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Une petite souris dans le Corridor…

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Benjy Ferree

Héros malgré lui

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Le regard sombre et sérieux, une belle moustache et une barbe en option, voilà Benjy Ferree, l'incontournable révélation de ce début d'année. Intitulé « Leaving The Nest », son premier album est une pure merveille. De Creedence Clearwater Revival aux Kinks, en passant par les Beatles et Sufjan Stevens, les références se bousculent au portillon de ces dix chansons écrites, pensées et chantées par cet artisan de la mélodie rustique. Barman le jour, chanteur la nuit, Benjy vit à Washington D.C., la capitale fédérale des Etats-Unis. Loin des clichés bureaucratiques de sa ville, il signe le plus beau rayon de soleil de cet hiver.

Ici, en Belgique, le public ne te connaît pas encore. Peux-tu revenir sur ton histoire, ton rapport à la musique ?

J'ai toujours été confronté à la musique. Mes parents chantaient à l'église dans une chorale de gospel. Par la suite, j'ai grandi à Washington D.C. L'endroit grouille de musique. C'est là, notamment que j'ai découvert The Bad Brains et Fugazi, des formations qui ont fondamentalement changé mon existence. La musique m'a toujours enveloppé. J'ai appris à jouer différents instruments : la batterie, la basse et la guitare. Mais je n'ai jamais intégré un groupe. Par la suite, j'ai déménagé à Los Angeles. Deux mois après mon arrivée en Californie, j'ai commencé à écrire des chansons... Je n'avais rien de mieux à faire. Une année, j'ai décidé d'écrire une chanson pour mon frère et de lui offrir pour Noël. A l'époque, je n'avais pas assez d'argent pour lui donner un vrai cadeau... Je suis donc revenu à Washington D.C. pour les fêtes de fin d'année et je lui ai offert une chanson. Il l'a adorée ! Quatre années plus tard, je suis rentré à Washington, commençant à romancer ma version des faits, des choses.

Ta musique n'évoque pas spécialement ce côté citadin. Ton son demeure très artisanal, l'aisance mélodique laisse souffler un vent de liberté qui semble contredire le climat oppressant des grandes villes...

C'est étrange... Et, en même temps, pas vraiment. J'écoute Fugazi à longueur de journée. Pourtant, ma musique reste très éloignée des assauts bruitistes de Fugazi. D'ailleurs, le batteur de Fugazi, Brendan Canty, m'a beaucoup aidé pour enregistrer mon disque. A ses côtés, j'étais un peu comme son petit frère. Il m'a conseillé, aidé à enregistrer, à donner du sens à mon travail. Bref, elle ne sonne pas du tout comme la leur. Mais il est incontestable que leur musique m'a inspiré. Ce raisonnement peut également s'appliquer à Washington. L'atmosphère de mon album ne laisse pas transparaître l'ambiance de la ville. N'empêche, Washington m'a sans doute inspiré car, chaque jour, je suis exposé à son quotidien. Contrairement aux idées reçues, Washington est une petite ville. Cependant, je ne suis pas toujours capable d'expliquer mes agissements, mon mode de fonctionnement. Bien souvent, j'agis par instinct.

En parcourant le site Internet du 'Washington Post', nous avons appris que tu détestais te prêter aux jeux des interviews. Pourquoi nous en accorder une aujourd'hui ?

Là, il faut comprendre... Je suis musicien, pas millionnaire. Quand je ne chante pas, mon portefeuille ne se remplit pas. Donc, je dois travailler, comme tout le monde. Je tiens un bar dans lequel je bosse au quotidien. Un jour, un de mes clients m'interpelle et me demande de répondre à quelques questions dans le cadre d'une interview pour le Washington Post. J'ai répondu : 'Personnellement, je ne vous connais pas. Alors, vous prenez une bière ou un plat ?' Quand je travaille, je déteste parler de ma musique. Ce n'est pas l'endroit. Là, c'est différent : je suis en Belgique pour parler de mon disque, l'endroit est super, il fait beau. Que demander de plus ? D'ailleurs, je n'ai pas beaucoup de temps pour visiter. Mais dès que je reviens, je prends du temps. J'adore Tintin et son chien... Comment s'appelle-t-il encore ? Tontong ?

Tu es signé sur 'Domino', un des plus célèbres labels indépendants. Comment y es-tu atterri ?

