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Fuzz

Back to the end of the sixties…

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Ce samedi 4 mars, l’Aéronef accueille trois groupes : Death Valley Girls, Hooveriii et en tête d’affiche, Fuzz, un des nombreux projets de Ty Segall. Ce chanteur, guitariste et batteur californien est tellement prolifique qu’il est parfois difficile de s’y retrouver dans sa discographie, d’autant plus qu’il multiplie les collaborations. Fondé en 2011, Fuzz est un trio réunissant Ty (qui se charge des fûts et du chant), le guitariste Charles Moothart (également frontman, sixcordiste chez CFM et batteur au sein de différents projets de Segall) et le bassiste Chad Ubovich (frontman, sixcordiste chez Meatbodies) qui a remplacé Roland Cosio, en 2013.

Lorsque nous débarquons dans la salle, Hooveriii vient d’entamer son set et il doit y avoir plus ou moins 700 personnes, dans la fosse. Elle est, en tous cas, bien remplie, réunissant pour la moitié des trentenaires et des quadras, mais aussi des jeunes –beaucoup de filles– d’une vingtaine d’années. Etonnant, vu le programme qui va suivre !   

Hoveriii (NDR : prononcez Hoover Three) est une formation californienne, dont le dernier album, « A round of applause », est paru en juillet de l’an dernier. C’est son sixième, si on ne tient pas compte du mini LP « Highland Park TV », publié en 2018. Bert Hoover en est le leader. Il est aussi chanteur/guitariste, tout comme Gabe Flores. Le line up est complété par le bassiste Kaz Mirblouk, le préposé au mini-synthé/MPD James Novick (un bonnet enfoncé sur le crâne) et le batteur Owen Barrett. Hormis Gabe, dont la chevelure est abondante, mais bouclée, ils portent tous des cheveux longs et même pour le leader, très longs. 

Première constatation, le son est puissant, voire un peu trop. Au bout de quelques minutes, il faut se résigner à s’enfoncer des bouchons dans les oreilles. Dommage, car on perd inévitablement une fréquence des aigus. Au cours de son set, le band va nous proposer une sorte de kraut/space/psyché/blues rock dont les références oscillent de Can à Allman Brothers Band, en passant par Hawkwind et Pink Fairies. Malgré le tourbillon de riffs et le mur de son spatial, viscéral et fuzz, le sens mélodique est souvent préservé, d’autant plus que les deux chanteurs ont des voix bien timbrées ; cependant, comme elles se conjuguent rarement en harmonie, elles glissent plus difficilement dans les portugaises (NDR : sans les bouchons, évidemment…)

Photos Ludovic Vandenweghe

Place ensuite à Fuzz. Le trio entame le concert par « Let it love », une compo qui s’ébroue dans le psychédélisme atmosphérique, avant d’opérer une accélération, déjà fulgurante (NDR : les sonorités dispensées par la guitare rappellent celles d’Adrian Gurvitz, du band londonien The Gun, un trio qui avait décroché un hit en 1968, « Race with the devil »). Le combo embraie par « Fuzz's Fourth Dream », d’abord sous la forme d’un blues avant de changer complètement de direction en mettant la gomme. Une construction qui va se reproduire régulièrement au cours du show. L’ombre de The Cream plane (NDR : composé du guitariste chanteur Eric Clapton, du bassiste chanteur Jack Bruce et du batteur Ginger Baker, The Cream était un supergroupe qui a sévi de 1966 à 1968). Mais parfois aussi celles de Groundhogs ou de l’Allman Brothers Band (encore !) …

Dès le quatrième morceau, des audacieux se lancent dans le crowdsurfing, discipline qui va perdurer tout le concert. Ty Segall assure donc le drumming et le chant. Pas vraiment facile à coordonner, mais Ty a de l’expérience et il a une frappe d’enfer. Parfois, on aurait cependant aimé qu’elle soit plus souple. Sur certaines compos, Charles Moothart se consacre également au micro. Notamment sur « Rat race ». Mais c’est sur sa guitare qu’il étale toute sa technique. Encore que lorsqu’il en rajoute plusieurs couches, la démonstration devient gratuite. Si c’est sa manière d’improviser, il n’y a pratiquement plus que les solistes des groupes de métal qui déversent gratuitement un tel flux de notes. Enfin, c’est une question de goût !

