La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Black Rebel Motorcycle Club

Pas dans son trip...

Seule date prévue dans notre pays pour les BRMC, qu'on avait vus trois fois l'année dernière, dont à l'AB Club pour un concert mémorable, tout en puissance et déliquescence psychédéliques. On attendait donc beaucoup de nos rebelles préférés en motocyclette, surtout que leur deuxième album, « Take Them On, On Your Own », confirme tout le bien qu'on pense d'eux. Pas de bol : ce concert fût décevant. Les raisons : l'heure tardive (23h), pas de première partie pour se mettre dans le bain, un light show et un son pourris – une torture pour les yeux et les oreilles. La setlist, pourtant, était parfaite : « Six Barrel Shotgun », « Stop », « US Government », « Spread Your Love » d'entrée, ça fait mal. Puis « Love Burns », « We're All In Love » et bien d'autres, malheureusement noyés dans un déluge d'overdubs qui finirent par annihiler toute tentative d'abandon sensoriel. D'habitude, les BRMC jouent à fond la carte de l'ambiance – fumigènes, obscurité, son tournoyant qui prend aux tripes. Cette fois, c'était pompon, d'autant plus que le public était lui aussi d'une raideur agaçante (beaucoup de m'as-tu-vu n'ayant guère d'affection pour le rock'n'roll, mais puisque c'est « aware »…). Rien n'y fera, même pas un « Whatever Happened To My Rock'n'Roll » incendiaire, pourtant un des meilleurs tubes « garage » de ces deux dernières années. Il faut dire que cette lumière blanche éclairant la salle entière, toutes les trente secondes, avaient de quoi refroidir le plus endurci des fans : sans cette frontière indispensable entre le public et le groupe (la salle en général plongée dans l'obscurité pour concentrer l'attention du public sur la scène), il devenait bien difficile de ne pas regarder les trois rockeurs comme un groupe en show case, jamais vraiment dans leur trip, et nous avec. Pas cool.

Black Rebel Motorcycle Club

Miracle californien?

New York Dolls, Stooges, AC/DC,… Le DJ balance la grosse artillerie pour faire mousser la foule, venue en masse ce soir-là pour accueillir comme il se doit les nouveaux messies du rock'n'roll (oui, encore !), compagnons d'équipée d'Angus Young, de Jim Morrison et de Jason Pierce. Leur nom : les Black Rebel Motorcycle Club, un trio de Californiens fort en gueule, dont le nom est emprunté aux loubards à perfecto du film The Wild One. Et c'est vrai qu'à les voir sur scène, on les imagine bien chevaucher une grosse cylindrée sur les routes poussiéreuses de l'Amérique profonde, avec Steppenwolf comme bande son idéale et les disques du Velvet bien planqués dans le coffre de leur siège…

Un concert du Black Rebel Motorcycle Club, c'est donc une chevauchée fantastique à travers l'histoire cahoteuse du rock'n'roll de l'Oncle Sam, d'Iggy aux Strokes, de Slade aux Dandy Warhols. Sur scène, les guitares en vrille, la batterie épileptique, le chant névrosé et plaintif, tout cela concourt à faire de leur musique une descente hypnotique dans les tréfonds les plus fiévreux de notre inconscient. Pourtant, l'impression d'avoir déjà entendu cette voix, ces riffs quelque part (Joy Division, Stone Roses, Primal Scream,... ?) angoisse, inquiète, déstabilise, mais les volutes psychédéliques et les refrains en boucle finiront par nous tétaniser, et la musique des BRMC de se transformer alors en expérience extatique digne de celles des Merry Pranksters. En déployant leurs morceaux en spirales interminables de reverbs sous LSD, les Black Rebel Motorcycle Club nous entraînent dans un trip hallucinant, à bord duquel le Grateful Dead taperait une jam' avec Frank Black et Bez des Happy Mondays. What ever happened to my rock'n'roll ? ", chante le guitariste en fin de concert… C'est simple, mon vieux, il lui est juste arrivé un petit miracle, et ce miracle, il nous vient de Californie.