La pop sauvage de Metro Verlaine

Un coup de foudre, et puis le romantisme comme mode de vie, Metro Verlaine est avant tout une histoire de passion. Fondé en 2013, après un voyage à Londres qui a laissé des cicatrices et un sale goût de ‘lose’ au fond de la gorge, l'histoire de Metro Verlaine…

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Malice K sur les ondes…

Malice K est un artiste né à Olympia, WA, et basé à Brooklyn, dont la palette sonore est composée d'alt 90s et de lyrisme effronté, créant une rare fusion de pop rock indie décalé. Ancien membre du collectif d'artistes Deathproof Inc, il s'est forgé une…

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Mark Hummel

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Mark Hummel est un des meilleurs harmonicistes contemporains, et je l’avoue, un de mes favoris. Ce passionné de la musique à bouche organise depuis de nombreuses années de remarquables concentrations de souffleurs baptisées ‘Harmonica blowouts’, au cours desquelles il partage la scène en compagnie des plus adeptes les plus notoires de cet instrument de poche. James Cotton, Billy Boy Arnold, Magic Dick, Jerry Portnoy, Charlie Musselwhite, Rick Estrin, James Harman, et bien d’autres y ont déjà participé. Responsable d’une bonne quinzaine d'albums à ce jour, et après avoir décroché une nomination aux Blues Music Awards, en 2010, Mark nous propose une nouvelle et excitante collection de 16 plages ; et comme d’habitude, toute une série de potes sont venus l’épauler…  

L’ouverture est surprenante. Une plage funky et dansante intitulée "Funky way", que Mark chante d'un timbre soul très assuré. Rusty Zinn imprime une rythmique implacable et Chris Burns colore le tout de son orgue Hammond. La première sortie à l'harmonica est particulièrement puissante. La voix de Mark est convaincante tout au long de "The price of love", un R&B soutenu par les cuivres. Zinn s’y révèle remarquable. Une tonalité R&B qui s’étend sur "Never no more", même si tous les acteurs y glissent une touche swing jazz. Hummel retrouve son partenaire des Blues Survivors, Charles Wheal, aux cordes, pour attaquer "One more time", du west blues classique d’excellente facture. Un Wheal qui remet le couvert lors du tout aussi étincelant "It's my life, baby". Plages instrumentales, "Rollercoaster" et "Ready steady stroll" démontrent toute la maîtrise de Hummel à l’harmo. Mark, Zinn et Kid Andersen conjuguent leurs guitares sur "My baby's so sweet", une plage rythmée, aux accents des swamps louisianais. Mark est également un spécialiste du slow blues classique. Et "Honeybee blues" en est une parfaite illustration. Balisée par le piano de Bob Welsh, la reprise du "I want to be loved" de Muddy Waters passe bien la rampe. Mais c'est sur "Strange things happening" que Mr Hummel se réserve sa meilleure sortie. Un véritable sommet ! Andersen se charge des drums pour "Lord oh lord blues", un country blues chaleureux. Invité, Steve Lucky siège derrière les ivoires, pour le ludique, "Highway rumba", une compo imprimée sur un tempo syncopé. "Before the beginning" réverbère les accents ténébreux des bayous. Un autre summum de l’opus. Bob Welsh est passé à l'orgue, Paul Revelli se charge des percussions, alors que dans un style très proche du grand Peter Green, Steve Feund nous prodigue une merveilleuse intervention aux cordes. Et pour couronner le tout, Mark ose une sortie très originale à l'harmo. Hummel a de nouveau réalisé un album de haute facture et se retire en acoustique, lors d’un "Can't be successful" au cours duquel il échange un duo bouleversant en compagnie d’un certain Charlie Musselwhite, à la guitare…

Mark Hummel

Blues Harmonica Blowouts

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Ce qui est remarquable chez Mark Hummel, c'est son énergie et son esprit d'entreprise. Depuis 1991, il organise sans relâche des événements baptisés Harmonica Blowouts, au club Ashkanaz. A Berkeley. Lors de ces spectacles, il invite sur la même scène plusieurs souffleurs de talent. Ce double CD retrace les meilleurs moments de ces rencontres, depuis 1993 jusqu'à 2007.

