la région. Un artiste vient présenter son répertoire. L’entrée est gratuite. A la fin du show, on fait passer le chapeau. A l’affiche, ce soir, Milo Gonzalez, un jeune virtuose de la guitare issu de Venice Beach, en Californie. Capable de s’exprimer à travers le classique, le flamenco, le punk, le blues, le bluegrass ou le psychédélisme, il se sert d’une guitare dont les cordes sont partagées entre métal et nylon…

Une cinquantaine de spectateurs se sont déplacés pour applaudir le prodige américain. « Battle Squids » ouvre les hostilités, une compo nerveuse abordée dans l’esprit de Rodrigo y Gabriela. Deux minutes trente au cours desquelles il affiche déjà tout son savoir-faire. Il est habile de ses dix doigts. Cinq se consacrent sur les 3 cordes du haut (métalliques) et cinq sur les 3 cordes du bas (nylon). Milo raccorde sa gratte après chaque chanson.

Milo Gonzalez enlève chaussures et chaussettes afin d’optimaliser son contact avec les différentes pédales de distorsion placées devant lui. « Desert Marauder » baigne dans un climat classique alors que « Purple Green Ice » nous entraîne dans le flamenco. Sur disque, cette dernière compo dure 3 minutes. En ‘live’, le double. La dextérité manifestée sur le manche, par l’artiste, est stupéfiante. Une B.O. idéale pour sonoriser un documentaire consacré à une aurore boréale.

Pas de percus pour « Sun And Moon », un titre folk que Milo chante d’abord d’une voix douce, avant de tenter de la pousser dans les aigus. Sans doute pour couvrir le léger brouhaha propagé par l’auditoire. Pas convainquant. Pas grave, c’est surtout sur sa gratte qu’il est balaise. A l’instar d’« Ice Age », qu’il achève en picking. Il est enfin à la hauteur, au micro, sur « Encounter », un titre réminiscent de Neil Young. Mais également tout au long du dernier titre du set, « Like A Book ». En rappel, il nous réserve une version d’un morceau signé par le légendaire pianiste, Erik Satie. Et franchement, en privilégiant les trois cordes en nylon, il réussit parfaitement cette interprétation…

(Organisation : le Salon de Silly)

mardi, 09 février 2016 00:00

Du show dans le show…

C’est la quatrième fois que votre serviteur assiste à un concert de Halestrom ; et il ne s’en lasse pas. Faut dire que la chanteuse/guitariste est particulièrement sexy. Et puis elle ne manque pas de talent, tant à la gratte qu’au micro. Ce qui ne gâte rien. Halestrom est une formation pennsylvanienne fondée en 1997. A sa tête, un frère et une sœur Lzzy et Arejay Hale, qui n’ont alors que 10 et 13 ans. C’est même le paternel qui se charge alors de la basse. Il sera ensuite remplacé par Joe Smith, toujours au poste. A l’actif du combo, trois elpees, dont le dernier, « Into The Wild Life », est paru en 2015. C’est cet opus que la formation est venue défendre. L’AB Box est sold out.

Il revient à Wilson d’assurer la première partie. Un quintet issu de Detroit réunissant le chanteur Chad Nicefield, le bassiste James Lascu, le drummer Matt Puhy ainsi que les gratteurs Jason Spencer et Kyle Landry. Les 5 musicos arborent fièrement de superbes tatouages sur les bras.  

Le set s’ouvre en force par « Give 'Em Hell ». Quoique hurlé mais mélodieux, rocailleux et énergique, le chant colle parfaitement au rock’n’roll pur et dur du band. Son attitude  'Sex, Drugs and Rock'n'roll' ne manque d’ailleurs pas d’humour. Le bassiste est gaucher. Comme Macca ; mais ici s’arrête la comparaison. Son attaque sur son manche est autrement sauvage. Chad se frappe constamment la poitrine, comme s’il devait faire son mea culpa, ou se secoue violemment la tête. Il invite l’auditoire à former des ‘round circles’. Sans grand succès ! Il devra d’ailleurs attendre le dernier morceau, « Snake Eyes », pour qu’une dizaine de spectateurs acceptent de le porter audacieusement à bout de bras. De ce concert, on épinglera l’excellente cover du « Hair Of The Dog » de Nazareth. Une bonne entrée en matière. (Pour les photos c'est ici)

Place ensuite à Halestorm. Une batterie imposante trône sur une estrade, au milieu du podium. Jeans de couleur bleue, blouson de cuir noir et body bien aéré, Lzzy déboule sur les planches. Les deux Joe (Hottinger et Smith), respectivement deuxième guitariste et bassiste se plantent de part et d’autre. Le son est nickel. Le light show impressionnant. « Apocalyptic » (« Into The Wild Life ») ouvre les hostilités. Lzzy focalise tous les regards. C’est la star de la soirée. D’ailleurs de nombreux aficionados portent des t-shirts à son effigie. Les compos sont imprimées sur un train d’enfer. La voix de Lzzy est sableuse. Elle change de gratte pratiquement à chaque morceau, mais se sert le plus souvent d’une ‘Jacksons’ de couleur blanche. Pendant « Love Bites (So Do I)», elle lève une main vengeresse puis se met à triturer sa gratte. Ravi, le public applaudit et reprend le refrain en chœur. Avant d’aborder « I Am The Fire », un roadie vient apporter à Lzzy une guitare à double manche. Et elle y étale toute sa technique. Sa dextérité sur ses manches est même déconcertante. Tout au long de « Rock Show » (« The Strange Case Of…»), Joe Hottinger s’autorise un solo de gratte revanchard. Lzzy vient régulièrement affronter son frangin devant ou carrément sur l'estrade, à l’aide de la sienne.

