Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

jeudi, 21 septembre 2023 16:57

Vaut le détour !

Ce jeudi 21 septembre 2023, c’est la ‘release party’ de SOROR, une formation bruxelloise née de la rencontre entre Sophie Chiaramonte et Alice Ably. La première, passionnée de rock, se charge de la basse. La seconde, chanteuse, bercée au trip-hop et r&b des années 90, vient d’avoir un bébé. Ce qui explique le titre de l’album, « New born ». Depuis 5 ans, à l’instar de Julie Rens et Sasha Vonk chez Juicy, elles sont devenues inséparables, voire fusionnelles.

SOROR signifie sœur en latin. Il ne s’agit cependant pas d’un duo, mais d’un quatuor, puisqu’il implique le batteur Théo Lanau (NDR : issu de la scène jazz, il a milité, notamment, au sein de Limite, Le Bal de Marie Galante, Amaury Faye Trio, Terpsichore, Mobilhome, Pétrole et Omega Impact) et le guitariste Thibaut Lambrechts. Mais ce sont les filles qui dirigent la manœuvre ; elles reconnaissent d’ailleurs être féministes, mais sans tomber dans le radicalisme.   

Fondé en 2020, Warm Exit assure le supporting act. C’est également un quartet réunissant le bassiste/chanteur Max Poelmann, le drummer Martin Tafani, le préposé au synthé Joris Vanshoren et le guitariste/chanteur Valentino Sacchi. A son actif, un Ep éponyme (4 plages) paru en 2023, et un single deux titres, « TV/Ultra Violence », en 2021. Un nouvel Ep (8 pistes) sort dans un mois, il s’intitulera « Ultra Violence ».

La Rotonde est déjà bien remplie lorsque l’autre formation bruxelloise grimpe sur les planches. Look à la Mountain Bike, cheveux au vent, Max est vêtu d’un short. A l’écoute de la musique de Warm Exit, on pense successivement à Wire, Crass, P.I.L., Nirvana et pour les plus contemporains à Pearl Jam, mais surtout au band canadien METZ ; et pour les combos belges le spectre des défunts Cocaïne Piss et Raketkanon se met parfois à planer. Outre le punk, le grunge, la noisy et l’indus, le groupe puise également ses références dans le krautrock pour concocter une expression sonore qu’on pourrait qualifier de virile, torturée et intense.  

La ligne de basse est entêtante, le drumming tribal, la sixcordes régulièrement discordante est parfois traversée de larsens. Le chant peut s’assimiler à des cris, être vocodé, devenir grave, passer au murmure, au gémissement ou se désarticuler. Excitant, le premier morceau, « Damages Become A Necessity » permet de pénétrer au sein de l’univers tourmenté de Warm Exit. La basse y est légèrement désaccordée, comme celle de Chris Slorach, du groupe torontois susvisé. A ce moment précis, on a même l’impression d’entrer dans un macrocosme industriel. « Become The Butcher » est aussi tranchant. La guitare devient littéralement incendiaire pendant « Concrete Fascination ». Les morceaux sont, en général brefs et rapides.

Un set aussi sauvage qu’accrocheur !

Setlist : « Damages Become A Necessity », « Become The Butcher », « Positive Anxiety », « Concrete Fascination », « Too Many Faces », « Extraordinary Murders », « Ultra Violence », « Auto-Destruction ».

Lorsque SOROR monte sur les planches, la Rotonde est bondée. Le set s’ouvre par « Sister », un extrait du premier Ep (NDR : un éponyme) paru en 2021. La batterie est puissante et tranchante, la ligne de basse omniprésente et la voix d’Alice, habitée, atmosphérique, incantatoire. Campant un hybride entre Beth Gibbons (Portishead), P.J. Harvey, Siouxsie et Björk, elle prend directement aux tripes. Quelquefois, Sophie vient également l’appuyer de la sienne, nous réservant alors de superbes harmonies. Huileuse, subtile, la guitare monte progressivement en puissance. Organique, le son définit la ligne de conduite du groupe. Quant à la musique, bien que fondamentalement rock, elle est pimentée de de saveurs psychédéliques contemporaines, de nuances trip hop et d’accents r&b circa 90’s.

Les compos sont profondes, sombres et mélancoliques. Dispensées par petites doses, les interventions des claviers peuvent se muer en sonorités vintage, très sixties, comme celles d’un orgue Hammond. La section rythmique est parfaitement en phase.