Et tout d’abord, hommage au regretté William Clarke. Une session chargée d'émotion. Accordée en 1993. Pour la circonstance, le grand William est soutenu par ses musiciens dont le jeune Rusty Zinn aux cordes. Trois titres sont ici restitués. Tout d’abord le long blues lent "Lonesome bedroom blues". On y ressent le mal-être éprouvé par le musicien en tournée, forcé de loger dans les chambres banales des Motels 6. Il joue de l'harmonica chromatique à la manière de son maître, Georges Smith. "Stretch my money", ensuite. Un shuffle brûlant au cours duquel Bill est au sommet de son art. Et enfin "Chrome jumpin". Le swing libéré par l'instrument chromatique est aussi irrésistible que redoutable.

Deux autres grands musiciens disparus figurent également sur ce projet. Sam Myers nous a quittés le 17 juillet 2006 et Paul Delay le 7 mars de l’année suivante. Nous retrouvons Paul Delay pour trois plages. En 2003. "Blues and trouble" est illuminé de sa voix puissante, élimée. Il est épaulé par le génial Junior Watson à la guitare. Tout au long du slow blues, "Can't stand your evil ways", Paul nous communique une fameuse dose d’émotion. Dans son style si personnel. A en attraper des frissons. "Mean old Frisco" se révèle plus complexe. Il bénéficie ici de la participation du sorcier des cordes, Junior Watson.

Deux plages ont été réservées au géant texan Sam Myers. "I don’t quit getting sloppy drunk" et "Sweet home Chicago". Deux prises immortalisées au Sierra Nevada Brewery de Chico. En 2002. Son cher ami Anson Funderburh est bien entendu de la partie. 

Carey Bell repose également au paradis des bluesmen. Il s’est éteint le 6 mai 2007. L'ex-souffleur du Muddy Waters Band nous communique son Chicago blues au Moe's Alley de Santa Cruz. En 2004. Steve Freund se charge des parties de guitare et Willie ‘Big Eyes’ Smith  siège derrière les drums.

Et la suite du programme ne manque pas d’allure, non plus ; puisqu’on y remarque la présence des noirs Lazy Lester, Billy Boy Arnold et Johnny Dyer ainsi que des blancs James Harman, Rick Estrin, Magic Dick et Lee Oskar. Sans oublier notre maître de cérémonie, Mark Hummel.

C'est sans surprise que ce dernier ouvre le bal lors d’un instrumental percutant intitulé "Harpo-Ventilating". Il est épaulé par ses Blues Survivors : Charles Wheal à la guitare, Steve Wolf à la basse et Marty Dodsonaux aux drums. Ses fidèles compagnons –depuis neuf ans– ont été rejoints par le pianiste/gratteur Bob Welsh, pour la circonstance.

Sexagénaire, Lee Oskar est originaire du Danemark. Il a milité chez le groupe multiracial de funk rock, War. Comme harmoniciste. Et à ses débuts, il avait donc partagé la scène musicale auprès du chanteur Eric Burdon. Lee est également chef d'entreprise. Responsable de la fabrique d’harmonica. Si, si, un modèle diatonique baptisé ‘Lee Oskar’. Probablement le plus vendu dans le monde. Il donne la ligne de conduite à deux instrumentaux. Tout d’abord le tendre "In a sentimental mood", une plage au cours de laquelle il entre en symbiose avec le piano de Welsh. Puis "Lee's blues". Lee étale toutes ses capacités techniques et sonores tout au long de ce très long blues atmosphérique.

Richard ‘Magic Dick’ Salwitz, le souffleur du J Geils Band, refait régulièrement surface en ‘live’. Il n’a rien perdu, ni de sa verve, ni de son punch originel. Et il nous en fait une parfaite démonstration sur le très énergique "Pontiac blues", un fragment au cours duquel l’intervention de Charles Wheal aux cordes est percutante. Solide Chicago shuffle, la cover du "High temperature" de Little Walter célèbre une parfaite complicité entre Wheal et Bob Welsh.

Johnny Dyer fêtera ses 70 ans, cette année. Il est originaire de la Stovall Pantation, à Rolling Fork, dans le Mississippi. Tout comme un certain Muddy Waters, d’ailleurs. Mais il s’est établi, il y a bien longtemps à Los Angeles. Secondé par Rusty Zinn, le vieux musicien noir chante "You're sweet".

