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Timesbold

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Enumérer les artistes auxquels on pense à l’écoute de Timesbold nous prendrait des heures et serait surtout d’un ennui mortel. Et puis ce serait un peu facile de réduire le talent de Jason Merritt à d’éventuelles comparaisons (Will Oldham, Bob Dylan, Neil Young,…), alors que la musique qu’il nous offre avec son groupe Timesbold vaut bien plus que ce genre de crêpage de chignons. Parce que Timesbold, les amis, n’est pas un groupe country-folk de plus : c’est l’un des meilleurs d’aujourd’hui, point barre. Rarement avons-nous été confrontés, ces dernières années, à tant de génie mélodique : il suffit d’un seul titre, le premier (« Bone Song »), pour s’en convaincre… Timesbold est un groupe à part, porté par les souffrances d’un homme qui vit la musique comme une drogue (lire l’interview), sans laquelle il serait déjà fou, ou mort. Après un album solo sous le nom de Whip (une perle aussi), Jason Merritt remet les couverts en compagnie de son groupe. Parce que les démons qui le hantent pourront peut-être ainsi se voir apprivoisés. Ou peut-être pas. Car il règne à l’écoute de ce disque comme un malaise tenace : celui d’un homme qui n’en a pas fini de morfler, dont l’espoir est d’un jour voir la lumière, même si elle est au bout d’un tunnel. Pourtant, ce deuxième album de Timesbold n’est pas tout le temps plongé dans le noir d’une nuit sans fin : certains titres luisent d’un éclat presque pop (« Wings On A Girl »), voire d’une dynamique rock qui les projettent au plus beau firmament (« Bone Song »). Dans tous les cas l’on est frappé par leur puissance émotionnelle, qu’elle soit dépressive ou reflète quelque nuance d’espoir (l’un puis l’autre, comme dans la vie). Et même si Merritt « ne sait pas où il va ni où il est » (ses derniers mots avant le silence), on le suit corps et âme, sûr d’être en présence d’un songwriter unique, qui mérite bien sa place parmi les plus grands.

Timesbold

Timesbold

Triste comme un jour sans soleil, la musique de Timesbold s'écoute en sourdine. Pour éviter les réveils en sursauts. Pas que Jason Merritt (alias Whip), Dan Goebel et Max Lichtenstein jouent comme des marchands de sable : juste parce que leur folk-country brumeux réveilleraient les morts (ou affiliés), de Johnny Cash à Syd Barrett en passant par Nick Drake. Ca commence pourtant dans l'allégresse presque pop avec " Gin I Win ", le hit que Jason Molina (Songs : Ohia) rêverait encore d'écrire. Après, évidemment, ça se corse : " Sewn In Seems " clopine d'avoir trop forcé sur le Valium et " Sin(g) " donne juste envie de se taire, malgré l'harmonica fauché à Neil Young. Mais le banjo de " House Demands " redonne un peu de couleur à nos joues, comme si 16 Horsepower avait prêté ses chevaux rutilants au moteur en panne de ces New-Yorkais pas très drôles. Sur " Word ", une scie musicale et un accordéon continuent le labeur, pendant que le banjo joue les prolongations sur le titre suivant, " Some Awful Men ", d'une gaieté surprenante. Mais le cœur, à nouveau, n'y est plus, et Timesbold de repiquer du nez, les bras ballants et la gorge serrée : " The sky, it is huge and it's frightening/and fear digs its holes in the ground " (" Van Gogh ")… Si la peur nous tenaille à l'écoute de ce disque, c'est sans doute parce qu'il parvient à traduire comme nul autre le désespoir et la perte. Impressionnant, mais déprimant.