Peu le savent, mais Aaron Lee Tasjan a milité au sein de la dernière incarnation du groupe punk/rock glamour, The New York Dolls. Il est originaire de Nashville, dans le Tennessee. Il a décidé d’embrasser une carrière solo. Il avait publié un Ep, "Crooked river burning", en 2014. Et dans la foulée, l’album "In the blazes", dès 2015. Amples, ses influences oscillent du folk à la country, en passant par le tonk. Les sessions d’enregistrement de "Silver Tears" se sont déroulées à Los Angeles, en Californie.
L’elpee s’ouvre par "Hard life", un morceau de roots rock légèrement flemmard. Pourtant, il est à la fois riche et original, mêlant cordes acoustiques et accords de piano sautillants. Impeccablement construit et soigné, "Little movies" est fort différent ; une petite perle chiadée dont les interventions vocales empreintes de douceur rappellent le Jeff Lynne pré-Electric Light Orchestra, c’est-à-dire, Idle Race. La voix est grave tout au long de "Memphis rain", une ballade roots caractérisée par de chouettes arrangements de cordes et piano. Plus rythmé, "Dime" se distingue par un parfait équilibre entre voix, cordes et claviers. "Ready to die" baigne dans l’americana, une excellente plage dont les accents bluesy sont posés par les cordes acoustiques, alors que tout en modulant sa voix, Tasjan démontre que la puissance de son organe est naturelle. "Refugee blues" baigne dans une ambiance country/folk au sein de laquelle les cordes acoustiques, la pedal steel de David Vandervelde et la guitare amplifiée du leader entrent en fusion. La voix semble hantée par le Bowie des débuts sur le plus pop "Till the town goes dark". Et soutenue par celle, féminine, de Lauren Evans, elle domine "Success", une plage roots bluesy, au cours de laquelle le clavier s’intègre parfaitement dans l’ensemble, alors que les cordes entretiennent le profil country. Dans le même style, "On your side" est illuminée par la pedal steel. Le tempo est emprunté à Chuck Berry sur le très rock’n’roll "Out of my mind". Folk, country et blues alimentent "12 bar blues" une ballade dont les textes sont davantage récités que chantés. Balisée par les cordes acoustiques et le piano, cette piste se distingue par ses très belles parties de trompette et de saxophone, exécutées par Charlie Peterson. Autre ballade folk, "Where the road begins and ends" clôt cet elpee. La pedal steel est vraiment magique et progressivement clavier et cordes entrent dans la danse, un peu comme chez Neil Young…