En fin de parcours, Arejay se réserve un solo de batterie de plus de10 minutes. Il utilise des sticks de différentes longueurs et martèle ses fûts en sautant sur place. Un autre show dans le show !  (Pour les photos, c'est )

(Organisation: Ancienne Belgique)

 

 

 

 

Il est 18h30, et la file est déjà longue devant l’AB. Elle commence même à hauteur de l'entrée du Music Village. Vous vous en doutez, le concert programmé ce soir est sold out. D’ailleurs toute la tournée européenne de Kodaline affiche complet. En 2013, la formation avait encore foulé les planches du Bota. A deux reprises. A la Rotonde, puis l’Orangerie. Le supporting act n’est pas précisé sur l’affiche. Il s’agit –renseignements pris– d’un combo espagnol qui répond au nom de L.A.. Et c’est lui qui va créer la (bonne) surprise.

Vu la place prise par l’imposant matos de Kodaline, il n’en reste guère pour cette première partie. Les quatre musicos se placent donc en ligne. Un drummer, coiffé d’un chapeau de cow-boy, un chanteur/guitariste, son bonnet enfoncé sur la tête, un autre gratteur et un bassiste. D’après son site web, le band impliquerait six musiciens. Faut croire que deux d’entre eux sont restés à la maison.  

La voix du chanteur est captivante et évoque tour à tour Bono ou Marcus Mumford. D’ailleurs le folk/rock endiablé et nerveux de L.A. lorgne manifestement vers Mumford and Sons. Lumineers, également. La conjugaison des grattes est lumineuse, digne des meilleurs groupes yankees. L’un des sixcordistes découpe des riffs graisseux, vitaminés, alors que le second arrondit les angles. Et pourtant, le sens mélodique est soigné. En outre, le son est nickel. En 30 minutes, L.A. va dispenser de larges extraits de son album « From the City to the Ocean Side ». En applaudissant chaleureusement le public semble avoir apprécié.

Le line up de Kodaline implique Stephen Garrigan (chant, piano, guitare), Mark Prendergast (piano, guitare) Vinny May Jr (drums) et Jason Boland (basse). Une formation irlandaise dont le début de l’aventure remonte à 2011. Son deuxième elpee, « Coming Up For Air », est paru l’an dernier.  

Le rideau est tiré pour opérer le changement de matériel. Aurait-on droit à une surprise ? Quand il tombe, on remarque la présence de 18 rampes verticales recelant de petites lampes leds qui entourent l'estrade sur laquelle est installé le drummer. Mark dispose d’une belle panoplie de claviers. Stephen change de gratte quasiment après chaque morceau. Il la troque contre un synthé à deux reprises. « Ready » baigne au sein d’un light show aveuglant de couleur bleue. Une des couleurs dominantes du show. L’autre ? La mauve ! Lorsque Stephen débarque, il tourne le dos à l’auditoire, empoigne un tabourin garni de cymbalettes et invite la foule à applaudir. Message reçu 5 sur 5 par le public féminin. Celui des premiers rangs connaît les paroles des chansons et les reprend en chœur. Et quand Stephen lance un ‘Brussels’, les acclamations redoublent d’intensité.

Mais, il y a un problème. L’instrumentation est trop puissante par rapport à la voix de Stephen, qui sur disque, se révèle douce, précise et capable d’envolées magistrales dans les aigus. Un volume sonore tellement excessif, que votre serviteur doit régulièrement s’enfoncer des bouchons (NDLR : de circulation ?) dans les oreilles. Pourtant, lorsque l’expression sonore adopte un profil acoustique ou semi-acoustique, les compos passent parfaitement la rampe. A l’instar de « Way Back When », « Brand New Day », « The one » ou encore « Love like this », que Stephen interprète seul, en grattant sa sèche ou en soufflant dans son harmonica. Et si ses quelques interventions au piano sont superbes, elles sont trop rapidement étouffées par le reste de l’instrumentation. Pourtant, le public est chaud-boulette…

Ainsi, en fin de spectacle les filles, en délire, se mettent à hurler de joie… pendant que les portugaises de votre serviteur essuient les plâtres. D’ailleurs, il n’attendra pas le rappel pour vider les lieux…

(Organisation : Live Nation)

vendredi, 05 février 2016 00:00

Les nouvelles roots du blues…

The Rhythm Junks réunit des vieux briscards issus de la scène blues, roots et jazz du Nord de la Belgique. A l’origine, le line up impliquait Steven De Bruyn, Tony Gyselinck (Toots Thielemans) et le vétéran Roland Van Campenhout. Le trio s’était ainsi produit à l’AB en 2010, dans le cadre de la sortie de l’album « Fortune Cookie ». Et votre serviteur avait eu l’opportunité de rencontrer les deux premiers cités. Depuis Roland a cédé sa place à Jasper Hautekiet (Amiral Freebee).

