Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Bernard Dagnies

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mardi, 09 juin 2009 01:00

The Eternal

Sonic Youth a donc quitté Geffen pour rejoindre le label indé Matador, une écurie au sein de laquelle militent notamment Yo La Tengo, Mogwai, Belle and Sebastian, The New Poronographers ou encore Cat Power. Une décision fort logique, quand on sait que l’objectif principal de la formation new-yorkaise, malgré un certain succès commercial, n’a jamais été à caractère lucratif. Et à contrario, une major vise d’abord la rentabilité. Exit Jim O’Rourke (il avait participé aux enregistrements des trois derniers elpees et même aux tournées correspondant à cette époque), et bienvenue à l’ex-bassiste de Pavement, Mark Ibold. Le line up du groupe se maintient donc à la formule du quintet.

« The eternal », constitue le 16ème album studio du combo, en 28 années d’existence. Un disque habillé d’une superbe pochette illustrée par une toile du guitariste légendaire John Fahey. Impliqué dans le mouvement no wave à ses débuts, Sonic Youth s’est progressivement orienté vers le noisy rock avant de glisser progressivement vers la noisy pop. En fait, si l’aspect expérimental a toujours été présent dans leur création (NDR : suffit d’écouter leurs projets solo pour en être convaincu), le sens mélodique est devenu de plus en plus palpable. Paru en 1990, « Goo » reflète le sommet de leur concession à l’accessibilité. Puis, progressivement, le band va privilégier les compos construites sur un fragile équilibre entre pop et rock bruitiste. En apportant de subtiles nuances à chaque nouvel opus. Et c’est à nouveau le cas sur « The eternal ». Des contrastes qui peuvent osciller de la rage (NDR : les vocaux possédés de Kim Gordon sur les sauvages « Sacred trickster » et « Calming the snake ») au confessionnel (NDR : ses chuchotements et une guitare rythmique acoustique sur les 9’ du languissant « Massage the history), en passant par la frénésie (NDR : le nerveux et fulgurant « What we know », chanté par Lee Ranaldo) et la douceur (NDR : la fluidité mélodique de « No way » ainsi que les harmonies vocales ‘byrdsiennes’ sur  l’alangui « Walkin blue »). L’intensité électrique n’est évidement pas négligée (NDR : ces échanges de cordes effilés, tranchants, sur « Leaky lifeboat ») et les inévitables envolées atmosphériques, cosmiques voire psychédéliques sont toujours aussi susceptibles de se déstructurer et de s’achever dans un chaos imprévisible ; les drums tribaux de Steve Shelley communiquent cette forme de pulsion primitive et puis Kim et Thurston chantent plus régulièrement les vocaux, enfin le plus souvent sous forme de question/réponse. Pourtant, et je ne sais pas trop pourquoi, j’ai parfois l’impression que le spectre de The Fall plane sur plusieurs compos de cet elpee. A cause de ce climat à la fois redoutable et incantatoire qui filtre parfois insidieusement à travers la mélodie. Amusant car il m’est déjà arrivé de dénicher des références à Sonic Youth dans la musique de la bande à Mark E. Smith…

Un bouquin consacré à Sonic Youth vient également de paraître. Ecrit par Colin Barbier, il est paru aux éditions Thélès. Son titre : « Sonic Youth ou les Singularités musicales ». Etudiant le rapport entretenu entre l’improvisation et le matériau musical, il est partagé en deux parties. La première traite des influences et la seconde de la pratique. L’auteur s’appuie sur trois groupes pour justifier ses propos : Sonic Youth (rock indépendant), Aphex Twin (musique électronique) et Mogwai (post-rock) dont il détaille le fonctionnement entre 1997 et 2002. Il aborde ensuite le thème de l’écriture, compare les sonorités et montre les spécificités de chacune. Il propose enfin une réflexion sur ce qu’est la pratique de la musique et d’un instrument. Au départ, ces textes sont deux mémoires de philosophie de l'art soutenus à la Sorbonne. Destinés aux initiés mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à l'univers musical et à la création, ils proposent des définitions claires et précises, ainsi que de nombreux exemples. Ils s'adressent donc à un public de professionnels, mais aussi d'étudiants ou d'amateurs. Colin Barbier vit à Paris. Ancien saxophoniste du groupe Gypsophile, il a organisé d'importantes sessions d'improvisations. ‘Sonic Youth ou les Singularités musicales’ est son premier essai. (Prix : 18,90 €)(d’après communiqué de presse)