Poursuivie par des percus percutantes, la basse attaque de manière frontale « System Is A Lie ». Les textes sont engagés. Ainsi cette chanson accuse les gouvernements de nos sociétés d’afficher une vision démocratique alors qu’en réalité, elle est oppressive. « Shadow Of A Doubt » invite à ne pas retourner dans le passé, mais plutôt de foncer vers l’avenir. La voix d’Alice devient alors caustique pendant que son corps ondule et se trémousse sous le light show de couleur rouge, nous plongeant au sein d’une ambiance mystérieuse et un peu démoniaque…

« Bohemian Paradise » c’est l’histoire du road trip d’un gitan qui part de Bruxelles, traverse les pays de l’Est et atteint ‘Le paradis de Bohême’ une région de moyenne montagne située au nord de la Tchéquie, sur le cours moyen de la Jizera. Il est particulièrement renommé pour ses villes de rochers en grès. Le séjour y est presque idyllique, mais lors du retour, le voyageur transite par Berlin et le périple s’achève en cauchemar. Ce morceau hypnotique et langoureux baigne au cœur d’un climat plus psyché. Groovy et lancinante, la ligne de basse est rappelée à l’ordre par les guitares effilées. La voix devient envoûtante et le drumming tribal (NDR : le clip vidéo de ce titre est disponible ). 

En écoutant attentivement « Humdrum Route », un extrait du premier Ep, on a parfois l’impression de se retrouver lors d’un concert de Siouxsie & The Banshees, lorsque Robert Smith y militait encore à la guitare. C’était en 1979 ! A d’autres moments, la six cordes libère des sonorités réverbérées, surf même. « Wish » est dispensé dans une version acoustique. Conquise, la foule écoute le morceau religieusement.

SOROR accordera « Copy Of You » en rappel. Un chouette concert pour un groupe qui mérite manifestement qu’on s’y intéresse. Enfin, si vous avez l’opportunité d’assister à sa prestation en ‘live’, n’hésitez pas, elle en vaut le détour !

Setlist : « Sister », « System Is A Lie », « Shadow Of A Doubt », « Bohemian Paradise », « Humdrum Route », « New Born », « Wish », « The Only Way Out », « Wash Bleeding ».

Rappel : « Copy Of You ».

(Organisation : Botanique)

mercredi, 20 septembre 2023 19:22

Ignite

Formé par les natifs de Los Angeles, Matt Clark (chant/guitares), Scott Freak (batterie) et Kendall Clark (basse), Dead Soul Revival a acquis une certaine notoriété après avoir participé à la B.O. de la célèbre série américaine ‘The Big Bang Theory’ pour son titre « Into A Hole ». Le band nous propose un heavy rock alternatif, mais en général accessible et adapté à la bande FM.

Premier elpee de la formation, « Ignite » déborde d’énergie et d’urgence. En 12 titres, le groupe montre clairement qu'il a une vision unique du style à travers des refrains accrocheurs et une production impeccable.

L'album démarre par une reprise puissante du « The Hand That Feeds » de Nine Inch Nails. Véritable brûlot, mais entraînant, « Black Roses » véhicule des accents pop, les guitares et les ivoires s'intègrant parfaitement dans l'ensemble.

« Let It Ride » constitue une pièce essentielle de cet opus. Un rock qui groove grave. Un solo classique de sixcordes communique de la douceur à « Nothing Left », un morceau inspiré par la pandémie et les sentiments de frustration qu’elle a suscités chez beaucoup d’entre nous.

Hymnique, « Monsters In My Head » est destiné aux grandes salles et aux stades.

Dead Soul Revival mêle volontiers les genres. Ainsi, du rap s’immisce dans les lignes vocales de « In This Moment », alors que la mélodie est bien mise en exergue par le clavier.  

Dans l’esprit d’un Bring Me The Hrizon, « Still Frames » se nourrit davantage d’électronique.

« Breathe » déclenche une urgence rythmique. « In The Meantime » est une adaptation d’un classique de Spacehog, un groupe de glam/rock alternatif américano-britannique (NDR : les musicos sont originaires de New York et Leeds) qui ont sévi de 1994 à 2002 avant de se reformer en 2008.

« Down For The Last Time » s’intéresse aux excès du rock n'roll.

