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!!!

THR!!!LER

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Yes !!! Le voilà, le disque qui renvoie « Strange Weather, Isn’t It ? » aux oubliettes. Les six fantastiques de NY et Sacramento reviennent au galop en publiant « THR!!!LER », leur Thriller à eux, celui qui mettra peut-être un peu de beurre dans leurs épinards. La formation à la réputation ‘live’ exemplaire nous dévoile un cinquième effort studio qui a retenu presque toutes les erreurs du précédent essai. !!! se réinvente de la manière la plus efficace qui soit, en bénéficiant du concours de Jim Eno (Spoon), et la paire de Simian Mobile Disco, aux manettes. Si le coup de foudre n’est pas forcément instantané, deux ou trois rembobinages suffisent à traiter le sextet de putain de génie.

« Even When The Water’s Cold » annonce la couleur. L’insolence d’un « Louden Up Now » n’a plus lieu d’être. Nic Offer développe son chant et laisse la pression monter petit à petit. Après le refrain ultra obsédant du morceau d’ouverture, Nic Offer et sa bande appuient légèrement sur le champignon pour des « Get That Rhythm Right » et « One Girl / One Boy » au groove implacable. Shannon Funchess, partie pour d’autres horizons (Light Asylum), délègue la touche féminine du disque à Sonia Moore, ‘connue’ pour ses oooh et aaahs sur le « 2 Legit 2 Quit » de MC Hammer. La chanteuse appuie de sa présence le côté un peu plus Pop et R’n’B de « THR!!!LER » (le single « One Boy / One Girl », « Except Death » et son diabolique hook final).

Seule ombre au tableau, « Fine Fine Fine ». N’est pas John Pugh qui veut. Alors lorsque le petit nouveau (Rafael Cohen, bassiste et ex-Supersystem) s’empare du micro, le fan s’insurge. Erreur de parcours ou pas, « Fine Fine Fine » aurait parfaitement trouvé sa place au sein de la discographie de New Order, mais tombe ici comme de la farine dans un sachet de coke. Côté percus, ça tape fort, mais la voix devient rapidement soûlante. Une incartade vite oubliée, vite pardonnée. Notamment par l’entremise de « Station (Meet Me At The) », titre de clôture, qui reprend l’exercice des percus tapageuses avec brio et dévoile un !!! rageur et rock’n’roll.

Au rayon des incontournables, on surlignera trois fois (évidemment) l’énorme « Slyd », premier morceau de « THR!!!LER » à avoir été dévoilé par la formation. Produit par James Ford, « Slyd » est une sorte de deuxième volet de « The Hammer », tout en crescendo. Une belle invitation au laisser-aller, conclue par un kaléidoscope de beats subversifs.

Et à chaque sortie de !!!, son tube ultime ! Après « Intensify » (« !!! »), « Me & Giuliani… » (« Louden Up Now »), « Must Be The Moon » (« Myth Takes »)  et « The Hammer » (« Strange Weather, Isn’t It ? »), au tour d’un morceau de  « THR!!!LER » de rejoindre le tableau d’honneur. Le rouleau-compresseur qui va te faire perdre toutes les calories de ton corps en un temps record est également le plus surprenant de la galette. Caractérisé par sa mélodie insidieuse, son air estival à ne pas y toucher et ses textes quasi susurrés, personne ne le voit arriver. Et v’là qu’au bout de quelques minutes, « Careful » te saute à la gorge et prend possession de chaque recoin de ton cortex cérébral pour t’emmener vers une chute énorme, mais tellement rapide, que tu gardes la touche ‘repeat’ à portée de main. Une conclusion qui promet jolies vagues dans le public lors de sa retranscription live.

Bref, « THR!!!LER » est le condensé parfait d’un chk chk chk réinventé et d’un chk chk chk fidèle à ses valeurs. Des valeurs simples, claires et nettes : dance or die motherfuckers !

!!! feront trembler le chapiteau des Nuits Botanique ce 6 mai.

 

!!!

Strange Weather, Isn’t It ?

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Ceux qui me connaissent le savent, il m’est quasi impossible d’être impartial lorsque l’on parle de !!!. Seulement, bien des choses ont changé entre la sortie de l’indispensable « Myth Takes » et de ce « Strange Weather, Isn’t It ? ». D’abord le départ de John Pugh. Une mauvaise surprise qui laissera Nic Offer sans l’essentiel binôme. Suivi d’autres désertions ; mais surtout la mort de Jerry Fuchs. Toute une série d’événements très susceptibles d’achever le moral de la troupe. !!! compte aujourd’hui 5 membres dont les indécrottables Nic Offer et Allan Wilson ainsi que Shannon Funchess qui remplace Pugh sur scène comme en studio sans jamais l’égaler. Le quatrième recueil de la formation est donc indiscutablement celui du changement. Et de prime abord, dur dur de s’y faire… Mais !!! a plus d’un tour dans son sac.

