Goat Girl et un quatuor féminin londonien dont le premier elpee est éponyme. Découpé en 19 plages dont cinq interludes instrumentaux, l’album ne dure cependant que 40 minutes. Pas étonnant, dès lors que les morceaux ne vont jamais au-delà des 3’. Produit par Don Carey, l’opus prône une forme de philosophie post punk chère aux Raincoats ou aux Slits. Les textes sont décalés, sombres, sarcastiques et reflètent une forme d’exaspération lorsqu’ils dépeignent leur ville, sous un angle peu élogieuse, une City dont les habitants souffrent de plus en plus des inégalités de classe, de race et de sexe. Et c’est souvent dans un climat sociopolitique difficile que le rock renaît de ses cendres et redevient un moteur de la contestation des masses…
Mais revenons à ce long playing, dont les pistes, tour à tour effervescentes, lancinantes, percutantes, envoûtantes, mystérieuses, spasmodiques, épiques ou impétueuses sont interprétées d’une voix désabusée par Lottie Cream. On même droit à des interventions de violon jazzyfiant sur l’obscène « Creep », de la slide sur le bien enlevé et légèrement bluesy « The man » alors que « Lay down » adopte le tempo d’une valse. Mais même en y ajoutant un zeste de folk, de surf et une bonne dose de psychédélisme, vous ne serez pas au bout de vos (bonnes) surprises. Fascinant, le bien enlevé « Little liar » en est une. Mais également les deux versions d’« I don’t care » ainsi que « Country sleaze. Des plages réminiscentes de l’indie rock pratiqué sur la scène de Boston, début des eighties. Respectivement hantées par Throwing Muses et les Pixies circa « Sufer Rosa ». Excellent !