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Died Pretty

Privilégier le présent sur le passé?

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Depuis la sortie de "Doughboy Hollow" en 1991, Died Pretty semble avoir quelque peu délaissé les climats ténébreux, sulfureux, psychédéliques qui régnaient sur ses premiers elpees au profit d'un style aux REMiniscences pop tendres et veloutées. En passant sur un label major, le groupe kangourou ne pouvait que confirmer cette nouvelle orientation. Et de fait, "Trance" affiche les mêmes caractéristiques que son précédent opus. Et pourtant, la formation continue d'exercer la même fascination, la même magie, la même intensité électrique sur les planches. Brett Myers, le guitariste, et Robert Warren ont accepté d'élucider ce paradoxe...

A vos débuts, vous étiez considérés comme un symbole de la musique indépendante australienne. Or, vous venez de signer sur un label major. En l'occurrence, Sony. Auriez-vous renié votre philosophie originelle?

Brett : Non, pas du tout. Notre doctrine n'a pas changé. Mais nous nous sommes fixés de nouveaux objectifs. Et pas seulement celui de nous faciliter l'existence. Nous voulions que nos disques soient mieux distribués. Bénéficier d'un budget plus conséquent destiné à financer nos tournées. Pour réaliser ces projets nous devions inévitablement décrocher un contrat auprès d'un label major.

Est-ce la même raison pour laquelle, depuis quelques années, de plus en plus de groupes australiens désertent les labels indies?

B. : Je pense que le processus est naturel. Lorsque tu viens de former un groupe, ton ambition première consiste à sortir un disque. Et il est plus facile et plus prudent de le réaliser sur un petit label. Un engagement qui ne met pas en péril ton identité. Tu y es libre de concevoir ta création sans devoir subir la pression de l'extérieur. Pas besoin de décrocher un hit à tout prix ou de devoir vendre un certain nombre de disques. Et lorsque tu estimes avoir suffisamment pris de la bouteille, tu peux alors tenter l'aventure. Died Pretty a attendu dix ans pour se décider. Nous n'avions donc pas grand chose à craindre. Ce n'est pas le cas de certains néophytes qui s'engagent aujourd'hui sans discernement. Avec pour seule motivation l'aspect financier. Le résultat est souvent catastrophique...

La plupart de vos albums ont été produits par Rob Younger. Mais depuis "Doughboy Hollow", vous avez décidé de confier cette tâche à Hugh Jones. Pourquoi?

B. : Il existe plusieurs explications. D'abord, Rob Younger a son propre groupe, et son emploi du temps est de plus en plus chargé. D'autre part, nous avons voulu tenter une nouvelle expérience. Pas que nous étions mécontents de son travail, mais nous étions curieux de voir ce qu'un autre producteur pouvait apporter au groupe.

Mais pourquoi Hugh? A cause de la réputation qu'il s'est forgée en compagnie des groupes qui ont vécu le New Mersey Sound"?

B. : En quelque sorte. J'ai toujours eu énormément de considération pour ce personnage. Et mon admiration pour ce qu'il a réalisé pour Echo, Teardrop Explodes et quelques autres groupes est toujours demeurée intacte. Ces disques occupent d'ailleurs toujours une place importante dans ma collection personnelle... En fait, à l'origine, nous avions reçu une proposition d'un producteur américain. Mais sa vision des choses ne correspondait pas exactement à notre objectif. Nous nous sommes alors adressés à Hugh. Il a compris tout de suite ce que nous voulions faire. Il a manifesté à cet égard un enthousiasme auquel nous ne nous attendions pas. Et finalement les deux collaborations que nous avons concrétisées ont été très fructueuses; et le résultat à la hauteur de nos espérances.

Oui, mais cette production rend votre musique plus douce, plus polie, plus pop. Est-ce que tous les membres du groupe partagent ce point de vue?