L'album s’achève par des versions acoustiques de « Black Roses » et de « Breathe ». Plus douces et plus cool, elles permettent de démontrer le large potentiel offert par Dead Soul Revival en termes de savoir-faire et de composition.

vendredi, 15 septembre 2023 15:40

On en aurait voulu davantage…

Anaïs Oluwatoyin Estelle Marinho, aka Arlo Parks, a grandi à Hammersmith, dans l'ouest de Londres. Ses origines sont pourtant nigérianes, tchadiennes et françaises. Née à Paris, sa mère lui appris à parler le français avant l’anglais. Enfant, elle écrit des nouvelles où elle imagine des mondes fantastiques, puis commence à écrire son journal intime et à s'intéresser à la poésie orale. Elle lit et aime interpréter les textes de poètes américains comme Allen Ginsberg, Chet Baker ou Jim Morrison. Elle avait l’intention d’étudier la littérature anglaise à l’université, mais c’est la musique qui l’a conquise. Son dernier elpee, « My soft machine », est paru en mai dernier. Elle se produisait ce vendredi 15 septembre à l’Ancienne Belgique, et le concert est sold out.

Le supporting act est assuré par Vagabon, une amie d’Arlo. Elles voyagent d’ailleurs dans le même bus pour cette tournée. En arrivant à 19h30, votre serviteur constate que le balcon est occupé par une majorité de quinquas et de quadras alors que la fosse réunit un public plus jeune…

D’origine camerounaise, Laetitia Tamko, aka Vagabon, est une auteure-compositrice-interprète établie à New York. Pour enregistrer son dernier opus, « Sorry I Haven’t Called », qui sort demain, elle a reçu le concours de l’ex-Vampire Weekend, Rostam Batmanglij ; ce qui lui a permis d’approfondir le processus d'écriture et d'enregistrement. C’est cet LP, au cours duquel elle est en recherche perpétuelle du bonheur, qu’elle va défendre, ce soir. Elle y tisse des chansons authentiques et vulnérables qui ne peuvent être amplifiées que par ses performances en ‘live’…

Elle est seule sur le podium et se sert d’un synthé, de samples (NDR : même les percus et la ligne de basse sont échantillonnés) et, à une seule reprise, d’une guitare. Elle est vêtue de rouge. Ses cheveux sont frisés en couettes. Derrière elle, dans la pénombre, on remarque la présence d’un miroir qui permet de la découvrir de dos.

Le set s’ouvre par « Do Your Worst », une compo au cours de laquelle elle demande des comptes à un partenaire un peu mou.

Caractérisé par sa superbe harmonie vocale, la chanson, plutôt cool, s’achève dans une forme de r&b classieux. « You Know How » invite la jeunesse sur le dancefloor. Tout comme l’entraînant et épatant « Lexicon ». Pas de trace cependant du sautillant et printanier, « Can I Talk My Shit ? » …

Setlist : « Do Your Worst, « Every Woman », « Lexicon », « Autobahn », « Water Me Down », « Made Out with Your Best Friend », « Carpenter »

A 21h00 pile, la lumière de la salle principale s'éteint une seconde fois, puis une vidéo est projetée alors que les musicos grimpent sur le podium. Soit un bassiste, une claviériste, un guitariste/claviériste et un drummer, qui s’installent chacun sur une estrade. Arlo dispose des ¾ de la scène pour se déhancher, déambuler ou bondir.

Coupés à la brosse, ses cheveux sont teintés de couleur orange. Chaussées de baskets blanches, elle a enfilé un tee-shirt mauve sur un pantacourt à pattes d’éph’ flottantes…

« Bruiseless » entame le show. La voix d’Arlo est suave, douce et chaleureuse. Paisible en version studio, le titre devient nerveux en ‘live’. Très relax, elle interagit régulièrement mais timidement et pudiquement avec le public. Lorsqu’elle susurre ses mots, on doit tendre l’oreille. Mais lorsqu’elle chante, sa voix prend une autre dimension.