Célébrant ses 11 années d’existence, la formation vient de publier son quatrième elpee, « It Takes A While ». Et a donc décidé de repartir en tournée pour le défendre. Elle va même assurer le supporting act de Balthazar et de Triggerfinger.

Si la salle n’est pas sold out, elle est copieusement garnie. Posée devant lui, la valise de Steven recèle des tas d’instruments : une panoplie d’harmonicas, des machines pour amplifier le son, un sequencer (qu’il a baptisé synthé graphique) et un looper. Il dispose même d’un ‘omnichord’. Egalement baptisé auto-harpe, cet instrument électronique de construction japonaise ressemble à une gratte sans manche, et il libère des sonorités métalliques analogues.

Dès « How Long », Steven improvise. Il jongle entre ses différents harmos et exploite déjà son micro américain ainsi que de sa loop station, alors que la section rythmique adopte un profil, ma foi discret. L’impro terminée, il adresse un regard à Jasper, dont la basse se met à vrombir. Un peu fort, quand même. Steven est en grande forme. Il sautille ou danse en soufflant dans sa musique à bouche. Coiffé d’un chapeau mou de paille, Tony martèle ses peaux et ses cymbales. Et il est plus que convainquant derrière ses fûts. Le morceau ne dure que 180 secondes sur l’elpee, cette version ‘live’ dépasse les 8 minutes.

« Calling Massala » rend hommage à Massala, une artiste que Steven a rencontré lors d’un festival de jazz à Nairobi (Kenya). Elle apprend la musique à des enfants. Séduit par le projet, il lui a envoyé 150 harmonicas. Et a aussi accordé des cours via Skype à l’éducatrice.

Steven abandonne son harmonica pour empoigner le fameux omnichord, dont il extrait des sonorités vraiment singulières. Tout en donnant parfois de la voix. Et le public d’applaudir sa prestation, à plusieurs reprises.

Place ensuite à « Why Would I Worry », le premier single du long playing. Steven triture les boutons des machines placées devant lui. Il passe de nouveau d’un harmo à l’autre, dont deux imposants qui communiquent une touche blues/roots au morceau, nonobstant le recours à l’électronique. Enfin, pas à travers des beats electro, mais simplement pour servir d’amplification à son instrument de prédilection. Précision quand même, sa voix reste naturelle. Elle n’est ni triturée par un vocodeur ou un quelconque filtre.

« The Game Is Up » atteint sa pleine puissance ; faut dire que la frappe de Tony est particulièrement énergique. Il se réserve son petit solo lors de « Shopping Again ». Pour deux plus anciennes compos, « Hunters » et surtout « Some People » (« Pop Off »), Steven utilise son fameux synthé graphique. Des compos qui font mouche.

« Checking In » lorgne manifestement vers le r&b des Stones. Celui de leurs débuts. Un titre au cours duquel l’harmo libère une belle dose d’agressivité.

Pas de cuivres, comme sur l’album « Pop Off », pour « Join Da Bus » ; mais la version parvient quand même à mettre le souk dans l’auditoire. D’ailleurs, à ce moment précis, l’expression sonore voyage entre la Jamaïque, l’Afrique et la Louisiane…

Steven manipule ses machines pour alimenter « Winter Bones ». Et notamment cet omnichord. Enfin, « Trying To Listen » semble déchiré entre électro et blues/roots, plongeant le mélomane dans une atmosphère empreinte de mystère. Ce qui n’empêche pas les trois musicos de briller sur leurs différents instrus.  

Plus étrange encore, « Headphone City » évoque… dEUS….

Deux titres seront accordés lors du rappel. D’abord le paisible « Ofline Land », compo qui opère un retour aux années 70 voire 80. Puis « Best Kept Secret », un blues fangeux mais sans gratte. Une invitation à naviguer dans le Delta, pour sillonner le bayou, en barque, sous le regard sournois des alligators, qui rêvent sans doute de croquer ces Rhythm Junks

(Organisation : Ancienne Belgique)

La release party organisée par Solkins, dans le cadre de la sortie de son Ep, « Gold », se déroulait salle Jules Bastin à Waterloo. D’une capacité de 250 places, cet endroit est généralement réservé aux conférences et congrès. Elle n’est donc pas conçue pour les concerts ; donc le groupe a dû investir pour disposer de matériel de sonorisation et d’un light show. Ce qui lui a coûté un pont. Enfin, consolation, ce soir, le spectacle est sold out. Il a même fallu refuser du monde. Que les déçus se rassurent, le combo va écumer des tas de salles et se produire lors des festivals estivaux, en 2016

Solkins est né en 2012. Un quatuor réunissant Maxime Honhon (Electric Chateau, Konoba) à la guitare et au chant, Grégory Bourguignon (NDR : d’ordinaire, ce maître pâtissier manipule les platines) aux drums, Maxime Simon (Whylanders, Konoba) aux synthés et aux machines ainsi que Thomas Maisin à la basse. A son actif trois Eps : « The Descent » (2012) « The Ascension » (2013) et bien sûr « Gold », un disque découpé en 5 pistes que le band qualifie de ‘gold pop’. Vainqueur du tremplin organisé par l’Inc' Rock, il est également devenu le coup de coeur RTL-TVI, dans le cadre des Wallos de Namur, en 2014.

