Lorqu’on évoque Scritti Politti, on pense à des chansons comme “Wood beeze”, “The world girl”, “Perfect way”, “Oh Patti” ou encore “The sweetest girl”. Scritti Politti c’est avant tout Green Gartside, un musicien et surtout un chanteur qui dispose d’un falsetto extraordinaire. Son dernier opus (NDR : "Anomie & Bonhomie"), remonte à sept longues années. Faut dire qu’en près de trente ans de carrière, il n’a commis qu’un petite vingtaine de singles, quelques Eps et 5 albums. Soit un elpee tous les cinq ou six ans. Enregistré seul dans une pièce aménagée en studio de son appartement à Hackney, « White bread, Black beer » baigne au sein d’une atmosphère volontairement indolente. Green y assure toute l’instrumentation y compris les vocaux, of course. Qu’il retravaille souvent en harmonies vocales, grâce à son ‘multipistes’. Et puis, cet elpee fête son retour sur le label Rough Trade. Découpé en 14 fragments, ce disque nécessite cependant plusieurs écoutes, avant d’être apprécié à sa juste valeur. Depuis le duveteux « The boom boom bap » au contagieux « Robin Hood », en passant par le somptueux « Snow in the sun », caractérisé par ses vocaux immaculés (NDR : les Beach Boys pour le corps, Queen pour les fringues), le subrepticement reggae « Throw », le remuant « Dr Abernathy » et ses guitares beatlenesques, le synthético glamoureux « After six », l’insidieux « Petrococadollar », « Eleventh nuts » pétri dans le funk digital, l’éthéré, cosmique « Window wide open », le très beau et mélancolique « Locked » (NDR : tramée exclusivement sur un clavier et des cordes de guitares semi-acoustiques jouées en picking et empreinte d’une très grande sensibilité, cette compo mélancolique frôle l’univers intimiste de Durutti Column) et le versatile « Mr Hughes », qui s’ouvre par des harmonies vocales a cappella ‘brianwilsonesques’ avant de virer dans le funk pur et dur. Et puis si vous voulez en savoir davantage, je vous invite à prendre connaissance de la longue interview que Green Gartside a accordée à Musiczine…