Quand elle entame « Blades », des applaudissements enthousiastes se répandent dans la salle. Manifestement, elle bénéficie d’un a priori favorable de la part de l’auditoire. Certaines compos véhiculent des accents légèrement psychédéliques ou funky, ce qui s'avère être l'une de ses forces sur les planches. Les musicos affichent une parfaite cohésion. Le guitariste et le bassiste troquent régulièrement leurs instruments. Mais parfois, l’instrumentation menace de noyer le chant, même si ce déséquilibre correspond également à l’atmosphère du concert. Pendant « Caroline », on a l'impression de flotter à quelques centimètres au-dessus du sol, mais « Impurities » nous remet les pieds sur terre, avant que des sonorités électroniques, qui semblent venir d'un autre univers, émergent, mais sans perdre la douceur et la familiarité que l'on associe à la chanteuse. Elle parvient à parfaitement coordonner les titres de ses deux elpees. Pendant « Eugene », les premiers rangs chantent à pleins poumons, tandis que le reste du public paraît enchanté par la jeune artiste de vingt-trois ans. Elle se sent à l’aise au milieu de son auditoire ; enfin c’est l’impression qu’elle donne. « Pegasus » est interprété sans Phoebe Bridgers. Arlo ne cache pas que la santé mentale est un thème important pour celle-ci lors de ses concerts. Dans ses chansons, elle raconte également son quotidien d'adolescente, la solitude, ses relations et sa quête d'identité. « Black Dog » et « Hope » offrent des câlins serrés lors des jours difficiles et apportent un peu de soutien à ceux qui en ont besoin. En fin de parcours, dans la fosse, le public commence à esquisser l’un ou l’autre pas de danse. « Devotion » révèle une facette légèrement différente d’Arlo, alors que se distinguant par son outro intéressante, « Softly », qui clôt la prestation, récolte un franc succès. Mais finalement la foule semble déçue… que le concert n’ait pas eu un prolongement plus conséquent. Faut dire que pour nous entraîner dans son univers onirique insulaire, fruit d’un cocktail de pop, de soul et de r&b qui impressionne par son élégance et sa maturité, Arlo Parks a enchaîné 17 titres en seulement 75 minutes…  

Setlist : « Bruiseless », « Weightless », « Blades », « Caroline », « Impurities », « I’m Sorry », « Eugene », « Dog Rose », « Pegasus », « Hurt », « Too Good », « Black Dog », « Purple Phase », « Hope », « Sophie », « Devotion ».

Rappel : « Softly »

(Organisation : Live Nation)

dimanche, 17 septembre 2023 18:21

Puggy is Back !!!

Depuis 2016 et l’album « Colours », Puggy s'était fait discret (7 ans de silence). Mais en mars 2022, Matthew Irons déclarait que le retour se rapprochait.

À la fin de la tournée en 2016 Matthew signalait que le groupe avait eu besoin de souffler et ainsi découvrir d’autres passions. Les musicos travaillent encore tous les jours ensemble (ils ont notamment produit l’album de Noé Preszow).

Puggy, après « Bigfoot Family », avait été occupé par une autre bande originale d’un film d’animation : ‘Hopper et le Hamster des ténèbres’. La production avait commandé une musique 'à la John Williams', célèbre compositeur de ‘Star Wars’, ‘Indiana Jones’, ‘E.T.’ et ‘Harry Potter’. Le travail était donc aussi passionnant et le band a dû proposer une musique plus symphonique.

Matthew Irons avait ajouté sur les ondes de la RTBF : ‘On a repoussé le disque sur lequel on travaillait pour cette opportunité. Je m’excuse auprès de tous nos fans et de tous les gens qui nous attendent, mais on attend aussi, on a besoin de remonter sur scène ». Ce band a un très grand respect de son public qui le suit depuis ses débuts (20 ans en 2025). Le futur nouvel elpee est presque prêt. Puggy est juste en train de finaliser certaines choses dans la production et la structure, mais incessamment on aura des nouvelles à vous communiquer. Il vien tout juste de sortir « The Inseparables (Original Motion Picture Soundtrack) » et même Matt se met au hip hop et rappe sur « Use Your Imagination », un extrait de cette bande sonore. Ce titre est en écoute ici

 

 

dimanche, 17 septembre 2023 18:20

Me Against The Wolrd à travers le miroir…

Me Against The Wolrd (MATW) délivre un concentré d’énergie au style hybride, alliant punk, heavy et hardcore dont les textes relatent les tourments de l’humanité. Le groupe originaire de Marseille réunit 4 musiciens : Yanis Kateb (chant/guitare rythmique), Florian Cedard (guitare lead/choeurs), Thomas Niziolek (batterie), Léo Capon (basse). MATW puise dans ses diverses influences (Four Year Strong, A Day To Remember, The Offspring et Avenged Sevenfold), afin de proposer un son et un style qui lui est propre.

Le nouvel Ep de MATW, « Through The Looking Glass », est paru ce 89 septembre 2023. Moins punk rock que le précédent, il recèle des passages qui penchent davantage vers le hardcore et le heavy. Son processus d’écriture et d’enregistrement s’est étalé sur plusieurs années : à partir de mars 2020 jusqu’à début 2023. Il était question au départ d’un album 15 titres mais le groupe a finalement décidé de scinder en deux en proposant deux Eps, dont le premier s’intitule « Through the Looking Glass ».