Au bout d’une demi-heure de set, Ty s’adresse à la foule pour la première fois et demande : ‘How are you ?’, ajoutant ensuite ‘That’s good’, alors que quasiment personne dans l’auditoire n’a répondu. Lorsque la guitare épouse la voix, votre serviteur ne peut s’empêcher de penser à Taste, trio irlandais qui a sévi à la fin des sixties, et dont le sixcordiste n’était autre que Rory Gallagher. Décidément, les références aux sixties se multiplient. De jolis lasers blancs balaient le podium lors du fiévreux « Say Hello », un morceau qui tout naturellement va prendre de la vitesse en cours de route. Une certitude, le light show est vraiment superbe et évolue bien en phase avec la musique. Tout au long d’un autre blues, « What’s in my head », la basse et la guitare se lancent dans un long bavardage. C’est le titre qui clôt le concert.

Le trio remonte quand même sur l’estrade pour accorder un rappel. Ty concède une seconde fois, quelques mots à l’auditoire. Enfin, pas grand-chose, simplement ‘Thank you !’. Pas très bavard l’artiste. Et la soirée s’achève donc par « Time Collapse/The 7th terror », un morceau caractérisé par son groove entêtant, mais toujours dans l’esprit revivaliste du concert au cours duquel, Fuzz aura puisé dans ses trois elpees, gravés à ce jour…

Photos Ludovic Vandenweghe, ici

Setlist

Let It Live

Fuzz's Fourth Dream

Loose Sutures

Sleigh Ride

Nothing People

Returning

Rat Race

Spit

Jack the Maggot

Earthen Gate

Raise

Say Hello

What's in My Head

Rappel

Time collapse / The 7th terror

(Organisation Aéronef)

The Fuzztones

Un tourbillon de psyché garage...

Écrit par

Il revenait à la formation Sheetah et les Weissmuller d'ouvrir la soirée. Un ensemble issu de l'Hexagone qui ne manque pas d'enthousiasme. Enturbanné, le chanteur ne tient pas en place et arpente constamment la largeur de la scène. La plupart du temps, il chante dans la langue de Molière. Mais le plus dérangeant procède de sa voix, dont le timbre est un peu trop proche de celui de Claude François, à mon goût. Le drummer et le percussionniste semblent prendre leur pied. Ce dernier a même suspendu des crânes en caoutchouc sur le support de son tambourin,  crânes qui agitent la mâchoire lorsqu'il frappe sur la toile. Et le bassiste, qui arbore un superbe et immense badge du « Prisonnier » soutient parfaitement ce tandem déchaîné. Plus discrets, le guitariste et le claviériste (NDR : physiquement on dirait un hybride entre Arno et Dave Formula) canalisent les mélodies. Reste un deuxième claviériste, perdu à gauche de la scène qui passe la plupart de son temps à frapper sur un tambourin. La musique de Sheetah et ses Weissmuller est coincée quelque part entre garage (normal), yé-yé, twist et rock 'bleu blanc rouge'. Et si lors de leur set, l'ombre de Gainsbourg (la reprise de « Conctact »), de Dutronc (NDR : le final « Je cherche, mais je ne trouve pas ») ou de Bijou planent sur les meilleurs titres, le manque de relief des compos finit par lasser.

Le Fifty Foot Combo remplaçait au pied levé les Seeds, qui avaient déclaré forfait quelques jours plus tôt (NDR : problème de santé du chanteur !). Une formation basée à Gand qui compte en son sein un guitariste espagnol et une claviériste française (NDR : issue de Marseille, pour être plus précis). Un sextuor dont la réputation de groupe de scène a envahi toute l'Europe. Dès que l'ensemble monte sur les planches, l'attention est immédiatement focalisée sur la claviériste. Si son physique lui aurait sans soute permis de jouer dans « Pulp fiction » de Tarantino, ses gesticulations et ses poses semblent le fruit d'un cocktail d'humour, d'extravagance et de sensualité. On a même parfois l'impression qu'elle atteint l'orgasme sur son clavier (…) Un clavier fluide qui infiltre toutes les compos du combo. Des compos qui mélangent allègrement garage, soul, punk, rock, surf et psychédélisme. Dans l'esprit des Trashmen, de Link Wray, des Ventures ou encore de Question Mark & The Mysterians. Une seule règle : la musique est exclusivement instrumentale. Enfin, presque. Puisque un des guitaristes vient quand même chanter de sa voix rocailleuse un blues crapuleux. Ce sera l'exception qui confirme la règle. Ce gratteur et le soliste espagnol (NDR : en cours de set, il présente les musiciens dans la langue de Cervantès !) se complètent à merveille, même si ce dernier semble davantage privilégier les accès de funk. A l'arrière, le drummer et le percussionniste (NDR : il est coiffé du même chapeau que John Mc Crea) impressionnent par leur virtuosité. Ils nous réservent même un petit exercice de style tribal, en terminant leur prestation sur la même caisse de batterie. Et finalement, c'est le bassiste qui déménage le plus. Il est également le leader du groupe. Pétillante, sauvage, exaltante et stylisée, leur prestation sera à la hauteur de leur réputation ; le groupe nous accordant même une cover exquise du « Banana split » de Lio. Et s'il est vrai que la présence d'un vocaliste pourrait apporter un plus à leur musique, il faut admettre qu'ils sont vraiment uniques en leur genre. D'autant plus qu'en concert, ils se produisent en compagnie de go-go girls. Qui étaient absentes à Lille. Dommage !

