« Silent Alarm », premier opus de Bloc Party, paru en 2005, était un des tous bons albums de la dernière décennie. Sept années et deux elpees plus tard (« Weekend In The City » en 2007 et « Intimacy » en 2008), Bloc Party sort un quatrième LP sobrement baptisé « Four ».
Après avoir écouté cette œuvre, mon avis reste assez mitigé. Autant j’apprécie énormément les singles du groupe, généralement bien choisis, autant l’écoute de leurs long playings me laisse rarement un souvenir impérissable, outre « Silent Alarm » qui était innovant et surprenant.
Et les premières écoutes de « Four » aboutissent malheureusement au même constat. Pas vraiment de morceau qui vous attrape par les tripes et vous incite à rester rivé à vos écouteurs. Quelques plages agréables, mais pas mal de compos plutôt moyennes. La principale caractéristique de Bloc Party, c’est évidemment ce son de guitare, mais surtout cette voix, celle de Kele Okereke. Bloc Party a la chance de compter en son sein une des voix les plus remarquables de sa génération, immédiatement identifiable. Quand on dispose d’un tel outil, il est fort dommage de le déformer tant et plus. « Four » regorge d’effets sur le chant de Kele Okereke. C’est inutile et destructeur.
Finalement, les quelques pistes qui sortent réellement du lot sont les deux belles ballades (« Real Talk » et « Truth ») ainsi que le tout bon « Octopus ». C’est d’ailleurs le premier single de ce quatrième elpee. Hormis ces rares exceptions, on s’ennuie un peu, malgré quelques bonnes idées, à l’instar des intros réservées à « So He Begins To Lie » et « Team A » ; mais on est en droit d’attendre davantage d’un groupe comme Bloc Party qui semble se reposer sur ses lauriers. Même le superbe « Real Talk » ne suffit pas à sauver ce disque. L’album solo de Kele, « The Boxer », gravé en 2010, se nourrissait d’un son électro particulièrement bien senti ; aussi on aurait aimé retrouver un peu de ce côté électronique sur « Four », dont le titre est malheureusement aussi peu original que le contenu.