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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Gary Primich

Just a little bit more

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Gary Primich était sans conteste l'un des meilleurs harmonicistes de blues. Il est né en 1958, à Chicago. Mais il nous a quittés en septembre 2007, suite à une overdose d'héroïne. Il n'avait même pas 50 ans. Il s’était fixé à Austin dès 1984, et n'avait dès lors plus quitté le Texas! En 1987, il monte The Mannish Boys en compagnie de Jimmy Carl Black (ex-Frank Zappa Band). Ils publient deux elpees ensemble. Ensuite Gary décide de voler de ses propres ailes et enregistre un opus éponyme en 1991. Il en gravera huit de plus, sur Flying Fish, Black Top et Antone's. Son dernier, "Ridin' the darkhorse", était sorti en 2005, chez Electro-Fi.

C'est la famille de Gary qui a décidé de sortir ce double CD en hommage à l'artiste. Une collection de 24 plages issues de plusieurs de ses long playings, des inédits et des extraits enregistrés pour Omar & the Howlers, lors d’une période qui s’étale de 1994 à 2006. L’occasion de retrouver la crème des musiciens blues de la capitale texane, à l’instar des notoires Derek O'Brien, Jay Moeller, Sarah Brown, Georges Rains, Wes Starr, Nick Connolly ou encore Gary Clark Jr… L'homme était également et incroyablement populaire en Finlande. D’ailleurs, un Gary Primich Band tourne, en hommage au regretté disparu?

Cette collection s'ouvre par "Satellite rock", un tour de force instrumental qui remonte à ses débuts. "Sweet fine angel" ouvrait son album éponyme commis en 1990 chez Amazing. Plongé au cœur d'un big band, "Boogie woogie baby" swingue du tonnerre ; Gary se réserve pourtant une sortie remarquée sur son petit instrument! Plusieurs plages jamais éditées et immortalisées en compagnie d'Omar Dykes ont été retenues, dont le solide boogie "Midnight ramblin' man". Un pur bonheur pour tous les fans du regretté Texan. L'intensité libérée lors de la reprise de "One room country shack" est tout à fait remarquable. La voix d’Omar est au bord des sanglots et l'harmonica de Gary si proche du maître George Smith. Trois extraits de "Travelling mood", publié en 1994 sur Flying Fish, figurent en fin de parcours sur le premier cd. Tout d’abord une claque instrumentale ; en l’occurrence la relecture du classique jazz de Duke Ellington, "Caravan". Le très jazzy "School of hard knocks". Et "House rockin' party", une piste imprimée sur le Diddley beat et caractérisée par la présence de Shorty Lenoir aux cordes. Enfin toujours contaminé par le même Diddley beat, figure "Hoodoo ball", un extrait de l'album d'Omar, "Muddy springs road".

Le second cd épingle d’abord quatre fragments issus du même elpee. Tout d’abord "Dangerous man" ; et il casse la baraque. "Put the hammer down" ensuite. De toute évidence l'un des sommets de cet hommage. Un flirt entre le blues et le rockabilly, mais tout en légèreté et swing. "Mr Freeze" encore. Un instrumental généreux exécuté sur l'instrument chromatique. "Mail order Mojo" enfin. Un titre époustouflant célébrant cette collaboration entre Omar Dykes et Gary Primich. Cette plaque recèle également quatre plages extraites de "Ridin' the darkhorse" (NDR : publié sur Electro-Fi en 2005). Notamment les swamp blues "Pray for a cloudy day" et "Never know when a woman", impliquant Dave Biller à la guitare, ainsi que "Keep on talking", une compo dont le tempo est emprunté à Jimmy Reed, et à laquelle Gene Taylor participe au piano. Le recueil s’achève par "Down in Mississippi", lors d’un duo inédit entre la voix et la guitare d'Omar et l'harmonica de Primich. L’émotion est constamment palpable tout au long de cette œuvre. Manifestement, Gary est toujours dans nos cœurs…

 