Pour plus d’infos : http://www.theles.fr/editions-Theles/auteurs/colin-barbier_948

 

mardi, 04 août 2009 19:06

Perversity, desperation and death

Fondée en 2000, cette formation islandaise en est déjà à son troisième album, non compris la compile « The curse, the life, the blood ». Parue l’an dernier, elle réunissait une sélection de ses trois premiers opus. Le Singapore Sling est un cocktail dilué dans l'eau à base de gin, de cherry et de jus de citron, mais c’est également le titre d’un film de série B grec, signé Nikos Nikolaidis, réalisé en 1990, dont le caractère pervers lui a valu d’être censuré en Grande-Bretagne. Leur patronyme serait inspiré de la seconde définition.

Manifestement la noisy ténébreuse de ce sextet est inspirée par Jesus & Mary Chain. Caverneuse, désabusée et monocorde, la voix du chanteur/compositeur Henrik Bjornsson accentue même cette sensation de mélancolie ambiante (NDR : qui a dit gothique ?). Tempo obsessionnel, basse cotonneuse et cordes de guitares (NDR : elles sont trois !) surf, reverb, grésillantes, gémissantes ou ‘larsenées’ complètent le tableau sonore de cet elpee, sur lequel je n’épinglerai que les plus vivifiants « Ahead » et « Girl powder » ainsi que l’énigmatique voire filmique « Martian arts ». Le reste est beaucoup trop revivaliste pour rivaliser avec le Black Rebel Motocycle Club…

 

vendredi, 28 février 1992 02:00

C’est comme crier ‘Ne m’ignorez pas !’

The House of Love, c'est le nom d'une nouvelle  érotique d'Anais Nin. Mais, The House of Love c'est aussi le patronyme du groupe qui s'est formé en 86 autour du chanteur Guy Chadwick et du guitariste Steve Bickers. Depuis, Steve est parti, pas en très bons termes, pour former Levitation (NDR : qui vient d'ailleurs de sortir son premier album). The House of Love est rapidement devenu un des groupes chéris par les médias britanniques. Exemple : au cours de la même semaine, ils ont fait la ‘une’ du New Musical Express et du Melody Maker, les deux grands journaux musicaux insulaires ! A ce jour, la formation a sorti trois albums et une compilation. Les trois disques s’intitulent tout simplement « The House of Love » (NDR : pas facile de s'y retrouver !) Et Guy a prouvé qu'il était un grand compositeur de morceaux pop ! Suffit d'écouter les bijoux que sont « Shine on », « Destroy the hear », « Christine » ou « The Beatles and the Stones ». Néanmoins, depuis le début des années 90, le groupe s'est montré très discret. Le grand retour est-il pour bientôt ? Ou bien le train est-il passé ; et la grande percée sur le continent n'est-elle pas encore pour cette année ? Guy Chadwick nous éclaire à ce sujet…

Au cours des derniers mois, House of Love s’est montré plutôt discret. Peut-on espérer du changement dans un futur immédiat ?

Entre 1990 et en 1991, il s'est passé une bonne chose pour nous : nous sommes devenus très populaires en France. Nous avons accompli une tournée dans ce pays et participé à une trentaine de festivals. C'était chouette et nous avons travaillé sur de nouvelles chansons. Notre nouvel album doit sortir bientôt.

Que pensez-vous de Levitation ?

Pas grand-chose. Je ne les ai jamais vus. J'ai reçu une cassette l'année dernière de leur projet ; mais je n’ai jamais assisté à un de leurs concerts. Et puis nous n’avons aucun contact avec eux!

Vous avez signé chez Phonogram ; ne craignez-vous pas de perdre votre intégrité?

Ce n’est pas un sujet qui me préoccupe. On fait ce qu'on aime. Je veux dire, je m'en fiche d'entendre dire que je peux perdre mon intégrité. Je sais que je ne la perdrai pas.

Que pensez-vous du public belge?

Je ne connais pas vraiment le public belge. Nous ne nous sommes produits que 3 ou 4 fois en Belgique. Nous avons joué à Deinze, je crois, en 1988 et à Bruxelles avec Ride.

Quels sont vos projets ?

Eh bien, l'album doit sortir.

Une tournée peut-être ?

Ah, oui. Probablement. Quelque chose dans le genre.

Pensez-vous être le meilleur groupe au monde ?

Guy (et les musiciens en chœur) : Oui !....

Vous le pensez vraiment?

