ZZ Top est tellement devenu célèbre, qu’on se demande parfois s’il n’est pas intemporel. C’est vrai que le trio texan (NDR : issu de Houston, très exactement) est né il y a plus de 40 ans. En 1969, pour être plus précis. Et cette machine à succès continue à sévir, sans se soucier du temps ou des modes. Avant que les trois musiciens se s’unissent musicalement, pour le meilleur et pas certainement pas pour le pire, Billy Gibbons militait au sein d’un groupe de blues aux accents légèrement psychédéliques, les Moving Sidewalks, comme chanteur/guitariste. Le bassiste, Dusty Hill, et le drummer, Franck Beard, avaient sévi chez American Blues, The Warlocks (NDR : rien à voir avec la formation californienne) et Cellar Dwellers. A leurs débuts, les musicos n’affichaient pas encore de look bien caractéristique. Juste des santiags, jeans et chapeaux. Une époque à laquelle, le combo avait gravé un elpee éponyme, "Rio Grande Mud" ainsi que "Tres hombres". Ce n’est qu’au beau milieu des seventies que Gibbons et Ham décident de laisser pousser démesurément leur barbe et de synchroniser leurs pas, sur les planches. Beard (= barbe en anglais), lui, refuse de se laisser pousser cette barbe et n’adopte que la moustache. Ce sera leur période de reconnaissance.
Lors d’une tournée européenne, la formation se produit au Grugahalle d’Essen. La TV allemande filme ce set et le diffuse dans le cadre de la série à succès ‘Rockpalast’. Et c’est ce qui figure sur ce Dvd : plus d'une heure et demie de bonheur, au cours de laquelle, ZZ Top dispense un blues rock puissant, teinté de boogie, soutenu par un jeu de scène simple mais terriblement ravageur. Les thèmes traités dans les lyrics sont rituels : les femmes, l’alcool et les automobiles. Tous les meilleurs titres des derniers albums d'alors sont au répertoire : "Tres hombres", "Fandango", "Tejas" et surtout leur dernier "Eliminator" dont dix des onze plages sont ici interprétées. Le trio est valeureux dans ses efforts et cette musique marque des points à chaque instant. Les classiques défilent : "I thank you", "Jesus just left Chicago", "El Diablo", jusqu'au boogie furieux qui marque la fin des concerts de l’époque : "La Grange". Presque carbonisé, le public teuton réclame un rappel. Le trio lui accorde d’abord cinq chansons, dont "She loves my automobile", "Dust my broom" et "Jailhouse rock". Conquérant et généreux, il en concède un second, au cours duquel, il va se fendre du boogie "Tube snake boogie" et d’un rockin' blues remontant à ses débuts, "Just got paid". L’ambiance est à la fête. Tout le monde prend son pied. Tant le public que les musiciens.
"Eliminator" paraît donc peu de temps plus tard. Soit en 1983. Ce sera son plus gros succès. Au fil du temps, la musique du band va évoluer naturellement ; mais sans jamais se départir de sa ligne de conduite. Et force est de constater que trente ans pus tard, il remplit toujours les plus grandes salles de concert. Longue vie à ZZ Top!