Gary Primich

Gary, Indiana

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Au cours des années 80 et 90, Gary Primich a régulièrement tourné au sein des pays scandinaves : la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark. Il a écumé les clubs et les scènes des grands festivals. Il s’y est d’abord illustré flanqué de son groupe, les Mannish Boys, puis en solo. Au cours de ces périples, il s’est produit en compagnie d’une multitude de formations locales. Auprès desquelles il a cependant dû s’adapter. En 1991, il rejoint le Honey B & The T-Bones (NDR : il s’est d’ailleurs, lié d'amitié au guitariste Esa Kuloniemi ; un personnage qui anime également une émission de blues, à la radio, dans son pays), et participe à la confection de l'album "Maantiekiitäjät". Par la suite, il s’est impliqué régulièrement auprès d’un autre combo du cru notoire : le Wentus Blues Band.

Le label finnois Blue North et la Finnish Blues Society viennent de prendre une excellente initiative : publier cet album hommage en y incluant de nombreuses plages inédites. La composition d’entrée et le final sont signés Kuloniemi. Elles ont été immortalisées en studio, dès 2006. Soit "The hitman", auquel collabore le chanteur rap Jimmie Lawson et "Gary, Indiana", une compo pas vraiment blues, plutôt étrange, flirtant avec la programmation électronique. Esa se charge des guitares, Gary, de l'harmo bien entendu, et Timo Hietala, des claviers.

La bonne surprise nous vient de son épisode vécu chez le Wentus Blues Band. On y recense sept titres étalés sur près de 40'. Ils ont été accordés au Cantina West de Helsinki, le 1er mars 2002. Originaire de Kokkola (NDR : c’est au beau milieu de la Finlande), le Wentus BB est drivé par Niko Riippa et Kim Vikman. La formation est née en 1986 et compte sept elpees à son actif. Lors de leur cinquième, "Family album", publié en 2004, elle avait reçu le concours de toute une série d’invités prestigieux, dont Kim Wilson, Omar Dykes, Gary Primich déjà, Carey Bell, Louisiana Red et Eddie Kirkland. Pour leur sixième, "Live in Helsinki", gravé l'année suivante, Phil Guy s’était improvisé frontman. Et sur leur dernier, "Family meeting" (NDR : encore un live !), la liste de guests épinglait notamment Omar Dykes, Kim Wilson et Mick Taylor.

Mais revenons à son aventure vécue auprès du WBB. Gary est au sommet de son art. Sa cover du "Hillbilly blues" d'Eddie Clearwater est nerveuse. Les musiciens du Wentus sont excellents. Sa version du "Sadie" de Hound Dog Taylor est superbe. Elle est imprimée sur le tempo du "Help me" de Sonny Boy Williamson et en emprunte même le riff. Le style de Gary est authentique, raffiné, très personnel. Il agrège blues, rock, country. Son interprétation est bouleversante. Sa voix harmonieuse. Et il le démontre à nouveau sur le pur rock’n’roll "Down the road I go", une compo issue de la plume de Smiley Lewis. Le "Real gone lover" de Dave Bartholomew trempe dans le swing louisianais. Les gratteurs s’y révèlent en pleine démonstration. Gary visite toujours la Louisiane lorsqu’il aborde le "Think it over" de Joe Barry, un swamp blues indolent. Si "Goodbye little girl" se révèle d’excellente facture, son "Company man" constitue certainement sa meilleure composition. Saluons cette excellente initiative prise par Blue North de nous réserver une telle tranche de concert.

Les quatre plages suivantes sont extraites de "Mantiekiitäjät", dont question dans le premier paragraphe. Honey B and the T-Bones est un combo piloté par la chanteuse/bassiste Aija ‘Honey B’ Puurtinen et Mr Kuloniemi. De cet elpee ont été extraits le "Hustler" de John Juke Logan, "The girl that radiates that charm" (NDR : une compo souvent reprise au cours des dernières années), "Number nine train" et un medley accordé en ‘live’ à Helsinki, en 1991 : "Been around the world"/"My back scratcher". C'est dingue comme cet assemblage sonne plus texan que nature, parfois même très très T-Birds ! Un bel hommage rendu à Primich. Rest in peace, Gary!