Les morceaux qui y figurent ont été globalement composés par Yanis et Florian, avant l’arrivée des deux nouveaux membres, Léo et Thomas, qui ont ensuite pu apporter également leur touche artistique. L’Ep a été complètement enregistré dans le home studio de Florian. Le groupe aborde des thèmes personnels et actuels : la manipulation des médias et de nos dirigeants, les effets néfastes des religions, parle de leur rapport à la maladie, l’egotrip et le narcissisme qui règne sur notre société actuelle notamment au sein des réseaux sociaux, mais aussi du racisme et de la peur d’autre. ‘Chaque morceau demande une remise en question de notre rapport à nous- mêmes et aux autres.’ explique le groupe.

Extrait de cet Ep, « Save The World » est disponible sous forme de clip ici

 

samedi, 09 septembre 2023 17:52

Chaud dedans, chaud dehors…

Daniel Norgren est un habitué de l’AB. Il s’y était produit en 2015 au sein d’un AB Club bien rempli, puis en 2016 dans un l’AB Flex conquis. Février 2020, il avait quand même foulé les planches du Crique Royal. Et il nous revient ce samedi 9 septembre, mais dans la grande salle de l’Ancienne Belgique. Et c’est sold out.

Son dernier elpee, « Wooh Dang », date de 2019, mais grâce à sa solide réputation live et à la bande originale du film primé du jury de Cannes 'Le Otto Montagne' (2022), l’intérêt du grand public à son égard, n’a fait que croître.

Pas de supporting act, le concert débute à 20h30. Il fait encore plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il y fait même torride. Et l’ambiance sera au diapason.  Heureusement la musique nordique devrait nous apporter un petit vent de fraicheur. Car Daniel Norgren est suédois, même si sa musique semble venir des grandes plaines des States. Sur scène, il est accompagné par un organiste (un Hammond ?), un drummer, un guitariste et un bassiste. Daniel s’installe devant un piano droit de couleur brune, éclairé par deux lampadaires à la luminosité blafarde. D’ailleurs le light show oscille entre ombres et lumières tamisées. Casquette vissée sur le crâne, l’auteur-compositeur semble plutôt timide. Sa voix est capable d’être aussi haut-perchée que celle de Neil Young mais un rien plus rauque (Tom Waits ?). Une chose est sûre, elle a quelque chose de fascinant.

Il ne faut pas très longtemps avant que cet artiste nous attirer dans son univers sonore. Il laisse choisir le public, puis l’entraîne là où il le souhaite. Après avoir attaqué les 3 premiers morceaux aux ivoires, Daniel passe à la guitare et l’atmosphère devient magique. Les titres sont longs mais grimpent progressivement en intensité. Le concert va d’ailleurs 120 minutes !

La musique est construite comme un paysage. Une guitare lancinante, une ligne de basse impeccable et une touche de psychédélisme habillent des textes empreints s’une grande sensibilité. On a ainsi droit à des ballades au piano, à du rock épuré, une escapade americana ou encore un folk bien bluesy sorti tout droit du bayou louisianais. L’ambiance est différente à chaque titre, nous tenant suspendus au bout de ses lèvres et de sa guitare ou de ses ivoires délicats, avec une dose de mélancolie et de malice. Ravi, le public écoute religieusement. Malgré la chaleur étouffante, on se laisse bercer par des harmonies musicales et vocales lancinantes, délicates et chargées de spleen…

Le public aimerait qu’il revienne bien vite pour un nouveau concert, mais plus dans une atmosphère aussi irrespirable. Peut-être, alors en hiver, pour nous réchauffer les cœurs…

Setlist : « Why May I Not Go Out and Climb the Trees ? », « Like There Was A Door », « If You Look At The Picture Too Long », « Everything You Know Melts Away Like Snow », « Moonshine Got Me », « I Waited for You », « New Home », « Putting My Tomorrows Behind », « Music Tape », « People Are Good », « Whatever Turns You On », « The Power ».

Rappel : « Let Love Run The Game ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

dimanche, 10 septembre 2023 07:52

But Here We Are

En 2022, la mort inopinée du drummer Taylor Hawkins laissait Foo Fighters dans une douloureuse incertitude quant à son avenir. En 2023, paraît un nouvel LP, une tournée mondiale est annoncée et Josh Freese remplace le batteur décédé. Comment aborder la mort de proches à travers la musique ? C’est le délicat défi que propose Foo Fighters. Mais pour enregistrer cet opus, c’est Dave qui siège derrière les fûts. Les deux derniers elpees de Foo Fighters manquaient d’inspiration. La formation semblait s’être installée dans une zone de confort qu’elle n’arrivait plus à fanchir. Sur « But Here We Are », Dave Grohl et ses complices en reviennent aux sources. C’est le onzième long playing studio en 28 ans de carrière.