James Harman est considéré comme un des meilleurs harmonicistes issus de la West Coast. Il interprète le dynamique "Extra napkins". Junior Watson reste dans son ombre. Enfin, juste le temps de sortir de sa réserve, suivant son habitude… La classe!

Rick Estrin campe, sans aucun doute, un des meilleurs disciples du mythique Sonny Boy Williamson II. Le désormais leader des Nightcats lui rend ici un vibrant hommage tout au long de "Getting' out of town". L’exercice de style et le dialogue opérés sur l'harmonica sont impressionnants. Billy Boy Arnold nous réexpédie à Chicago lors d’un "Sugar Gal" caractérisé par l’excellent travail sur l'instrument chromatique et sur le piano de Welsh.

Enfin, le Louisianais Lazy Lester nous balance son inévitable "Sugar coated love". Tout en rythme, ce blues notoire macère dans les swamps marécageux. Ceux du Sud profond. Mark Hummel referme cette superbe collection par une relecture de l’immortel "Summertime". Quelle propagande pour le blues joué à l’harmonica !

Mark Hummel

Odds & ends

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Mark Hummel est né en 1955. A New Haven, dans le Connecticut. Sa famille a cependant rapidement émigré vers L.A., en Californie. Un Etat au sein duquel il vit toujours, mais du côté d'Oakland, près de San Francisco. Il conduit son groupe depuis 1977 : les Blues Survivors. En 85, la formation sort un premier album. Intitulé "Playing in your town", il paraît sur leur propre label Rockinitis. En 1988, il rencontre la chanteuse/guitariste canadienne Sue Foley. Le duo décide alors d’enregistrer un elpee : "Up & jumpin". Pourtant, l'artiste est avant tout un ‘road warrior’. Un combattant des scènes, si vous préférez. Un véritable Blues Survivor. Il foule d’ailleurs les planches de notre planète terre depuis 20 ans. Il a également signé quelques long playings chez Flying Fish et Electro-Fi.

Pour "Odds & ends", Mark Hummel a décidé de se faire plaisir. Il y propose un condensé de trois de ses premières productions ; c’est-à-dire le "High & jumpin" susvisé, "Highsteppin", un opus édité sur le label hollandais Double Trouble et une obscure collection intitulée "Sunny day blues", un disque paru en 1990 sur le label italien DeLuxe. Ces œuvres sont de véritables disques de collection et sont quasi-introuvables sur le marché aujourd’hui. Hummel est un authentique bluesman. Un tout grand ! En outre, pour notre plus grand bonheur, il est ici soutenu par une pléiade de musiciens talentueux.

D'entrée, l'artiste nous réserve une belle surprise. Un titre enregistré en 2006. A Santa Cruz. En compagnie du jeune prodige norvégien Kid Andersen (NDR : il a côtoyé Charlie Musselwhite et seconde aujourd'hui Mark Estrin au sein des Nightcats). Il s’agit d’une superbe reprise d’un des meilleurs titres du répertoire d'Otis Rush : "Double Trouble". La sonorité entretenue par Kid évoque Rush, mais sa manière d’économiser ses notes, lorgne manifestement vers Peter Green. Mark chante et souffle comme un dieu.

Huit plages sont extraites d’"Up & jumpin". La cover puissante du "Honey, don't let me go" de Jimmy Reed. Paris Slim est aux cordes pendant que notre Mark souffle allègrement dans les aigus. Une version nerveuse du "Rockinitis" de Billy Boy Arnold. L’adaptation torride du "Lonely lonely nights" de Guitar Slim ; une plage au cours de laquelle Ron Thompson se charge de la slide et John Firmin du saxophone. Le percutant "Go on fool", un morceau qui baigne dans l'ambiance festive de New Orleans. Plusieurs compos bénéficient du concours de la délicate rouquine Sue Foley. Et notamment le remuant "Look what you done" de Magic Sam, un fragment caractérisé par une sortie brillante de Shorty Lenoir. Le "Jump with you baby" de BB King. Le slow blues "How long I have to wait", une chanson écrite et chantée Sue Foley en 1988 (NDR : son timbre est tellement reconnaissable !) Et enfin "Summertime", un instru qui bénéficie de la participation de Charles Brown au piano ainsi que de Buddy Reed.