Une toile est tendue devant la scène. Elle doit recevoir une projection cinématographique ; un peu dans l’esprit du film ‘Dance, Dance, Dance’ d'Arsenal. Trois clips sont prévus : « Someone To Blame », « Old Trees » et « People Want Gold ». Avant que le premier ne débute, le tocsin sonne. Ce qui permet d’atténuer quelque peu le brouhaha dans la salle. Qui se mue alors en applaudissements. Un bras couvert de paillettes dorées émerge. Puis, Maxime, torse nu. Le graphisme est soigné. Tels des dieux sortis de leur boîte, les quatre compères empruntent la voie lactée. Proche de celle de Nicola Testa, la voix est atmosphérique. Une femme et son nouveau-né apparaissent. Les sonorités electro remplacent les nuages. Les paillettes dorées se collent aux corps et les reconstituent. Le chaos est terminé. On revient alors sur la Terre, passablement marqués. Ovation dans l’auditoire.

 « Old Trees » nous entraîne au sein d’un hôpital psychiatrique. Un infirmier alimente une dame installée dans une chaise roulante. Elle envoie son plateau dans le décor. Un camping-car stationne. Le chauffeur est venu lui rendre visite et l'emmène. Le voyage est long et s’achève sur la plage.

« People Want Gold » est né d’une collaboration avec un vidéaste allemand qui réalise des vidéos 'timelapse' (NDR : un effet spécial né de l’accélération du flux des images, réalisé lors de la prise de vues ou en postproduction, spécifique au cinéma). Des étoiles, un coucher de soleil et des nuages défilent… on quitte la planète pour la stratosphère. Et plus vite qu’on ne le pense…

La toile se relève. Le batteur est installé en fond de scène sur une estrade. Ce drummer va capter toute l’attention durant toute la durée du show. A cause de ses mimiques si caractéristiques et de ses mouvements de frappe. Une forme de mise en scène… naturelle. Le bassiste s’installe à sa droite, le préposé aux synthés et aux machines, de biais, du même côté (NDR : il a une belle moustache, digne des ‘Brigades du Tigre’) et le chanteur/guitariste au centre. Les musicos de Solkins portent des vêtements pailletés d’or... On se croirait au carnaval de Venise, mais sans les masques.

Petit problème technique de disque dur. Il est rapidement résolu. Des cordes envahissent le début d'« It never comes ». Une voix semble émaner de l'au-delà. Les synthés émettent quelques sifflements. Le light show, impliquant des stroboscopes, est aveuglant. La section rythmique est solide. La voix de Max est vraiment particulière. « People Want Gold » nous replonge dans l’atmosphère de la vidéo. Mais, emporté par les sonorités de claviers, on ferme les yeux pour pénétrer dans une quatrième dimension où tout n’est plus que dorures et velours… et lorsque le refrain entre dans votre cortex, il ne vous vous lâche plus. « Small Things » est un morceau plus dansant, toujours bien souligné par les claviers. Deux nouvelles compos : « MySelf  » et « Routine ». Deux plages paisibles et aériennes qui permettent de refaire le plein d’énergie. Dont bénéficie « Someone To Blame », une compo qui macère dans une ambiance écrasée par les percus et envahie de sonorités de claviers, alors que la voix de Maxime Honhon, à la fois harmonieuse, accrocheuse et démoniaque, reprend son envol. « Space » est une chanson dédiée aux réfugiés.

Morceau pop/rock spasmodique, « Time Goes By » incite à remuer le bas des reins. Maxime semble enfin détendu et se libère. Il invite la foule à se lever. Et à le soutenir dans son ‘crowdsurfing’. La vague humaine y consent. « The Ascension » est balayé par un solo concis mais irrésistible aux percus, un morceau final qui brille de mille feux…

En rappel, « Old Trees » bénéficie du concours de Marcella Di Troia et Pierre Lateur (NDR : respectivement chanteuse et guitariste de Black Mirrors) ainsi que de la vocaliste Caroline Bloukiaux (Metropolitan Gallery). Les deux filles vont se charger des chœurs. Les yeux de Marcella ne sont pas soulignés d’une ligne noire. Sa voix est puissante. Pierre dispense quelques riffs bien sentis. A vous flanquer la chair de poule. Et le spectacle de s’achever par « Flowers », une autre nouvelle compo. La ‘release party’ de « Gold » valait manifestement son pesant d’or. Même que Maxime Honhon en avait la larme à l'oeil.

(Organisation : Solkins)

mercredi, 03 février 2016 00:00

Tout le monde en a pris pour son grade…

L’édition 2016 du festival Propulse débute ce mercredi 3 février. C'est un peu l’équivalent de l'Eurosonic, mais il se déroule en Belgique ; un événement destiné à mettre en vitrine les artistes noir jaune rouge.