Enregistré  à Berlin, « Strange Weather, Isn’t It » est le disque le plus pop de !!! concocté à ce jour. Offer et ses collègues ont opté pour plus de légèreté tant dans les textes que les arrangements. Souvent, la pilule passe sans effort (« Wannagain Wannagain » et son irrésistible ascension finale, « Steady As The Sidewalk Cracks » et son saxo obsédant, « The Most Certain Sure » et son ‘bridge’ tripant ou encore le délirant  « Jamie, My Intentions Are Bass »). Parfois, elle coince (le refrain mollasson de la version studio de « AM/FM », l’inutile « Hollow »). Reste que !!! ne serait pas !!! sans une large dose de riffs funkys et de beats orgasmiques. S’il ne convainc pas instantanément, « Strange Weather, Isn’t It » est de ces disques qui tracent leur chemin vers les neurones à leur rythme et, une fois atteints, s’y installent confortablement. D’autant plus que ce quatrième essai contient le Tube, T majuscule, de !!!. « The Hammer », l’hommage suprême à Jerry Fuchs, construit tout crescendo, sera rapidement reconnu par les fans comme incarnant ce rouleau compresseur qui te retourne le public comme une crêpe, à chacune des prestations du quintet depuis quelques années déjà. Et ne serait-ce que pour ce morceau, l’un des derniers coécrit par Fuchs et accueilli en version studio comme le messie, il serait honteux de ne pas compter « Stranger Weather Isn’t It ? » dans sa discographie !(!!)

Gravy Train!!!!

All The Sweet Stuff

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Le kitsh a des limites. Gravy Train!!!! les franchissent sans mal et sans gêne. Après « Hello Doctor » et « Are You Wigglin’ ? », deux albums relativement délirants, le quatuor revient en ressassant les mêmes chansons, les mêmes rythmes, les mêmes textes graveleux mais un peu plus de guitares qu’auparavant. Super… Bref, ils ne se seront pas creusé la cervelle très longtemps pour concocter ce « All The Sweet Stuff », drôle pendant dix minutes, lourdingue sur la longueur. Tant qu’à écouter de la pop queer, on jettera plutôt notre dévolu sur Le Tigre ou encore les excellents Hey Willpower qui, eux, ne se foutent pas de la gueule de leur clientèle.

!!!

Myth Takes

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Sur le carrelage, sur la table du salon, sur le lit de tes parents, sur le toit de ta baraque, dans ton jardin, dans la rue ou même dans les chiottes...  Appuyer sur play te condamne à bouger tes fesses dans tous les sens. Impossible d’échapper à l’emprise de « Myth Takes ». C’est bien simple : dès la réception de la troisième œuvre de !!! en décembre 2006, on se savait tenir là l’un des meilleurs disques de l’année suivante ! Et trois points d’exclamation ne sont que trop peu pour souligner le brio avec lequel Nic Offer et sa bande marquent leur grand retour.

« Myth Takes » récompense largement les fans pour les trois insurmontables années d’attente qui ont suivi la sortie de « Louden Up Now ». Condensé orgasmique de genres hybrides, l’essai s’ouvre sur un titre éponyme qui donne le ton. Les huit New-yorkais roulent des mécaniques dans les rues de leur ville d’origine, ‘mob-style’, s’apprêtant à conquérir un monde en mal d’expériences transcendantales. Il ne leur en faudra d’ailleurs pas plus que les infectieux « All My Heroes Are Weirdos », « Must Be The Moon » et « Heart Of Hearts » pour inciter aux chorégraphies les plus insolites, à la fois libidineuses et spirituelles. Nic Offer, que l’on devine plus énergique que jamais, s’adonnera ensuite à un épique « Bend Over Beethoven », qui n’est pas sans rappeler le splendide « Me & Giuliani… », extrait de l’ouvrage précédent. Si Nic mène la barque sur la majorité des titres, l’intensité de « Myth Takes » se voit décuplée par les vocalises de John Pugh qui prend possession du micro sur quatre titres, dont les frénétiques et hallucinatoires « Yadnus » et « A New Name ».

Chef-d’œuvre passionnel, ce nouvel essai devrait définitivement établir !!! comme combo incontournable de la scène indie aux yeux et aux oreilles de la terre entière. Ne reste plus qu’à évaluer l’intégralité de « Myth Takes » sur scène (ils jouaient déjà « Heart Of Hearts » et « Yadnus » lors de leur tournée estivale), histoire de découvrir ou redécouvrir Nic Offer et ses déhanchés qui feraient gémir de jalousie Shakira. A écouter de toute urgence et plutôt trois fois qu’une !(!!)

 

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Louden Up Now

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Voilà donc l’album pour lequel une bonne partie de la presse se gargarise en ce moment. Pas de rock passéiste ici ; mais plutôt une mixture post-punk obsédée par le disco, l’électro et le funk. Issue de Sacramento, cette large formation, impliquant une section cuivres, est clairement contaminée par le dance-punk du début des années 80 : les fantômes de P.I.L., A Certain Ratio, ESG ou encore James Chance sont ainsi omniprésents. Des glorieux précurseurs qui sont d’ailleurs remis à l’honneur par les compiles des labels Soul Jazz et ZE. Les Chk Chk Chk proposent une série de morceaux qui ne sont pas sans rappeler le « Metal Box » de P.I.L. C’est-à-dire des longues digressions décousues aux rythmiques énormes, le tout accompagné d’un chant disloqué. Seulement, pour la circonstance, nos camarades sont quand même plus obsédés par l’efficacité que leurs professeurs britanniques. Les meilleurs exemples étant les imparables « Is This Thing On? » et "Shit Scheisse Merde Part1", de loin les meilleurs morceaux de « Louden Up Now ». Pas vraiment la claque annoncée, cette plaque génialement mixée vaut surtout pour le bluffant travail rythmique réalisé par nos gaillards, tandis que les longueurs et le manque de morceaux solides jouent en leur défaveur. On suppose que ces défauts seront largement corrigés sur leur prochaine sortie.