« Rescued » ouvre les hostilités et se distingue par ses paroles puissantes, percutantes et significatives (« It came in a flash/It came out of nowhere » (Cela est arrivé comme un éclair/Cela venait de nulle part) ainsi que ses riffs incisifs. Alors qu’habituellement, Grohl construit des envolées lyriques et des variations d’octaves pour exprimer vocalement la progression d’une chanson, ici il emprunte un chemin différent. Sa voix manifeste une forme de résignation plaintive, mêlant parfois optimisme et douleur. C’est une manière plus nuancée de communiquer les émotions liées à son deuil. Un autre retour aux sources jaillit d’« Under You ». Ses airs enjoués et son énergie faussement naïve rappellent « The Colour And The Shape » (1997).

Ce disque prend le contrepied du précédent, « Medicine At Midnight ». Il s’inscrit à la fois dans la lignée des Foo Fighters de 1997 (« Under You » pourrait être une chute de bande qui a servi au premier album, paru en 1995) voire de 2002 époque « One By One », mais habité par toute la souffrance féroce qu’un homme a besoin d’évacuer, avec comme point d’orgue le morceau maitre qui atteint donc des sommets d’intensité. Il est dans la continuité de la plage précédente. « The Teacher » constitue la pièce maîtresse. Elle rend hommage à Virginia Grohl, sa mère écrivaine disparue. Durant les dix minutes de cette piste, le chanteur nous entraîne dans un voyage introspectif à travers une relation parent-enfant confrontée aux défis de la mort. Il se questionne sur la transmission, l’après, l’annonce de sa propre mort à venir et celle des êtres qui lui sont chers. Telle une chevauchée épique, cette compo commence de manière planante, puis se distingue par des riffs incisifs soutenus par une batterie galopante avant de laisser la place à un abandon et de s’achever par un ‘goodbye’ empreint d’émotion contenue.

La formation évite cependant de sombrer dans le pathétique et, a contrario, atteint une forme de douceur et d’apaisement. C’est une composition plutôt inattendue dans le répertoire de Foo Fighters.

« Hearing Voices » élève le tempo alors que la voix de Grohl se déploie majestueusement et reproduit son originelle vigueur d’antan. Néanmoins, cet elpee manque de quelques brûlots énervés et incendiaires dont la band a pourtant le secret. Des traces de colère, souvent ressentie après une perte aussi soudaine et inexpliquée, auraient pu pimenter la plage. Une certaine résignation envahit même le titre maître. Dave Grohl pousse sa voix sur certains mots, atteignant presque le cri pour insuffler davantage de force au message. Nonobstant la ligne de basse groovy, « Nothing At All » souffre de son refrain trop formaté. Peu convaincant, « Show Me How » manque de dynamisme.

Le long playing recèle deux ballades, « Beyond Me » et « The Glass ». La première manque singulièrement de punch. Minimaliste, la seconde se signale par une intro émouvante.

Légèrement teinté de psychédélisme, « Rest » oscille entre légèreté et lourdeur. Une belle manière de clore cet opus. Car s’il est dédié à Taylor Hawkins et Virginia Grohl, il ne faut pas oublier que Foo Fighters s’est formé à la suite de la disparition de Kurt Cobain. Son ombre plane d’ailleurs tout au long de l’œuvre…  

vendredi, 08 septembre 2023 14:41

Herring, le showman…

Depuis 2006, Future Islands a gravé six elpees. Epatant sur disque, il atteint le max de son potentiel en ‘live’, notamment grâce au parolier et chanteur Samuel T. Herring, une bête de scène totalement habitée par la musique. Le dernier opus du combo, « As long as you are », remonte à octobre 2020. Depuis la formation a sorti quelques singles, dont le dernier, « Deep in the Night », est paru en août dernier. Et un nouvel LP serait en préparation. Aujourd’hui, Future Islands est considéré comme un des groupes les plus dynamiques de la culture pop. Il réinvente la synthwave, le post-punk et parfois le hardcore. Dans le cadre de sa nouvelle tournée mondiale, le quatuor de Baltimore (Maryland) se produisait à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

R.A.P. Ferreira assure le supporting act. De son véritable nom Rory Allen Phillip Ferreira, il débarque seul sur les planches. Il prend place sur un siège, enlève sa gratte semi-acoustique de son étui, déclare qu’il vient de Chicago et entame son récital dans un blues qui nous vient des profondeurs de la Louisiane. Soyez rassurés, il n’est pas poursuivi par des alligators.