Lieutenant est un quintet liégeois drivé par le chanteur/guitariste Laurent Van Ngoc. A l’origine, la formation puisait allègrement ses influences dans la pop acoustique anglo-saxonne (Simon & Garfunkel, Love, Belle & Sebastian, Kings of Convenience) ; et les lyrics étaient torchés dans la langue de Shakespeare. Puis au fil du temps, celle de Molière a pris le relais, afin de mettre davantage les mots sur les émotions. Faut dire que les musicos s’intéressent également à toutes les formes d’art. Et notamment la littérature, le cinéma ainsi que la peinture. Qui constituent également une source d’inspiration de leur ‘songwriting’. Le combo vient de publier un premier opus, « Au Coeur De L'Arène », un disque qui a bénéficié du concours de Thomas Belhom (Tindersticks, Calexico) à la mise en forme. Pour concocter ce concept album, les musicos ont également mis en commun leurs propres influences, qui oscillent du jazz au classique, en passant par le folk et la pop. 

Outre le leader, le combo implique le pianiste/bassiste Philippe Lecrenier, le drummer Pierre Mulder, le gratteur/clarinettiste Vincent Hargot et la violoniste (NDR : très sexy, par ailleurs) Anne-Claude Dejasse. En ‘live’, le combo est enrichi de trois autres instrumentistes : la violoncelliste Aurélie Potty ainsi que les violonistes Damien Chierici et Arno Polet (alto). De quoi former une parfaite section de cordes. Ils sont huit sur l’estrade.

Juste au dessus de la table de mixage, quatre toiles sont exposées. Sur scène, le décor est soigné, à l’instar de la pochette du long playing. Un texte en slam est déclamé sur fond de gratte, avant que le band n’attaque « Ecume ». Le discours militant achevé, Laurent se plante devant le micro. Les accords de guitare sont presque classiques. La musique est empreinte de douceur. Et les textes incitent à poser une réflexion sur l’égoïsme de notre monde contemporain : ‘L'homme moderne abandonne le compromis pour embrasser l'utopie ; il noie ses angoisses dans l'absolu’…

« Tout est écrit » baigne au sein d’un climat balkanique et manouche, en même temps. A cause de la clarinette. Les cordes communiquent un sentiment de mélancolie. Les chœurs prennent leur envol. Vers l’Est. Comme ceux de l'Armée Rouge. Pour les militaires, c'est le même combat. Une guérilla éclate entre les cordes et cette clarinette ; mais aucun belligérant n’arrive à prendre le pouvoir. « Manège de fin d'un monde » est balisé par les ivoires. Laurent a abandonné sa gratte. C’est le Lieutenant (NDR : le capitaine ?) du navire ; et il dirige le périple (NDR : la croisière ?) de sa voix et de ses mains, alors que l’embarcation est bercée par les cordes languissantes d’Anne-Claude…

Les percus s’agitent tout au long de « L'épine au fond du coeur », compo pour laquelle Laurent a récupéré sa guitare semi-acoustique et qui s’achève en force par la conjugaison des interventions de clarinette et de cordes.

Des cordes qui se déversent sur « Océan De Pluie » et se chamaillent avec les percussions, avant que le violoncelle ne reprenne le flambeau, au sein d’un climat symphonique. Anne-Claude, qui est venue épauler Laurent aux vocaux, rencontre un léger problème de micro. Un nouveau texte est déclamé avant que les ivoires n’installent une atmosphère propice à la « Peur ». Et lorsque le titre commence à s’animer, c’est pour opérer un retour vers les Balkans, avant un retour au calme. Et le set de s’achever en beauté par « Le coeur de l'arène », morceau qui génère une lueur d’espoir… Ce soir, tout le monde en a pris pour son grade…

(Organisation : ProPulse)

vendredi, 05 février 2016 00:00

La preuve par six !

GrandGeorge se produit dans la Rotonde ce vendredi 5 février, un concert destiné aux pros du spectacle. Il y a un peu plus de monde que les deux jours précédents.

Né à Versailles, Benjamin GrandGeorge est âgé de 34 ans. Il s’était établi à Bruxelles, à cause de son job (NDR : il est ingénieur). Et avait pris une année sabbatique pour se consacrer à la musique. C’est un de ses potes qui va transmettre une de ses maquettes chez PiaS, où il signe en 2013. Il rencontre le producteur/mixeur américain Mark Plati (David Bowie, Bashung, Puggy), sous la houlette duquel il publie son premier Ep « So Fine », dont le titre maître l'a fait connaître au grand public. Il vient de publier son premier  album, « So Logical ». Depuis, il a tout lâché pour vivre sa passion. Et ce choix lui réussit apparemment très bien.

Sur les planches, Benjamin –armé de sa sèche– est soutenu par le bassiste Nicolas L'Herbette et le drummer Samuel Rafalowicz, deux musiciens chevronnés qui viennent de l’univers du jazz. D’une durée de 30 minutes, le set proposera 6 morceaux. La preuve par six ?

Et s’ouvre par le titre maître du nouvel opus, « How Long ». La mélodie est tellement contagieuse, qu’une fois enregistrée dans la boîte crânienne, on n’arrive plus à s’en débarrasser. Place ensuite à son tube de l'été 2015, « So Fine ». Il y injecte une belle dose d’énergie et y met tout son cœur. Son entrain et sa bonne humeur sont communicatifs.