B. : Absolument! Ceux qui parviennent le plus difficilement à s'adapter sont les nostalgiques de "Free Dirt". Depuis, nous avons évolué. Notre musique est devenue plus pop. Et nous avons estimé tout à fait naturel que la production épouse les nouveaux desseins du groupe.

Robert : Nous ne pouvions éternellement végéter dans la zone crépusculaire de la musique indie. Je pense qu'il était grand temps de se convertir à une musique plus clean, plus pop...

Est ce la raison pour laquelle sur le titre "110 BPM", vous avez tenté d'opérer une rencontre entre Happy Mondays et les Stooges?

B. : En plein dans le mille! C'est une bonne analogie. C'est effectivement un croisement entre Happy Mondays et les Stooges. Cette chanson était au départ un moment de récréation. Une jam quoi! Pas d'idée très précise, mais deux cordes et un rythme fort. A un certain moment, nous avons décidé d'allumer l'enregistreur pour en saisir l'intensité...  Le titre illustre parfaitement ce moment particulier que nous avons vécu en studio pour nous détendre...

Tous ces changements ne signifient quand même pas une volonté délibérée de faire une croix sur votre passé, j'espère?

B. : Non. D'ailleurs, nous continuons à interpréter des morceaux de "Free Dirt", de "Lost" ou de "Brillant Eye" sur les planches. Mais notre répertoire de scène est d'abord composé de chansons récentes. Issues de "Doughboy Hollow" et de "Trace" plutôt que des autres disques. Il nous semble normal de privilégier le présent sur le passé. Ce qui ne veut pas dire que nous négligions pour autant les compositions plus anciennes...

Vu le succès de groupes sombres, atmosphériques comme Afghan Whigs, American Music Club et Cell, n'avez-vous pas l'impression que Died Pretty est apparu dix ans trop tôt?

Robert : Je le pense sincèrement!

B. : Moi pas! Afghan Whigs est un ensemble fantastique. Cell est un excellent groupe. Mais... la question est trop complexe pour pouvoir y répondre correctement...

R. : Je pense qu'aujourd'hui de nombreux groupes affichent toutes les spécificités que nous manifestions à nos débuts. C'est pourquoi j'ai répondu affirmativement à ta question. En fait, je me rends compte que ce style est beaucoup plus adapté aux nineties...

N'auriez-vous pas voulu appartenir au 'Paisley Underground', surtout lorsqu'on a ses racines plongées dans le blues, le garage et le psychédélisme ?

B. : Non, pas du tout! Plutôt la scène qui a sévi à New York à la même époque. En l'occurrence celle qui a donné naissance à des formations comme Television, Pere Ubu, James Chance & The Contortions, Suicide ou les Feelies. Nous nous sentons plus proches de ces groupes, voire des ensembles de garage américains qui ont marqué les sixties, plutôt que du 'Paisley Underground' de la fin des seventies, début des eighties...

R. : En ce qui me concerne, le Velvet Underground et Sonic Youth correspondent davantage à ma sensibilité...

Pourtant, en général, les artistes australiens se réfèrent à des formations légendaires comme Radio Birdman, Birthday Party ou les Saints?

B . : C'est probablement vrai. Personnellement, les Laughing Clowns m'ont davantage marqué que les Saints. Les Go Betweens aussi. Mais d'une manière générale, Birthday Party, Laughing Clowns et les Go Betweens symbolisent, à mes yeux, les pierres angulaires du rock aussie.

Sachant que les musiciens de Died Pretty et de Celibate Rifles sont d'excellents amis, comment expliquez vous leur split?

B. : Quoi? Première nouvelle!

C'est en tous cas ce que la bio de leur compilation "Sofa" mentionnait clairement!

B. : C'est un bobard! Ils sont occupés d'enregistrer un nouvel album.

Une bonne nouvelle. Mais je ne comprends pas l'utilité d'une telle désinformation?

B. : A mon avis, c'était un solide coup de pub...

Version originale de l'interview parue dans le n° 22 (avril 94) du magazine MOFO