En cherchant un peu sur la toile, on apprend que cet artiste est étrangement MC, producteur, agriculteur et fondateur du label Ruby Yacht ; et qu’il s’est forgé une certaine notoriété dans l’univers underground du hip hop. Tout ceci pour expliquer qu’il termine sa prestation par deux morceaux de rap minimalistes, mais dansants.  

Setlist : « Preachin' the Blues - Part I » (Son House cover), « Illinois Blues » (Skip James cover), « Catfish Blues » (Robert Petway cover)

Préenregistré, « In Evening Air » permet aux instrumentistes de s‘installer sur leur estrade respective, mais en retrait. Soit le claviériste Gerrit Welmers, le bassiste/guitariste William Cashion et le nouveau batteur Mike Lowry. Une toile blanche a été tendue en arrière-plan devant laquelle ont été installées quatre maquettes de montagnes en basalte, de hauteurs différentes, qui changent de couleur en fonction d’un éclairage placé en hauteur.

Samuel T Herring débarque. Il dispose de tout l’espace scénique pour déambuler. Une véritable bête de scène qui exécute des pirouettes et interagit avec la foule. Et la fosse devient un véritable dancefloor dès le morceau qui ouvre le set, « For Sure », une compo inondée de sonorités de claviers.

C’est Samuel la star du band ; il a le charisme d’un Morrissey totalement déglingué. Le band embraie par un extrait du dernier album, « As Long As You Are », en l’occurrence « Hit the Coast ». La voix de Samuel est alors proche de celle de Tom Barman (dEUS). Etonnant, non ? D’autant plus qu’en général, elle est plutôt caractéristique et unique en son genre. Très gutturale. Mâle si vous préférez. Les sonorités de cordes sont incandescentes, mais dispensées par des samples injectés dans le synthé.

Dès « Ran », le troisième morceau, Herring est trempé de sueur. Sa capacité à attirer le regard est vraiment particulière. Il donne l’impression de chanter pour chaque individu personnellement. Il tend les bras et rejette la tête en arrière tout en profitant de l'énergie de la foule, l'absorbant et s'assurant que ses mouvements presque frénétiques se poursuivent. Pendant « Plastic Beach » et « Walking Through That Door », il se frappe la poitrine, tire sur son tee-shirt noir ou se frappe la gorge.

On observe une véritable symbiose entre les mélodies modernes et catchy, la voix surpuissante et l’instrumentation. Aussi incroyable que soit Herring, les musicos du groupe constituent le ciment qui fédère Future Islands et empêche Herring de déraper dans son attitude théâtrale. Le claviériste Gerrit Welmers, le batteur Michael Lowery et le bassiste William Cashion y parviennent en alliant sobriété et efficacité.

En fin de parcours, la basse discordante de Cashion vient asséner un uppercut dans le ventre des spectateurs sur le single « King Of Sweden », une des chansons préférées des auditeurs. Le band n’en oublie pas son plus grand succès, « Seasons (Waiting for You). Pendant « Long Flight », Herring exécute une glissade ventrale sur le podium, bondit, puis enfonce son poing dans sa bouche. Le concert s’achève akos par « Thrill », un des morceaux les plus calmes de la selist.

En rappel, Future Islands va accorder deux compos. Tout d’abord « Vireo's Eye ». Le son de basse de Cashion se révèle particulièrement musclé. Alors que l’auditoire applaudit, Herring tend la main, fait mine de saisir l'air, porte la main  à la bouche et se comporte comme s'il avalait quelque chose, ingérant l'énergie de la foule. Puis « Little Dreamer », une chanson qui résume tant de sentiments de joie, de rage, de douleur et d’amour. La chanson commence comme un discours et alors que le groupe entre lentement dans la musique, Herring passe du déclamatoire au chant. Lorsque la chanson s’achève, Future Islands remercie l’auditoire et tire sa révérence…

Certains médias estiment que Future Islands mériterait le statut d’Elbow voire de The National. Et ils n’ont probablement pas tort…

Setlist : « In Evening Air » (intro préenregistrée), « For Sure », « Hit The Coast », « Ran », « Plastic Beach », « Peach », « Diep In The Night », « Walking Through That Door », « Before The Bridge », « The Painter », « In The Fall », « A Dream Of You and Me », « Ancient Water », « King Of Sweden », « Seasons (Waiting on You) », « Long Flight », « Tin Man », « Thrill ».