De "Sunny day blues", j'épinglerai "Easy", son hommage rendu à Big Walter Horton, le "Dig that crazy chick" de Louis Prima, au cours duquel Randy Rattray se réserve le manche, le solide "Highsteppin" et le galopant "Keep a knockin", une plage au cours de laquelle Pat Chase se distingue à la guitare pendant que Hummel se révèle un furieux rock' 'roller.

Enfin, si je ne m’abuse, deux morceaux sont également issus d'un autre elpee paru en 81 chez Double Trouble : "Harmonica Party". Tout d’abord "Feelin good", un long boogie qui bénéficie à nouveau du concours de Franck Goldwasser, et "Don't boss me", un morceau signé Rick Estrin. Comment ne pas remercier Mr Hummel pour nous procurer cet immense plaisir de redécouvrir de tels témoignages de son passé ?

Mark Hummel

Ain't easy no more

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Mark incarne sans aucun doute un des harmonicistes les plus doués de sa génération ; et même s’il est moins populaire que Charlie Musselwhite, Kim Wilson ou Rod Piazza, il affiche un sacré pedigree. Originaire de New Haven, dans le Connecticut, il a grandi à Los Angeles avant de se fixer à San Francisco où il vit depuis 35 ans. Malgré ce parcours, c’est bien dans le vivier du Chicago blues qu’il a puisé l’essentiel de son inspiration. A l’instar de nombreux musiciens de blues, il voue une grande admiration aux Grands : Little Walter, Sonny Boy Williamson, Junior Wells ou encore James Cotton. "Playing in your town", son premier elpee, est paru en 1985. Depuis, il a fait son chemin et écumé toutes les scènes des States et d’Europe. Il a également concocté toute une série d’albums sur les labels Flying Fish et Tone Cool. En 2002, il a signé chez Electro-Fi, écurie pour laquelle il a enregistré "Golden State Blues" et le live "Blowin’ my horn", en 2004.

Pour réaliser cet “Ain’t easy no more”, Mr Hummel a reçu le concours de ses Blues Survivors ; c'est-à-dire les fidèles compagnons qui le suivent depuis quelques années. En l’occurrence : le guitariste Charles Wheal, le bassiste Steve Wolf et le drummer Marty Dodson. Le talent de Mark est essentiellement concentré dans les deux reprises qui ouvrent l’opus. Tout d’abord le percutant "Get on the right track" de Ray Charles. La voix est puissante et délicatement éraillée. Le piano de Bob Welsh, les cuivres ainsi que la solide section rythmique servent de rampe de lancement à l'harmonica dévastateur et aux riffs classiques du Chicago Southside. Le "She's got it" de Muddy Waters en est une autre illustration. Mark souffle divinement. Tout en manifestement une sensibilité intérieure qui force l'admiration. Sa puissance est naturelle. Son "I didn't need another heartache" se fond naturellement dans ce décor de blues urbain classique. Un shuffle sans faille qui libère de l'espace pour les cordes de Wheal et les percussions de Marty. Le titre maître constitue un cri du cœur de l'artiste pour l'une de ses villes fétiche : New Orleans. Mark est l’auteur de cet "Ain't easy no more", une compo qu’il a écrite après les effets dévastateurs provoqués par l'ouragan Katrina dans la célèbre cité louisianaise. L’ambiance est de circonstance. Animée par les accords d’un piano sautillant, elle est entretenue par un cocktail de cuivres et de percussions. Le swing et le jump constituent une autre clé de l’expression sonore embrassée par Hummel. L’adaptation du "Jump with you baby" de BB King en est une parfaite illustration. Le chanteur souffleur est dans son élément naturel. Charles Wheal se fait BB et prouve son talent injustement méconnu. Ce style jump hante également sa version du "Stop now baby" de Sonny Boy Williamson. Instrumental, "Harpoventilating" respire la classe. Une leçon donnée par le maître qui, pour la circonstance, s’est trouvé une deuxième paire de poumons, histoire de pouvoir reprendre sa respiration. Impressionnant ! "So glad" swingue à ravir ! Charles est inspiré sur ses cordes tandis que Bob Welsh parcourt frivolement ses 88 touches d'ivoire. Mark sort de sa poche son encombrant instrument chromatique. Et si vous pensez que le meilleur est désormais passé, vous vous flanquez le doigt dans l’œil ; et jusqu’au coude, car notre Californien reprend deux plages écrites par le pianiste Eddie Boyd. Tout d’abord un sublime "Blues is here to stay". Ensuite "You got to reap" que Mark chante délicatement. Welsh y reproduit le jeu du regretté dieu de Chicago. Par son jeu déchiré, proche de Charlie Musselwhite, notre souffleur arrache larmes et sanglots sur "Creeper returns", une plage inspirée du Chicago Westside. Impérial ! Un album de grande classe!

