La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Daniel Lanois

Here is what is

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Daniel Lanois enregistre très peu pour son compte personnel. Ce « Here is what is » n’est que son neuvième album. Par contre, on ne compte plus ses collaborations auprès d’autres groupes ou artistes. Parmi les plus notoires Martha and the Muffins, Peter Gabriel, Luscious Jackson, les Neville Brothers et j’en passe. U2 et Bob Dylan aussi, évidemment. C’est même l’Acadien qui a relancé la carrière du Zim. Et puis Brian Eno. Un pote ! Qui est venu apporter son concours pour enregistrer ce « Here is what is ». En fait, il se contente de s’épancher à travers des réflexions philosophiques. Parfois mises en musique. Ce sont les interludes de cet elpee qui compte quand même 18 plages. Lanois a également reçu la participation de musiciens hors normes. Et notamment Garth Hudson (piano/claviers) ainsi que le fantastique drummer/percussionniste Brian Blade. Enregistré entre Toronto, Los Angeles et Shreveport, cet opus est en fait la bande sonore d’un documentaire du même nom. Pour Lanois, ce n’est pas une première. Ce qui explique sans doute la présence de ces commentaires ou de ces dialogues, sans grand intérêt sous leur forme audio. Dommage, car en éliminant ces plages, ce disque aurait mérité qu’on s’y attarde davantage.

Daniel se réserve l’essentiel des vocaux et des parties de guitare ; notamment la pedal steel dont il use et même parfois abuse. C’est encore un motif valable pour ne pas lui accorder une note d’excellence. Pourtant, l’opus recèle des titres incontournables. A l’instar de « Where will I be », une chanson qu’il avait écrite pour Emmylou Harris », lors de la confection de son album « Wrecking Ball », en 1995 (NDR : il l’avait même mis en forme) ; et dont la nouvelle version est dynamisée par les percussions tribales de Brian. Un Brian qui transforme en or tout ce qu’il touche. A l’instar du titre maître, un morceau abrasé par des cordes de guitares bourdonnantes, légèrement reverb, nébuleuses. Une électricité presque ‘crazyhorsienne’ qui se révèle aussi pétillante sur « Duo glide ». Mais dispensée en toile de fond, pour permettre aux harmonies vocales rares, mais limpides d’atteindre le raffinement ultime. Des harmonies vocales qui hantent également « Joy », un fragment fluidifié par un orgue vintage. De cette plaque on épinglera encore les 8’30 de « Lovechild ». La première moitié du morceau est interprétée au piano. De manière classique. Mais une forme de classique légère et contemporaine. Avant d’atteindre un carrefour où après avoir hésité entre psychédélisme, country et ambient, il va finalement choisir la voie du soft rock cosmique. Et puis encore le curieux « Snake #6 ». Balisé par un énorme groove de basse, cet instrumental mêle habilement cordes semi-acoustiques tintinnabulantes et électriques particulièrement effilées. Sans oublier « Moondog » caractérisé par ses drums offensifs et ses jaillissements de piano jazzyfiants ainsi que le gospel « This may be the last time », auquel a participé le père de Blade, échappé des chœurs de son Zion Baptist Church. On passera donc sous silence les quelques ballades atmosphériques romantiques et languissantes (le plus souvent colorées par la pedal steel de Daniel) pour ne retenir que la quintessence de cette œuvre. Et franchement, si on élimine le superflu, la sélection vaut le détour…  

 

Daniel Lanois

Shine

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Daniel Lanois est un personnage qui mérite le respect. Ingénieur du son, puis producteur, il a bossé en compagnie de monstres sacrés comme Brian Eno, Peter Gabriel, U2 et Bob Dylan, parmi bien d'autres. C'est même lui qui avait remis le Zim en selle en 1989, en assurant la mise en forme de l'album " Oh Mercy ". La même année, il enregistrait son premier album solo " Acadie ". Un superbe album à travers lequel transparaissaient ses racines cajuns. Il faudra attendre 1993, pour qu'il commette son deuxième opus, " The beauty of Wynona ", un disque beaucoup plus féroce et électrique. 10 ans plus tard, il nous revient donc avec ce " Shine ", un disque pour lequel il a reçu le concours du batteur de jazz, Brain Blade ; mais surtout de Bono, avec lequel il partage la composition et le chant chez " Falling at your feet ", une chanson que vous avez certainement déjà eu l'occasion d'entendre sur l'une ou l'autre station radiophonique. Et puis d'Emylou Harris, pour un duo vocal échangé sur " I love you ". Ce sont deux des trois (très) bons fragments de l'opus. Mais aussi les plus commerciaux. Proche d'un Johnny Dowd, mais sans l'âpreté du timbre, le country-jazz " As tear roll by " surprend par l'originalité de ses sonorités 'percussives'. Le reste du disque oscille entre indolence countryfiante, et semi-psychédélisme trop nébuleux pour vraiment accrocher. Parfois, à l'instar de " Space kay ", Daniel parvient à évoquer le climat minimaliste d'un Durutti Column, mais il n'a pas le doigté de Vini Reilly aux six cordes. Tramé sur de superbes harmonies vocales et de judicieuses contre-voix, " Slow giving " marche sur les traces de Crosby, Stills, Nash & Young. Cependant, les guitares sont trop discrètes pour toucher la grâce de leur art. Un peu comme si le son avait été raffiné à l'extrême. Je me demande même si le défaut de cet opus n'est pas la conséquence d'un acharnement à vouloir en gommer les aspérités. Car, en général, les mélodies sont très belles. Mais l'absence de relief leur est plus que préjudiciable. Et ne parlons pas de l'instrumental " Matador ", une démo électro-boudin que n'importe quel néophyte aurait pu bidouiller sur son PC. Une grosse déception !