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Ghinzu

Le bénéfice du doute...

Cette soirée avait tout de l'événement : trois groupes wallons qui remplissent la grande salle de l'AB, temple culturel flamand, un mois à l'avance ! Une première, qui symbolise à elle seule l'excellente santé de notre rock. Un rock de qualité que bon nombre de néerlandophones continuent pourtant à bouder sous prétexte de… Sous quel prétexte ? L'accent francophone ? John de Ghinzu a été élevé en anglais, et Sharko a séjourné longtemps aux Etats-Unis. L'amateurisme ? Il est bien loin le temps où le rock wallon n'arrivait pas à la cheville de dEUS, Zita Swoon, enzovoorts… Aujourd'hui, des groupes comme ceux présents ce soir, et bien d'autres (Hollywood Porn Stars, Mud Flow, Showstar, Hank Harry, Austin Lace,…), n'ont aucun mal à rivaliser avec leurs pairs flamands. Quid alors de l'indifférence nordiste ? Peu importe, puisque ce sold out sonne déjà comme une première reconnaissance à l'échelle nationale. Il était temps ! Le disque de Girls in Hawaii est même encensé dans la presse néerlandophone, et commence à tourner sur Studio Brussel. La nouvelle génération des songwriters wallons pourrait donc faire de l'ombre aux illustres kadors pop de l'école flamande. Tom Barman se lance dans la house pour contrer l'offensive (Magnus). Danny Mommens grogne en français et crie son amour pour les chansons de Gainsbourg (Vive la Fête). Ne reste plus qu'à Studio Brussel de rebaptiser son émission « Brussel Vlaams » « Wallonie Vlaams », pour rétablir la balance et respecter les nouvelles règles en vigueur. Parce que le rock wallon ne compte plus rester bien longtemps dans l'ombre. Suffit qu'il sorte du bois en file indienne, et le voilà sur scène à l'AB, devant 2000 personnes en folie, qui crie son nom, pour qu'il revienne. Pas de panique : il est bien là, et il compte bien rester, jusqu'au triomphe, jusqu'aux disques d'or, jusqu'à la première place du hit parade de VT4.

Pour Girls in Hawaii, c'est donc plutôt bien parti. L'accueil que lui réserva le public de l'AB en est la preuve irréfutable. Il faut dire que l'acoustique de l'AB est exceptionnelle : dans de telles conditions, la pop élégiaque des Girls ne pouvait que faire mouche. Une claque, qui augure d'une belle carrière, aussi bien nationale qu'internationale (ils viennent de signer un deal de distribution avec Sony France).

Sharko, lui, est déjà un habitué des planches. C'est donc avec décontraction qu'il aborda la soirée, jamais avare d'une petite blague ou d'une galipette. Son set, marqué par quelques baisses de régime, prendra son véritable envol lors d'un lâcher de ballons colorés, qui transformera la salle en joyeux bordel digne d'un concert des Flaming Lips.

Quant à Ghinzu, dont c'est le grand retour après trois ans d'absence, il vaut mieux leur laisser le bénéfice du doute : après à peine trois quarts d'heure d'un concert nerveux mais plutôt monocorde, John et sa bande quitteront brusquement la scène, sans offrir de rappel à un public pourtant toujours chaud. On aurait aimé, pour marquer le coup, un final grandiose avec les trois groupes jammant jusqu'à l'épuisement, brûlant un épouvantail à l'effigie de Ducarme et reprenant la Brabançonne avec juste ce qu'il faut d'ironie. Mais non : alors que la fête battait son plein, les lumières se rallumèrent et le public, penaud, de sortir en rang serré dans le froid de la nuit bruxelloise. Il n'empêche que ces quelques heures d'intense énergie nous auront réchauffé le cœur, et prouvé à quiconque que notre rock se porte à merveille. Ce n'est que le début. Aujourd'hui l'AB, demain Werchter. Un brin d'orgueil régional ne peut pas faire de mal, de temps en temps… Même si la question, bien sûr, n'a guère d'importance. De toute évidence, le rock n'a que faire des querelles linguistiques. Qu'il soit flamand ou wallon. Vous lisez trop la presse écrite, à demain bonsoir.

