Issu de Manheim, en Allemagne, Mardi Gras. BB a été fondé par Reverend Krug, un vétéran de la scène krautrock qui a sévi chez le mythique Guru Guru. Pas à la fin des sixties, ni au cours des seventies, mais au début des années 80 (NDR : Et le combo existe toujours !). En 1994, il passe un coup de fil à Doctor Wenz, un musicien qui a bourlingé au sein de différents groupes depuis l'âge de 14 ans. Et très exactement depuis 1979. Il a ainsi sévi chez plusieurs combos punk, dont le dernier impliquait une section de cuivres. L'idée de monter un brass band semble leur plaire, puisque les deux compères se lancent dans l'aventure. Faut dire qu'ils avouent des goûts communs, et partagent en particulier une même passion pour la musique de la Nouvelle Orleans. Ils recrutent donc toute une panoplie de cuivres et un percussionniste. Des musiciens qui s'ajoutent ainsi au sousaphone pratiqué par le Reverend ; le Doc se réservant le chant, de son baryton cassé, dont le timbre rappelle tantôt Tom Waits, tantôt Captain Beffheart. L'an dernier le combo avait sorti " Alligator soup ". Un disque assez surprenant dans sa structure semi-rythm'n blues, semi carnavalesque. Mais surtout bourré de fun. Pour enregistrer " Supersmell ", Mardi Gras. BB a fait appel à un DJ. Un bidouilleur qui avait été invité à participer aux sessions du précédent elpee, mais pour un seul titre. Ce qui donne une coloration encore plus curieuse aux compositions. Et ce qui explique aussi pourquoi, le disque est plus difficile à assimiler. N'empêche, au bout de quelques écoutes, le charme opère et on ne peut plus résister au groove vaudou libéré par la musique très cuivrée de cette formation. Si l'opus réserve un hommage aux Beatles (" N°9 "), à Issac Hayes (" Meeting Isaac ") et aux Doors (" Riders on the storm "), c'est d'abord à Dr John que l'on pense en écoutant ce disque. Et puis ensuite à feu Screamin' Jay Hawkins. Sur les traces duquel ils marchent peut-être. C'est en tout cas leur volonté. Histoire de préserver son héritage…