 

Gary Primich

Ridin' the darkhorse

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Gary Primich, un des plus talentueux harmonicistes de blues blanc est décédé le 23 septembre dernier. Probablement d’une overdose. Son dernier album était paru au début de l'été 2006. Il marquait un retour à ses racines. Les musiciens s'étaient enfermés dans un garage, au Sud d'Austin. Un garage aménagé en studio par Billy Horton : Fort Horton. Lors de l’enregistrement de cet opus, Horton s’est réservé la basse acoustique. Dave Wesselowski s’est chargé de la basse électrique et Jim Starboard de la batterie. Pour les solistes, il avait reçu le concours de ses vieux compagnons Mark Korpi et Dave Biller aux guitares ainsi que l'excellent Gene Taylor aux claviers.

"Daddy let me hitch a ride" emprunte un tempo vivace. Le climat est très texan. La guitare s’autorise les premières libertés, alors que les interventions à l’harmonica n’apparaissent qu’en seconde partie. La reprise de "Sugar bee" laisse immédiatement la part belle à l'harmo. Le chant de Gary est convainquant. La rythmique est solide. Elle soutient la slide aux sonorités poisseuses. Une situation qui incite le leader à sortir le grand jeu. Il gonfle ses poumons au maximum pour exprimer toute sa vivacité et sa volonté. Cap vers la cité des vents pour envoyer ce "Why don't you write me", imprimé sur un tempo proche de Howlin' Wolf, même si Gary déclame qu'en voyageur solitaire, il s'enfonce dans le cœur du Texas profond. De sa voix nasillarde, Primich chante paresseusement le blues. Il en saisit au passage toutes les spécificités. Il se montre persuasif sur "Pray for a cloudy day". Les cordes de Dave Biller résonnent au profit de la collectivité. Du blues 5 étoiles ! "Wig city" accroche instantanément. L’ensemble se montre très soudé tout au long de ce Texas blues. Le son légèrement réverbéré des cordes rencontre le bayou blues rock aux couleurs louisianaises. Le rythme s'accélère et se mue en rockabilly pour permettre à Gary de nous servir le récréatif "Hill billy blues". La section rythmique s'emballe sous la pression des percussions de Starboard. "Keep on talking" constitue un des grands moments de cet album. Le rythme est inspiré par Jimmy Reed. Gary souffle dans les aigus et chante d'une voix posée, assez grave, devant le piano virevoltant de Gene Taylor. Une plage au cours de laquelle Primich étale tout son talent. Il aborde avec le même bonheur le style west coast lors de la reprise de "She walks right in", une compo bourrée de swing. Son solo est très inspiré libérant au passage une guitare au jump provocateur. Il chante d’un timbre nasillard et en toute décontraction l'ambiance des swamps louisianais sur "Never know when a woman". Et ce climat lui plait, apparemment beaucoup. Les caisses de Jim Starboared vibrent et libèrent un son très New Orleans sur le "Don't tear my clothers" de Lightnin' Hopkins. La guitare de Biller incorpore sa dose d'écho pour évoquer les bayous tout proches. Cette ambiance de la Crescent City revient encore plus franchement tout au long de "Country boy". Starboard adopte le rythme du chemin de fer pour aborder la route de "Kansas City". Gary exécute le meilleur solo de l'album avant de reprendre le "You got me" de John Brim lors d’un shuffle mené à la texane. L'album s'achève par "Indiana", un instrumental qui baigne dans une atmosphère très jazzyfiante.

Ce musicien particulièrement talentueux et très inspiré nous a quittés depuis. La pochette est illustrée par Gary, cet éternel amoureux des animaux. Il avait été photographié en compagnie de son chien, une image fort semblable à celle qui illustrait son album "Dog house music", paru en 2002…