Rappel : « Vireo's Eye », « Little Dreamer »

(Organisation : Live Nation)

 

Udo Dirkschneider est l'une des incarnations du heavy metal à travers le monde. Il possède une voix unique dans cet univers et façonne des hymnes rock légendaires depuis les années 80. Actif depuis 5 décennies sur scène, Dirkschneider est une véritable icône de la scène métal.

Malgré sa longue histoire et les nombreux hauts et bas que comporte la vie rock’n’roll, Udo Dirkschneider continue d’écrire sa propre histoire et ne cesse de surprendre. Cette année ne fait pas exception.

Dans la deuxième moitié des années 80, le groupe de Heavy Metal allemand Accept s'oriente vers une musique plus mélodique, plus proche du Hard FM. En 1987, le chanteur Udo Dirkschneider décide de quitter la formation, estimant cette évolution incompatible avec son timbre de voix. Il fonde alors son propre groupe, U.D.O., dont il est l'unique membre permanent, et sort dans la foulée « Animal House », un album entièrement écrit par Accept en guise de cadeau de départ. Trois opus suivent de 1989 à 1991, avant que Dirkschneider ne mette fin à U.D.O. en 1992, au profit de la reformation de son précédent groupe. 1996 marque une nouvelle séparation d'Accept et le retour d'U.D.O., qui depuis continue inlassablement de tourner et de sortir des albums à intervalles réguliers. Le seizième opus, intitulé « Steelfactory », est paru fin août 2018. À noter également que le chanteur a participé en 2005 à une réunion d'Accept le temps de quelques concerts, mais a refusé de s'impliquer davantage. Toujours concernant Accept, Udo avait pour habitude d'en inclure plusieurs titres dans ses setlists, il décide de tourner définitivement cette page afin de consacrer ses concerts exclusivement à U.D.O. En cause, sa lassitude des comparaisons entre ses prestations et celles de la version actuelle d'Accept.

Le nouvel album du band U.D.O. « Touchdown » sortira le 25 août, et encore une fois le nom dit tout. Le ‘touchdown’ dans le football américain décrit un objectif important pour les joueurs et les équipes, il en va de même pour l'album de Udo Dirkschneider, colonne vertébrale de U.D.O.

Le nouvel elpee a été conçu et mixé sous la houlette du producteur Martin ‘Mattes’ Pfeiffer puis a été masterisé par Stefan Kaufmann. Y a collaboré, le violoniste Stefan Pintev sur le morceau éponyme. Le line-up du groupe est complété par l’ancien bassiste d’Accept Peter Baltes depuis le mois d’avril, qui a enregistré les pistes de basse sur ce disque. L’artwork est l’œuvre de Martin Häusler.

Sven Dirkschneider aurait déclaré que le premier single dévoilé, « Forever Free », est censé inciter les gens à ne pas se contenter de croire ce qu’ils entendent ou ce que leur montrent les médias, par exemple, mais à réfléchir individuellement.

« Touchdown » est paru ce 25/08/2023

La vidéo de « Touchdone » est disponible et celle de « Forever Free », ici

 

mardi, 22 août 2023 12:21

SOROR entretient le mystère…

SOROR est un groupe bruxellois né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably bercée au trip-hop des années 90.

Cette osmose entre basses envoûtantes et voix infusée à la Beth Gibbons est soutenue par les grooves de batterie tranchants de Théo Lanau et traversée par les lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. SOROR livre des chansons intimes, et profondes. Son premier Ep, enregistré et mixé par Koen Gisen, sorti en mars 2020, définissait alors la ligne de conduite du groupe, à savoir, un son organique, mélancolique. Le groupe tournera alors dans toute la Belgique et en France (Botanique, Brass, Atelier 210, Olt Rivierenhof, Eden, Reflektor, Supersonic, Pop-Up du label …) Le groupe publiera un nouvel elpee en septembre 2023. Son titre ? Ce sera la surprise !

Paru en juin dernier, la compo « Bohemian Paradise » baignait au sein d’une ambiance plus psyché, hypnotique et langoureuse. Un morceau qui figurera sur ce premier elpee dont la sortie est prévue le 22 septembre 2023

SOROR se produira, dans le cadre de la ‘Release Party’, le 21/092023 à la Rotonde du Botanique, là où le son est parfait !

https://botanique.be/fr/artiste/s-o-r-o-r

Autres dates :

28.10.23 @ XScandalous, Saint-Ghislain

14.10.23 @ Les Volumineuses, Bruxelles

29.09.23 @ Fête de la FWB, Atelier Rock, Huy

02.09.23 @ Forest Sounds, Bruxelles

La vidéo de « Bohemian Paradise », est disponible là 

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