Johnny Dyer with Mark Hummel

Rolling Fork revisited

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A l’instar de Muddy Waters, Johnny Dyer est né à Rolling Fork, dans le Mississippi. Sa jeunesse est bercée par le son des juke-boxes qui diffusent la musique de Waters, Howlin' Wolf, Sonny Boy Williamson, Little Walter, etc. En 1958, il se fixe définitivement en Californie. A Los Angeles, très exactement. Il y retrouve d'autres bluesmen; et notamment George Smith, Shakey Jake Harris, Pee Wee Crayton et T-Bone Walker. Début des années 90, il enregistre deux albums pour Black Top : "Listen up" et "Shake it", deux elpees pour lesquels il reçoit le concours de Rick Holmstrom à la guitare.
 
« Rolling Fork revisited » rend hommage à la musique de Muddy Waters ; un projet monté par l'harmoniciste Mark Hummel ainsi que Dyer. Hummel a ramené son band : les Blues Survivors. Soit Charles Wheal à la guitare, Steve Wolf à la basse et Marty Dodson à la batterie. Et puis quelques invités, parmi lesquels on remarque la présence de deux anciens membres de la bande à Waters : Paul Oscher et Francis Clay.
 
Il ne faut guère plus de cinq secondes pour se rendre à l'évidence : nous sommes entrés dans le monde musical de Muddy Waters. Entre les quelques notes distillées par la guitare acoustique de Paul Oscher et les phrases attendues que laisse échapper l'harmonica de Mark Hummel, la voix authentique et chaude de Johnny s’immisce dans le débat sonore. Une voix tellement proche de Waters qu’il faut se pincer pour ne pas y croire. Saisissant ! Le tempo s'élève. Bob Welsh s’agite au piano. En filigrane, on distingue nettement la guitare de Rusty Zinn égrener ses notes dans son style West Coast bien personnel. Johnny peut chanter l'esprit tranquille ce "Young fashioned ways". Son backing group est à la hauteur. Mark n’a rien perdu de sa superbe. Le gamin est tellement doué qu’il illumine tout l’opus de son talent. Dans un registre très proche de Little Walter, bien entendu. Et l’interprétation du remuant "Can't get no grinding" de Memphis Minnie en est la plus belle illustration. Dyer se montre terriblement convaincant sur les tempos plus lents, dépouillés à l'extrême. A l’instar de "Country boy", une plage aux accents dramatiques. Paul Oscher s’y réserve la slide. Dans un style proche du maître. Pour la circonstance, il se permet de doubler à l'harmonica, qu’il a pris soin de poser sur un rack. Francis Clay caresse ses balais comme à l’époque où il militait chez le Muddy Waters Band (NDR : il y a sévi 12 ans, à partir de 1957). Cette même magie teintée d’émotion envahit "Layaway plan". Soutenu par la slide perçante de Paul et l'harmo, Dyer chante comme s’il était possédé par la personnalité du mythique bluesman. Cet hommage au maître est très réussi. Parmi les autres plages, j’épinglerai encore un "Don't go no further", exécuté à la manière d'un shuffle bien nerveux. La férocité de Mark y est envoûtante. Tous les amateurs du Mississippi saxophone ne peuvent qu’applaudir sa performance réalisée tout au long de "Gone to Main street", une compo plus Little Walter que jamais, "Sugar sweet" ou encore "My dog can't bark". Bob Welsh et Rusty Zinn assurent les cordes sur "Don't know why" ; une compo au cours de laquelle Steve Wolf et Marty Dodson assurent une assise rythmique particulièrement solide, tout en manifestant un swing naturel. Zinn sort de sa réserve sur le bien notoire "Forty days and forty nights". Son solo est bien ficelé. Il monte lentement mais sûrement en puissance. Il assure également la rythmique sur le très saignant "Stuff you got to watch". Trempé dans la West Coast, "Clouds in my heart" épouse un slow blues princier, un fragment au cours duquel Marc semble hanté par l’esprit de George Smith. Excellent! Enfin, Johnny Dyer et Paul Oscher s'échangent quelques phrases d'harmonica lors de la dernière minute d’"Evan's shuffle", qui clôt cet elpee.

