OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Glass Beams signe chez Ninja Tune

Glass Beams, groupe énigmatique établi à Melbourne, s'inspire de son héritage indien, infusant son psychédélisme serpentin d'instrumentations cosmiques et de polyrythmies du monde. Son premier album, « Mirage », enregistré en home studio, est une fusion…

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Thomas Fersen

Je suis au paradis

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Le dernier disque de Thomas Fersen (son neuvième hormis les live), intitulé « Je suis au Paradis » est une suite de portraits farfelus de personnages et de contes macabres et fantastiques, connus ou inventés. S'y côtoient ainsi Dracula, Barbe Bleue, un loup-garou, Sandra (jeune fille fantôme qui hante la maison et l'esprit du narrateur-chanteur), le Balafré (joueur de scie musicale aimant fermer les yeux pour mieux la faire sonner, se mutilant par mégarde), le squelette du train fantôme de la Foire du Trône, l'enfant sorcière, la vieille momie égyptienne du musée...

Un univers drôle, comme toujours chez Fersen, sur des thèmes plutôt sombres et morbides, empruntés à un imaginaire d'enfants pas sages.

« La Barbe Bleue » est un dialogue entre le fameux tueur de femmes et... sa régulière, qui lui demande pourquoi ‘ça sent bizarre dans ton placard, ça sent le pourri dans ta penderie’. Pour rassasier sa curiosité et l'empêcher de voir (les cadavres des épouses précédentes qui commencent à sentir fort), Barbe Bleue cherche à détourner son attention en faisant l'inventaire de sa garde-robe, donnant l'image d'un personnage très coquet.

Dans « Félix », troisième titre du disque, un centenaire nous chante son appétit de vivre et de profiter des plaisirs de la vie, en entonnant ce petit refrain ‘Je jouis, je jouis c'est inouï’ auréolé d'envolées angéliques de chœurs et de carillon. L'orchestration est agrémentée d'un violon, de sonorités celtiques, sur lesquelles se pose la voix, au flegme habituel.

Les textes sont amusants, toujours bien écrits (en alexandrins), mais on pourrait regretter que tout l'album soit empreint de la même mélancolie monotone. Les rythmes sont plutôt lents et la voix ne fait pas d'excès.

Fersen a toujours eu cet accent nonchalant dans la voix, ce n'est pas un hasard s'il a composé « Dugenou », mais on l'a tout de même connu plus énergique (citons seulement « La chauve-souris » et « Ne pleure plus »).

« Je suis au Paradis » a certes bien des qualités, mais s'il ne sent heureusement pas le pourri, il sent peut-être un peu la naphtaline.

 

Thomas Fersen

Trois Petits Tours

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Plus jeune, Thomas Fersen furetait sur les brocantes. Parmi un lot de bric et de broc en tout genre, il acheta une valise. Il ne s’en doutait pas encore, mais c’était celle de Mary Poppins. Remplie d’ustensiles hétéroclites, elle dévoila assez rapidement ses pouvoirs surnaturels. Depuis cette époque, cette valoche ne le quitte plus ; et après sept albums, on se demande quand même s’il n’a pas abusé de ses pouvoirs. A chaque création, il l’ouvre et découvre de nouveaux compagnons pour parfaire son univers abracadabrantesque. Pour ce « Trois Petit Tours », Fersen y va à la grosse louche et nous balance de l’ukulélé gondolant, du banjo farceur, voire même une fanfare complète ou une batterie de casseroles. Tout est bon pour faire du bruit et l’homme n’est pas avare d’expériences à partager. Son univers sonore fleure bon le fantasmagorique, surtout que les textes pondus par le Français sont écrits à la lueur d’une chandelle magique. « Trois Petits Tours » est du Fersen pure souche, reconnaissable entre mille ; un opus qui devrait ravir ses fans et exaspérer ses détracteurs. N’étant ni l’un ni l’autre, il aura fallu que je tende une oreille distraite et manifeste un brin de naïveté pour parvenir à m’enfiler l’intégralité de l’elpee. Définitivement ‘too much’, Fersen dépasse les bornes, mais c’est apparemment sa marque de fabrique. A la limite il est saoulant. Les premières impressions d’ivresse sont cependant fort sympathiques, mais à force, provoquent des maux de crânes inopinés… Une bonne âme aurait-elle un alka-seltzer à me filer, par hasard ?

 

Thomas Fersen

Le Pavillon des Fous

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Depuis « Piece Montee des Grands Jours » et l’empathique single « Deux Pieds », Fersen est un personnage public, notoriété respectée de la chanson française. Pourtant, c’est oublier que depuis 1993 Fersen chante une nouvelle livraison tous les deux ans. Le « Pavillon des Fous » constitue donc le sixième album du monsieur. Et sa maisonnette des barjots est superbe, emplie de folie (forcément), d’humour et de fatalisme. Des histoires tordues, ornées de mots fleuris comme sur « Hyacinthe » et « Je n’ai pas la gale », comptine folk langoureuse. Fersen revisite son univers mot par mot, phrase par phrase. Le voyage est fabuleux, vif, couleur orange (mécanique). Le livret délivre ainsi un drôle de clin d’œil à Stanley Kubrick. Thomas Fersen se fend également d’un bel hommage à « Zaza », son clébard. Poème tendre et comique pour cette chienne puante qui ne réalise certainement pas sa chance, à l’instar de son « Iguanodon ». Mais Fersen ne fête pas que ses trente millions d’amis. Sa voix, proche de celle de Dutronc ou d’Higelin, se colle sans mal sur des frasques tubesques : « Pégase » et « Le Tournis » sont les témoins sonores de l’avènement d’un type dont le mérite trouve sa légitimité au cœur même de son style, sincère et personnel. Fersen joue avec les mots, s’amuse à vulgariser la complexité pour, finalement, accoucher de son œuvre la plus accessible. Et lorsque la porte du « Pavillon des Fous » se referme, nous restons là, séquestré en sa compagnie, camisole et sourire névrosé de circonstance.