Calexico était donc de retour, ce 27 avril, à l’Ancienne Belgique, dans le cadre de la sortie de son nouvel opus, « Edge of the sun ». Le concert est sold out et il est diffusé sur le canal Youtube de l’AB (toujours disponible sur les lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=-ZY9h8cgn1s
Des événements souvent propices à de bonnes surprises. En débarquant dans la salle, on remarque la présence de nombreux quadras, quinquas et même des sexagénaires. Quelques trentenaires, mais peu de jeunes et encore moins de très jeunes…
La première partie est assurée par The Barr Brothers. La formation est drivée, bien évidemment, par des frangins. Brad se consacre au chant et à la guitare. Andrew aux drums, percus et claviers. Le line up est complété par la harpiste Sarah Page et le multi-instrumentiste (claviers, basse, percus, etc.) Andres Vial. Ces trois derniers participent également aux backing vocaux. Leur set a démarré à 19h30, et en se pointant un peu avant 20 heures, on n’a pu écouter que les deux derniers titres de leur concert. Sur sa harpe portable, Sarah dispense des sonorités cristallines et le batteur se sert d’une roue de vélo comme cymbale. Ce sont deux détails qui m’ont frappé l’esprit, lors du peu de temps dont j’ai pu disposer pour voir leur prestation. Mais si leur musique ne manque pas d’allure, difficile d’en dire davantage…
A 8h30 pile, Calexico monte sur l’estrade. Ils sont sept, sous un line up qui semble de plus en plus stable depuis 2013. Et le spectacle de commencer par le plus pop « Falling From The Sky ». Au vu des titres plus sucrés du dernier opus, on imagine alors que le combo va en écouler plusieurs, avant de lancer la machine. Mais dès la fin de ce morceau, Joe Burns, le chanteur/guitariste (et surtout leader), annonce l’arrivée d’Amparo Sanchez, qui a notamment sévi au sein de La Mano Negra. En 2003, elle avait déjà participé aux sessions d’enregistrement du « Don't Leave Me Now » de Calexico ; et en 2008, elle avait également participé à leur tournée. Et grosse ambiance déjà pour « Cumbia de Donde », une compo caractérisée pour son rythme syncopé. C’est seulement alors que la formation va aligner toute une série de titres issus du dernier elpee. Pas tous transcendants, mais d’honnête facture. Tour à tour ‘alt folk’, atmosphériques, paisibles, tex mex et même un morceau de ska (« Moon never rises »). Du même long playing, « Coyoacan » réveille un peu tout le monde. Un excellent instrumental cuivré. Idéal pour rappeler Amaparo afin d’attaquer « Roka ». Elle invite l’auditoire à frapper dans les mains et harangue les spectateurs au balcon, pendant que les cuivres entretiennent le climat mariachi. Et dans cette ambiance, impossible de rester impassible ! On remue la tête, les épaules, le bas des reins, les jambes, les pieds ou tout à la fois. Régulièrement, Ryan Alfred alterne entre contrebasse et basse, Zavala la gratte et la slide, Jacob Valenzuela la trompette et le xylophone et Martin Wenk la trompette et l’accordéon (garni de loupiotes). Mais il faut aussi souligner le concours de Sergio Mendoza, le pianiste/claviériste, toujours aussi génial lorsqu’il nous plonge dans une ambiance cubaine, à l’aide de ses interventions sur ses ivoires. Et il se débrouille tout aussi bien au piano à bretelles, à la six cordes ou au ukulélé. On en oublierait presque le rôle fédérateur du second membre fondateur, John Convertino, à la batterie, dont le drumming est capable de s’adapter à tous les styles. Les compos sont tour à tour chantées dans la langue de Shakespeare (souvent) ou de Cervantès (régulièrement). C’est dans cet idiome que Jacob entame « Esperanza » a cappella, un paso doble qui met ensuite en exergue les deux cuivres. Epatant ! Bonus track du dernier elpee, « Let it slip away » est chanté en duo acoustique par Joe et Ryan. Le premier à la sèche, le second sur sa contrebasse. Mais c’est à ce moment qu’on se rend compte des capacités vocales de ce dernier pour assurer la contre-voix. A cet instant, je ne peux m’empêcher de penser à Simon & Gardfunkel. Elégiaque, très rythmique, « Maybe On Monday » permet à Zavala de se réserver un long solo de gratte, alors que Mendoza rogne littéralement les sonorités de ses claviers. Place ensuite à la cover de Love, « Alone Again Or », moment au cours duquel l’auditoire frappe dans les mains en cadence. Et le set de s’achever par l’allègre « Puerto », provoquant une grosse acclamation de la foule.
« Bullets & Rocks » ouvre le premier rappel. Sur le nouvel album, il a bénéficié du concours de Sam Beam et Neko Case. C’est le drummer de Bar Brothers qui vient gratter une sorte de güira sur ce titre électrique, presque west coast, souligné par de superbes harmonies vocales, et qui permet aux cuivres de se lancer dans le free jazz. Et bien évidemment, Amparo revient pour mettre le feu sur la cover du « Con Toda Palabra » de Lhasa de Sela, au cours de laquelle la harpiste de Barr Brothers, vient également prêter main forte. Le public est aux anges et le manifeste bruyamment. Trois grattes électriques stimulent le classique « Not Even Stevie Nicks », moment choisi par le band pour rendre hommage à Joy Division à travers « Love Will Tear Us Apart ». Encore qu’au fil des ans, ce titre commence un peu à perdre de sa saveur. Miss Sanchez revient à nouveau pour « Güero canelo ». C’est la toute grosse ambiance. Les ‘fuego’ sont repris en chœur par la foule, et Zavala en profite pour relancer les spectateurs installés confortablement dans la loggia, en tentant des exercices de style à la gratte, que reprend de la voix l’auditoire…
Le deuxième ‘encore’ débute en force par une version très électrique, mais surtout particulièrement réussie du « The One I Love » de R.E.M. La foule chante en chœur cet hymne classique incontournable. Le concert s’achève quand même après un peu plus de deux heures de spectacle, par le mid tempo « Follow the River ». Ovation magistrale ! Et c’est bras dessus, bras dessous, que le septuor le salue et l’applaudit à son tour. Ce soir c’était ‘el fuego con Calexico y Amporo’ !
Setlist
01. Falling From The Sky
02. Cumbia de Donde (+ Amparo Sanchez)
03. Splitter
04. Miles From The Sea
05. World Coming Undone
06. Tapping On The Line
07. Moon Never Rises
08. Coyoacan
09. Roka (+ Amparo Sanchez )
10. Black Heart
11. Beneath the City
12. Sunken Waltz
13. When The Angels Played
14. Esperanza
15. Let it slip away
16. Maybe On Monday
17. Alone Again Or
18. Puerto
Rappel 1 :
19. Bullets & Rocks
20. Con Toda Palabra (+ Amparo Sánchez)
21. Not Even Stevie Nicks
22. Güero canelo (+ Amparo Sánchez)
Rappel 2 :
23. The One I Love
24. Follow the River
Organisation AB
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