Si je pense que nous sommes le meilleur groupe? Non! (Rires)

Quel est ton opinion sur les autres artistes relevant de Creation, votre ancien label?

J'en aime quelques-uns, oui. Comme Slowdive, Ride. J'aime aussi Teenage Fan Club. Tous ces groupes sont les meilleurs qu’ils n’aient jamais eus. C'est un bon label!

Vous sentez-vous influencé par les 60’s?

Oui.

The Beatles and The Stones?

Evidemment.

Etes-vous romantique? Pourquoi votre écriture est-elle si torturée ?

Romantique ? Non, je ne suis pas vraiment romantique. Enfin, si quand même, je le suis. (Rires) Si j'ai une écriture torturée, je pense que c'est à cause de mes lectures. Je suis consommateur d'une littérature du style, comme celle d’Ernest Hemingway ou d’Henry Miller. J'aime ces écrivains. Vous voyez, c'est plus un style que mes propres sentiments. Et même si j'éprouve parfois ces sentiments comme tout le monde, ma composition est plutôt instinctive.

Pensez-vous être chargé d’une mission dans le rock?

Oui. Enfin, je n'en suis pas certain. J'éprouve un sentiment, en mon for intérieur, qui me conduit : je dois faire de la musique. Au début, je croyais que c’était lié au succès ; mais je n'y crois plus maintenant. Mon but est de créer quelque chose dans la musique, quelque chose que les gens vont aimer. C'est comme un cri. Du genre : ne m'ignorez-pas! (Rires)

Es-tu prolifique ?

Je travaille beaucoup, mais peu m’importe de savoir si je vais vite ou pas. Je passe du temps sur des détails qui semblent importants à mes yeux. Utiles ou pas. C’est dans mon caractère. Enfin on apprend toujours. Comme quand je suis en route, je peux écrire des chansons instantanément (‘clic’). J'ai vécu des périodes au cours desquelles j’étais incapable d’écrire ou de faire quoi que ce soit. Je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas assez de capacités en tant que musicien ou bien si c'est juste dans ma nature. Ou si c'est un des symptômes chez un artiste.

Pensez-vous qu'un jour vous enregistrerez un album solo ?

Je n'y ai pas encore pensé ! Disons que pour le moment, c'est non.

Interview parue dans le n°1 du Magazine Mofo de février 1992.

mardi, 28 juillet 2009 22:28

Beacons of Ancestorship

Quoique considéré comme un des fondateurs du mouvement post-rock américain, Tortoise pratique une musique plus proche du prog et du krautrock que des autres formations auxquelles les médias font référence, quand on parle du style. Pensez à Mogwai ou à Godspeed You! Black Emperor, par exemple. En fait, la musique de cet ensemble chicagolais puise également son inspiration dans le jazz, le dub et la musique électronique. Et c’est cet ensemble de références qui la rend post-rock.

Doug McCombs et Johan McEntire sont les fers de lance de la formation. Ce dernier est même devenu un ingénieur du son particulièrement notoire. Les deux personnages multiplient également les projets et les collaborations. Et cycliquement reviennent vers Tortoise. Ainsi, leur dernier opus, « It's All Around You » remontait déjà à 2004. Si à leurs débuts, j’estimais leur démarche fort intéressante (NDR : pensez à l’elpee éponyme paru en 1994 et « Millions Now Living Will Never Die », deux ans plus tard), leurs élucubrations sonores s’égarent de plus en plus vers un math/prog que le mouvement punk aurait pris un malin plaisir à trucider, s’il était né à la fin des 70’s. Help Johnny Rotten !

mardi, 28 juillet 2009 22:19

Folie douce

Ce qui frappe dès le premier morceau de cet album, c’est la virtuosité de Charlène Juarez –alias Chat– au piano. Pas étonnant quand on sait qu’elle a suivi une longue et brillante formation de pianiste classique. Alors pourquoi ne pas s’être lancée dans ce créneau ? Parce qu’en séjournant à Londres, elle y a découvert la pop. De Radiohead à Bowie, en passant par les Doors et le Velvet (NDR : toujours les classiques!) Elle écrit ses propres chansons. Mais il aura fallu attendre d’être repérée par un label portugais sur son MySpace et la rencontre avec Joseph Chédid et Henri Blanc-Francard pour que les événements se précipitent. Et cette « Folie douce » a été enregistrée dans le Labo M, celui de Mathieu Chédid, le frère de Joseph. Si les deux protagonistes ont participé aux sessions d’enregistrement, Albin de La Simone et Pierre Cohen sont également de la partie.