GrandGeorge signale que la prochaine chanson synthétise bien son projet. Il adore les mathématiques, la musique en général et tout particulièrement celle qui vient de l’Afrique. Une chanson tout au long de laquelle, il s'est amusé à faire côtoyer des rythmes et des mesures qui ne sont pas sensées être compatibles. Et c’est le batteur qui amorce ce « Fading Away ». Habité par son chant, GrandGeorge se balance. Il tâte du djembé. Puis de ses cordes, entame un duel avec le bassiste. Les manches des instruments se frôlent. On ressent les vibrations au sol et on a envie de danser. Mais par respect pour le public, on reste collé à son banc. La gratte s’impose naturellement tout au long de « So Logical », le morceau maître du dernier elpee ; une plage à la jolie mélodie. GrandGeorge signale que réserver un titre qui ne figure pas sur l’album aux prestations ‘live’ est plutôt sympa. Son titre ? « Good Old Money ». Une compo ska/pop sautillante et sucrée qui adresse un petit clin d'oeil aux traders, puis opère une petite incursion dans la soul et le Delta.

Avant de terminer le set, il présente ses musicos. Et reconnaît être devenu un hôte régulier de la Rotonde (NDR : résidence et concerts). Et y revient d’ailleurs ce 18 février. Il troque sa sèche contre une électrique. Et achève la prestation par un morceau de funk incendiaire, « Petit Dej ».

(Organisation : ProPulse)

samedi, 30 janvier 2016 00:00

Et pourtant, Tim n’était même pas là !

Ce samedi soir, la cave à chicons du Botanique accueille Nicki Bluhm & The Gramblers, un groupe d’alt country yankee réunissant la chanteuse Nicki Bluhm, les gratteurs Deren Ney et Dave Mulligan (électrique ou acoustique), le bassiste Steve Adams et le drummer Mike Curry. Si Nicki est originaire de Lafayette –pas les galeries parisiennes, mais en Californie– le groupe s’est établi à San Francisco.

C'est la première fois que Nicki tourne sur le Vieux Continent. Elle est venue défendre son second elpee, « Love Wild Lost ». Produit par Brian Deck (Iron & Wine, Modest Mouse, Josh Ritter), ce disque fait suite à un opus éponyme paru en 2013.

Pas de supporting act. Guère de monde, non plus, en début de set. Mais la salle va se peupler au fil de la soirée. L’alt country de Nicki Bluhm & The Gramblers est contaminé par une foule d’autres styles, comme le bluegrass, le blues, le psychédélique, le rock, la soul et le folk.

Hormis un des guitaristes, qui porte une casquette, tous les musicos sont coiffés de chapeaux de cow-boy. Longue chevelure de jais, Nicki est plutôt jolie. Elle est capable de moduler sa voix –solide par ailleurs– en fonction des compos.

« Burnt » ouvre le show. Un rock, ma foi classique, caractérisé par des sonorités de grattes, aux réminiscences californiennes. « Deep Water » est balayé par des riffs de slide bien poisseux. Les interventions du soliste sont lumineuses. Faut dire qu’à la six cordes, c’est loin d’un manchot. Il semble avoir tout compris de la technique de Joe Bonamassa et du toucher tout en feeling d’Eric Clapton. Et nous accorde un remarquable solo sur « I'M Your Woman ».

Lors de ce morceau, Nicki –qui l’admire un bon moment dans son exercice de style– s’autorise quelques vocalises à la Beth Hart. Elle appuie subtilement ses interventions vocales, en tapotant sur son tambourin. Slow crapuleux souligné de superbes harmonies vocales masculines, « Check Your Head » replonge dans l’atmosphère californienne. On a envie de prendre par belle Nicki par la taille, pour la faire danser (NDR : c’est proscrit, elle est mariée à Tim –il vient d’ailleurs parfois apporter son concours au groupe en ‘live’–, m’enfin, il n’est pas là). Bon morceau ! Il y a des chapeaux mais pas de chevaux. Néanmoins, on peut entamer un périple à travers les grandes plaines de L'Ouest : « Heartache », « Queen Of The Rodeo » et « Mr. Saturday Night ». Les déhanchements de Nicki sont assez sexy (NDR : oui, mais si Tim, son époux –c’est le leader de Mother Hips– n’est pas là, c’est chasse gardée !) Les spectres de Beth Hart, Ricky Lee Jones, Christie MacVie ou Carol King se mettent à planer. Et même celui de Sheryl Crow sur le hit « Waiting On Love ». La reprise du « Somebody To Love » de Jefferson Airplane rend hommage à son guitariste Paul Kantner et sa première chanteuse, Signe Toly Anderson, décédés ce 28 janvier 2016.

La voix de Mrs Bluhm emprunte à nouveau à Beth Hart sur le blues « Me & Slim ». La cover de Linda Ronstadt, « You'Re No Good », souffre quand même de l’absence d’orgue. En rappel, on aura droit à un titre de delta blues libidineux, « Kill You To Call » (NDR : non, non, Nicki n’est pas libre ce soir…), à une version quasi a cappella (NDR : uniquement un mélodica comme support sonore) et étonnante du « Deal » de Grateful Dead et une autre du « Faith » de George Michael. Une soirée bien sympathique ; et pourtant, Tim n’était même pas là !

(Organisation : Le Botanique)

vendredi, 29 janvier 2016 00:00

Tiercé gagnant !

Joe BeL est lyonnaise. A son actif, deux Eps, « In the city », gravé en 2012 et « Hit the roads », en 2015. Au départ, son premier elpee devait paraître le jour du concert. Mais perfectionniste, elle a retardé sa sortie. Bonne nouvelle quand même, pour ce qui devait être ‘sa release party’, l’ABClub est sold out.

