L'Avo Session Basel est un festival qui se déroule d’octobre à novembre à Bâle. L’an prochain, il fêtera d’ailleurs son 25ème anniversaire. La particularité de ce rassemblement procède de l’organisation de concerts intimistes (NDR : tables, chaises, chandelles et proximité des artistes à la clef), ainsi que de nombreuses (re)diffusions en radio et télévision. Sans oublier la confection de Dvds immortalisant ces événements.
Comme celui auquel a participé Jethro Tull, automne de l’année dernière. Pour la circonstance le groupe a privilégié ses classiques, dont de nombreuses chansons, écrites à leurs débuts. Depuis « Serenade to a Cuckoo » à « Living in the past », en passant par « A new day yesterday », « Bourée » (NDR: la célèbre adaptation de Bach), “Nothing is easy” et “My Sunday feeling”. Sans oublier les inévitables “Thick as a brick” (NDR: un extrait), “Aqualung”, “Too old to rock & roll, too young too die” et le tubesque “Locomotive breath”. Bien sûr, l’audience qui assiste au set, n’est plus toute jeune ; et elle ne se lève que lors de ce dernier morceau. Pas très rock & roll tout ça. Mais bon, le public de la bande à Ian Anderson a probablement le même âge que lui. Soit entre 55 et 65 ans (NDR : Ian est né le 10 août 1948). N’empêche, l’Ecossais pète la forme ; et puis à la flûte, il est toujours aussi fantastique. Sa voix a perdu un peu de timbre (NDR : raison pour laquelle il a dû arrêter les clopes), mais heureusement pas ses inflexions si caractéristiques. Et son groupe, constitué de vétérans, étale toute son expérience. Y compris Martin Barre à la guitare. Après presque 40 années de bons et loyaux servies, ce serait un comble pour ce gratteur limité. Mais qui fait quand même partie de la légende. On a même droit à un solo de batterie aussi ridicule que ringard. Anderson souffle un peu dans un harmonica et nous rappelle qu’il excelle à la sèche ; d’ailleurs les sonorités alors libérées par ses cordes vous flanquent des frissons partout, nous rappelant que le Tull a aussi vécu une période folk fort intéressante (NDR : à contrario de son épisode métallique, complètement grotesque). Ce Dvd s’adresse bien évidemment aux sexagénaires et aux quinquas qui ont toujours la nostalgie d’une certaine époque. Personnellement, j’avoue toujours être séduit par le sens mélodique des chansons de cette formation mythique ; mais estime que si Jethro Tull a écrit une des plus belles pages de l’histoire du rock & roll ; en 2009, il est, à l’instar de Marc Ysaye et George Lang, « Living in the past »…