Découpé en 13 fragments, cet opus communique une excellente impression sur les premiers morceaux de l’album. L’inévitable « Alice », le pétillant « Harmony », le très ‘M’ « Maman », le versatile et plus électrique « Les petites choses » ainsi que le syncopé « R ». Arpèges d’ivoires virevoltants, arrangements judicieux et soignés ainsi que textes qui correspondent bien au monde contemporain vécu par une jeune fille de son âge, même si parfois ils peuvent parfois sembler puérils, alimentent sa muse. Bref, tout baigne. Et elle mérite alors bien les compliments flatteurs réservés par la presse hexagonale qui la compare à Camille ou Emilie Simon. Il y a même un titre dans la langue de Shakespeare : « It’s so cold ». Problème, c’est que passé ces premiers morceaux, une lassitude commence à s’installer. Désolé, mais j’ai toujours appelé un chat, un chat… Chat a du timbre, mais manque de registre. Et en optant pour un minimalisme mélancolique, essentiellement tramé sur son piano et sa voix, ses chansons commencent à lasser. Dommage. Un mini elpee aurait suffi.

 

mardi, 28 juillet 2009 22:14

Hombre Lobo

Tiens, Mark Olivier Everett a rejoint la confrérie des barbus. Même qu’il est occupé de faire concurrence à celles portées par les membres de ZZ Top (NDR : ils ne l’ont pas rasée ?) D’ailleurs lors du premier titre de ce septième opus d’Eels, « Prizefighter », il nous propose un blues bien enlevé, bien électrique, en insistant sur l’aspect rauque de sa voix. Et récidive sur le sauvage « Tremendous dynamite », un peu dans l’esprit des Doors. Car si le nouvel opus recèle plusieurs ballades, dont certaines sont vraiment superbes (NDR : le single « That look you give that guy », le tendre et voluptueux « In my dreams », « The longing » interprété dans l’esprit d’« Electro-Shock Blues » et le bouleversant « All the beautiful things »), il propose des compos bien nerveuses (NDR : le déchaîné « Lilac breeze » ainsi que le plus électro « Fresh blood » –l’autre single– plage ténébreuse, introspective, dont le groove rappelle le meilleur de Beck, sans oublier l’abrasif « What’s a fella gotta do », attaqué dans l’esprit d’un Sebadoh) sans pourtant jamais se départir de son sens mélodique contagieux. Tout n’est pas parfait, mais dans l’ensemble, cet album tient bien la route. Côté lyrics, Mark soulève une réflexion sur le désir, un dessein susceptible d’emprisonner les âmes et de les détruire. Décidemment, il est toujours aussi inspiré par les questions existentielles…

 

mardi, 28 juillet 2009 22:09

Don’t sleep

Au sein de ce trio britannique, milite le guitariste/mandoliniste/bassiste Simon Swarbrick (également préposé aux cordes), le cousin de Dave Swarbrick, ex-violoniste de Fairport Convention. Et puis un certain Richard Hammond, également six-cordiste (NDR : la sèche !), mais surtout remarquable chanteur dont le timbre campe un hybride entre Guy Garvey (Elbow) et Thom Yorke (Radiohead), mais en moins dramatique. Le line up est complété par Andy Trim aux drums. Cet opus est paru début 2007, mais vient seulement d’être distribué officiellement en Europe. Si vous êtes inconditionnel de la britpop, vous ne pouvez passer à côté de cette œuvre. Les spectres d’Elbow et de Radiohead y planent constamment ; mais également des Doves. Ainsi que d’Unbelievable Truth (NDR : le groupe d’Andy Yorke, le frère de Thom), pour les sous-courants acoustiques. Rien que le morceau d’entrée, enrichi d’arrangements symphoniques somptueux et dynamisé par une section rythmique pulsante vous en met plein la vue (NDR : et les oreilles). Des arrangements audacieux, immaculés, parfois électro, qui enveloppent les mélodies sinueuses, mélancoliques, d’une subtile brume atmosphérique. Sans oublier une production d’un raffinement et d’une précision extrêmes. Comment un album de cette trempe a-t-il pu passer complètement inaperçu ?