Sonnfjord est programmé en supporting act. Issu de Braine-l'Alleud, le groupe est drivé par la vocaliste Maria-Laetitia Mattern. Elle est soutenue par son frère Aurelio (Paon, Lucy Lucy) aux claviers, François de Moffarts (Lucy Lucy) à la basse et au chant, Jérome Van den Bril à la guitare ainsi que Fabio Zamagni (Noa Moon) aux drums. Le quintet a publié un Ep six titres, « Up The Woden Hills », en février 2015, au sein duquel il va notamment puiser afin d’établir sa set list. Pour 30 bonnes minutes de show. Sur une estrade réduite à son strict minimum.

Et pourtant, le public est chaud boulette pour applaudir la musique de cet ensemble brabançon. Une musique dont la trame est tissée dans le folk. Maria-Laetitia possède une jolie voix (NDR : son timbre est susceptible d’évoquer tour à tour Gabrielle Aplin, Noa Moon, Claire Louise, et lorsqu’il devient un peu plus graveleux, Ann Arbor). Le set va s'ouvrir par « The Tree », une nouvelle compo. Maria se dandine sur place tout en agitant les bras. Le combo embraie par le « Seagull ». Les éclats dispensés en intro, par la gratte acoustique de Mrs Mattern sont réverbérés, alors que la touche électro du synthé dynamise une compo pourtant… country. Empreint de délicatesse, « Alpinist » est davantage folk. Un morceau atmosphérique, lumineux et sucré qui finit par s’emballer. Les premiers rangs commencent à réagir.

Titre électro/pop dansant à la mélodie irrésistible et au refrain contagieux, « Soldiers Boots » raconte une histoire de godasses. Cocasse ! Les harmonies vocales sont masculines. La mélodie est irrésistible. Armé de sa six cordes, Maria interprète en solitaire le paisible et tendre « Irish Boy». Et le set de s’achever par « City  Lights » et « Carry On ». Une belle prestation, bien plus dynamique que celle accordée au BSF, l’an dernier. Sonnfjord assurera le supporting act de Caravan Palace au Cirque Royal, le 25 février prochain.  (Pour les photos, c'est ici)

Ce soit, Joe BeL se produit en format trio. Qui implique un drummer. Y figure bien sûr le guitariste Benoît Richou, qui l’accompagne depuis ses débuts. Ils sont tous les trois issus de Lyon. Tiercé gagnant ?

Joe est vraiment mignonne. Une rousse aux yeux noisette. Ce soir elle est vêtue de jais : jupe, collant et body. Elle a chaussé des bottes de cow-girl. Mais pas de monture à l’horizon (NDR : et pas davantage de queue de cheval !)…

Timide, Joe est rongée par le trac. Mais elle le cache bien. Sa voix est chaude, et campe un hybride entre Nneka, Selah Sue, Nina Simone, Norah Jones et BJ Scott, le grain soul de Sarah Carlier, en plus.

La première fois, on ne l’oublie pas ; et Joe nous le rappelle à travers « First Time », morceau qui ouvre le concert. Elle est déjà bien en selle. « Ten » recueille une première belle salve d’applaudissements. Sur « All The Boys », elle sautille avant de faire mine d'applaudir. Le public lui emboîte le pas. Elle en profite donc pour placer ses écouteurs dans les oreilles. Petit problème technique, il n’y a pas de retour. Elle n'a pas remarqué qu’une fiche de son boîtier, placé dans son dos, est déconnectée. Sensible, elle signale qu'elle à le trac. Et attaque une toute nouvelle compo, « Nothing In The World », un blues qui nous plonge dans le bayou (NDR : j’ignore pourquoi, mais cette chanson me fait penser aux Black Keys).

« No No » raconte l'histoire d'une personne qui ne tient jamais parole. Une compo progressivement pop, avoinée par des tas de cordes, acoustiques et électriques.

La setlist épingle quelques ballades empreintes de douceur : « Ivory », « Lonely  », « In The City » et « Before ». Joe va même parfois demander le concours du public pour assurer les chœurs.

Le trio est parfaitement soudé. Les trois artistes semblent complices et se regardent souvent. Un bel attelage !

Pour « That Belongs To Me », Joe abandonne sa gratte et part siéger derrière le piano. « Hit The Roads » sert également de bande sonore à la campagne publicitaire de Longchamp. Son étalon l’attendrait-il devant l’AB ? Et set de s’achever par « You Old » et « In Chains ».

Lors du rappel elle va faire fort, à travers un « Stronger », au cours duquel elle se sert des cordes, mais également de la caisse de résonance pour les percus. Et le trio achève le spectacle par « In The Morning ». Elle salue la foule, mais signale qu’elle revient aussi vite, pour signer les pochettes de ses disques. (Pour les photos, c'est )

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

Gros problèmes de circulation pour arriver à Forest National. Plus de 3 heures de parcours entre Soignies et Forest. La cause ? Des bouchons provoqués par des accidents de circulation. Il est 20 heures, lorsque votre serviteur débarque dans la commune bruxelloise. Reste à dénicher une place de parking. Après l’avoir cherchée pendant plus d’un quart d’heure, il a presque envie de faire demi-tour. Finalement, il détectera un emplacement à 800 mètres de la salle. 