Pas de balances pour les Fuzztones. Le montage du matos, les quelques réglages et le rapide soundcheck sont effectués quelques minutes avant l'entrée en scène des musiciens. Une technique plutôt inhabituelle, lorsqu'on sait que certains artistes ont souvent besoin d'un temps infini pour être et parfois même ne pas être au point, le moment voulu. Faut dire que les Fuzztones sont nés en 1982, et que nonobstant quelques pauses survenues depuis, la scène n'a plus de secret pour eux. Le temps de jeter quelques 'set lists' sur le sol, et le concert peut commencer. Le quintet monte sur les planches en affichant un look plutôt gothique. Rudi Protrudi n'a pas changé depuis 20 ans. Sa longue chevelure de jais retombe sur les épaules de son immense carcasse. Lunettes noires, t-shirt à l'effigie de Love, il empoigne le micro d'une main et le pied de micro dans l'autre pour poser le baryton profond de sa voix. Un pied de micro qui va en voir de toutes les couleurs le temps de deux morceaux. Il harangue la foule, s'approche du bord de la scène et se penche vers le public, qui essaie de toucher son idole ( ?!?!?). A sa droite et à sa gauche, le guitariste et le bassiste exhibent une drôle de gratte. Sculptée dans une caisse à la forme plus ou moins hexagonale, elle répond au nom de Vox Phantom. A l'arrière, le drummer assure sobrement et efficacement, pendant que la claviériste toute de noir vêtue (NDR : très jolie !), se tient en station debout, les jambes écartées (NDR : évidemment, il y en a encore qui vont comprendre de travers, hein ! Bande de polissons…), derrière son orgue, instrument qui lui permet de napper les mélodies de ses fameuses sonorités rognées. Passé les deux premiers titres, au cours duquel un inconscient est parvenu à jeter le fond de sa bière sur une des pédales de disto (NDR : bonjour les grésillements !), Rudi ôte ses lunettes et empoigne sa guitare. Et le répertoire des Fuzztones peut déferler. La plupart des titres de son dernier album (« Salt for Zombies ») se succèdent, entrecoupés de standards comme « Strychnine » ou « Cinderella ». Pratiquement pas le temps de respirer, puisqu'un véritable tourbillon de psyché garage croustillant, rafraîchissant, parfois trempé dans le feedback, se met à déferler. Et le public ne s'y trompe pas, puisqu'il réagit en pogotant frénétiquement sur le devant de la scène. Episodiquement, Rudi sort un harmo de sa poche, pour y souffler des poussières de blues. Et probablement pour rendre un hommage à feu leur ami Screamin' Jay Hawkins. Un set ténébreux, hanté par le spectre du célèbre bluesman, sans la moindre faille et terriblement excitant (NDR : quel groove !) qui trouvera un prolongement à travers deux rappels. Au cours du premier, les Fuzztones vont nous servir une longue compo sculptée dans le bruit blanc. Du psychédélisme à l'état pur ! Et puis une chanson au cours de laquelle le soliste abandonnera ses six cordes pour un theremin. Un seul regret : l'assistance : 350 à 400 personnes pour assister à la prestation d'une légende comme les Fuzztones est totalement incompréhensible. D'autant qu'ils ne se produisent pas souvent chez nous. D'ailleurs, suivant la formule consacrée, les absents ont eu tort !