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Jane Birkin

Enfants d’Hiver

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Jane Birkin n’a jamais été à proprement parler, une avare. Plus jeune, elle nous a déjà permis de partager sa plastique, entre les doigts jaunis de son pygmalion à la tête de chou. Elle a ensuite rangé ses mini-jupes pour nous parler de ses émotions tout en entamant le chemin de la notoriété, seule au micro. De sa voix fragile, presque chuchotée, elle trouve toujours le moyen de nous toucher, grâce à sa douceur, au fin fond de nos cœurs. A 61 ans, et une belle carrière derrière elle, Jane nous revient plus intimiste encore que jamais, en proposant pour la première fois, des textes issus de sa plume personnelle. A travers sa vision des événements, elle nous parle de son univers où la famille et les souvenirs tiennent une place énorme. Elle a décollé les images de ses albums photos de famille pour s’en servir comme visuel de sa dernière création. Bref, elle nous entraîne dans son jardin privé. Cette démarche n’est pas destinée à nous faire croire que son herbe est plus verte qu’ailleurs ou que ses fleurs ont des couleurs qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Il s’agit simplement d’une invitation sur le pré pour parler du bon temps et des moments heureux de sa vie, de ses enfants, de sa passion. Elle a aussi reçu le concours d’Edith Fambuena, d’Alain et Pierre Souchon, de Franck Eulry, d’Alain Lanty et d’Hawksley Workman pour écrire certaines des compos de cet opus. Des chansons dont l’empathie et l’altruisme parviennent à nous cajoler. On épinglera également une dédicace au prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, lors d’un un morceau qui porte son nom. Une vraie humaniste qu’on vous dit, cette Jane.

 

Jane Birkin

Fictions

Une renaissance pour elle : il y a deux ans, Jane Birkin confiait la composition de « Rendez-Vous » à des artistes en vogue chez les jeunes (Mickey 3D, Miossec, Feist, Chao, Molko,…) et à quelques sexagénaires de sa trempe (Hardy, Bryan Ferry, Souchon, Paolo Conte, Veloso,…) : l’album était concept (des duos) mais pas variet’, d’où le soulagement, l’oreille attentive, « Blow Up » et « Melody Nelson ». Pour « Fictions », l’Anglaise s’occupe cette fois toute seule de l’interprétation, mais encore une fois elle est bien entourée : à l’écriture on retrouve ainsi The Divine Comedy, Tom Waits, Gonzales, Rufus Wainwright, Beth Gibbons, Dominique A, The Magic Numbers, Cali, Neil Young, Arthur H., Kate Bush, Maurice Ravel, Hervé Guibert, aux chœurs l’impeccable Jamie Lidell et aux instruments Johnny Marr, Mocky et… Gonzales. Trois covers (Waits, Young, Bush), huit chansons originales, un texte de l’écrivain Hervé Guibert sur une musique de Ravel. Si la scène pop-rock anglo-saxonne se taille cette fois la part du gâteau, c’est parce que Jane Birkin voulait ‘wremonter à la sourwce de ses owrigines british’ (admirez l’accent). Aurons-nous bientôt droit à l’intégrale de Black Sabbath en version javanaise avec Pleymo et Tool en invités vedette ? Toujours est-il que « Fictions » est une belle réussite, les compositions de chaque invité se révélant pareilles à elles-mêmes, c’est-à-dire plutôt bonnes (« Living in Limbo » de Gonzales, également à la production, et « Steal me a dream », signée The Magic Numbers).

Jane Birkin

Rendez-vous

L’exercice de l’album entièrement composé de duos s’avère souvent le genre d’opération marketing sans autre intérêt que celui de jouer au jeu des sept familles : une vaste couillonnade dont le seul objectif est d’orienter les projecteurs sur un artiste en plein déclin, une manière pour lui de se refaire une santé, voire une réputation. Chance : ce n’est pas le cas pour cet album de « rendez-vous » entre Jane Birkin et 14 auteurs/compositeurs de premiers plans, venus de France et d’ailleurs. Ici, on évite les mariages forcés, même si parfois c’est contre-nature : Birkin et Molko, pourquoi pas ? D’autant que ça fonctionne. Pareil pour Manu Chao et Miossec, quelques-uns des plumitifs associés au projet, qui s’inclinent devant la muse à Gainsbourg en échange d’un flirt vocal tout emprunt de finesse. Elle s’appelle Jane, elle nous emmerde (« Je m’appelle Jane », avec Mickey 3D), mais pour une fois on tendra l’autre joue : à ce genre de fessées on s’avoue réceptifs, quitte à jouer les masos. Parce qu’à chaque écoute de ces duos avec Bryan Ferry (la cover de « In Every Dream Home A Heartache », plus beau slow gothique de Roxy Music), Etienne Daho (« La Grippe », de Brigitte Fontaine), Beth Gibbons (« Strange Melody »), Françoise Hardy (« Surannée », de Biolay et Keren Ann), on frissonne de plaisir. Tout au long de ce disque, Jane Birkin se dévoile comme l’égérie ressuscitée d’une nouvelle génération de chanteurs de charme, à leur plus grande surprise, et à la nôtre aussi. Autre bonheur, l’écrin musical offert à la chanteuse : d’une élégance rare, sans esbroufes ni déluge d’orchestration auxquelles se destine le plus souvent ce genre d’albums-concepts. Du grand art, qui replace Birkin au rang jalousé des grandes chanteuses de notre temps, sensuelles et sans complexes.