Pour réaliser son huitième album studio, Hooverphonic a dû composer avec les événements. En effet, le départ de celle qui a été la voix du groupe 10 années durant, Geike Anaert, a provoqué un moment particulier dans la vie du combo belge. Après avoir auditionné des dizaines de candidates, le duo Alex Callier /Raymond Geerts, aux manettes depuis 1995, a porté son choix sur Noémie Wolfs, 22 ans, Brabançonne d’origine mais Gantoise d’adoption depuis 4 ans et sans aucune formation musicale à son actif !
Un coup dans le mille ! La voix chaude et assurée de la belle Noémie Wolfs se marie parfaitement au style et la sonorité du groupe qui reste cantonné de façon magistrale dans une pop catchy, nous proposant –et c’est une bonne habitude– des cordes efficaces, des cuivres super soignés, des ambiances mystérieuses. Bref, une orchestration riche. Et une plage comme « Heartbroken » pourrait tout à fait servir de générique au futur James Bond. Digne de John Barry. Magique !
Les fans du band belge ne seront pas dépaysés par la voix de Noémie. Elle possède plus de coffre mais se révèle aussi plus ténébreuse, intrigante et se met totalement au service des compositions toujours accrocheuses d’Alex Callier.
Dès les premières notes du titre initial de l’album on a compris que la comparaison s’arrêtait avant de commencer. La venue de Noémie permet même de ressortir quelques superbes titres comme « Anger Never Dies » ou « Danger Zone », jusque là volontairement oubliés dans les cartons, mais parfaitement interprétés par la nouvelle chanteuse à la grande joie du duo fondateur.
L’album épingle également des nouveaux morceaux dont certains écrits sur le pouce durant des sessions improvisées par Callier et Geerts, dont les excellents « The Night Before » ou « One, Two, Three ».
Du reste, on retiendra encore quelques perles dont la splendide ballade « How Can You Sleep » et le très sombre « Danger Zone ». On épinglera également, juste pour le fun, le très ‘Portisheadien’ « George’s Café »…
Les mélodies racées et immédiates, véhicules ‘trois étoiles’ pour la voix de Noémie, restent la marque de fabrique de « Hooverphonic » et démontrent une nouvelle fois tout le talent de ce groupe que ni les années, ni les changements n’altèrent.
Hooverphonic nouvelle formule n'aura pas eu besoin d'un album de chauffe pour revenir en belle forme.
Pas de surprise majeure donc, reste la qualité… l’excellente qualité de la musique dispensée par ce groupe au nom bizarre qui a lui-même subi (par obligation) un remaniement ! Mais qu’est-ce qui leur avait pris de se prendre pour un aspirateur ?