mardi, 28 juillet 2009 22:05

Heads on fire

Cet album est paru en novembre 2007, mais il vient seulement de bénéficier d’une distribution officielle chez nous. Et si « Heads on fire » ne constitue pas le premier elpee de cette formation établie à New-York, je vous promets bien du plaisir si vous cherchez à savoir combien de disques elle en a concocté depuis ses débuts. Certains ont même été pressés à un maximum de 50 exemplaires ! Julian Cope les apprécie tout particulièrement. Non seulement il les avait invités à assurer le supporting act d’une de ses tournées, mais il avait remixé les morceaux de ce « Heads on fire » sur un vinyle. En évoquant le nom du leader du mythique et défunt Teardrop Explodes, vous pensez inévitablement au psychédélisme. Et vous avez tout à fait raison. Un psychédélisme éclaboussé de space métal, de garage et de krautrock. Puisant plus que probablement ses influences chez les Warlocks, Hawkwind circa « In search of Space », les Stooges époque « Funhouse » ainsi que Can.

Découpé en 6 morceaux, Heads on fire » recèle une plage de plus de 26 minutes : « Don’t be afraid ». Véritable pièce centrale de l’opus échafaudée sur un crescendo lancinant, elle est entrecoupée d’un interlude stratosphérique, avant d’en revenir au thème initial, comme beaucoup de groupes du style opéraient au tout début des seventies. Sans quoi groove lancinant, implacable, féroce, tempo hypnotique, tentaculaire (NDR : parfois plus enlevé, comme lors de la plage finale « Eternity »), ligne de basse distordue, guitares bourdonnantes, triturées par les pédales wah wah ou cosmiques, synthés tourbillonnants et vocaux éthérés, réverbérés, ténébreux, trament la densité de cette expression sonore qui recherche constamment l’harmonie entre l’ambiance et le chaos ; mais surtout est sensée reproduire un voyage hallucinogène dans l’espace et le temps…

 

mardi, 21 juillet 2009 22:01

Sticky Fingers (2009 Remastered)

La bande à Jagger ayant quitté EMI en juillet 2008, tout le catalogue des Stones est donc aujourd’hui regroupé chez Universal. L’occasion était donc belle de rééditer une partie de celui-ci après remasterisation. Soit les disques parus entre 1971 et 2005. Parue le 4 mai, la première série propose ceux concoctés entre 1971 et 1976.

Et tout d’abord un de leurs chefs-d’œuvre : « Sticky fingers ». Oui, oui, celui dont la pochette avait été imaginée par Andy Warhol, montrant le haut d’un jean avec une véritable fermeture-éclair incorporée. Pour enregistrer cet opus, le groupe avait reçu le concours du pianiste Nicky Hopkins, de Ry Cooder (NDR : sur « Sister Morphine », dont une partie des lyrics avait été écrits par Marianne Faithfull) ainsi que de Bobby Keys et Jim Price aux cuivres. Et puis c’est l’elpee sur lequel figure le fameux single « Brown Sugar ». Parmi les autres titres on épinglera la superbe ballade « Wild horses », le très groovy « Bitch », « Dead Flowers » et la cover du bluesman Mississipi Fred Mc Dowell, « You gotta move ». Mick Taylor, le nouveau guitariste, apporte une touche plus blues à certaines compos. Et ce disque va devenir la référence en matière de stoner. A cause de cette fameuse ligne rythmique imaginée par Richards… D’où le qualificatif, vous vous en doutez…

 

mardi, 21 juillet 2009 22:01

Undercover (2009 Remastered)

La bande à Jagger ayant quitté EMI en juillet 2008, tout le catalogue des Stones est donc aujourd’hui regroupé chez Universal. L’occasion était donc belle de rééditer une partie de celui-ci après remasterisation. Soit les disques parus entre 1971 et 2005. Parue le 8 juin, la seconde série propose ceux concoctés entre 1978 et 1982.

De cet album pour lequel les Stones ont reçu le concours de Chuck Leavell et Sly Dunbar, on ne parlera que de du titre maître (« Undercover (of the night) ») dont le clip sera censuré pour ses scènes de violence. A propos de violence, ils auraient mieux fait d’en injecter dans leurs compos qui, hormis le final « It must be hell » (NDR : plus proche de l’esprit stoner), semblent manifestement destinées à la bande FM. Un comble pour un groupe qui a toujours incarné une attitude de rock’n’roll dominée par le défi, la rébellion et l’insoumission. En fait, la séparation est de plus en plus à l’ordre du jour, une impression qui va perdurer de 1983 à 1989 ; et puis Mick Jagger envisage d’enregistrer son premier elpee solo, qui paraîtra en 1985 (« She’s the boss »). Cet échec va donc précipiter les Stones dans l’expectative. Et aussi leurs fans…