 

Ghinzu

En espérant pouvoir danser jusqu’au bout de la nuit…

Écrit par

Le Festival des Libertés accueillait l’un des groupes contemporains les plus en vue, tant en Belgique qu’à l’étranger. Après cinq années d'absence, Ghinzu est remonté sur les planches, à Bruxelles, pour accorder un concert décapant et électrisant. Les murs du Théâtre National ont tremblé durant une heure et demie. Les fans inconditionnels du combo ont attendu impatiemment le retour des gladiateurs du rock alternatif ; et le résultat est à la hauteur de leurs espérances. Les héros de cette odyssée nocturne et éphémère sont acclamés comme il se doit. Retour sur une soirée décoiffante !

Le set s’ouvre par une bande sonore digne des génériques des salles obscures. Dantesque, le « Once upon a time in the West » d’Ennio Morricone retentit dans l’enceinte de ce théâtre classieux. Les cinq protagonistes s’avancent tels des conquistadors à la recherche de nouveaux territoires. Ce soir, c’est une scène qu’ils avaient déjà conquise la veille. Mais, dans la lumière des projecteurs et pour leur dernière représentation dans la cité qui les a vus naître, le band espère faire mieux. Beaucoup mieux. Autant dire que la température va monter crescendo.

Le chanteur, John Stargasm (NDR : Descamps de son vrai nom), s’installe au clavier et dispense quelques accords parfaits, suivi par ceux d’un autre claviériste, Jean Waterlot, alias Jean Montevideo. L’un des morceaux du nouvel opus ne convainc pas. L’utilisation du falsetto ou voix de tête dans ce fragment musical, appelé « Face », peine à s’harmoniser avec les autres instruments, même si l’artiste reprend son timbre plus grave à la fin de la chanson.

Tandis que le public s’impatiente, la troupe entame son irrésistible ascension. Les jambes, tant des musiciens que du public, se délient. La température monte d’un cran. Les fans de la première heure se frayent un chemin pour être au plus près de leurs idoles. Les fauves sont lâchés, au grand dam des petits gabarits. Les ‘slammeurs’ osent la planche. Ils sont portés par un auditoire qui a compris que le spectacle a véritablement débuté. Le guitariste, Greg Remy, a enlevé le haut et on y contemple ses muscles saillants, typiques des sportifs de l’escalade. Le chanteur est debout sur son clavier. Il bascule dangereusement son pied de micro. Après plusieurs titres, une des cordes de la guitare de Jean Montevideo lâche. Il demande l’intervention d’un technicien. La chaleur grimpe encore.

La force du groupe est de varier les plaisirs auditifs mais aussi physiques. Le corps, en transe, a aussi besoin d’un temps de repos. C’est ainsi que les compos se suivent mais ne se ressemblent pas. Après des extraits issus de leurs anciens elpees, tels que « Mirror Mirror », « Dream maker » ou « 21st Century Crooners », l’artiste de quarante-deux balais (NDR : il a fêté son anniversaire ce 1er octobre), propose de nouveaux titres, plus calmes, mais aussi parfois davantage ‘noisy’, comme le doucereux « Forever » ou un « Out of Control », manifestement inspiré par les Beatles…

Le public a bien compris. Il n’est pas venu pour écouter la totalité du nouvel LP. En fait, il n’est pas encore prêt. Néanmoins, la troupe est parvenue à redonner goût à des compositions que l’auditoire a aimées, comme « Take it easy », « Do you read me » ou le très mystérieux et détonant « Blow ».

Le bonheur est présent et se lit sur les visages des mélomanes/danseurs. A tel point que la foule les rappelle à deux reprises. Mission accomplie pour Ghinzu. De nouveaux horizons sonores s’ouvrent pour le groupe. Qui cultive le secret comme il est parvenu à si bien le garder jusqu’à présent. Mais espérons qu’il ne tardera pas trop jusqu’au prochain long playing ; car les aficionados aimeraient continuer à danser jusqu’au bout de la nuit…

(Organisation : Festival des Libertés)