Un de mes amis, aux Etats-Unis, travaille pour un magazine distribué à travers tout le pays. Un jour, il a écouté ma maquette et m'a demandé pour la sortir en disque. Il m'a dit qu'il allait créer un label et éditer l'album à 1000 exemplaires. Il croyait en ma musique. Il a donc sorti mon cd et m'a payé pour cette transaction. Je trouvais ça génial : un gars honnête, tenant sa promesse, sans essayer de me berner, juste pour la musique. Peu après, il a téléphoné à des connaissances pour essayer de trouver un plus grand label. A ce moment là, je ne voulais plus en changer. Je souhaitais seulement être signé sur le sien, rien d'autre. Finalement, il a réussi à me convaincre, en me disant que c'était une excellente structure qui laissait une grande liberté aux artistes. Par ailleurs, je ne connaissais pas Domino. Les groupes comme Franz Ferdinand ou Arctic Monkeys ne me disent rien. En fait, c'est simple : je me tape de l'argent, de la célébrité ! Certaines personnes souhaitent de tout c?ur côtoyer la célébrité, pas moi. Si elle arrive, ce sera un accident. Je n'ai jamais cherché à signer un contrat chez cette firme de disques. C'est un concours de circonstance. Le mot 'célébrité' me rend malade : il me fait penser aux tabloïds, à la bourgeoisie. Je ne veux pas faire partie de ce monde...

Dernièrement, tu as accordé des concerts en compagnie d'Archie Bronson Outfit. Vos styles sont assez différents. Ils jouent davantage dans une catégorie pop-rock Alors que, pour ta part, la musique passe par le prisme du folk et de la poésie. Comment le public réagit-il face à ces différences ?

Je ne sais pas comment les gens vivent ces différences. Par contre, je sais comment je les vis, la façon dont je les ressens. Archie Bronson Outfit est devenu mon groupe préféré. Je n'avais jamais eu l'occasion de tourner en leur compagnie. Et, pour revenir à la question précédente, beaucoup de gens me demandent souvent ce que cette signature sur le label « Domino » a changé. Ma réponse demeure identique : Archie Bronson Outfit a changé ma vie. Ce groupe, c'est l'avenir du rock. Et, personnellement, je n'avais jamais eu l'occasion de tourner en compagnie de l'avenir du rock'n'roll. Depuis cette tournée, j'ai l'impression de vivre un rêve éveillé.

Si on présente ta musique comme une rencontre entre Les Beatles, les Kinks et Devendra Banhart, es-tu satisfait ?

Pas vraiment. Evidement, je ne peux pas renier les Beatles. Tous les gosses normalement constitués devraient aimer les Beatles ! Tout comme, on apprécie Bob Marley et les Ramones. Ces groupes sont inévitables. Mais je n'ai jamais essayé de sonner comme les Beatles. Je n'ai jamais entendu une seule chanson de Devendra Banhart. Je possède deux albums des Kinks. Mais je ne les connais pas comme je connais les Beatles. Depuis mon plus jeune âge, je suis attiré par la musique de T-Rex. Cette musique m'inspire vraiment. De mon côté, je ne perçois pas ces influences. Mais si les gens les perçoivent, c'est bien. D'autres personnes dénicheront peut-être d'autres ressemblances. Je n'ai aucun problème avec ça... Par ailleurs, j'aime d'autres choses, complètement différentes. Des trucs comme Jay-Z ou Beyoncé balancent hyper bien ! Néanmoins, ma plus grande influence reste la musique de film. Quand je compose une chanson, je la perçois toujours comme la bande-son d'une pellicule imaginaire.

Sur ton album, tu reprends « A Little At A time », une chanson de Johnny Cash. Pourquoi as-tu choisi de réinterpréter une de ses chansons ?

A mes yeux, Johnny Cash est un saint. Il demeure certainement un des symboles positifs des Etats-Unis. C'était un homme honnête. L'Angleterre a eu John Lennon, les Etats-Unis ont eu droit à Johnny Cash. La chose la plus incroyable, c'est que tout le monde aimerait être Johnny Cash. Il s'est toujours efforcé de produire le meilleur de façon intègre. Parfois, il a échoué. Mais il a toujours essayé. Aujourd'hui, plus personne ne chante comme lui. Pour moi, Johnny Cash est un héro, un modèle d'accomplissement.