Mark Hummel

Golden state blues

Écrit par

Mark Hummel est originaire de New Haven, dans le Connecticut. Après avoir opéré un crochet via Los Angeles, il s'est établi du côté de Berkeley. Où il vit depuis une trentaine d'années. Il a fréquenté successivement Mississippi Johnny Waters et Sonny Lane, avant de fonder ses Blues Survivors. En 1980. Cinq ans plus tard, il commet son 1er album : "Playing in your town". "Golden state blues" constitue plus que probablement son 8ème elpee solo. Il fait suite à "Lowdown to uptown", paru en 1998. Mark est ici bien entendu entouré de ses fidèles Blues Survivors : Steve Wolf à la basse, Marty Dodson aux drums et le guitariste Charles Wheal. Lors des sessions d'enregistrement, qui se sont déroulées dans les studios californiens de Pacifica, il a bénéficié de la collaboration de quelques amis ; en l'occurrence le réputé Steve Lucky aux claviers ainsi que John Firmin et Robb Sudduth aux saxophones.

En ouverture, toute l'équipe s'attaque avec un réel bonheur à "Beepin' on me", un instrumental qui laisse déjà éclater tout le talent de Mark. Même s'il a longtemps vécu en Californie, l'artiste puise son inspiration essentiellement du côté de Chicago ; et en particulier chez Muddy Waters, Little Walter et James Cotton. Pourtant, son style trempe bien dans la West Coast, tout de jump vêtu, pour attaquer "Honey Do woman". Il bénéficie de la collaboration de deux nouveaux invités, les guitaristes géniaux MM Rusty Zinn et Anson Funderburgh, pour interpréter ce fragment écrit par Sonny Rhodes. Tout est parfaitement en place. L'ambiance tout à fait relax. Anson le Texan est toujours au poste pour attaquer "Right back where I started", un blues lent, plus proche du Chicago classique. Lucky tapote ses ivoires pendant que Hummel dispense un solo hyper émouvant sur l'instrument chromatique. Beau à pleurer ! Rien n'est à jeter sur cet excellent album. La voix nasillarde de Mark lui colle bien à la peau. Elle est soutenue par le sax de John Firmin sur "Don't know what to do about you". Une plage rythmée sur laquelle Charles Wheal démontre tout son talent sur les six cordes. Tellement proche de l'univers personnel de Jimmy Reed, le rythmé "Please" marque un retour à Chicago. L'harmonica pousse dans les aigus pendant que Zinn et Funderburgh s'échangent des phrases sur ce thème familier. "Sometimes baby" est un slow blues brûlant, discrètement cuivré. Le jump et le swing bien californiens reviennent chez "Baby I'm mad with you", un titre qu'il interprète sur scène depuis vingt ans. Enlevé, "I don't know" lui va à ravir. La section rythmique est à la fois légère, sautillante et surtout efficace. Il adapte, d'une manière très personnelle le rocker "Linda Lu" de Ray Sharpe. Une version excellente au cours de laquelle tout s'emboîte tellement facilement. "Blue Jimmy" est un instrumental jazzy dédié à la mémoire de son ancien batteur, Jim Overton. Ce très bon album se clôture dans la joie, par un rock'n'roll vigoureux, dont le thème est inspiré par une gare traversée lors de de leur périple en Suède : "Stockholm train". Un titre qui redémarre en instrumental, après une vingtaine de secondes d'arrêt, sur un tempo infernal du chemin de fer! Mark Hummel ne chôme pas. Il vient d'organiser, au cours de ce mois de janvier, la douzième édition des fameux Blues Harp Blowouts! Un rendez-vous destiné à rameuter, sur la même scène, ses amis souffleurs. Pour la circonstance, James Cotton, Paul de Lay, James Harman, et un certain Junior Watson à la guitare ont répondu présent. Double Mark!