Groupe californien, Toto s’est formé en 1976, à Los Angeles (Californie). Les membres fondateurs ? Le drummer Jeff Porcaro et le claviériste David Paich (claviériste), auxquels vont se joindre le guitariste Steve Lukather, l’autre claviériste Steve Porcaro, le bassiste David Hungate et le chanteur Bobby Kimball. Dès le départ, cette formation est considérée comme une réunion de la crème des musiciens de studio. Une situation qui n’a d’ailleurs jamais changé, puisqu’ils ont participé aux sessions d’un nombre incalculable d’albums.

C’est au cours des eighties que le band atteint la consécration en publiant l'album « Toto IV ». C’est aussi à partir de cette époque qu’il va connaître plusieurs changements de line up, et notamment de chanteur. Coup du sort, en 1992, un des ses membres fondateurs, Jeff Porcaro, décède des suites d’un accident de voiture. Il est alors remplacé par l'Anglais Simon Phillips. En juin 2008, Steve Lukather quitte Toto. Le combo ne résiste pas à son départ. Mais après deux années de séparation, il se reforme afin de soutenir financièrement Mike Porcaro, atteint d'une sclérose latérale amyotrophique. Il s’éteint cependant des suites de cette maladie, en mars 2015. Soit l’année de la sortie du dernier opus de Toto, « Toto XIV », qui célèbre pourtant le retour de Joseph Williams au chant et David Hungate à la basse…

En 37 ans de carrière, Toto a publié quatorze albums studio qui se sont vendus à 40 millions d'exemplaires et décroché 7 ‘Grammy Awards’. Il a également gravé quelques hits incontournables, dont « Hold The Line », « Africa » et « Rosanna » demeurent certainement les plus célèbres.

Pour cette première date de la tournée européenne et asiatique, le line up implique le bassiste (NDR : un barbu) Leland Sklar, le chanteur Joseph Williams (NDR : c’est le fils du compositeur de la B.O. des films ‘Star Wars’ et ‘Indiana Jones’), le chanteur/guitariste Steve Lukather, le chanteur/pianiste David Paich, le drummer Shannon Forest, et l'inamovible chanteur/claviériste Steve Porcaro. Sans oublier le percussionniste Lenny Castro qui s’éclipse suivant les circonstances, et bien sûr les deux choristes, soit la jolie Jenny Douglas McRae et Mabvuto Carpenter. Ils sont donc neuf sur les planches.

En arrivant dans la salle, les trois premiers morceaux ont déjà été interprétés. Les photographes quittent la ‘front stage’. Et votre serviteur s’installe en zone ‘111’. La fosse est en configuration assise. Mais toutes les places ne sont pas occupées, y compris au premier étage. En fait, le band souhaitait accomplir une tournées des petites salles ; mais vu le budget nécessaire pour financer les concerts d’un tel groupe, difficile d’exaucer ses vœux (NDR : au Salon de Silly, on aurait quand même dû reculer le murs…) Bref, il y a beaucoup moins de monde que la veille, pour Hozier. Pourtant, il y a bien de l’ambiance.

Votre serviteur avait déjà eu l’occasion d’assister à un set de Toto. C’était, il y a un peu plus de 20 ans ! Et au même endroit. Le son est impeccable et les balances réglées pilepoil. Enfin, le light show, au sein duquel figure de nombreux stroboscopes, est magistral. Bref, on va assister à un super spectacle à l’américaine.

Lenny Castro ne se contente pas d’épauler le drummer, il chauffe aussi l’ambiance. Et derrière ses ivoires, David Paich lui emboîte souvent le pas. Il change régulièrement de couvre-chef (chapeau de cow-boy, haut-de-forme ou casquette).

Très pros, les musiciens vont nous accorder une prestation de 180 minutes. Les hits vont défiler. Perso, j’épinglerai le funkysant « Georgy Porgy », le très électrique « Pamela », la cover du « Bridge Of Sighs » de Robin Trower et bien sûr l’incontournable hit « Hold The Line ». Les différents chanteurs prennent le lead vocal chacun leur tour ; il sont très souvent épaulés par les choristes. Et elles sont talentueuses. Casquette retournée sur la tête, Joseph Williams, dont la voix est toujours aussi claire, imite David derrière les ivoires. Il sort son smartphone dans la main droite et la foule lui emboîte le pas. C’est devenu un rituel !

Le show s’achève par « Rosanna ». L’interprétation est énorme. La communion parfaite. Debout, la foule reprend intégralement les paroles de cette chanson.  

Lors du rappel, Toto se lance dans un medley propice à la présentation et aux solos des artistes. Mais le meilleur est encore à venir. Lenny Castro –vu notamment aux côtés de Fleetwood Mac, Joe Bonamassa et Carlos Santana– se transcende sur ses percus. Un brûlot de 10 minutes, tout bonnement époustouflant. Et c’est lui qui clôture le set. 

En reprenant la route, votre serviteur a des étoiles (américaines ?) plein les yeux et des refrains plein la tête ; surtout celui de « Hold the line ». Et dire qu’il a failli manquer cet événement mémorable… 

(Organisation : Gracia Live)

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